[Film] Atomic Shark (2016)

Un requin ayant été sujet à des radiations commence à muter et se retrouve à errer dans les plages sud de la Californie à la recherche de proies faciles. Mais c’est sans compter sur les gardes-côtes qui, abandonnés par le Gouvernement, vont user de beaucoup de stratagèmes afin d‘arrêter le massacre sur leurs plages.


Avis de Cherycok :
Certains sont accros à l’héroïne. D’autres à l’alcool. Ma drogue à moi, c’est les films de requins lowcost. Ne me demandez pas pourquoi, je ne le sais pas moi-même. J’ai beau remonter dans ma mémoire jusqu’à ma plus tendre enfance à la recherche de l’évènement dans ma vie qui a causé ce traumatisme, impossible de comprendre. Et comme toute drogue, on est parfois en grand manque. Plus rien depuis plusieurs mois, j’étais prêt à faire le voyages aux States et entamer une grève de la faim devant les studios de chez The Asylum et Syfy ! Et puis, je ne sais pas ce qu’il s’est passé cet été, mais en l’espace de deux mois, ce sont pas moins de six films de requins lowcost qui ont fleuri sur la toile. Oui, six ! Et avec des titres laissant présager du très grand art. Ils sont gentils ces producteurs, ils pensent à moi. Ils me savaient en manque et ils comblent ce vide qui s’était creusé inexorablement au plus profond de mon âme. Dam Shark, Ice Shark, Sharknado 4, Ozark Sharks, Planet of the Sharks et Atomic Shark. Wouuuuuuuuh, on fait péter le champagne ! Du SFX pourri, du stockshot fumeux, du sang numérique, des idées toutes plus cons les unes que les autres comme s’il en pleuvait ! Et comme il fallait bien commencer quelque part, je me jette à bras ouverts, la quéquette un peu frétillante, le sourire jusqu’aux oreilles, sur le dernier fleuron de cette liste parce qu’après bien des expériences étranges sur les squales et autres croisements improbables, je n’ai jamais vu de requin atomique. Oui, cela manque à ma culture cinématographique et il fallait donc immédiatement y remédier. Hey, on est un cinéphile de l’extrême ou on ne l’est pas !

Tout d’abord, et je ne sais pour quelle raison, je suis parti chercher la définition du mot « Requin » sur le dictionnaire. Le premier résultat de ce très cher Google m’annonce donc avec le plus grand sérieux qu’on lui connait :

Et c’est fou comme ce mot illustre très bien le film dont il est question ici (mais aussi tous les mêmes films du genre), et ces producteurs qu’il y a derrière dont le but principal est, avec ce genre de bobines vite tournées avec un petit budget, de se faire un max de pognon en se foutant tout de même royalement de la gueule du public. On te colle du stockshot en veux-tu en voilà parce que parfois ça coute moins cher et que c’est surtout moins chiant que de tourner une vraie scène de fonds marins. On te balance à la gueule des trucs improbables parce que de toute façon, à leurs yeux, le jeune ado boutonneux qui doit regarder a le QI d’une huitre défraichie. Oui, un requin qui a été exposé à des radiations ne devient pas irradié chez eux, il devient radioactif. De l’oxygène qui explose et des gens qui prennent feu après avoir mangé du poisson irradié, mais tout à fait ! Fabriquer un détonateur pour faire exploser une dynamite avec une batterie de bateau et une rallonge électrique, ça ne leur pose aucun souci.

Moi je pense que les scénaristes de ce genre de productions, ils ont une boite à idées à la con. Une boite remplie de jolis petits papiers sur lesquels les pauvres petits stagiaires complètement exploités ont écrit toutes sortes de mots et d’idées : « Atomique », « Fumée », « Avion de ligne », « Parachute », « Radioactif », « Coupé en deux », « Musique Épique », … Et quand le boss vient les voir pour un nouveau film, ils tirent un certain nombre de petits papiers et ils se démerdent à assembler ça comme ils le peuvent pour accoucher de quelque chose qui peut amuser le spectateur crétin que je suis, et ici en l’occurrence l’espèce de machin que je vous présente ci-dessous :

Oui, ce gros machin dégueulasse qui semble participer à un célèbre numéro du Cirque Bouglione, c’est notre fameux requin, et il est donc Atomique ! (vous commencez à le voir le coup des petits papiers ?) Et c’est fou ce qu’est capable de faire la radioactivité ! Bah déjà, elle rend les requins couleur rouge lave, elle leur fait faire de la fumée, affole les compteurs Geiger, contamine les autres poissons qui donc une fois ingérés font devenir tout rouge, gonfler, prendre feu et enfin exploser, le tout avec cette fantastique capacité à mal être intégré à l’image. Mais jusqu’où ira leur imagination ? Elle semble sans limite…

Parce que comme tout bon film de requins bas de gamme, il faut respecter un certain cahier des charges, c’est très important. C’est bien joli de vouloir faire n’importe quoi mais si on ne respecte pas les bases, où va le monde !?! Et en tant que producteur bien sérieux dans son travail, il est de bon ton d’expédier le scénario en 2 minutes top chrono, en n’essayant à aucun moment de donner une explication valable à la chose (bah oui, à quoi bon après tout), il est important de commencer son film, comme 99% des autres films de requins, par des figurants à la durée de vie limitée qui font des activités sur la plage, ou encore que ces mêmes figurants aient cette folle capacité à aller se baigner dans des eaux où un requin atomique vient de bouffer 5 personnes à peine quelques minutes avant sans se dire qu’ils vont eux aussi faire office de petit amuse-bouche pour requin affamé. Ah, et surtout ne pas oublier de respecter le quota de grognasses courant sur la plage en maillot de bain, c’est très important pour que l’honneur soit sauf !

