Un groupe d’amis se retrouve coincé dans une petite ville apparemment déserte et se retrouve traqué par un gang violent de psychopathes déguisés en clowns.
Avis de John Roch :
ClownTown se dit inspiré de faits réels, ce à quoi on ne croit pas, une ville où des clowns ont pris le pouvoir et massacrent quiconque s’y aventure, ça se saurait. Pourtant ce n’est pas complètement faux, le fait divers ayant inspiré le film est nettement moins dramatique : tout part d’une série de photos d’un homme déguisé en clown dans différents endroits de la ville de Bakersfield en Californie, en 2014. Ces clichés ont malgré eux amené un vent de panique sur le patelin, et plusieurs habitants ont signalé des clowns armés, ce que les médias ont rapporté sans pour autant vérifier les faits. En dehors d’un gamin déguisé, qui s’est fait coffrer pour avoir terrorisé plus jeune que lui, cette affaire n’était qu’une vaste fumisterie. ClownTown est plutôt librement inspiré d’une fake news qui ferait un bon point de départ pour un film d’horreur, ni plus ni moins.
ClownTown va tenter de broder une histoire autour de ce fait divers, qui n’a en fait rien à voir. Une baby-sitter garde deux gamins alors qu’un accident ferroviaire fait parler de lui aux infos. L’un des gamins se balade dans la maison, déguisé en clown, et la jeune demoiselle se fait assassiner. Quinze ans plus tard, une bande de jeunes se rend à un concert. Il passe par une petite ville vide d’habitant. La nuit tombée, ils vont faire face à cinq individus déguisés en clown qui terrorisent la ville depuis quinze ans. Un pitch de départ qui n’a aucun sens, personne n’a pensé à appeler les flics, la garde nationale, ou l’armée pour se débarrasser de quatre psychos. À la limite, si ça se passait pendant une nuit, ça passerait, mais là on parle d’un règne de terreur qui dure depuis quinze ans. Question crédibilité, c’est moyen, ça rappelle pas mal les Démons du Maïs, avec sa ville qui ne donne plus signe de vie, dans laquelle personne n’a mis les pieds ou n’a rien remarqué, et dans laquelle les habitants n’ont apparemment pas de famille dans une autre ville. Mais ce n’est rien comparé au scénario qui va aller plus loin pour tenter de justifier la situation. Après l’accident ferroviaire mentionné en début de métrage, la ville n’a plus attiré de nouveaux habitants, et les clowns ont pris le pouvoir en massacrant le peu de personnes restantes. Et pourquoi des clowns ? Pourquoi cinq ? Pourquoi l’un d’entre eux bosse au restoroute de la ville voisine ? Mystère, tout juste le script balance sans prévenir les parents des enfants de l’intro, qui vont livrer le secret du patelin, mais en plus de ne rien expliquer, cet élément va complexifier le film, au point que l’on ne comprend plus vraiment grand-chose, il en va sans dire que sans ces explications inutiles, ClownTown aurait légèrement gagné en qualité.
Question scénario, c’est un naufrage, et ClownTown ne se rattrape même pas avec les clowns du titre, qui ne feront même pas lever un sourcil aux Coulrophobes les plus sensibles. En plus de se faire attendre, leurs apparitions se limitent à des jumpscares complètement foirées, prévisibles à des kilomètres (un personnage qui marche cinq pas derrière les autres ? Jumpscare! La caméra filme un angle mort ? Jumpscare ! T’as pas de talent ? Jumpscare !), et les quelques morts peu sanglantes ne relèvent en aucun cas le niveau, d’autant plus que les attaques sont molles. C’est dommage, car la mise en scène est vraiment soignée, la photographie également, mais face à un scénario bancal et des scènes horrifiques sans tension ni meurtre percutant, il est difficile de trouver un intérêt à ClownTown, malgré quelques moments sympas. Ceux qui s’ennuient peuvent toujours poser leurs yeux sur le décolleté de Lauren Compton pour passer le temps. C’est peu, mais il n’y a quasiment que ça à voir.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Mise en scène et photographie soignées | ⊗ Scénario bancal ⊗ Une intrigue qui se complexifie inutilement ⊗ Les clowns, jamais flippants ⊗ Les jumpscares foirés |
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| Avec une mise en scène et une photographie aussi soignées, il est dommage que ClownTown loupe le coche sur à peu près tout le reste. Un DTV de plus dans un genre qui en comporte déjà de trop. | |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Une petite ville de l’Ohio a bouclé sa rue principale pour permettre les scènes où les personnages visitent la ville vide d’habitants.
• Les acteurs ont fait leurs propres cascades.
• Kaitlyn Sapp a fait son audition en distanciel.
Titre : ClownTown
Année : 2016
Durée : 1h26
Origine : U.S.A
Genre : Clownerie
Réalisateur : Tom Nagel
Scénario : Jeff Miller
Acteurs : Brian Nagel, Lauren Compton, Andrew Staton, Katie Keene, Jeff Denton, Greg Violand, Maryanne Nagel et d’ autres membres de la famille Nagel
