Dans le rude et magnifique paysage australien vit une bête, un animal de taille étonnante, férocement territorial et animée par un besoin impitoyable de sang et de destruction. Vraiment, n’allez pas dans les hautes herbes.
Avis de Rick :
1984 nous aura fait découvrir un réalisateur à la carrière bancale mais intéressante, un réalisateur venant du clip qui aura signé un film devenu culte avec les années, j’ai nommé Russell Mulcahy et son Razorback. 2017 nous offre un remake non officiel par un réalisateur à la carrière bancale que je ne connais pas vraiment, un film qui ne deviendra pas vraiment culte avec les années, j’ai nommé Chris Sun et son Boar. Voilà, j’ai placé le décor. Dans les deux cas, il est question de l’Australie, de coins paumés, et d’un sanglier géant, le tout de préférence sans CGI (à un ou deux plans près). Alors pourquoi dans le cas de Razorback, le film aura marqué les esprits et trouve encore 36 ans après grâce aux yeux de nombreux cinéphiles, alors que Boar est déjà oublié ? Les raisons sont sans aucun doute nombreuses. Le talent déjà non ? Le manque d’argent ne pouvant pas rentrer en compte, Razorback étant un film fauché également à son époque également. Boar donc, c’est l’histoire de tout pleins de personnages pas franchement intéressants qui se retrouve dans un coin paumé de l’Australie, et qui vont tous à un moment ou un autre tomber sur un gros cochon, genre, taille caravane, plutôt énervé et avide de chair fraiche. C’est tout ? Oui, car ce n’est pas au niveau de l’intrigue, inexistante, ni des personnages qu’il faudra chercher du réconfort ou de l’intérêt. Les personnages sont peu intéressants, entre la barmaid, le videur musclé, le couple vulgaire, les vieux chasseurs, un Bill Moseley qui semble bien fatigué et j’en passe. De toute façon, la plupart du temps, on a pas vraiment le temps de les connaître, puisqu’après une scène nous montrant très rapidement leurs caractéristiques, ou plutôt leur fonction (le beau gosse, le copain qui ne pense qu’à lui, le mec que rien n’arrête), ils sont nez à nez avec la bête, et là c’est le drame.
Bon, vous me direz, on ne demande pas à ce genre de métrages d’avoir un scénario ultra développé ou même des personnages dignes de Shakespeare. Non, on demande du gore, du rythme, et parfois il est vrai un visuel léché. Ce que Razorback avait, avec une ambiance parfois bien crade et glauque, ces couleurs surréalistes et ces scènes marquantes. Mais dans le cas de Boar, au-delà des attaques du gros sanglier, bien gore et à l’ancienne, et bien il n’y a rien à se mettre sous la dent. Aucune scène qui ne marquera la rétine de par ses choix esthétiques, de montage ou autre, aucune petite folie pour filmer les décors ou les mettre en valeur (même si je suis mauvaise langue, quelques plans sortent un peu du lot quand même). On fait, on passe notre temps à attendre la prochaine attaque, la prochaine scène gore. Heureusement qu’à ce niveau là, le film fait bien les choses, on est même plutôt gâtés, avec des attaques survenant assez souvent, un sanglier géant en animatronique qui a de la gueule et est même plutôt attachant malgré son côté bancal dans certains plans, notamment les plans larges, et certains gros plans sur ses yeux. À l’inverse d’ailleurs d’un certain film de 1984, le film ne veut absolument pas jouer sur la subtilité ou un quelconque suspense concernant la bête, et celle-ci est très rapidement montrée au premier plan, dans des plans larges qui prennent leur temps. Aucun suspense et aucun doute donc, nous avons bien là affaire à un sanglier sanguinaire et sauvage de 4 mètres et quelques.
Et il a très faim, forcément, sinon, pas de film. Toutes les dix minutes, le voilà en train de s’en prendre à sa prochaine victime, les écrasant sous ses gigantesques pattes, les déchiquetant et mâchant dans ses mâchoires, les transperçant de part et d’autres avec ses cornes. C’est parfois ultra gore, et malgré un montage parfois maladroit, on parvient à comprendre toujours ce qu’il se passe à l’écran. Du coup, on passe son temps à attendre la prochaine attaque, où le réalisateur nous montre à chaque fois un peu plus son animal, jusqu’à le cadrer lors de la dernière demi-heure dans son intégralité. Ce qui permet de mieux apprécier la bête, faite sur le plateau (à l’exception d’un plan en CGI, bien dégueulasse d’ailleurs). Et c’est un peu paradoxal, puisque du coup, Boar, malgré ses très nombreux défauts, réussi quelque peu dans l’objectif premier du genre en question, à savoir les attaques animales. Mais il peine vraiment clairement à passionner entre deux attaques, de par ses personnages débiles, ses acteurs pas top, ses dialogues peu intéressants, sa mise en scène pas honteuse mais loin d’être aussi enjouée lors des passages calmes que lors des attaques. Un film d’attaque animale assez classique au final, dans la moyenne du genre. Mais loin derrière Razorback.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des attaques, assez souvent ♥ Le sanglier, en animatronic ♥ Bien gore |
⊗ Personnages cons ⊗ Entre deux attaques, peu intéressant ⊗ Mise en scène banale |
Sorte de remake non officiel de Razorback, Boar peine à convaincre la plupart du temps, malgré le soin apporté à la créature et aux attaques, nombreuses. Divertissant si on ne cherche pas un grand film. |
Année : 2017
Durée : 1h36
Origine : Australie
Genre : Horreur
Réalisation : Chris Sun
Scénario : Chris Sun
Avec : Nathan Jones, Bill Moseley, Jon Jarrah, Steve Bisley, Chris Haywood, Hugh Sheridan, Christie-Lee Britten, Madeleine Kennedy et Ernie Dingo
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