Joe se lance dans une vendetta personnelle pour mettre fin à la vie de Duke, tandis que la perfide Usagi lance sa propre croisade contre la plus belle licorne du monde. Duke pourra-t-il se défendre contre ces deux ennemis ?
Avis de John Roch :
Alors celle là je ne l’ai pas vu venir. Dire qu’ au départ ce n’ était qu’ un slasher avec une licorne de carrousel tueuse. La formule était là, il aurait été facile de la répéter, mais rien ne laissait présager la tournure qu’ allait prendre la saga CarousHELL avec un second volet qui a fait prendre une surprenante direction aux aventures de Duke la licorne de carrousel. La formule renouvelée, il aurait encore une fois été facile de la répéter, mais non. CarousHELL 3, ou CarousH3LL pour faire plus classe, réussi à nouveau à surprendre. Il y a eu le Retour du Roi, Alien 3, John Wick 3, Gamera 3, il y a désormais CarousHELL 3. Steve Rudzinski conclue sa trilogie de la plus belle des manières. A première vue, CarousHELL 3 s’ inscrit dans la continuité du second métrage et c’ est le cas, il ne réinvente pas totalement la saga comme ça a été le cas avec CarousHELL 2 mais cela n’ empêche pas le réalisateur d’ une nouvelle fois proposer autre chose. Une dernière aventure dans laquelle Steve Rudzinski pousse son délire jusqu’ au bout, étend son univers et le rend toujours plus cohérent et répond même aux questions laissées en suspens dans les précédents films. Parce que oui, non seulement Rudzinski fait des films fun pour que dalle, mais il est en plus parvenu à rendre sa saga accrocheuse. Partir à la pêche au Z est toujours un exercice périlleux, en particulier quand on atteint l’ ultime frontière entre l’ encore tolérable et l’ irregardable. Mais si c’est pour en ramener des anomalies telles que la trilogie CarousHELL, j’ y retourne volontiers. Comme toujours si la technique et le rendu amateur, les décors qui se résument au même garage et à la même baraque que précédemment et les gens qui font semblant d’ être des acteurs est une épreuve, vous pouvez fuir. Ce serait pourtant dommage, CarousHELL 3 est gorgé de qualités qu’ il serait dommage de dénigrer pour une question d’ amateurisme. Il y a bien plus d’ amour la dedans que dans n’importe quel film qui sort sur les écrans et ça se sent avec cette forme de soin qui fait sortir cette saga des sentiers battus du Z, bien qu’ il est clair que la première chose à faire est de rentrer dans le délire, on parle d’ une licorne de carrousel vivante tout de même.
Dès les premières minutes, CarousHELL 3 prend des airs de déjà vu et pour cause, c’est une sorte de remake de CarousHELL premier du nom, bodycount, gamin massacré, mascotte de parc qui vient à la rescousse et scène de cul improbable compris. Mais Steve Rudzinski ne refait pas le même film, il en apporte un prolongement qui lie définitivement les deux premiers films et expose dans le même temps les enjeux de cette nouvelle suite qui part loin dans le délire et la bonne humeur toujours aussi communicative. Dans CarousHELL 3, Duke est toujours sur la route pour retrouver les siens. Et c’est la merde chez les objets inanimés vivants qui, bon comme mauvais, sont tous menacés depuis le réveil du lapin de Pâques de carrousel Usagi (nom Japonais oblige, une pluie de pétales de cerisier tombe à chacune de ses apparitions, ça fait classe). Usagi, elle est du genre à avoir trop vu Highlander et aspire la force de ses semblables pour devenir une entité divine. Bien évidement il ne reste que Duke sur sa liste, et son fils Robbie qui est mi-homme mi-licorne de carrousel et donc bien plus puissant qu’ il ne l’ imagine. CarousHELL 3 marque le retour de deux personnages: le père des gamins que Duke a assassiné dans le premier film et Joe le livreur de pizza qui a une dent contre Duke qu’ il tient pour responsable de la mort de son chien. Oui, il est plus que recommandé d’ avoir vu CarousHELL 1 et 2 pour saisir toutes les subtilités d’ un scénario toujours aussi débile mais pas que, il y a du soin dans l’écriture. Bien sur que c’est con, et c’est pour ça que c’est bon CarousHELL 3, mais Steve Rudzinski a son petit univers et il continue de toujours donner plus de personnalité à Duke qui tente ici de faire la paix avec son passé, d’ ou la nécessité de réintroduire les personnages susmentionnés . Il reste si cohérent avec ce qu’ il a mis en place qu’ il donne également plus d’ importance aux mascottes, membres d’ une organisation secrète et seuls être capable de tuer un objet inanimé vivant, aperçus dans le premier volet, ou en introduisant un personnage inattendu qui fait écho aux nazis du second film.
