[Film] CarousHELL, de Steve Rudzinski (2016)

Duke,une licorne de carrousel, déteste son travail. Il doit laisser les enfants grimper sur son dos et le chevaucher pendant des heures chaque jour. Mais un enfant l’a finalement poussé trop loin. Duke se libère de son enfer de carnaval et se lance dans une vengeance sanglante.


Avis de John Roch :
Duke est employé dans une fête foraine et il est malheureux. Son job est monotone, les gamins manquent de respect et Duke, il commence à en avoir ras le bol. Puis vient le jour où un môme fait déborder le vase. Trop c’est trop, Duke a sacrifié sa vie pour que ces petits cons s’amusent pendant que lui est esclave de son emploi. Animé d’une fureur meurtrière, Duke délaisse son emploi et s’en va faire un carnage avec objectif de tuer le gamin qui lui a fait subir l’humiliation de trop. Décrit comme ça, Duke est un psycho killer de plus dans un slasher de trop. Mais Duke n’est pas le clown alcoolique de la fête foraine, ni la mascotte qui ressemble à un costume de Woody certifié 100% contrefaçon, ni l’agent de sécurité qui culbute la sœur du gamin tout à coup victime d’une vendetta. Non, Duke est une licorne, licorne de carrousel plus précisément. La weed à Steve Rudzinski visiblement c’est de la sativa, et elle est chargée. Gros passionné de cinéma et cosplayeur professionnel, le bonhomme est avant tout réalisateur principalement connu pour sa saga des Meowy, une série de films dans lequel il met en scène son chat dans diverses aventures. Mais ce n’est pas de cette saga dont il est question ici, mais d’une autre du nom de CarousHELL. Le concept est d’une connerie absolue, mais mine de rien cet ultra Z rempli son contrat. Il est clair que Steve Rudzinski a conscience de ce qu’il tourne, il n’a pas de pognon mais il a de bonnes intentions qui se ressentent dans le film. Il fait partie de ces réalisateurs passionnés qui filment leurs délires dans leurs coins, sans aucune autre prétention que de divertir les amateurs de ce genre de métrages sans thune et de faire le maximum pour que son film ressemble un minimum à un film. Et ça y ressemble un minimum, CarousHELL c’est de l’ultra Z, mais qui fait des efforts. Et c’est payant, certains diront que j’ai à nouveau déraillé mais finalement CarousHELL c’est pas si mal que ça. J’ai même envie de voir la trilogie maintenant, si ça c’est pas signe qu’il faut consulter.

Production fauchée oblige, rien ne va pour le commun des mortels dans CarousHELL. La mise en scène est presque inexistante, les acteurs n’en ont que le nom bien qu’on sent que certains avaient pris option théâtre au lycée, le mixage sonore fait faire le yo-yo au volume de la télé, la post prod a sûrement pris moins de temps que le tournage… Bref, techniquement, sans surprise, c’est à la ramasse sans être pire que ce qui ce fait dans le monde du Z mais le montage tient la route, c’est déjà ça de pris. Mais l’intérêt est ailleurs. Il y a des efforts dans CarousHELL, notamment dans l’écriture. Alors oui, c’est déjà très con cette histoire de licorne de carrousel, mais Steve Rudzinski ne se repose pas uniquement sur son délire. C’est parfois vaseux, mais il y a aussi de vrais petits morceaux de comédie dans CarousHELL. Certains dialogues et situations font mouche et quelques personnages, du moins ceux qui ne font pas partie uniquement du décor, sont plutôt drôles, en tête un livreur de pizza qui prend son boulot trop au sérieux et un brony (terme qui désigne un fan masculin de Mon Petit Poney) refoulé qui se fait martyriser ou encore la mascotte de la fête foraine qui s’en va affronter la licorne dans une partie de cache cache improbable. C’est pas de la grande comédie, la mâchoire ne se décrochera pas, mais pour une production de ce genre c’est toujours plaisant de voir un réalisateur qui ne se contente pas de dialogues miteux et qui apporte une forme de soin à son script.

Mais la star de CarousHELL, c’est Duke. Et Steve Rudzinski ne lésine pas sur les apparitions de la licorne de carrousel, qui est en plus douée de parole et balance tel un Freddy Krueger de la punchline à tout va. Une influence parmi tant d’autres, le métrage étant du genre référentiel sans toutefois prendre par la main le spectateur qui verra peut être sans le savoir des hommages entre autres à Vendredi 13 8 et Halloween disséminés ici et là. Mais la licorne au fait, elle donne quoi à l’écran ? Et bien pour une fois on ne pestera pas sur des CGI moisis qui animent puisqu’ il y en a pas. Il n’ y a pas d’animatronique non plus, même pas une peluche. En fait, Duke n’est tout simplement pas animé d’une manière ou d’une autre. C’est une vraie licorne de carrousel, soit chipée dans un parc d’attraction abandonné, soit achetée sur le net (300€ pour un modèle comme neuf, si jamais l’envie vous prend), qui bouge quand des mains le font bouger. Un boogeyman ultra statique donc, ce qui n’empêche pas Duke de balancer des shurikens, d’arracher des têtes à coup de sabots, de s’embrouiller avec un serial killer qui lui aussi voulait faire un carnage au même endroit, de tirer à l’arc ou de tirer tout court une fanatique de licornes dans une succession de scènes gores à la qualité qui va du passable à l’honorable. CarousHELL c’est généreux, c’est con, c’est parfois drôle au sens propre, un peu au figuré aussi. C’est aussi un film tourné pour peau de zob avec ce que ça implique comme tares, comme toujours réservé aux amateurs de ce genre de bobines fauchées qui y trouverons leur compte, d’autant plus que c’est court et que les qualités sont là.

LES PLUS LES MOINS
♥ C’est court
♥ Duke la licorne de carrousel tueuse
♥ C’est gore
♥ C’est con
♥ C’est parfois drôle
♥ Quelques plans soignés, et le montage tient la route
♥ Les références cachées ici et là
⊗ Techniquement c’est pas ça
⊗ Ça joue mal
⊗ Ça reste de l’ ultra Z, avec tout ce que ça implique

Note :

Note Robot Unicorn Attack :

CarousHELL, c’est de l’ ultra Z, mais de l’ultra Z avec des efforts. C’est généreux, c’est con, c’est parfois drôle au sens propre, un peu au figuré aussi. C’est aussi un film tourné pour peau de zob avec ce que ça implique comme tares, réservé comme toujours aux amateurs de ce genre de bobines fauchées qui y trouverons leur compte, d’autant plus que c’est court et que les qualités sont là.



Titre : CarousHELL
Année : 2016
Durée : 1h10
Origine : U.S.A
Genre : Robot Unicorn Attack
Réalisateur : Steve Rudzinski
Scénario : Aleen Isley et Steve Rudzinski

Acteurs : P.J. Gaynard, Andrew Zibritosky, Steve Rimpici, Teague Shaw, Judy H.R. Kirby, Sé Marie Volk, Chad Bruns, Ben Dietels

2025 Armageddon (2022) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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