Trois jeunes filles martyrisées par leurs camarades de classe utilisent un Ouija pour se venger de ces dernières. Elles vont ainsi déclencher des évènements qui ne tarderont pas à échapper à tout contrôle…
Avis de Kwaidan :
BUNSHINSABA est le nouveau film du réalisateur de THE PHONE. Bien que très influencé par RING, ce thriller fantastique sortait du lot grâce à son esthétique irréprochable et, surtout, la scène de possession enfantine la plus traumatisante depuis L’EXORCISTE. BUNSHINSABA continue de surfer sur la même vague que ce dernier mais, cette fois, l’histoire oublie les nouvelles technologies pour se plonger dans l’univers de la sorcellerie.
Après une séance de Ouija particulièrement stressante venant confirmer la redoutable efficacité de Ahn Byung-Ki pour les scènes choc, la première partie laisse présager une œuvre » aussitôt vue, aussitôt oubliée » tant tout démarre de façon très classique et prévisible. Mais, à mesure que l’intrigue progresse, BUNSHINSABA passe à la vitesse supérieure : les morts deviennent plus délirantes, le climat de plus en plus oppressant et on se retrouve rapidement accroché par cette histoire qui se révèle plutôt riche en coups de théâtre. Les meilleurs moments resteront sans doute l’exploration du passé du fantôme vengeur, où le réalisateur se livre à une cruelle description de la peur de l’étranger gangrenant les communautés trop repliées sur elles-mêmes. Un récit bouleversant donnant lieu à des scènes d’une puissance émotionnelle telle qu’on en verserait une larme.
Comme la majorité des films fantastiques Coréen, BUNSHINSABA se révèle dénué de véritable originalité. Si les scènes fortes sont nombreuses et efficaces, on peut quasiment toujours trouver le film fantastique, bien souvent Japonais, qui a servi d’inspiration. En plus de l’incontournable trilogie RING, des JU-ONs et de DARK WATER, BUNSHINSABA va même faire un petit tour du côté de UZUMAKI, TOMIE et d’œuvres moins connues du grand public comme le HANAKO de Tsutsumi et HYPNOSIS. Mais, une fois encore, ces ingrédients s’avèrent bien cuisinés et le résultat reste des plus plaisants à suivre. Le seul véritable défaut dont souffre BUNSHINSABA, et qui a tendance à devenir agaçant, est un montage particulièrement brutal. On a souvent l’impression de passer du coq à l’âne en un clin d’œil, au point qu’il faut parfois quelques secondes pour se resituer dans le film.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des scènes chocs efficaces ♥ Climat oppressant ♥ Les coups de théâtre |
⊗ Début classique et prévisible |
BUNSHINSABA est donc un fantastique Coréen dans la grande tradition du genre : très beau, efficace mais ayant tendance à reprendre ses idées chez les autres. A travers de superbes moments tragiques, Ahn Byung-Ki signe un film aussi réussi, sinon plus, que PHONE et donc un des meilleurs films d’horreur Coréens de 2004. Si vous avez aimé ce dernier, vous pouvez foncer en toute confiance mais si le fantastique Coréen vous rebute, ce n’est pas ce film qui vous fera changer d’opinion. A vous de voir… |
Titre : Bunshinsaba / Incantations / 분신사바
Année : 2004
Durée : 1h32
Origine : Corée du Sud
Genre : Fantastique / Horreur
Réalisateur : Ahn Byung-Ki
Scénario : Ahn Byung-Ki, Lee Jong-Ho
Acteurs : Kim Gyu-Ri, Lee Se-Eun, Lee Yu-Ri, Choi Seong-Min, Choi Jung-Yoon, Lim Yu-Jin, Kang Jeong-Hwa, Song Yong-Tae, Kim Kyeong-Ryong, Kang Ki-Hwa