[Film] Beezel, de Aaron Fradkin (2024)


Au cours de six décennies tumultueuses, trois invités involontaires d’une maison maudite de la Nouvelle-Angleterre découvrent par hasard un sinistre secret sous ses planchers – une sorcière éternelle qui a une soif insatiable pour les âmes des vivants.


Avis de Cherycok :
Réalisateur de bobines peu connues telles que 15 North (2013), Electric Love (2018) et Val (2021), mais à la réputation plutôt correcte puisque tous ont la moyenne sur IMDB, Aaron Fradkin revient en 2024 avec un film horrifique et puisque ce soir c’est Halloween, on est raccord avec la thématique. Oui, j’aurais pu parler de Terrifier 3 vu que c’est la sensation du moment mais premièrement, je ne fais jamais rien comme les autres, et deuxièmement, je ne l’ai pas vu, alors ça sera Beezel qui, avec ses 1h22 au compteur génériques compris là où Terrifier 3 dépasse les 2h, rentrait plus facilement dans mon emploi du temps un peu chargé du moment. Donc point de Art le Clown mais Beezel la Sorcière mangeuse de chair et vivant depuis des décennies dans la cave d’une maison. Une sorcière hyper classe comme nous le montre la superbe affiche du film, mais est-ce que la promesse de ce film d’horreur à petit budget sera tenue ? Ça c’est déjà bien moins sûr…

Dès la scène d’introduction, le film nous fait comprendre qu’il a envie d’être méchant, avec un enfant d’à peine 6 ans qui se fait tuer par quelque chose présent dans la cave de sa maison. Et ça fait du bien quand un film d’horreur est un peu méchant et qu’on ne se retrouve pas avec du cinéma aseptisé. Mais bon, c’est bien joli de faire une promesse en introduction, il faut que le film assume ce qu’il tease. Il y a bien une énucléation et une décapitation (vu au travers d’une caméra) mais guère plus. Beezel ne cherche pas trop à jouer sur les jumpscares, ni même le sensationnel, et préfère installer son ambiance. Image souvent sombre, légers travelings lents, musique inquiétante. Rien de révolutionnaire, rien d’original non plus, mais surtout rien de bien folichon. La sorcière n’est vue frontalement que 2 ou 3 secondes, le reste du temps c’est au loin, dans l’obscurité, là où l’affiche du film la mettait en très gros plan. Définitivement, Beezel ne nous donne rien de ce qu’il nous promet. Le film ne nous explique en plus pas grand-chose, ni comment cette sorcière est arrivée dans cette maison, ni pourquoi elle est coincée ici. Parfois, le fait de ne pas savoir apporte plus de mystère et de frayeurs, mais ici ce n’est pas le cas et plus d’informations, plus de mythologie sur ce personnage, n’auraient pas été de trop. La musique se voulant flippante est constante, souvent injustifiée (lorsqu’il n’y a aucune tension), comme si le réalisateur s’était dit que si elle était tout le temps-là, le spectateur serait toujours tendu. Mais ce n’est pas comme ça que ça marche. Essayer de mettre en place une ambiance sinistre est une bonne chose, mais croire qu’il suffit de mettre une musique inquiétante est une erreur.

La construction du scénario est intéressante, avec un film qui toutes les 15 minutes fait un saut dans le temps, d’abord les années 60, puis les années 90, les années 2000, les années 2010, racontant à chaque fois une histoire s’étant déroulée dans cette maison avec cette sorcière. Les histoires sont liées entre elles, puisque soit on y retrouve un protagoniste, soit quelqu’un de la famille, avec comme fil conducteur le fait de filmer. Dans chacun des segments, il y a une histoire de caméra, avec même des éléments de found footage, et une histoire qui se répète, mais de façon différente. Bien que la maison et Beezel elle-même relient les histoires et les décennies, le film est décousu et semble se disperser. De plus, le film ne fait pas grand-chose d’autre pour définir chaque époque ; les costumes, la coiffure et le maquillage ne suggèrent guère de différence entre les styles de la fin des années 80 et le début des années 2010. Le problème de cette construction façon anthologie, c’est qu’on n’a pas beaucoup de temps pour s’intéresser aux personnages. Les acteurs sont plutôt bons, mais à cause du format, leurs efforts sont un peu vains. Le petit côté amusant, c’est qu’on sait d’avance que chaque nouveau personnage qui nous est présenté dans chaque nouvelle « histoire » va mourir et cette fatalité finit par être amusante car le réalisateur joue avec les clichés sur les personnages (le gros black baraqué, la jeune fille frêle effrayée, la blonde qui ne pense qu’à faire des galipettes, …). Bien que peu nombreux, les effets pratiques sont bons, aussi bien le maquillage de la sorcière (pour le peu qu’on la voit) que les quelques effets gores que le film nous propose. Mais tout ça n’est pas suffisant pour nous sortir de la torpeur dans lequel le film nous met car, bien que très court, Beezel n’est pas très intéressant et relativement longuet.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le look de la sorcière…
♥ La construction du film
♥ Les quelques rares effets pratiques
⊗ … qu’on ne voit que 5 secondes
⊗ Des personnages peu attachants
⊗ Souvent décousu
⊗ Des décennies trop ressemblantes
⊗ Assez longuet
Si à la lecture de ces lignes, vous n’avez pas encore choisi votre film d’horreur pour la soirée d’Halloween, évitez Beezel, un petit film d’horreur à l’affiche un peu trompeuse qui, malgré quelques qualités, s’avère au final une grosse déception.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Beezel est le deuxième long métrage de Aaron Fradkin et Victoria Fratz Fradkin via leur société de production, Social House Films. Ils ont accumulé des millions de vues et des centaines de milliers de followers, et ont partagé plus de deux douzaines de courts métrages d’horreur sur YouTube.



Titre : Beezel
Année : 2024
Durée : 1h22
Origine : U.S.A
Genre : BezzZzZzzZzel
Réalisateur : Aaron Fradkin
Scénario : Aaron Fradkin, Victoria Fradkin

Acteurs : Bob Gallagher, LeJon Woods, Nicolas Robin, Caroline Quigley, Victoria Fradkin, Kimberley Salditt Poulin, Leo Wildhagen, Elise Manning, Sarah Vular

Beezel (2024) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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