Après un tremblement de terre dévastateur qui transforme Séoul en territoire hostile, un chasseur intrépide se met en tête de sauver une ado enlevée par un médecin fou.
Avis de Cherycok :
Depuis quelques années, et bien que cela ne soit pas nouveau, la mode est aux cascadeurs devenus réalisateurs, mode clairement lancée par Chad Stahelski avec sa saga John Wick et le succès qu’on lui connait. On pourrait par exemple citer David Leitch, cascadeur qui a réalisé Atomic Blonde ou Bullet Train, ou encore J. J. Perry qui a mis en scène Day Shift ou prochainement la comédie d‘action The Killer’s Game. En Corée, on commence à assister au même phénomène Heo Myeong-haeng, cascadeur mais aussi coordinateur des cascades de longue date de Ma Dong-Seok (Dernier Train pour Busan, The Round-up) qui se lance dans la réalisation avec Badland Hunters (et prochainement le 4ème volet de la saga Outaws / Round-Up) avec son complice Ma Dong-Seok en tête d’affiche. L’avantage avec ces cascadeurs qui passent derrière la caméra, c’est qu’en général, ils savent comment mettre en valeur l’action dans leurs films, et s’il y a bien un point sur lequel Badland Hunters est réussi, c’est celui-là.
Badland Hunters se déroule dans le même univers que le récent Concrete Utopia (2023), gros carton en Corée du Sud mais toujours inédit chez nous à l’heure où j’écris ces lignes. Il est une sorte de spin-off mais complètement indépendant car il n’est aucunement nécessaire d’avoir vu Concrete Utopia pour saisir ce qu’il raconte. Le film de Heo Myung-Haeng n’invente rien. Il combine un grand nombre d’éléments connus pour un résultat plutôt digeste, mélangeant action, horreur et un peu d’humour. On a en vrac du post-apo façon Mad Max, un sauvetage à effectuer, des soldats mutants, un savant fou, des expériences sur des jeunes, de la bagarre, … Le scénario a du potentiel mais il n’est pas très bien exploité. Toute la partie scolaire n’est par exemple pas assez approfondie car ce n’est pas ce que le film recherche. Du coup, tout commentaire social est au final très vite mis sur le bas-côté. Le film ne restera clairement pas dans les mémoires pour son intrigue qui, au final, est assez générique, voire clichée, et aurait pu sortir d’un épisode de la saga Resident Evil. Nous sommes ici dans de la série B bas du front, bien bourrine, dans laquelle il ne faut pas trop chercher la crédibilité de l’ensemble sous peine de ne pas passer un bon moment. Badland Hunters est un film d’action débridé qui va jouer la carte du fun et du bourrinage assumé, avec un Ma Dong-Seok qui va s’en donner à cœur joie. Ce dernier joue un peu toujours les mêmes personnages, le gros tas invincible qui balance des patates gigantesques tout en étant impassible même devant les situations les plus improbables, toujours avec sa bonhomie et sa pointe d’humour habituelle, mais c’est aussi pour ça qu’on regarde ses films.
Badland Hunters nous gratifie de scènes d’action assez énormes, très funs et avec un côté bourrin accentué le plus possible. Les chorégraphies sont très bonnes, avec des décors parfaitement utilisés et détruits comme Ma Dong-Soek aime à le faire, des impacts monstrueux (et bien exagérés) qui font bien mal. Le montage est peut-être parfois un peu trop rapide mais cela reste toujours lisible et le résultat est sincèrement assez jouissif. C’est bien violent, avec des têtes qui volent, des giclées de sang bien appuyées et des corps qui en prennent pour leur grade. Parfois, on a l’impression d’être devant un Bud Spencer mais à la sauce coréenne, d’autant plus qu’à l’instar de son homologue italien des années 70, Ma Dong-Seok a un excellent timing comique. Ahn Ji-Hye (Project Wolf Hunting) n’est pas en reste et les combats auxquels elle participe sont de haute volée. Là où Ma Dong-Seok est tout dans le bourrinage et les grosses patates, Ahn Ji-Hye est bien plus agile, bien plus acrobatique et au final toute aussi impressionnante dans un genre différent. Chaque scène d’action retient l’attention, de la toute première et la rencontre improbable avec un crocodile au long final dans cet immeuble. Alors oui, les effets spéciaux ne sont pas toujours complètement réussis, surtout en ce qui concerne les arrières plans de ce monde apocalyptique, mais devant le côté bourrinage jouissif assumé, on ne lui en tient au final pas réellement rigueur.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les scènes d’action ♥ Ma Dong-Seok ♥ Le côté violent et bourrin ♥ Les touches d’humour bien placées |
⊗ Des CGI parfois très moyens ⊗ Le scénario lambda ⊗ Manque de profondeur |
Badland Hunters fait un peu penser à son homologue Project Wolf Hunting, à savoir un film qui flirte sans cesse avec le nanar de luxe mais qui assume tellement son côté bourrin et excessif qu’il en devient très amusant. Un bon divertissement très fun. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film est une production originale de Netflix, et est sorti sur la plateforme le 26 janvier 2024. Il est disponible dans 190 pays et il a été dans sa première semaine d’exploitation numéro 1 des visionnages dans la plupart de ces pays.
• An Ji-hye, qui joue le rôle du sergent des forces spéciales Eun-ho, a joué 99 % de ses scènes d’action dans le film.
Titre : Badland Hunters / 황야
Année : 2024
Durée : 1h48
Origine : Corée du Sud
Genre : Mad Max vs Ma Dong-Seok
Réalisateur : Heo Myung-Haeng
Scénario : Kim Bo-Tong, Kwak Jae-Min
Acteurs : Ma Dong-Seok, Lee Hee-Jun, Lee Jun-Young, Roh Jeong-Eui, Ahn Ji-Hye, Park Ji-Hoon, Jang Young-Nam, Park Sang-Hoon, Ahn Seong-Bong, Kim Byung-Cheol