[Film] Breeders, de Tim Kincaid (1986)


Des extraterrestres ayant élu domicile dans les souterrains de New-York sortent des égouts pour violer des « vierges » afin de les féconder avec leur semence extraterrestre. Un médecin et un détective tentent de comprendre ce qui se passe.


Avis de Cherycok :
Attention, film plein de boobs et de fesses, par le réalisateur de pornos gays préféré de tous, devenu réalisateur de films d’horreur foireux dans les années 80, puis redevenu réalisateurs de pornos gays. Tim Kincaid ne déçoit que rarement les amateurs de gros nanars qui tâchent, et après Robot Holocaust (1987) et Mutant Hunt (1987), me voilà en train de vous parler de son deuxième film « normal », Breeders, sorti en 1986, un étron cinématographique devenu culte au fil des ans auprès de certains amateurs de mauvais films rigolos au point qu’il a même eu droit à une sortie blu-ray chez les américains. Même chez nous, le film a eu droit à sa sortie haute définition chez les amis de Le Chat Qui Fume. Bien qu’il soit moins nanardesque que Robot Holocaust ou Mutant Hunt, la faute à une première heure assez chiante, les 15 dernières minutes viennent sauver l’ensemble et en font au final un nanar hautement recommandable. Alors mes amis, bienvenue dans le merveilleux monde cinématographique du cerveau dérangé de Tim Kincaid.

La prémisse glorieusement sordide est centrée sur un extraterrestre humanoïde 50% lézard / 50% mouche / 100% hyper moche, écailleux et sursexué qui kidnappe et viole un bel assortiment de soi-disant vierges de New-York afin de pouvoir reproduire son espèce en vue d’une invasion imminente. Voilà. Et pendant toute la première heure, on va assister à tout un tas de scène où des vierges, en train de tranquillement faire de l’aérobic, de prendre une douche, de cuisiner, de snifer de la cocaïne ou de discuter au téléphone avec leur mère, bien entendu nues car c’est toujours plus agréable pour le spectateur mâle, vont se retrouver face à face avec notre extra-terrestre moche caoutchouteux, hurler face à la caméra car les scream queens sont à la mode, puis se faire inséminer par la bête, avant de finir à l’hôpital. Entre chacune de ces scènes, on suivra les discussions soporifiques et extrêmement mal jouées d’un beaucoup trop jeune détective de Police pour être crédible et d’une doctoresse à la coiffure permanentée indescriptible (ah les années 80…), elle aussi beaucoup trop jeune pour qu’on croit à son personnage, qui vont enquêter sur ces viols de vierges des plus inquiétants. Et ça dure 1h ! Quand soudain, Tim Kincaid, également scénariste du film, décide qu’il est temps de passer la seconde, et nous pond un final de 15 minutes qui ravira les amateurs de gros nanars qui tâchent. A ce moment-là, toutes nos donzelles sortent de leur espèce de coma dans lequel elles étaient plongées, et se dirigent, entièrement nues bien entendu, dans les sous-sols de New York, dans la tanière de notre lézard-mouche dégueulasse qui leur a préparé une sorte de piscine de ce qu’on comprend être du sperme d’extraterrestre et dans laquelle elles vont prendre le temps de se trémousser, toujours nues hein, et de se frotter avec le liquide comme s’il s’agissait d’un Dop amande douce qui ne pique pas les yeux. De là à y voir une métaphore d’un gang bang se finissant par un bukkake, il n’y a qu’un pas. On a même droit à un bébé extra-terrestre encore plus moche que son père qui va se faire éclater la gueule à grand coup de planche, une immolation, et pour la culture générale un court de physique chimie qui va nous apprendre que le sperme d’extra-terrestre conduit l’électricité. Car oui, c’est bien d’apprendre des choses en regardant des nanars.

Tourné presque simultanément que le film suivant Mutant Hunt, Breeders représente bien cette période des années 80 où les films de séries B, voire Z, horrifiques pullulaient avec souvent le même cahier des charges : des boobs et du sang. Et ici, il y a beaucoup de nudité avec un Tim Kincaid qui prend un malin plaisir à filmer ses actrices nues sous tous les angles, souvent de très près, en s’attardant bien entendu sur ces si beaux attributs mammaires qui font frétiller l’entrejambes du jeune public mâle en rut, qui semblait clairement être le public principal de ce genre de film. Pourquoi ces extra-terrestres ont-ils besoin de femmes vierges ? C’est la grande question et jamais Breeders ne répondra à cette question. Tant qu’elles se déshabillent, on s’en fiche a dû se dire Kincaid. Bred, une chose est sûre, c’est que Breeders transpire l’amateurisme, à commencer par les performances du casting qui sont assez calamiteuses. On sent bien que les jeunes filles ont plus été recrutées pour leur physique et leur capacité à se déshabiller devant la caméra sans sourciller que pour faire ressentir les émotions. Notre duo d’enquêteurs n’est guère mieux, et entre les pauses qu’ils prennent entre chaque réplique, comme pour attendre que l’autre ait bien fini sa ligne de dialogue, les presque regards caméras et le fait qu’ils ne rendent à aucun moment leur personnage crédible, on est dans le fond du faitout de l’acting. Et puis de toutes façons, c’est pour balancer des dialogues complètement stupides. Le reste n’est guère mieux, de la réalisation calamiteuse de Tim Kincaid qui ne montre pas une once de talent, à la photographie indigeste même pas toujours capable de magnifier la beauté du corps féminin, ou encore le scénario complètement crétinoïde. Mais Kincaid aime travailler avec le spécialiste des effets spéciaux Ed French qui lui, comme à son habitude, avec les maigres moyens qu’il a à sa disposition, nous pond des SFX bien craspecs comme il en a le secret, mais surtout relativement bien exécutés, bien que le design des deux créatures (l’extra-terrestre et son rejeton) fasse bien plus hurler de rire qu’il ne fait peur. Mais devant tant d’incompétence durant 1h17, devant autant de nudité complètement gratuite, devant ce final bien WTF et crado comme il faut, on se marre, et malgré un rythme laborieux et une production value trop bon marché, l’amateur de nanar risque de passer un bon moment.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les effets gores en practical
♥ Des boobs, plein de boobs
♥ La musique est sympa
♥ Le final nawak
♥ On se marre
⊗ 1ère heure mal rythmée
⊗ Le jeu d’acteur cataclysmique
⊗ La mise en scène
⊗ Le scénario
⊗ Fauché comme les blés
⊗ Très amateur par moments
Note :
Note nanar :
Devenu culte pour certains au fil des ans, ayant même bénéficié d’une sortie blu-ray chez nous chez Le Chat Qui Fume, Breeders est un bon gros nanar typique des 80’s où les boobs et les effets gores craspecs étaient légion. C’est nul, oui, mais on se marre bien !

LE SAVIEZ VOUS ?
• Breeders semble s’inspirer de films tels que Liquid Sky (1982) de Slava Tsukerman et de Contamination (1980) de Luigi Cozzi.



Titre : Breeders
Année : 1986
Durée : 1h17
Origine : U.S.A
Genre : Insiminoïd
Réalisateur : Tim Kincaid
Scénario : Tim Kincaid

Acteurs : Teresa Farley, Lance Lewman, Frances Sherman, Nathalie Savage, Amy Brentano, LeeAnne Baker, Matt Mitler, Adriane Lee, Mae Cerar, Mark Legan, Dan Geffen

Breeders (1986) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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