[Film] Bullets Over Summer, de Wilson Yip (1999)


Mike et Brian sont sur les traces de Dragon, un criminel sadique et sanguinaire qui n’hésite pas à tuer pour quelques billets. Pour le débusquer, nos deux flics se planquent chez une grand-mère solitaire et un peu sénile, qui les prend très vite pour ses petits-fils. Ces quelques jours en sa compagnie changeront leur vie. Mike et Brian apprendront la vie de famille. Le premier, malade et condamné rencontre une future jeune mère abandonnée par le père. Mike décide de l’aider à élever son enfant. Le second, Brian, plus volage et je m’en foutiste, rencontre une jeune étudiante et l’héberge contre l’avis de Mike. Quand Dragon réapparaît alors et s’en prend à cette famille de substitution, Mike et Brian en font une affaire personnelle. Le dénouement imprévu les entraînera chacun à aller contre leur nature.


Avis de Ryô Saeba :
Réalisé par Wilson Yip à qui l’on doit notamment l’excellent Juliet in Love, Bullets over Summer se place à première vue dans la catégorie polar. Ce n’est pas l’introduction du film, ultra violente et riche en action, qui contredira ce fait. Et pourtant le film va vite passer du polar pur et dur au film familial. Comme souvent à Hong Kong, et c’est aussi pour ça qu’on aime ce cinéma, les genres se croisent et s’entrechoquent avec brio passant tour à tour de la comédie au drame ou l’inverse. Wilson Yip veut se démarquer, ne pas suivre de conventions, ainsi par exemple il oppose les sentiments « classiques » face aux évènements en rendant un mariage triste et un enterrement souriant.

La réussite du film ne repose pas uniquement sur le talent de son réalisateur mais également sur la très bonne prestation des acteurs et d’un acteur en particulier : Francis Ng. Il faut bien dire que de mémoire, je ne me souviens pas avoir déjà vu une mauvaise prestation de sa part, de l’avocat dans Till Death do us Part de Daniel Lee à son personnage dans Juliet in Love, en passant par son auto caricature dans Fantasia, Francis Ng est toujours parfait et doté d’un charisme à toute épreuve. Il est donc bien difficile pour Louis Koo qui joue son partenaire dans le film d’arriver à son niveau. Bien qu’il est loin d’être le plus mauvais des acteurs de la nouvelle génération, il est bien plus en retrait. L’autre actrice dont la prestation mérite amplement d’être mentionnée est Helene Law jouant la grand-mère.

A l’image du film, cette actrice qui est présente dans le paysage cinématographique HK depuis les années 50, est tour à tour drôle et émouvante. Elle campe à merveille cette grand-mère qui n’a pas complètement toute sa tête et tient quasiment à elle seule sur ses épaules tout le ton « comique » du film, sans oublier certaines scènes émouvantes comme lorsqu’elle montre les photos de son mari en racontant son histoire à nos 2 compères. En ce qui concerne la réalisation, c’est efficace dans son ensemble même si quelques plans sont un peu trop brouillons, Wilson Yip arrive à donner du dynamisme et du rythme à son film sans problème. Il en est de même pour la bande son du film qui est très originale, ce qui est, de ce fait, à la fois un avantage et un inconvénient, certaines scènes étant en décalage avec la musique.

LES PLUS LES MOINS
♥ L’excellente introduction
♥ Le mélange homogène des genres
♥ Le casting (surtout Francis Ng)
♥ Réalisation efficace
⊗ Un Louis Koo en retrait
Bullets Over Summer est donc plus un drame familial qu’un polar même si les amateurs d’action se rassurent, les montés de violence présentes au début et à la fin du film sont à la hauteur. Voilà un film post rétrocession qui fait du bien, il serait vraiment dommage de passer à côté.



Titre : Bullets Over Summer / 爆裂刑警
Année : 1999
Durée : 1h30
Origine : Hong Kong
Genre : Polar / Comédie
Réalisateur : Wilson Yip
Scénario : Matt Chow, Wilson Yip, Cheung Man

Acteurs : Francis Ng, Louis Koo, Michelle Saram, Stephanie Lim, Helena Law, Wayne Lai, David Lee, Lo Meng, Joe Lee, Matt Chow, Hau Woon-Ling, Wenders Li

 Bau lit ying ging (1999) on IMDb


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Auteur : Ryo Saeba

C’est véritablement Shaolin Soccer qui déclencha un élan de passion à partir duquel il se lança dans la vision de films sous titrés anglais. Et là ce fut le bonheur, il avait devant lui tout un pan du cinéma à découvrir, des genres propres au cinéma de Hong Kong comme le kung fu old school, les girls with guns ou encore le Wu Xia Pian...
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