Okamura Megumi est une détective sur la piste d’un important trafic de drogue.
Avis de Rick :
Ah les années 90, sans doute l’âge d’or du V-Cinéma, et dans un sens, du DTV même, puisqu’avec l’arrivée du numérique dans les années 2000 (autant pour les effets spéciaux que pour les caméras), la qualité en a pris un coup. Des budgets toujours plus bas, des équipements moins couteux certes mais pour un rendu beaucoup moins beau et professionnel. Bref, inutile de remuer le couteau coincé entre les cotes, et revenons en Avril 1990 où débarque dans les vidéo clubs Japonais ce Black Princess Hell Angel, ou Black Princess Jigoku no Tenshi. Un film qui a dû trouver son public et avoir un petit succès puisqu’en Mars de l’année suivante (1991 donc, suivez un peu), une suite débarque. 1h10 au compteur seulement, une intrigue policière ultra classique et déjà vue mais qui ne prend aucun détour pour aller toujours directement à l’essentiel, une femme flic iconisée bien comme il faut, des flingues, des morts, des truands, de la drogue, quelques têtes connues (Takenaka Naoko par exemple), bref, tout ce qu’il faut dans les faits pour passer un bon petit moment pas prise de tête. Nous suivons donc la détective Okamura Megumi, interprétée à l’écran par la très jolie Miyazaki Masumi. Et la jeune femme, elle n’a pas de bol, puisque dès la scène d’ouverture, elle assiste impuissante à la mort de son partenaire. Classique, la jeune femme va alors s’endurcir, dans le but de le venger, de tout fait capoter pour les grands méchants. Et en réalité, dès cette ouverture, on comprend tout ce qui peut faire le charme du métrage, et tout ce qui pourrait également rebuter certains spectateurs.
Car Black Princess ne perds pas une seconde, ça s’est très bien. Il accumule sans temps morts les scènes d’enquêtes, les fusillades, séquestrations, avec plusieurs fois des jeux de roulettes russes. Ça se tire dessus, ça se fou sur la gueule, ça sort parfois les grands moyens avec un lance grenade sur la fin, ça fait tout péter. Et 1990 oblige, malgré le budget alloué sans doute bien faible, V-Cinéma oblige, et bien ça a le plus souvent de la gueule. D’ailleurs, visuellement, et ce même si le film ne bénéficie pas de copies HD dernier cri, c’est plutôt bien fichu, même si on sent le réalisateur parfois moins à l’aise justement lorsqu’il doit tout faire péter. Ou alors c’est tout simplement le montage qui peine à donner plus de dynamisme à l’ensemble. Et c’est dommage. Car visuellement, ça reste soigné, les acteurs ne sont pas mauvais, la photographie, notamment de nuit, est très agréable à l’œil. Sans oublier la musique, qui donne immédiatement une vraie patte au métrage, mais ça, je l’ai toujours dit, les compositeurs des musiques des petits films de V-Cinéma se sont toujours appliqués. Dommage que pour avoir les musiques, c’est une autre histoire, une mission impossible. Mais revenons donc à Black Princess. Megumi va donc s’endurcir, manier le flingue comme personne, et devenir bad-ass afin de faire chuter le syndicat. Tout son parcours sera prévisible, il est vrai, enfin les petites enquêtes, fusillades, face à face avec les truands, et forcément, vu sa manie de jouer à la roulette russe, une scène de ce style face à l’antagoniste principal du métrage.
Antagoniste prenant les traits de Takenaka Naoko donc, acteur bien connu que l’on a pu voir dans petites et grosses productions, de Happiness of the Katakuris chez Miike à Tokyo Fist chez Tsukamoto, sans oublier des films plus commerciaux (Swing Girls, Chizuka’s Younger Sister), mais aussi des petits films bien fauchés (un Guinea Pig, Mutant Girls Squad). Il est ici sobre et crédible en bad-guy qui a parfois néanmoins du mal à garder son sang-froid, mais sans jamais en faire des caisses. Les différents face à face entre lui et Megumi fonctionnent pour le coup très bien, malgré par moment la répétitivité de certains concepts, même sur une durée générale si courte. Et le final donc, on sent que l’équipe a voulu se lâcher, ça tire dans tous les sens, les corps tombent criblés de balles, le décor explose, et Megumi fait le ménage. C’est un peu trop statique dans la mise en image (ce qui du coup donne l’impression de personnages qui ne savent vraiment pas tirer et ratent toujours leur cible), mais cela reste généreux et a souvent la bonne idée de ne jamais étirer les scènes en longueur, ce qui fait que l’on passe plutôt rapidement à autre chose. Pour l’amateur en tout cas, si Black Princess demeure un petit film, et que bien évidemment, il n’est même pas dans le haut du panier du genre, il n’en reste pas moins un tout petit polar qui ne mange pas de pain, qui sait aller à l’essentiel, qui reste pro dans sa mise en image, et qui contient son lot de scènes fortes à intervalle régulier pour ne jamais ennuyer le spectateur, et le laisser sur une bonne impression malgré ses défauts. Pas si mal dans le genre.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Court et allant à l’essentiel ♥ Quelques scènes de tension qui fonctionnent ♥ Très bonne musique ♥ Le casting |
⊗ Des limites de budget ⊗ Une mise en scène parfois un peu trop statique |
Ce premier Black Princess est une bonne pioche dans l’univers du V-Cinéma à présent difficile à trouver. Certes jamais exceptionnel, et à quelques moments maladroits, mais souvent soigné, court et explosif. |
Titre : Black Princess Hell Angel – ブラックプリンセス 地獄の天使
Année : 1990
Durée : 1h10
Origine : Japon
Genre : Policier
Réalisation : Tanaka Hideo
Scénario : Gôdo Kazuhiko et Takegami Junki
Avec : Miyazaki Masumi, Haga Kenji, Takenaka Naoto, Sugimoto Tetta, Nagato Hiroyuki et Nakamura Yuma
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