[Film] Baywatch – Alerte à Malibu, de Seth Gordon (2017)

Le légendaire sauveteur Mitch Buchannon est contraint de s’associer à une nouvelle recrue, Matt Brody, aussi ambitieux que tête brûlée ! Ensemble, ils vont tenter de déjouer un complot criminel qui menace l’avenir de la Baie…


Avis de Cherycok :
Tout a commencé lorsque j’ai proposé en déconnant à mes amis proches : « Hey, et si on se faisait, comme quand on était jeunes, un week end nanars/navets ? On choisit des films qui à priori ne sont pas des chefs d’œuvres du 7ème art et on se marre un bon coup avec des bières et des chips ! ». Quelle ne fût pas ma surprise lorsque tous ont répondu présent à l’idée de se replonger 20 ans en arrière et nos magnifiques soirées cinéma aux films improbables. Il fallait maintenant trouver les films qui égayeront ces moments un peu nostalgiques hauts en couleurs. Baywatch – Alerte à Malibu fut celui qui me vint le plus rapidement à l’esprit (bon, Power Rangers aussi…). Je trouvais déjà la série des années 80/90 nulle à chier et bien nanarde sur les bords, avec un peu de chance ce remake improbable allait nous permettre de passer un bon moment. Malgré des longueurs et des scènes au gout plutôt douteux, ce fût le cas, car Baywatch a la bonne idée de jouer à fond la carte du second degré et de l’auto-dérision.

Oui, improbable car voir Dwayne « The Rock » Johnson reprendre le rôle du mythique David Hasselhoff, ça avait de quoi intriguer les amateurs de l’ex-catcheur tant ce dernier est à l’aise avec l’auto-dérision. Et donc Baywatch va nous narrer les aventures de cette équipe de sauveteurs pas comme les autres, qui courent au ralenti et à qui ça ne pose aucun problème d’empiéter sur le travail de la Police sans que cela semble gêner personne. Après la traditionnelle présentation des différents protagonistes suivi d’une course aux obstacles afin de recruter de nouveaux sauveteurs dans leur grande famille des sauveteurs aux maillots rouges, ils vont essayer de démanteler un trafic de drogue suite à la découverte dans le sable de petits sachets suspects remplis de substances illicites. Trafic qui comme par hasard arrive au même moment que l’arrivée d’une brune plantureuse dans les affaires immobilières de la Baie, connue de tous aussi bien pour sa plastique avantageuse que pour ses agissements un peu louches… Nos fiers gaillards vont tenter d’en savoir plus en s’infiltrant dans les diverses beuveries du coin, tout en étant gênés par la police locale qui n’apprécie guère que des beaux gosses et des nanas qui courent au ralenti s’immiscent dans leur travail… Et attention, idée scénaristique novatrice dans toute sa splendeur : surtout quand l’inspecteur en chef est trempé dans ces affaires louches. Ah bah ça dit donc, on ne s’en serait pas douté ! Quelle bande de pignoufles ces scénaristes hollywoodiens.
En même temps, avouons qu’on ne demande pas à un film comme Baywatch d’être intelligent et pris au premier degré, ou alors c’est qu’on ne comprend rien à rien. Non, Baywatch est un film complètement crétin et il a pour lui de s’assumer du début à la fin en tant que tel. Rien que pour ça, il réussit déjà une partie de son pari.

Au programme donc, un Dwayne « The Rock » Johnson (Fast & Furious, No Pain No Gain) et un Zac Efron (Mes Pires Voisins, High School Musical) en mode autodérision totale. Poses forcées afin de rendre les muscles bien saillants et montrer qu’ils ont des muscles qui n’existent pas chez le commun des mortels, culte de la personnalité poussé à son paroxysme (le coup des statuettes dans le bassin à poisson, la statue géante de sable,…), le must du must étant le premier qui ne s’exprime quasiment qu’en punchline au point qu’un des autres personnages le lui fait remarquer. Même principe pour ces scènes habituelles où la belle donzelle arrive au ralenti, les cheveux dans le vent, … Et le film est rempli de ce genre de scènes où il s’amuse de tous les clichés inhérents à ce genre de grosse production hollywoodienne. Tous les poncifs du genre sont volontairement là. Alors on rigole devant tant de bêtise dans un blockbuster ; le film va d’ailleurs assez loin dans les scènes d’humour trash, l’une d’elles nous rappelant forcément le fameux « merguez pois-chiche » de Mary à tout Prix. Par ailleurs, David Hasselhoff et Pamela Anderson font une petite apparition elle aussi pleine d’auto-dérision. Le has-been sait qu’il est has-been et a compris qu’il vaut mieux en jouer.
Baywatch aligne également des scènes d’action pleine de testostérone (et de silicone). Et là aussi, le réalisateur Seth Gordon (Comment tuer son Boss, Arnaque à la Carte) joue à fond la carte du second degré. Tout y est exagéré, avec des effets de style bien appuyés pour souligner cette exagération, des lieux improbables (une chambre d’enfant), … Alors oui, il y a des incohérences, des faux raccords dus à un montage parfois hasardeux, de l’image de synthèse à la limite du honteux (le bateau en feu… on aurait dit du The Asylum), mais si on prend le film comme une comédie nanarde friquée, on passe un moment relativement fun qui remplit le cahier des charges.

LES PLUS LES MOINS
♥ Dwayne Johnson
♥ Festival de punchlines pourries
♥ C’est fun
⊗ Les SFX dégueux
⊗ Peut-être un peu long
Autodérision, second degré, scènes nawak assumées, Baywatch est un divertissement con comme la lune, parfait pour une soirée bières / pizza entre potes. On est loin du film du siècle, mais en cette période où bon nombres de blockbusters pètent plus haut que leur cul, Baywatch tombe à pic.



Titre : Baywatch – Alerte à Malibu
Année : 2017
Durée : 1h57
Origine : U.S.A
Genre : L’art de courir au ralenti
Réalisateur : Seth Gordon
Scénario : Jay Scherik, David Ronn, Thomas Lennon, Robert Ben Garant

Acteurs : Dwayne Johnson, Zac Efron, Priyanka Chopra, Alexandra Daddario, Kelly Rohrbach, Ilfenesh Hadera, Jon Bass, Yahya Abdul-Mateen II

 Baywatch: Alerte à Malibu (2017) on IMDb












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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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