[Film] Beyond the Dunwich Horror, de Richard Griffin (2008)

Kenny Crawford arrive à Dunwich en apprenant que son frère Andrew a été interné à l’hôpital psychiatrique, suspecté pour une série de disparitions dans la ville. Avec l’aide de la journaliste locale Marsha Calloway, il essaye de comprendre les dernières semaines de son frère, ainsi que sa relation avec sa petite amie Nikki et de son ami dérangé Otto.


Avis de Rick :
En s’attaquant à l’univers de Lovecraft et surtout à sa nouvelle L’abomination de Dunwich, Richard Griffin me brossait dans le sens du poil, tout en faisant ressortir mon aspect critique. Car oui, je suis un très grand fan de Lovecraft, je connais même certaines de ses nouvelles par cœur (et il faudra définitivement que je rachète certains recueils car les pages tombent toutes seules…), et si il arrive que j’aime certaines adaptations, la fidélité n’est que rarement au rendez-vous. Oui, j’aime bien Re-Animator, Frombeyond et compagnie, mais au final on est loin du cœur de l’œuvre de Lovecraft. Au final, les œuvres les plus fidèles sont The Dunwich Horror de 1970 avec Dean Stockwell, et Dagon malgré quelques CGI raté. Beyond the Dunwich Horror allait donc devoir faire fort pour me plaire. Tourné donc dans la vraie ville de Lovecraft pour 25 000 dollars en 2008, Richard Griffin réuni encore une fois la même équipe, et se charge lui-même du scénario. Et Beyond The Dunwich Horror n’est pas une adaptation littérale de l’œuvre, mais une continuité, puisque se déroulant de nos jours. Une suite donc. On y retrouve, dispersés ça et là, des allusions à l’univers de Lovecraft, des noms connus, forcément le Necronomicon, les descendants de la famille Whateley, des rituels, le retour à l’océan… Et étrangement, à côté de ça, des influences différentes, notamment à Lucio Fulci (avec encore la même pierre tombale que l’on reverra dans The Disco Exorcist, mais également un score musical faisant penser à du Fabio Frizzi), et soyons fou, à Cronenberg.

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Que vient foutre Cronenberg là-dedans me direz-vous ? J’y reviendrais plus tard. Nous suivons donc deux histoires en parallèle. Kenny (Michael Reed) arrive à Dunwich à la recherche de son frère interné, et va mener son enquête sur les événements du coin avec l’aide de la journaliste Marsha (Ruth Sullivan). Et donc nous aurons droit à l’histoire d’Andrew (Jason McCormick), son frère, interné après l’apparition de quelques événements étranges dans sa vie dés lors qu’il se met en couple avec Nikki (Sarah Nicklin), la femme de ses rêves. Première chose frappant dans Beyond The Dunwich Horror, c’est clairement son aspect typé années 70, cela passant par les cadrages, mais également la photographie du film, certains décors et costumes. Alors lorsque Richard Griffin lors de quelques scènes de rituels utilise des filtres étranges, on pense immédiatement à The Dunwich Horror avec Dean Stockwell. L’ambiance typiquement Lovecraft est d’ailleurs plutôt bien retranscrit à l’écran, en conservant certains de ses thèmes, mais également en livrant des scènes jamais ridicules mais étranges (la scène du repas avec le poulpe), et en évitant soigneusement de trop en montrer, puisque Lovecraft adore parler de « monstres indescriptibles ».

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Bien entendu, l’intrigue verse par moment dans l’horreur pure, notamment vers la fin, mais sans réelles créatures tentaculaires. Mais comme dit plus haut, les influences du réalisateur, notamment Fulci, sont bel et bien voyantes, notamment dans ses moments sanglants, avec l’utilisation d’une perceuse (Frayeurs), de sonorités rappelant fortement le travail de Fabio Frizzi, et d’une scène concernant… un œil (oui Fulci adorait les yeux, et il adorait leur faire très mal). Mais rappelons nous que l’œuvre de Fulci, notamment ses trois films cultes les plus connus (Frayeurs, L’Au-Delà et La Maison Près du Cimetière) étaient déjà influencés par l’oeuvre de Lovecraft. Je citais Cronenberg plus haut, et je me plante peut-être, mais le film bascule à certains moments dans une ambiance lourde, notamment des scènes de sexe, filmées sans complaisance pourtant, mais avec un aspect fort étrange s’en dégageant, me rappelant clairement à la fois le meilleur de Cronenberg (Rage, Videodrome) que ses films auxquels je n’adhère pas (Crash). Bon, après tout ça, je dois bien l’avouer, tout n’est pas parfait dans le métrage. Si l’interprétation est solide, tout comme la mise en scène et les effets spéciaux, on pourra citer quelques CGI un peu plus discutables sur la fin, voir une scène plutôt gratuite (la fin de la scène du cimetière). Mais rien de bien méchant, puisque le fan de Lovecraft que je suis (et de cinéma de genre en général) a été satisfait par la vision du métrage. Et surtout, Beyond the Dunwich Horror a quelque chose d’important dans sa poche : s’il a été tourné vite, s’il n’a pas un méga gros budget, il a été fait avec amour, et encore plus important : on ressent à chaque instant la sincérité du réalisateur, et ça, ça n’a pas de prix !

