Alors que le Japon tente péniblement de se redresser de la capitulation, des hommes sans scrupules aucun, pareils à de véritables prédateurs, vont tenter de se remplir les poches au beau milieu du chaos. Police, yakuzas, hommes d’affaire et même politiciens, tous vont chercher à se tailler une part du gâteau… même si pour cela il leur faudra enfreindre toutes les lois.
Avis de Oli :
Dès les premières secondes du film Fukasaku Kinji nous plonge dans un désordre humain et urbain total : caméra nerveuse, plans serrés, coups, cris perçants et sang versé, le réalisateur japonais ne tarde pas pour nous planter au beau milieu de son sinistre décor. A savoir au lendemain de la capitulation japonaise, et plus précisément sur le lieu même de la catastrophe humaine que l’on connaît : Hiroshima.
Sorti peu après LE PARRAIN de Francis Ford Coppola, le film de Fukasaku en porte tous les stigmates : violence outrageante, liens du clan et liens du sang qui tendent à se confondre, complots, trahisons et froideur du tueur face à la mort… y compris la sienne. Fukasaku Kinji nous conte ainsi le destin d’une grande galerie de personnages (au début on s’y perdrait presque), le récit y gagne en richesse et en profondeur. Bien entendu l’histoire baigne en eaux troubles, et ici il n’y a que des pourris et des types un peu plus pourris que les autres. Et pourtant, malgré la violence des images et les nombreux morceaux de bravoure du film, le réalisateur japonais n’idéalise pas ses tueurs. Ils sont brutaux, calculateurs et opportunistes : oui ces prédateurs sont finalement humains, et c’est peut-être parce qu’ils connaissent ces bassesses et ces faiblesses que le spectateur se retrouve malgré lui embarqué dans cet opéra de sueur et de sang, qu’il se prend au jeu et souffle de soulagement lorsqu’un salaud échappe à l’échafaud, ou au contraire lorsqu’un autre se fait abattre comme un chien.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le final dantesque ♥ La mise en scène ♥ De très beaux décors |
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A ce titre, la fin de Combat Sans Code d’Honneur est absolument remarquable, elle parvient à surprendre, tout comme l’ensemble du film qui vous prendra aux tripes pour ne jamais les relâcher : un film passionnant. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• En 1974, le film gagne le prix Kinema Junpō du meilleur acteur pour Bunta Sugawara, du meilleur scénario pour Kazuo Kasahara (ja) et prix du meilleur film (choix des lecteurs).
• Le film adapte une série d’articles du journaliste Kōichi Iiboshi parus dans Weekly Sankei (週刊サンケイ, Shūkan Sankei), qui étaient des réécritures d’un manuscrit écrit à l’origine par le yakuza réel Kōzō Minō alors qu’il était incarcéré dans la prison d’Abashiri. [Les mémoires détaillent un conflit entre yakuzas à Hiroshima.
Titre : Combat sans Code d’Honneur / Battle Without Honor and Humanity
Année : 1973
Durée : 1h39
Origine : Japon
Genre : Yakuza Eiga
Réalisateur : Kinji Fukasaku
Scénario : Kazuo Kasahara
Acteurs : Bunta Sugawara, Hiroki Matsukata, Nobuo Kaneko, Tatsuo Umemiya, Kunie Tanaka, Goro Ibuli, Shinichiro Kawaji, Tsunehiko Watase, Harumi Sone