Le café Funiculi Funicula est particulier, puisqu’une légende circule sur celui-ci. Si l’on s’assied à une place en particulier, il est possible de voyager dans le temps, à un moment précis de notre choix, durant le temps de notre tasse de café, jusqu’à ce que celui-ci refroidisse. Des règles bien précises sont là, et le passé ne peut pas être modifié, mais cette technique permet à certaines personnes d’aller de l’avant sur certains événements de leur passé…
Avis de Rick :
C’est totalement par hasard que le film Cafe Funiculi Funicula s’est présenté devant moi. Entre sa pochette me faisait croire à un film visant le grand public Japonais habituel et donc, à un film à l’allure de drama, et son synopsis quelque peu improbable, je ne savais absolument pas à quoi m’attendre, tout en voyant, vis-à-vis de ces deux éléments là, mes pires craintes obscurcir ma motivation pour me lancer. Bon et bien finalement, si on n’a clairement pas là le film du siècle, Cafe Funiculi Funicula est un métrage qui cache plutôt bien son jeu, et surtout qui cache plutôt bien ses grandes thématiques. Ah, ce qui m’aura finalement motivé ? La présence d’Arimura Kasumi dans le premier rôle, que j’avais pu découvrir dans l’excellent I Am a Hero il y a de ça quelques années, puis dans Erased aux côtés de Tatsuya Fujiwara, et finalement l’année dernière dans les deux derniers métrages Kenshin. Ah oui, et la présence dans un rôle secondaire de Yakushimaru Hiroko, l’ancienne effigie des années 80 (Sailor Suit and Machine Gun, W’s Tragedy), 54 ans lors de la sortie de ce film-là. Mais venons donc en au fait, de quoi ça parle ce film au titre rigolo ? Cafe Funiculi Funicula, ça se déroule donc sur plusieurs saisons, pour mettre en avant plusieurs personnages aux soucis divers, qui se retrouvent donc dans un café au nom du film. Un café différent, puisqu’une légende circule sur celui-ci. Il y aurait un siège en particulier où, le temps de notre café, il est possible de voyager dans le passé, sans pour autant pouvoir modifier les événements, mais pouvant donc revenir sur un moment particulier de notre vie, revoir un être cher, en apprendre plus sur certaines choses. Mais il y a des règles. Il n’est possible que de revoir des personnes rencontrées dans le café, même en changeant le passé le présent ne sera pas affecté, et le voyage se termine lorsque vous terminez votre café ou que celui-ci refroidit.
Un dernier point très important, car il faut impérativement terminer le café avant qu’il ne devienne froid, sous peine de rester bloqué dans les limbes du temps. Un concept simple, improbable certes, mais qui laisse penser que Cafe Funiculi Funicula sera un film léger portant sur les problèmes adolescents vu une grande partie du casting, et donc clairement un film pour un public adolescent justement. Sauf que très rapidement, le film se montre étonnement un peu plus mature que prévu. Pas immédiatement, puisque l’ouverture, et donc la première saison mise en avant, fait office d’introduction aux règles et au concept même, avec une cliente retournant une semaine en arrière pour un souci de cœur. Insignifiant donc en quelque sorte, et proche de l’image que l’on pouvait avoir du métrage. Mais passé donc cet élément, et cette première « plongée » (littéralement) dans le passé, le film s’ouvre, ouvre de nouvelles portes, et s’attaque à des sujets plus sensibles, comme le deuil, l’acceptation, la maladie et en particulier la démence. Et donc à ma grande surprise, le métrage se montre finalement bien plus sensible que prévu. Car finalement, le métrage ne fait que mettre en avant des personnages meurtris, blessés, en quête non pas de rédemption mais d’une possible fermeture de leur blessure afin de pouvoir de nouveau avancer dans la vie. La démence donc du personnage de Yakushimaru Hiroko, qui en oublie même l’existence de son mari, qui prend pourtant soin d’elle tous les jours, ou la perte de sa sœur pour un autre personnage, voilà les éléments en avant. Et mine de rien, même si le film s’annonçait et reste on ne peut plus optimisme dans sa façon de traiter le sujet, et bien ça fait souvent mouche.
Mais bien entendu, il faut également relier le tout, pour ne pas donner l’impression de voir un sketch par saison avec comme personnage principal finalement le café, et c’est là qu’intervient Arimura Kasumi, celle servant le café, et qui a un lien beaucoup plus étroit que prévu avec ce fameux procédé temporel, et ces propres blessures qu’elle cherche à cacher, mais qui exploseront aux yeux des autres mais aussi des spectateurs au fur et à mesure qu’elle se rapprochera de l’un de ses clients habituels, qui lui n’aura jamais franchit le pas de s’asseoir sur la fameuse chaise. Comme je le disais, Cafe Funiculi Funicula n’est pas le film du siècle, mais finalement, son traitement se montre assez juste, malgré un final assez facile et prévisible, et sans non plus nous faire verser toutes les larmes de notre corps, il parvient à toucher la corde sensible lors de quelques moments assez émouvants. Si bien qu’au bout du compte, l’on pourrait bien plus qualifier le film de drame que de film fantastique, malgré son concept, ou de comédie malgré la présence lors de quelques passages de notes d’humour, réussies également. Et si bien qu’arrivé au bout des deux heures, même si ce n’est pas parfait, j’étais agréablement surpris du spectacle proposé, un spectacle agréable de deux heures, filmé sérieusement, et bénéficiant également le temps de quelques scènes de splendides décors enneigés en pleine montagne. Oui car filmer un café, ça va cinq minutes, mais il faut aussi respirer un peu l’air frais !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Un traitement assez juste ♥ Des thèmes pas toujours faciles ♥ Des personnages attachants ♥ De beaux décors |
⊗ Le final assez facile |
Sous ces aspects de film léger, Cafe Funiculi Funicula traite en réalité de sujets plus graves comme la maladie et le deuil avec un ton souvent assez juste au final. Pas parfaitement évidemment, mais très sympathique et touchant. |
Titre : Cafe Funiculi Funicula – Kohi ga Samenai Uchi Ni
Année : 2018
Durée : 1h57
Origine : Japon
Genre : Drame
Réalisation : Tsukahara Ayuko
Scénario : Kawaguchi Toshikazu
Avec : Arimura Kasumi, Fukami Motoki, Haru, Hayashi Kento, Ishida Yuriko, Ito Kentarô, Yakushimaru Hiroko, Matsumoto Wakana et Matsuhige Yutaka
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