Après avoir rejoint une organisation secrète rattachée à l’armée américaine, Marshall Lawson est chargé de former trois nouvelles recrues. Malheureusement, ses élèves sont assassinés pendant une attaque. Sous le choc, il décide de retrouver les coupables pour les venger. Pendant ses investigations, il prend connaissance d’une mission top secrète consistant à inoculer une drogue aux soldats afin de les transformer en tueurs sanguinaires…
Avis de Cherycok :
Après une petite pause méritée de quelques jours, continuons notre exploration par ordre chronologique de la filmographique de Steven Seagal. De nouveau Sony à la prod, de nouveau Michael Keusch à la mise en scène, de nouveau un tournage en Roumanie pour encore plus de plaisir Seagalien. Et si en plus on retrouve Saumon Anciennement Agile à la production et au scénario, avouez que ça fait rêver non ? Sauf que Attack Force n’est pas le film qu’il aurait dû être. A l’origine, Attack Force avait été écrit et tourné sous le titre Harvester, un film de fantastique horrifique dans lequel Seagal et ses copains affrontaient une horde d’extraterrestres vampires de l’espace, rien que ça. Après que Seagal, le scénariste Joe Halpin et le réalisateur Micheal Keusch aient livré ledit film, les sociétés de production et de distribution n’étaient pas d’accord pour sortir un tel film et ont commencé à enlever des éléments sur les extraterrestres et de remplacer tout ça avec une intrigue de super drogue pour faire des tueur surhumains, allant même jusqu’à tourner de nouvelles scènes dans les acteurs principaux, et de refaire presque tous les doublage pour coller à la nouvelle intrigue, le tout sans l’accord ni de Seagal, ni de Halpin. Il en résulte un film foireux sur presque tout.
Comme dans les films précédents de Seagal, le scénario devient rapidement très brouillon, voire incompréhensible, la faute sans doute à un film qui n’a au final rien à voir avec ce qu’il devait être au départ, qui a dû subir de nombreuses coupes, des reshoots, et même du redoublage comme expliqué plus haut. Mais c’est sans parler de nombreuses incohérences d’une histoire se situant en partie en France, surtout pour le public français. Déjà que les américains sont nuls en géographie de leur pays, imaginez ce qu’il en est pour la géographie d’un pays à l’autre bout du monde pour eux. Du coup, ils collent Bordeaux à côté de Bastia et croient qu’un stockshot de la Tour Eiffel et des plaques d’immatriculation française sera suffisant pour le subterfuge. Voilà voilà… Rien ne semble poser problème à personne, ni aux acteurs, ni à l’équipe technique, avec des méchants qui ont des motivations qui n’ont aucun sens, voire qui changent en cours de route, ou encore un Seagal qui ne semble pas vouloir se fixer sur une équipe en particulier à former. Le public n’a d’autre choix que de s’en balancer complètement lui aussi sous peine de voir son cerveau dégouliner par ses oreilles. Seagal retombe à nouveau dans ses travers et livre ici le strict minimum, aussi bien en termes de jeu d’acteur que lors des scènes d’action. Parfois, il est présent à l’écran mais il n’a aucune ligne de dialogue. On a sincèrement l’impression qu’il en a juste plus rien à foutre et qu’il est juste là pour encaisser son chèque. Peut-être qu’à force de jouer encore et toujours le même personnage interchangeable d’agent (ou d’ancien agent) de la CIA / FBI / choisissez votre sigle, il commence à ressentir quelque lassitude ? Remarque, c’est peut-être parce qu’il s’ennuie dans les tournages qu’il réfléchit à comment faire chier les autres acteurs, le réalisateur, le producteur, … Parce que oui, si vous lisez mes chroniques de mon marathon Seagal, je parle souvent des problèmes de productions de ses films de cette période. Eh bien c’est apparemment de nouveau le cas ici puisqu’il a pris la tête au metteur en scène parce que ce dernier ne croyait pas qu’il pouvait tuer quelqu’un à mains nues, parce qu’ils avaient une vision différente de comment le film devait être, pour divers caprices qui commençaient à caractériser le Seagal de cette époque.
Est-ce qu’on pourra au moins se consoler avec l’action, comme dans le film précédent qui était assez généreux sur ce terrain-là ? Même pas. Ici, c’est avare en castagne et c’est dommage car les quelques scènes d’action malgré tout présentes sont bien nanardes à défaut d’être réussies. Steven Seagal ne fait aucun effort pour se mouvoir un minimum rapidement, son aïkido va se résumer ici à quelques moulinets de bras en faisant une moue étrange, et lorsque ça essaie des choses, comme faire passer des cascadeurs à travers des murs, le résultat risible n’a clairement pas l’effet escompté. Au moins, ces scènes ont l’avantage de faire sourire l’amateur de mauvais films sympathiques qui vont se consoler comme ils le peuvent devant cette nouvelle purge Seagalienne. Au moins, pas de doublure de Seagal ici, ou très peu, et pour cause, Seagal ne fait tellement quasi rien qu’il n’y a pas besoin qu’on le remplace lorsque ça devient un minimum athlétique. Mais en même temps, il est raccord avec tout le reste du casting qui est clairement très médiocre, incapable de sauver quoi que ce soit à aucun moment du film, entre surjeu et passivité, jamais juste, tout comme cette bande son parfois proche du bontempi qui a autant d’entrain que Seagal, c’est-à-dire proche du néant. Mais alors, pourquoi malgré tout une note, certes basse, mais pas si catastrophique que ça alors que Le Protecteur a écopé d’un 2/10 et Black Dawn : Dernier Recours de 1.5 ? Eh bien parce que les dernières 20 minutes viennent un peu remonter le niveau, avec de l’action certes foireuse mais qui est là en quantité, avec même des effets relativement gores qui surprennent. Et puis en tentant de maladroitement s’inspirer de la trilogie Blade, aussi bien dans l’ambiance générale, avec une photographie assez sombre, que dans les personnages aux forces décuplées (ici avec une drogue qui leur est injectée), il finit par presque en devenir attachant. J’ai dit « presque » hein… Parce que c’est tellement mal monté, mal filmé avec cette caméra qui n’arrive jamais à être un minimum stable, mal branlé de toutes part que le mot « presque » était obligatoire. Au moins, on se marre, et c’est déjà pas si mal.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les 20 dernières minutes ♥ Parfois tellement navrant que c’est drôle |
⊗ Le jeu d’acteur ⊗ La réalisation aux fraises ⊗ La photographie trop sombre ⊗ Le scénario imbuvable ⊗ Des incohérences et faux-raccords de partout |
Attack Force, c’est nul, très nul même, mais moins que ça aurait pu l’être grâce à un dernier acte qui vient nous réveiller en se montrant un minimum divertissant à défaut d’être réussi. Allez zou, au suivant ! |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Après toutes les modifications apportées au film sans que Seagal, producteur et coscénariste, ne soit consulté, Steven Seagal ne travaillera plus avec Castel Studio.
Titre : Attack Force
Année : 2006
Durée : 1h34
Origine : U.S.A
Genre : La géographie pour les nuls (par des nuls)
Réalisateur : Michael Keusch
Scénario : Steven Seagal, Joe Halpin
Acteurs : Steven Seagal, Lisa Lovbrand, David Kennedy, Matthew Chambers, Danny Webb, Andrew Bicknell, Adam Croasdell, Mark Dymond, Del Synnott, Cheryl Ko