Marc, un assureur de province, médiocre et psychorigide, rentre en contact avec le Milieu pour faire éliminer sa femme, insupportable matrone castratrice. Chauffeur occasionnel et improbable sur le casse minable d’une bijouterie, Marc est pris en pitié par Toulouse, truand de seconde zone qui, plus par mépris que par compassion, va lui montrer les ficelles du métier à travers plusieurs expériences sur le terrain…
Avis de Cherycok :
Tourné en à peine 12 nuits et avec un budget ultra limité (400000€ contre 3M€ de moyenne pour un film français) qui n’a du coup permis que peu d’artifices, Cassos se compose en fait de plusieurs actes formant une intrigue qui se déroule presque en temps réel puisque l’histoire a lieu un soir entre 18h30 et environ 20h30. C’est le premier long métrage de Philippe Carrèse qui s’était par avant essayé à la réalisation pour la télévision (en plus de l’écriture de nombreux livres) puisqu’il a pondu plusieurs documentaires, quelques téléfilm, mais également plusieurs épisodes de Plus Belle la Vie.
L’action se situe quasi exclusivement à l’intérieur d’une voiture louée par le personnage de Didier Bénureau qui pour la modique somme de 3000€ va servir de chauffeur à un tueur à gage interprété par Simon Astier, ces 3000€ étant destinés à trouver et payer un tueur afin d’assassiner sa femme qu’il ne supporte plus tant elle le mène à la baguette, cette dernière étant jouée par Agnès Soral.
Le film est donc une sorte de mix improbable entre un road movie et un huis-clos dans lequel les dialogues vont tenir une place importante. Ecrits par le réalisateur lui même, il faut avouer qu’ils font souvent mouche et qu’ils sont vraiment le moteur de cette comédie au final assez noire. C’est vrai aussi que les acteurs sortent leurs répliques avec un naturel déconcertant et que du coup, ça ne donne que plus d’impact comique aux scènes.
Heureusement d’ailleurs car malgré ca courte durée, 1h21 générique compris, Cassos est souvent un peu longuet, la faute à d’interminables plans sur cette voiture qui ère dans la ville de nuit et qui cassent un peu le rythme, donnant plus l’impression de remplissage que d’être réellement indispensables. Le film aurait sans doute été bien plus efficace sur un format de moyen métrage d’environ 50 minutes ou une heure. Par conséquent, ce rythme sans cesse cassé n’est pas à l’avantage du film qui perd du coup en intérêt d’autant plus qu’en fin de compte, il ne raconte que peu de choses vu le laps de temps « imposé » par le scénario.
Au final, Cassos est un film en demi-teinte, comme c’est souvent le cas d’ailleurs avec les comédies françaises qui ne tiennent pas toujours le rythme sur la durée. Du coup, même s’il se suit sans déplaisir, il ne restera sans doute pas longtemps dans les mémoires. Néamoins, sur le moment, il permet de passer un petit moment agréable, et c’est déjà pas si mal.
Titre : Cassos
Année : 2012
Durée : 1h21
Origine : France
Genre : Comédie
Réalisateur : Philippe Carrèse
Acteurs : Didier Bénureau, Simon Astier, Agnès Soral, Féodor Atkine, Patrick Bosso, Damien Jouillerot, Marie Kremer, Elodie Varlet, Olivier Sitruk, Wojitek Pszoniak