Joe Cooper et Doug Remer sont deux copains de longue date sans emploi et habitant ensemble. Au cours d’une fête, les amis inventent un sport qui est un mélange de basket-ball et de baseball. Quelques années plus tard, ce sport deviendra un des plus populaires en Amérique du Nord et les deux amis seront les têtes d’affiche des Beers de Milwaukee.
Avis de John Roch :
Réalisé par un David Zucker au creux de la vague, il n’avait rien tourné depuis Y a-t-il un flic pour sauver le président ?, Baseketball ne serait pas ce qu’il est sans Trey Parker et Matt Stone, pour ce qui est dans leur filmographie considéré comme un film qui n’est ni réalisé, ni écrit par le duo, tout du moins officiellement. Car si l’idée et le scénario de base sont bien de Zucker, ce dernier n’était pas destiné au duo, qui a accepté de tourner pour la simple raison qu’il ne savait pas si South Park allait être reconduit ou non. Parker et Stone vont donc se réapproprier le script et le réécrire pour donner naissance aux protagonistes, et même convaincre Zucker d’en créer un troisième. Une bonne chose, car injecter un peu de délire made in Stone/Parker permet à Baseketball de dépasser le statut de comédie où deux potes tiennent un concept en or, qui va prendre des proportions énormes, avant de se faire déposséder de leur bébé par un véreux qui y voit du pognon à ce faire. Oui Wayne’s World n’est pas loin, entre autres comédies qui fonctionnent sur le même schéma.
Trey Parker et Matt Stone sont Coop et Remer, deux branleurs bons à rien à part jouer au basket, tant qu’on ne leur demande pas autre chose que de marquer des paniers. Sur un malentendu, et un peu bourrés, ils créent ce qui va devenir un nouveau sport national : le Baseketball, mélange de baseball pour le déplacement de bases en bases, et de basket pour le shoot au panier et petite particularité : tous les coups sont permis pour déstabiliser l’adversaire, si c’est une réussite, le joueur déclenche un psych-out et élimine celui du camp adverse. Principaux éléments comiques du métrage, mais aussi satire du monde sportif et du pognon qui y règne en maître (l’introduction vaut le coup d’œil), les matchs de Baseketball sont de sacrés moments, et les joueurs ne reculent devant rien pour déclencher le psych-out : sucer de la graisse de Marlon Brando, se couper un doigt au sécateur, arroser son adversaire avec du lait directement sortie du téton… L’ humour est trash, politiquement incorrect (le match contre San Francisco, un grand moment), ça tape souvent en dessous de la ceinture, pile ce que Parker et Stone savent faire de mieux, et les gags tombent rarement à plat, si c’est le cas, ceux-ci ne déstabilisent pas l’adversaire, de là à croire qu’ils ont fait exprès de placer des blagues vaseuses pour servir le scénario.
Bien que les matchs soient le principal attrait du film, Baseketball ne se repose pas que sur ceux-ci pour faire rire, car tout le reste est du même acabit, servi par des personnages mémorables, Coop et Remer donc, toujours à coté de la plaque, mais aussi Joey, un gamin à qui il ne reste plus beaucoup de temps à vivre, qui se retrouve embarqué dans des soirées de beuveries et dans une réanimation à mourir de rire, mais surtout Kenny, surnommé cafard. Joué par Dian Bachar (un pote du duo déjà présent dans Cannibal! The Musical et Orgazmo dans lequel il était déjà remarquable), sorte de pseudo-sosie de Robert Patrick en modèle réduit, véritable souffre douleur du groupe (on pense directement à Butters dans South Park, pourtant créé plus tard) les apparitions de Kenny font toutes mouche et l’acteur vole la vedette au reste du casting composé de Yasmine Bleeth, Jenny McCarthy, Ernest Borgine et Robert Vaughn, auxquels s’ajoutent des guests tels que Reggie Jackson, Karim Abdul-Jabbar, Victoria Silvstedt, ou encore Robert Stack dans une parodie hilarante d’une émission type perdu de vue. Si on adhère à l’humour trash, cul et débile, et que l’on omet une structure narrative déjà vue et revue, Baseketball a tout pour devenir une star des soirées entre potes, le genre de film que l’on ressort de temps à autre pour se détendre et délirer un bon coup en décapsulant quelques bières.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le duo Parker/Stone ♥ Dian Bachar, à mourir de rire ♥ Les matchs de Baseketball et les psych-out ♥ L’ humour trash et politiquement incorrect |
⊗ Dans sa structure narrative, ça reste une comédie tout ce qu’ il y a de plus classique. |
Appelez vos potes, sortez les bières, et préparez vous à 1h40 de délire. Si vous adhérez à l’humour trash, débile et politiquement incorrect, Baseketball est fait pour vous. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• David Zucker a créer le Baseketball dans son enfance, certaines personnes qui interprètent les joueurs dans le film y jouaient avec lui.
• Chris Farley était à l’origine prévu pour le rôle de Coop, il a refusé.
• A plusieurs reprises, Trey Parker imite les voix de M. Garrison et de Cartman dans le film.
Titre : Baseketball
Année : 1998
Durée : 1h40
Origine : U.S.A
Genre : Comédie
Réalisateur : David Zucker
Scénario : David Zucker, Robert LoCash, Lewis Friedman et Jeff Wright
Acteurs : Trey Parker, Matt Stone, Dian Bachar, Yasmine Bleeth, Jenny McCarthy, Ernest Borgine, Robert Vaughn