Une jeune femme tout juste arrivée en ville est prise en chasse par une bande de ninjas. Elle trouve aide et refuge auprès de deux jeunes hommes tandis qu’un troisième homme semble aussi avoir pour mission de la sauver.
Avis de Yume :
Ong Bak, ses nombreux défauts mis à part, ouvrit les yeux du public sur le potentiel énorme des films d’actions thaïlandais grâce à un mépris total du danger dont semblent faire preuve les cascadeurs locaux. Et le public ravi de tourner ses yeux vers une hypothétique réussite future de films de ce genre en provenance de Thaïlande. Mais pourquoi regarder vers l’avant, alors que finalement Ong Bak ne fut qu’une remise au goût du jour de l’esprit cinéma d’action par Panna Rittikrai. En effet avant d’être le Maître du jeune Tony Jaa, Panna Rittikrai est la star thaïlandaise du film d’action, période 80’s. Cascadeur, pratiquant d’arts martiaux, Panna Rittikrai est la tête d’affiche de dizaines de films d’actions bien brutaux, dont le premier fut Gerd Ma Lui aka Born to Fight, dont il réalisera lui-même un remake en 2004.
Suivant la bonne recette connue faite d’un scénario inexistant, de personnages mystérieux (à cause des lunettes de soleil) et de combats avec toutes sortes d’armes, ce Black Killer est un petit bijou oscillant entre nanar jouissif et violent, et objet cinématographique honteux. Il est surtout assez difficile de trouver une trame autre que mono filamentaire à ce film. Mais l’intérêt est bien sur tout ailleurs. Black Killer est un film violent et sec, qu’on ne manquera pas de rapprocher des films en provenance de Hong Kong à la même période. Bien sur les chorégraphies sont moins travaillées, les cadrages beaucoup plus aléatoires et amateurs, mais l’essentiel est bien là : Black Killer est brut de décoffrage.
Panna Rittikrai y campe un pseudo justicier invincible (le corps plein de balles, il se relève et se recoiffe) qui va sauver une jeune fille prise en chasse par une bande de ninjas. La majeure partie du film se résume donc à des combats sous toutes les formes possibles : arts martiaux, armes à feu, sabres. Tout y passe, tant que ça tranche et que ça saigne. Et le cadre est aride et étouffant. Nous ne sommes pas là pour rigoler ! Les sentiments semblent même être interdits de citer dans Black Killer. Les protagonistes sont des machines à combattre, qui il faut l’avouer se cantonnent heureusement majoritairement dans leur savoir-faire, car quand le film essaie de jouer la carte des dialogues ou de la comédie, cela devient navrant. Mais Black Killer sait éviter l’écueil, et va droit à l’essentiel pour le plus grand plaisir des fans du genre. On y retrouve même cet arrière-goût machiste et radical de films comme les fameux Justiciers avec Charles Bronson.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ L’action ♥ Violent et sec ♥ Bien rythmé |
⊗ Le scénario inexistant ⊗ La comédie |
Black Killer est quand même un film aux faiblesses énormes, mais s’il est pour vous le premier film thaïlandais de ce type, il aura le mérite de vous ouvrir les yeux sur une cinématographie qui semble riche et éloignée de ce à quoi on aurait pu s’attendre à la vue du cinéma thaï actuel. C’est donc surtout ce regard neuf qui vous fera apprécier le film, pas le film en lui-même. Car, s’il se révèle riche dans son approche de la violence, à l’image de son générique en négatif, Black Killer est largement en dessous des références du genre. Un bon nanar à portée historique en somme. |
Titre : Black Killer / เพชฌฆาตดำ
Année : 1990
Durée : 1h16
Origine : Thaïlande
Genre : Ninja thaïlandais
Réalisateur : Prapon Petchinn
Scénario : Prapon Petchinn
Acteurs : Panna Rittikrai, Binn Bunluerid