Carrasco, connu sous le nom de Léopard, est chargé d’aider les rebelles à s’opposer au dictateur latino-américain Silveira. En fait, il crée un commando d’hommes de guerre, qui mènent des séries d’attaques et de guérillas pour tuer le dictateur. Réalisant la force du commando, Silveira commence à leur tendre des pièges et à opérer des sabotages. Mais malgré la perfidie de Silveira, le Commando Léopard parviendra à renverser le gouvernement du dictateur, faisant cependant de nombreuses victimes.
Avis de Cherycok :
Antonio Margheriti a réalisé de nombreux films dans des genres différents, en fonction de ce qui était populaire à l’époque dans l’industrie cinématographique italienne afin de répondre à la demande du public… Lorsque c’était la mode des péplums, il nous pondait Les Derniers Jours d’un Empire (1963). Quand les westerns spaghettis sont arrivés, il signait Avec Django La Mort est là (1968) ou Et le Vent Apporta la Violence (1970). Quand ces derniers ont pris un virage comique ou barré dans les années 70, il arrive avec La Brute, Le Colt et le Karaté (1974). Et ce fût pareil avec les films d’horreur, la SF, les films de cannibales, les films de monstres aquatiques ou encore les giallos. Puis vint la mode dans les années 80 de copier les films américains, le budget en moins, avec Zor Le Chasseur du Futur (1983), sous Conan Le Barbare, Les Aventuriers du Cobra d’Or (1982), sous Indiana Jones, ou encore Alien – La Créature des Abysses (1989), rip-off de, vous l’aurez compris, Alien. Mais il a aussi œuvré dans le pur film d’exploitation plein d’explosions et de fusillades avec des films comme Commando Leopard, le film du jour, un film de commandos, comme son nom l’indique, ou plutôt de Kommandos si on en croit le titre original. Alors ça va être la guerre et ça va péter de partout !
Signant ses films parfois sous le pseudo américanisé Anthony M. Dawn pour le marché américain, Antonio Margheriti est un cinéaste bien plus talentueux qu’on veut bien le croire. Bien qu’il ait enchainé les bobines d’exploitation et autres séries B, on sent rapidement qu’il sait ce qu’il fait et que l’appel de l’argent a été plus important que celui de l’art. Commando Leopard est une vraie fausse suite de Nom de code : Oies Sauvages sorti en 1984, dans le sens où ce n’est pas une suite directe mais que les films partagent de nombreux acteurs (dans des rôles différents). Coproduction entre la Suisse, l’Italie et l’Allemagne de l’Ouest, Commando Leopard est longtemps resté le film suisse le plus cher jamais réalisé avec son budget estimé à 15M de francs suisses de l’époque, dont une bonne partie consacrée aux effets spéciaux pour les nombreuses maquettes du film (nous y reviendrons). Tourné à Hong Kong, en Chine et aux Philippines (Et au Venezuela selon certaines sources), le scénario ne nous raconte au final pas grand-chose. Il s’agit d’une révolution de rebelles contre un dictateur dans un pays d’Amérique du sud qui ne sera jamais mentionné, et ça s’arrête là. Mais au final, c’est largement suffisant pour le spectacle qui est proposé, pour ne pas s’ennuyer, avec des scènes d’action qui vont arriver à intervalles réguliers, et surtout un côté engagé un peu comme on le voyait dans certains westerns zapata des années 60 tels que Le Mercenaire (1968), El Chuncho (1967) ou encore Compañeros (1970). Le scénario de Commando Leopard ne fait jamais dans la finesse dans le discours employé, il est souvent assez paresseux, avec des scènes qui s’enchainent sans réelle originalité, avec un système de décompte de jours pour qu’on comprenne bien le temps qui passe. Mais malgré tout, on se prend au jeu, suffisamment pour souhaiter que cette révolte qu’on nous présente mène à quelque chose.
Les scènes d’action sont nombreuses et tiennent sincèrement la route. Les échanges de coups de feu sont nombreux, parfois violents. Pistolets, mitraillettes, grenades, couteau, lance-roquette, ça varie les plaisirs et l’ensemble n’est jamais répétitif contrairement à certains films du genre de cette époque. Les effets pyrotechniques sont légion et, qu’on le veuille ou pas, des scènes d’action avec de vraies explosions, de vrais hélicos qui font du rase-motte, ça a quand même de la gueule. Et puis on le sent qu’une grosse partie du budget est allée dans la construction de maquettes. Certaines séquences sont réellement impressionnantes, comme l’attaque aux hélicoptères armés de lance-flammes, la destruction du barrage, l’attaque du train ou l’explosion de l’avion. L’utilisation de maquettes, déjà très belles, est très intelligente et fait illusion de bien belle manière. C’est sincèrement assez bluffant au point qu’on est en droit de se demander s’il n’y a pas eu des inserts de stockshots (ce qui n’est pas le cas). La mise en scène est efficace, au service de cette action, et bien que Margheriti ne soit ni Leone, Bava (père) ou Fulci, il sait mettre en valeur ce qu’il faut dans son film. Même chose pour la photographie qui est propre, lumineuse, arrivant souvent à capter l’atmosphère de ce genre de conflits armés. Le casting est composé de gueules qu’on avait l’habitude de voir dans le cinéma italien des années 80, de Klaus Kinski, acteur réputé pas facile, à John Steiner, un habitué des séries B. Une fois de plus, Kinski est assez génial dans le rôle du maléfique Colonel Silveira. Il est très impliqué dans son rôle, particulièrement lors du final où il se montre même très athlétique le temps de quelques cascades. Il y aurait plus à redire du reste du casting qui va du bon (Manfred Lehmann dans le rôle du Père Julio) au très moyen (Cristina Donadio, la seule présence féminine du film), pour ne pas dire médiocre (Lewis Collins, le leader de la révolte). Certains acteurs semblent être là pour toucher le chèque avant d’enchainer sur la série B suivante et ne semblent pas très impliqués. Mais si on prend le film dans son ensemble, il remplit parfaitement ce qu’il cherchait à faire : donner du divertissement aux spectateurs.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Les scènes d’action ♥ La qualité des maquettes utilisées ♥ Klaus Kinski ♥ Bien rythmé ♥ Le côté « zapata » |
⊗ Le scénario assez lambda ⊗ Certains acteurs très en deçà |
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| Considéré (parfois à tort) comme un réalisateur italien de seconde voire troisième zone, Antonio Margheriti signe avec Commando Leopard une bonne série B de guerre, au scénario certes lambda mais aux scènes d’action réussies et parfois impressionnantes. | |
LE SAVIEZ VOUS ?
• En raison de son tempérament très versatile, Klaus Kinski a « fait des caprices sur le tournage de ce film, donné des réponses énigmatiques aux questions stupides des journalistes et paniqué plus d’une fois sur le plateau. Il a également évité les autres acteurs sur le plateau qui le lui ont bien rendu ».
Titre : Commando Leopard / Kommando Leopard
Année : 1985
Durée : 1h43
Origine : Italie / Suisse / Allemagne de l’Ouest
Genre : Vive les maquettes !
Réalisateur : Antonio Margheriti
Scénario : Roy Nelson, Giacomo Furia
Acteurs : Lewis Collins, Klaus Kinski, Cristina Donadio, Manfred Lehmann, John Steiner, Hans Leutenegger, Thomas Danneberg, Francis Derosa, Alan C. Walker