Et puisqu’on évoque les bonnasses, il faut bien entendu s’attarder un peu sur le casting non ? Bon alors, il y a les bonnasses. Comme d’habitude, celle qui est un peu con-con et dont la durée de vie est semblable à celle d’un lapin aveugle dansant la lambada devant un renard affamé, et celle un peu moins con-con, comme souvent l’héroïne du film, qui court décidemment vraiment bien sur la plage. Pour leur donner la réplique, l’indécrottable Jeff Fahey vu dans la série Lost et dans tout un tas de productions requinnesques ou crocodilesques, David Faustino dont le seul rôle marquant est celui de Bud, le fils de Al Bundy dans l’excellente série Mariés, Deux Enfants, mais qui comme tout le monde doit bien payer ses impôts, ou encore l’excellent Griff Furst dans un tout petit rôle. Ce dernier nom ne vous dira peut-être rien mais pour l’amateur de nanars animaliers que je suis, il est le réalisateur de quelques très bonnes bobines du genre (Ghost Shark, Ragin Cajun Redneck Gators, Lake Placid 3). Bon, parallèlement, il est également acteur dans de grosses productions comme Terminator Genisys, Insaisissables, Battleship ou encore de séries telles que Banshee, Sleepy Hollow ou Ravenswood. Et du coup, ce caméo fait vraiment plaisir d’autant plus qu’il fait partie des mecs qui ont tiré les petits papiers pour écrire le scénario. Ils incarnent tous les personnages les moins émotifs du monde. Des gens qu’ils connaissent meurent autour d’eux, tu as l’impression que ça leur en fait balancer une sans toucher l’autre. Même quand c’est leur famille ! Sans déconner les gars, je ne sais pas moi, au moins une petite larmichette, un simili de grimace pour montrer que vous êtes tristes… Punaise mais que ce requin est dégueulasse… Sans déconner, aucune évolution dans les effets spéciaux depuis 10 ans chez Syfy, un pur bonheur !

Mais le pire dans tout ça, c’est que ce n’est pas trop mal filmé ! On a l’impression que le réalisateur essaie de faire son maximum avec le scénario et les acteurs qu’on lui a donné. Mieux que ça encore, devinez quoi ? On se marre ! Oui oui, du vrai rire et pas que du rire moqueur ! Bon, il y a aussi beaucoup de rires moqueurs, mais sincèrement, certains passages sont à mourir de rire, d’une connerie sans nom ! Bon, on est bien entendu pas à l’abri d’un humour souvent à la con, avec par exemple le petit garçon noyé qui se fait faire du bouche à bouche par la première bonnasse qui passait par là et qui en se réveillant lui demande de continuer, qu’il a encore besoin d’air, tout en ayant le regard attiré par les deux magnifiques attributs mammaires de la donzelle. Mais le WTF est bel et bien présent car oui, même si cela n’a pas été cité plus haut, c’est un pré-requis indispensable pour faire revenir sur le prochain film l’amateur de nanars atomiques (oui, comme le requin) qui a envie de se vider le peu de cerveau qui lui reste.

Et vas-y que je te balance de la scène complètement nawak sur fond de musique tantôt épique, tantôt larmoyante, durant laquelle par exemple on assiste à l’extermination massive d’affaires de plage. Toutes ces pauvres pelles et ces seaux de plage qui fondent, tous ces pauvres transats innocents qui prennent feu alors qu’ils n’avaient rien demandé. Quel malheur, quelle tristesse… Et que dire de ce merveilleux final, qui n’a d’épique que le nom, citant Les Dents de la Mer sans vergogne pour l’amour de la blague, où notre fameuse miss nichons remontée tel un push-up car elle en a marre de voir ses amis crever, se lance en mode woman vs shark contre Bobby (oui, je viens de décider que le squale s’appellera Bobby), mano à nageoire, le requin armé de ses dents acérées et elle d’un moteur à hélice de bateau. Après un combat épique d’environ deux secondes et demi où la bouillie de pixels aura pris le pas sur le courage de la demoiselle à gesticuler dans l’eau devant du vide, elle s’enfuit et arrive à le battre à la nage ! Putain elle est trop balèze!

Et puis Booouuummm ! Peut-être le meilleur effet spécial du film.

LES PLUS LES MOINS
♥ C’est con comme la lune
♥ Bien rythmé
♥ Cahier des charges respecté
⊗ Des SFX toujours aussi dégueux
Note nanar :
Il y a un proverbe qui dit « Une soirée réussie, c’est une soirée où on vomit ». Mais il y a aussi un proverbe qui dit « Un nanar réussi, c’est un nanar où on rit ». Et on rigole beaucoup devant Atomic Shark. Avec ses attaques de requin nombreuses, ses morts assez funs, et ses ravissants petits moments nawak, il se hisse facilement dans le peloton de tête des meilleurs étrons du genre, aux côtés de Ghost Shark, Megashark vs Mechashark ou encore Sharktopus vs Whalewolf.



Titre : Atomic Shark
Année : 2016
Durée : 1h24
Origine : U.S.A
Genre : Mouahahahahaha
Réalisateur : A.B. Stone
Scénario : Scott Foy, Griff Furst, Jack Snyder

Acteurs : Rachele Brooke Smith, Jeff Fahey, David Faustino, Bobby Campo, Isaiah LaBorde, Adam Ambruso, Mariah Bonner, Griff Furst, Jake Chiasson

 Atomic Shark (2016) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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