Cinq membres des forces spéciales mexicaines sont pris en embuscade par un puissant cartel alors qu’ils partaient en permission. Pourchassés, en sous-nombre et sous-équipés, ils vont devoir trouver un moyen de survivre et rejoindre les renforts.
Avis de Cherycok :
J’ai rapidement été intrigué par Contre-Attaque, arrivé le mois de février dernier sur la plateforme au gros N rouge. Déjà, parce que je suis toujours curieux du cinéma de pays qu’on n’a pas l’habitude de voir, ici le Mexique. Ensuite, parce que je suis intrigué qu’un film mexicain ait été dans le Top 3 des visionnages Netflix dans de nombreux pays à une époque où le grand public ne semble jurer que par le cinéma américain. Et puis enfin, parce que la bande annonce m’a rappelé ces séries B des années 80 où un groupe de militaires se retrouvaient piégés dans une forêt et subissant des assauts de toute part (merci la Cannon et le cinéma bis italien / philippin pour ces merveilleux moments). Pour couronner le tout, ça durait 1h24 génériques compris, la durée parfaite pour un visionnage à ma pause de midi. Alors ça vaut quoi Contre-Attaque ? Eh bien on va dire que ça se regarde et que ça permet de passer un petit moment sympathique sans se poser trop de questions.
Contre-Attaque est un film d’action sans prétention qui ne joue sur rien et se contente de délivrer une dose de testostérone, mais il est bien réalisé, avec un rythme décent et les fusillades sont bonnes. Les cinq personnages principaux sont bien gérés pendant les scènes de combats et, à part le médecin et le jeune sniper, le scénario ne tombe pas dans le cliché souvent vu du 1 personnage = 1 spécialité. La photographie est soignée, les lieux de tournage sont accrocheurs, et la mise en scène de Chava Cartas ne perd jamais de vue les émotions et motivations des personnages. L’histoire est très simple, il s’agit plus ou moins d’une longue fusillade entre une unité d’élite et un cartel de la drogue que les soldats ont contrarié et ils se vengent. Mais au fur et à mesure que le film progresse, il révèle un petit plus de profondeur dans son histoire et une charge dramatique qui le différencie d’autres propositions similaires, bien qu’il reste malgré tout très classique dans l’ensemble. Ça ne laisse pas vraiment de place à la surprise, les clichés sont nombreux, et la seule véritable inconnue est de savoir qui survivra. Contre-Attaque essaie de jouer la carte du réalisme, avec des personnages qui à aucun moment ne sont invincibles comme on a pu le voir souvent. Ils se blessent, ils ont des failles, et on sent bien qu’ils font comme ils peuvent pour se sortir de ce traquenard. Mais pour une équipe d’élite, bien que le réalisme soit poussé à fond avec par exemple le système de couverture lors des affrontements, ils passent parfois un peu trop de temps à tirer à découvert sur des ennemis à couvert. Il y a d’autres points qui pourraient faire grincer des dents, voire qui pourrait faire sourire involontairement, comme ces moments où nos cinq héros semblent prendre la pause pour faire des plans iconiques, ou encore la dernière scène d’action en un contre un qui n’a pas de sens, en plus de proposer un combat finalement un peu risible. Et cela empêche clairement le film d’attendre les sommets de la série B d’action badass.
La distribution est assez solide et, bien que l’acteur principal manque clairement de charisme, le casting s’en sort parfaitement bien et arrive très bien à faire ressentir les émotions de leurs personnages, d’abord traqués dans cette forêt, et ensuite acculés dans cette maison qui se transforme petit à petit en gruyère sous les coups de feu de leurs assaillants. On arrive parfaitement à ressentir l’amitié qui les unie, leur droiture malgré un système corrompu, leur détermination à accomplir leur mission coute que coute, et cela apporte clairement une dose d’authenticité au film. Le problème, c’est que le film n’a pas vraiment d’arc émotionnel lorsque les personnages sont confrontés à la mort car ils sont uniformément bons, sans aucun traitre à l’horizon. On aurait aimé passer un peu plus de temps avec ces cinq hommes afin qu’ils soient un peu plus étoffés et, après les avoir suivis 1h20 durant, il leur manque clairement une conclusion décente, l’ensemble se finissant dans un hélicoptère, en silence, avec des plans sur les visages des survivants. Contre-Attaque met le spectateur directement dans le bain, la première scène d’action arrivant dès la première minute et, après une présentation des personnages pendant 15 minutes, entrecoupés de quelques bourres-pifs, le rythme et la tension se lancent et ne faibliront pas. Avec ses 1h17 au compteur si on enlève le générique de fin, le scénario est très condensé. En même temps, il est très simple, trop simple, assez basique même, mais quelque part suffisant pour ce genre de série B au budget limité qui mise à fond sur l’action et en particulier les gunfights. Malgré son côté assez tendu, ça manque malheureusement de sensations fortes et, au final, il n’y a clairement rien de mémorable car l’ensemble se fait assez générique, sans réelle créativité. Contre-Attaque aborde les thèmes de la corruption de la justice, de la lutte pour ce qui est juste, du manque de réaction des autorités faces aux cas d’enlèvements, mais on regrettera qu’aucun ne soit réellement développé et/ou exploité correctement. Un peu à l’image du film dans son ensemble finalement.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Des personnages sympathiques… ♥ Plutôt bien mis en scène ♥ Jolie photographie ♥ Bien rythmé |
⊗ … mais peu développés ⊗ Le scénario très (trop) basique ⊗ Le dénouement de la scène finale ⊗ Des thématiques mal exploitées |
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| Malgré ses défauts, le film mexicain Contre-Attaque est une honnête bobine d’action qui fait ce qu’elle a à faire 1h20 durant. Pas sûr qu’on s’en souvienne longtemps mais, sur le moment, ça fait passer le temps sans aucun souci pour qui aime ce genre de divertissement. | |
Titre : Contre-Attaque / Contraataque
Durée : 1h24
Année : 2025
Origine : Mexique
Genre : Commandos vs Cartels
Réalisateur : Chava Cartas
Scénario : Jose Ruben Escalante Mendez
Acteurs : Luis Alberti, Leonardo Alonso, Luis Curiel, Pedro Joaquin, Mayra Batalla, Ishbel Bautista, Roberta Burns, David Calderon Leon, José Luis Enriquez