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LES PLUS LES MOINS
♥ L’univers de Lovecraft bien retranscrit
♥ Quelques scènes à l’ambiance lourde
♥ Une nouvelle intrigue bien pensée
⊗ Quelques CGI plus discutables
Suite de la nouvelle de Lovecraft, Beyond the Dunwich Horror fait plaisir au fan, s’il n’est pas réfractaire aux très petits budgets. L’ambiance y est réussie et fidèle, et on passera outre des petits défauts.

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beyond-the-dunwich-horrorTitre : Beyond the Dunwich Horror
Année : 2008
Durée : 1h44
Origine : U.S.A.
Genre : Dunwich des années plus tard
Réalisateur : Richard Griffin
Scénario : Richard Griffin d’après H.P. Lovecraft

Acteurs : Jason McCormick, Sarah Nicklin, Michael Reed, Lynn Lowry, Ruth Sullivan et Jeff Dylan Graham

 Beyond the Dunwich Horror (2008) on IMDb


Review in English:

By making a movie based on Lovecraft’s work, and especially his short novel The Dunwich’s abomination, Richard Griffin thrilled me, and at the same time, he scared me. Because yes, I am a huge fan of Lovecraft since quite a while now, I even know by heart some of his shorts stories (oh and I definitely have to buy again some of the books because they look like crap now), and yes, sometimes I like some adaptations, even if it’s not often truthful. Yes, I like Re-Animator, Frombeyond and some others, but ultimately, it’s far from the heart of the work of Lovecraft. In the end, the most faithful works are The Dunwich Horror, the film from the 70s with Dean Stockwell, and Dagon despite some horrible CGI. Beyond the Dunwich Horror had to try hard to please me. Shot in the real city where Lovecraft lived for $25K in 2008, Richard Griffin took again (or started to use) the same cast and crew, and wrote the script himself. And finally, Beyond the Dunwich Horror is not a literal adaptation of the short story, but more a continuity, since it occurs nowadays. A kinda sequel. We can find here and there allusions to Lovecraft’s work, a few known names, of course the Necronomicon, the descendants of the Whateley, a few rituals, the return to the ocean… And strangely, besides that, various other influences, including Lucio Fulci (with the same gravestone we’ll see again in the Disco Exorcist, but also a musical score reminiscent of Fabio Frizzi), and, let’s be crazy, to David Cronenberg.

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What the fuck Cronenberg is doing here you’ll ask me? I’ll come back to that later. So here, we are following two stories. Kenny (Michael Reed) arrives at Dunwich, searching for his interned brother, and will conduct his investigation about the events of the area with the help of Marsha (Ruth Sullivan). And next to that, we have the story of Andrew (Jason McCormick), his brother, interned after the appearance of some strange events in his life when he starts dating Nikki (Sarah Nicklin), the woman of his dreams. The first striking thing about Beyond the Dunwich Horror is clearly its 70s look, from the frame, but also the cinematography, some sets and clothes. So when Richard Griffin uses some weird filters during ritual’s scenes, you immediately think of The Dunwich Horror, the film with Dean Stockwell. And the typical Lovecraft’s atmosphere is rather well transcribed on screen, retaining some of its themes, but also delivering some weird but never ridiculous scenes (the meal scene, with the octopus), and never shows too much since Lovecraft loved to talk about “indescribable monsters”.

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Of course, the plot sometimes goes into pure horror, especially towards the end, but without real tentacle creatures. But as I said earlier, the influences of the director, including Fulci, are indeed here, especially in its blood times, with the use of a drill (City of the Living Dead), music strongly recalling the work of Fabio Frizzi, and a scene with an eye… (yes, Fulci loved the eyes… and he loved to hurt them very badly). And it makes sense, as the work of Fulci, especially his three most famous films (City of the Living Dead, The Beyond and The House by the Cemetery) were already influenced by Lovecraft. Earlier, I was talking about Cronenberg, and maybe I’m totally wrong about that, but sometimes, the film goes into a heavy atmosphere, including sex scenes, filmed yes without complacency, but with a strong thing coming from them, clearly remembering me the best work of Cronenberg (Rabid, Videodrome), and even films I don’t really liked (Crash). Well, after saying all that, I must admit, everything’s not perfect, like in any film. If the cast is strong (even really strong), so as the directing and special effects, we can say there are some CGI (but I’m at war against CGI haha) and maybe a gratuitous scene (the end of the graveyard scene). But nothing bad really, since the fan of Lovecraft that I am (and horror fan in general) was highly satisfied by the film. But above everything else, if Beyond the Dunwich Horror was shot fast, if its budget wasn’t big, it was made with love, and even more important : we can feel the sincerity of the director all the time, and that’s priceless! A sincere film!

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POSITIVE NEGATIVE
♥ The world and feeling of Lovecraft
♥ Some scenes with an awesome atmosphere
♥ A new story nicely told
⊗ Some CGI
Following the short novel, Beyond the Dunwich Horror pleased the fan. The atmosphere is successful and true to Lovecraft, and that what I was asking!

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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