Andy Norris, jeune professeur de musique, est nommé en remplaçant au lycée Lincoln. Très vite, il se heurte à Peter Stegman, un adolescent meneur et sa bande. Il tente tout d’abord d’apprivoiser la violence des adolescents. Le suicide d’un étudiant, sous l’emprise de la drogue, le choque particulièrement. Il sait que la drogue a été vendue par Peter Stegman, mais l’unique adolescent témoin, Arthur, refuse de parler. Très vite, Andy Norris subit les pressions et menaces des adolescents turbulents, particulièrement après avoir refusé Stegman dans son orchestre, malgré ses qualités musicales. Destructions de voitures, menaces, etc., la relation entre le professeur et son élève atteindra vite le point de non retour !
Avis de Cherycok :
Je vous ai récemment parlé lors de mon article « Que sont devenus les acteurs de Commando (1985) » de Mark L. Lester, réalisateur méconnu du grand public mais à la carrière pourtant intéressante. C’est en 1982 qu’il sort Class of 1984, œuvre de légère anticipation, soi-disant basée sur des faits réels si on en croit l’avertissement en début de générique, dépeignant une jeunesse en pleine décrépitude résultant d’un système scolaire partant en roue libre à cause du laxisme des adultes. Une œuvre d’exploitation toujours d’actualité montrant une certaine réalité et qui choquera toute l’Amérique en son temps, mais qui acquerra le statut de film culte aux States pour toute une génération, au même titre que des films tels que Massacre à la Tronçonneuse, L’Exorciste ou encore Mad Max. Une série B hargneuse qui fût interdite de sortie dans de nombreux pays, et qui sera chez nous estampillée d’un joli « Interdit aux moins de 18 ans », ce qui ne l’empêcha pas tout de même de cumuler quasiment un million d’entrées dans les salles par chez nous. Un film qui d’ailleurs fait date dans l’histoire du cinéma puisqu’il est quelque part à l’origine de bobines du genre Esprits Rebelles, la saga The Substitute et même si on y réfléchit bien Battle Royale.
Class of 1984, c’est une vision noire voire extrêmement nihiliste d’un système éducatif qui n’est plus que l’ombre de lui-même, de la décadence d’une certaine jeunesse, où tout ou presque n’est plus qu’anarchie à la limite de la guerre civile, où une minorité gangrène une majorité. Le fautif dans tout ça ? L’adulte, faisant preuve d’une impuissance et d’un laxisme sans faille. Une Police qui se défile pour éviter le conflit. Des professeurs qui se voilent la face. Des parents qui idolâtrent leurs enfants, ne se rendant même pas compte de ce qu’ils sont réellement. Des écoles qui sont devenues le terrain de rackets en tout genre, de ventes de drogue, de prostitution. Des écoles où sont installés des détecteurs de métaux afin de filtrer et de diminuer le nombre d’armes qui rentrent. Une vision des choses qui à l’époque pouvait sembler surréaliste, Mark L. Lester poussant l’idée à l’extrême, mais qui pourtant est bel et bien la réalité de certains établissements sensibles, encore plus aujourd’hui (beaucoup de lycées aux USA sont équipés de détecteurs de métaux par exemple). Et ce dernier dépeint son univers de manière froide, renforçant encore plus l’aspect réaliste de la chose, agrémentant son film d’une musique très punk / rock (Alice Cooper, Fear, Teenage Head) totalement en adéquation avec ce système qui se destroye de lui-même.
Une œuvre d’exploitation se servant d’un discours humaniste, l’organisation par un nouveau professeur optimiste d’un concert de sa classe de musique, comme prétexte pour aligner des scènes d’une grande violence, aussi bien morale que physique.
Classe of 1984 nous raconte l’affrontement entre Andy Norris, jeune professeur de musique remplaçant, et Peter Stegman, un adolescent chef de file d’une bande de punks à tendance nazillards. Le premier est droit dans ses bottes, un peu naïf et plein d’espoir, persuadé qu’il va arriver à faire quelque chose de ses élèves turbulents. Le deuxième, jeune garçon pourri gâté par une mère incapable de voir qui est vraiment son fils, tenant de main de fer un trafic de drogue dans son école, se plaisant à faire le mal autour de lui juste pour le plaisir.
Un climax ultra tendu où aucun ne veut céder à l’autre, donnant naissance à des scènes d’une intensité rare et qui resteront dans les mémoires (le jeune qui se blesse lui-même pour faire accuser son professeur ; le cours donné avec une arme à feu,…). Oui, Class of 1984 est un film puissant, très bien mis en scène, et interprété par des acteurs en pleine possession de leurs moyens. Le duo Perry King / Timothy Van Patten fait des étincelles et on suit le film avec les yeux rivés sur son écran.
Le rythme ne faiblit jamais, va même crescendo, avec une montée en puissance atteignant son paroxysme lors du pétage de plomb final du professeur, qui décide de laisser sa morale de côté et de répondre à la violence par la violence. Le film bascule à ce moment là dans le vigilante movie et Mark L. Lester ne se refuse rien. Viol collectif, nudité, violence, torture, c’est froid, sans concession, d’une grande noirceur, et clôt en beauté un métrage qui essaie malgré tout de rester un divertissement. Un divertissement coup de poing dans la gueule, mais un divertissement quand même. A noter un tout jeune Michael J. Fox rondouillard dans un de ses premiers rôles sur le grand écran.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le casting ♥ La noirceur ♥ La montée en puissance ♥ L’ambiance générale |
⊗ Parfois un peu facile |
Class of 1984 est sans doute le meilleur film de Mark L. Lester. Le succès public et critique fût au rendez-vous, devenant pour l’occasion un des films les plus rentables de l’époque, et deux suites plus futuristes virent le jour : Class of 1999 (1990), toujours du même réalisateur, et Class of 1999 II : The Subtitute (1994) de Spiro Razatos. |
Titre : Class of 1984 / Class 1984
Année : 1982
Durée : 1h38
Origine : U.S.A
Genre : : Education et décadence
Réalisateur : Mark L. Lester
Scénario : Tom Holland, Mark L. Lester
Acteurs : Perry King, Merrie Lynn Ross, Timothy Van Patten, Roddy McDowall, Stefan Arngrim, Michael J. Fox, Keith Knight, Lisa Langlois, Neil Clifford, Al Waxman