La prison est dirigée par deux prisonniers puissants, le chef de triade Roller et le détenu à vie Scar. La vie paisible de la prison change avec l’arrivée du détenu Mak Kin-tin, accusé à tort. Tout d’abord, Kin-tin est constamment menacé par Scar, ce qui l’amène à renoncer à sa demande d’appel. Il est ensuite malmené par les autres détenus. Afin de protéger sa vie, Kin-tin suit la suggestion de son compagnon de cellule, Ho-ching, et ils travaillent ensemble pour planifier une évasion.
Avis de Cherycok :
Bien qu’il y en ait eu quelques-uns comme Prison on Fire et sa suite, Island of Fire, Jail House Eros ou plus récemment P-Storm et With Prisonners, le film de prison n’est pas le genre qui a été le plus représentatif du cinéma de Hong Kong. Pourtant, il continue d’en sortir régulièrement et nous allons parler aujourd’hui du dernier sorti en date, Breakout Brothers. Deuxième film du réalisateur Mak Ho-Pong après le film d’horreur oubliable The Lingering (2018), il va être question ici de trois prisonniers qui, chacun pour ses raisons, vont tenter de s’évader de la prison où ils sont incarcérés. Le résultat est au final en deçà de nos attentes, bien en deçà même, car Breakout Brothers va s’avérer être plus que moyen.
L’histoire nous raconte donc comment trois copains de prison échafaudent un plan pour s’évader de prison pendant les célébrations annuelles du festival de la mi automne. Chacun a ses propres motivations. Tam veut pouvoir voir sa fille, dont il est sans nouvelle depuis 20 ans, afin d‘assister à son mariage. Pak a été piégé par son associé qui a commis le crime dont il est accusé et qui a soudoyé un codétenu sadique pour lui faire vivre l’enfer derrière les barreaux. Cheung veut donner son rein à sa mère malade. Mais le maton en chef ne veut pas de vague à trois mois de sa mutation et décide de les faire surveiller voyant leurs petites manigances. Lorsqu’on se lance dans le film, difficile de ne pas le comparer à Prison on Fire, sans doute le film de prison le plus connu du cinéma de Hong Kong. Certains plans du début du film y font d’ailleurs clairement penser (celui où ils sont accroupis, habillés de marron, les mains derrière la tête lorsque le gardien arrive). Mais très vite, Breakout Brothers va prendre une direction différente. Mais tous les clichés du film de prison sont malgré tout là : le mec qui est là alors qu’il n’a rien fait ; le souffre-douleur ; les prisonniers dangereux qui contrôlent la prison, la tentative d’évasion avec le méchant du film qui va venir s’y greffer car il les soupçonne de quelque chose, … Nous sommes ici en terrain plus que connu et du coup, le film ne nous surprend jamais. D’autant plus qu’on a parfois l’impression qu’il essaie d’être un peu trop de choses à la fois : la comédie, le drame, le film de prison, … mais il ne se donne jamais les moyens de l’être complètement car il semble clairement manquer d’ambition.
Peu d’inspiration dans la mise en scène, qui fait certes le job mais qui se contente du strict minimum, tout comme dans les évènements du film. Il n’y a que peu de suspense, même lors de la tentative d’évasion qu’on regarde un peu inerte, en semi apoplexie. Très vite, et ce malgré des moments plus dramatiques, on constate que nous sommes dans une comédie. L’humour règne sur le film, comme lors de la scène où les prisonniers cherchent à faire le double des clés du gardien, et c’est ce qui fonctionne le plus ici. En effet, les quelques scènes d’action, comme la tentative d’évasion donc ou encore le combat en un contre un enfermés dans une cellule, n’ont rien de vraiment excitant. Elles sont filmées de trop près, avec un montage trop cut pour qu’on puisse vraiment apprécier ce qu’il s’y passe, et c’est dommage car le casting, qui lui s’en sort bien, semble mettre du cœur à l’ouvrage. Il y a une réelle alchimie entre les acteurs. Bien que leurs personnages ne soient pas tous bien écrits, Louis Cheung (Enter the Fat Dragon, P Storm) et Adam Pak (P Storm, L Storm) forment un duo très attachant. Patrick Tam (Century of the Dragon, Ip Man 3) tire son épingle du jeu en proposant un personnage au charme malicieux. Habitué aux seconds rôles, il prouve ici qu’il est capable de jouer un rôle principal sans aucun souci. Il est d’ailleurs au centre de la scène la plus intense du film. Mais ces points positifs ne sont pas suffisants pour rendre Breakout Brothers mémorable et bien qu’il se regarde sans ennui, il s’oublie aussi vite qu’il se voit.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le casting s’en sort bien ♥ L’humour léger ♥ Se regarde facilement |
⊗ Mise en scène passe-partout ⊗ Vu et revu ⊗ Pas très intense |
Note : | |
Pour son deuxième film, Mak Ho-Pong signe un divertissement vu et revu. En abordant des thèmes tels que l’importance de la famille ou l’amitié désintéressée, Breakout Brothers est un film de prison certes sympathique mais ô combien oubliable. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Un des scénaristes du film, Hayley Fu, n’est autre que le fils du patron de Mandarin Films qui produit le film. Un moyen de lancer fiston dans le milieu ?
Titre : Breakout Brothers / 逃出行動
Année : 2020
Durée : 1h27
Origine : Hong Kong
Genre : Prison Break on fire
Réalisateur : Mak Ho-Pong
Scénario : Edmond Wong, Hayley Fu
Acteurs : Louis Cheung, Adam Pak, Patrick Tam, Justin Cheung, Kenny Wong, Jeana Ho, Hana Chan, Tyson Chak, Stephen Hyunh, Christine Ng, Violet Lee