Rien n’est oublié, tout est lié, tout est cohérent, et tout est surprenant. Déjà comme précédemment, Steve Rudzinski n’ a peut être pas de pognon mais cela ne freine pas ses maigres mais amples ambitions. Tout est figé, mais tout est montré, le réalisateur ne recule devant rien ni aucune peluche pour en montrer un maximum, toujours avec cet humour qui fonctionne et ce satané sourire qui ne disparaîtra pas avant le générique de fin parce que ça fait toujours autant rire de voir des scènes parfois surréalistes et référentiels, dont une reprise plan par plan de la remise en forme de Batfleck. Mais là où CarousHELL 3 se diffère des autres tout en restant complémentaire et qualitativement égal, c’est sa structure narrative. Dans CarousHELL 3, il ne faut pas plus de 25 minutes à Steve Rudzinski pour exposer ses enjeux et donner un point final à son histoire avant de nous retourner le cerveau à coup de twists inattendus. Steve Rudzinski éclate sa narration, multiplie les points de vues sur son histoire, et il gère ça bien en plus (oui, il n’ y avait pas grand-chose à gérer mais quand même). CarousHELL 3 va de surprise en surprise, c’est toujours aussi drôle, aussi con et aussi gore. C’est une conclusion carrément excellente à l’arc Duke car oui, CarousHELL 3 est la conclusion de l’ histoire de la licorne de carrousel psychopathe sans le faire exprès devenu protecteur des humains et des objets inanimés vivants, mais pas nécessairement la fin de la saga. Et si Steve Rudzinski continue de tenir ses promesses il y a une piste dans une ultime scène post-générique, à moins qu’ il ne balade le spectateur pour mieux revenir réinventer sa mythologie et pourquoi pas après tout, il l’a déjà fait deux fois.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ C’est court ♥ Duke la licorne de carrousel ♥ Une excellente conclusion à la trilogie ♥ Une suite qui parvient une nouvelle fois à surprendre ♥ La forme de soin apporté à l’écriture ♥ C’est gore ♥ C’est con ♥ C’est drôle ♥ C’ est souvent what the fuck ♥ Le délire assumé jusqu’ au bout |
⊗ De l’ultra Z, réservé à un public averti ⊗ Dans le fond, un peu moins innovant que CarousHELL 2 |
Note : Note Robot Unicorn Attack : |
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Partir à la pêche au Z est toujours un exercice périlleux, en particulier quand on atteint l’ ultime frontière entre l’ encore tolérable et l’ irregardable. Mais si c’est pour en ramener des anomalies telles que la trilogie CarousHELL, j’ y retourne volontiers. Tout comme le second opus, CarousHELL 3 est gorgé de qualités qu’ il serait dommage de dénigrer pour une question d’ amateurisme. Il faut rentrer dans le délire mais une fois que c’ est fait, vous n’ en reviendrez pas. |
Titre : CarousHELL 3 / CarousH3LL
Année : 2023
Durée : 1h18
Origine : U.S.A
Genre : Le retour du roi
Réalisateur : Steve Rudzinski
Scénario : Aleen Isley et Steve Rudzinski
Acteurs : Steve Rimpici, Autumn Ivy, B. Barnabei, Katie Arquette, Paul Bilbo, Jessa Flux, David Hubbard, Judy H.R. Kirby