Trois collègues de travail s’arrêtent à un distributeur de billets sur le chemin de retour d’une soirée d’entreprise. Ils se retrouvent alors pris au piège par un inconnu qui assassine tous ceux qui tentent de s’approcher du distributeur.
Avis de Rick :
Les huit clos continuent de débouler, la plupart du temps directement en DVD. Les idées les plus saugrenues s’enchaînent, les lieux les plus étranges et improbables. Les réussites, elles, sont beaucoup plus rares par contre. Pour un excellent Frozen et son huit clos… sur un télésiège et un Les Ruines et son huit clos au sommet d’une pyramide Inca, combien de mauvais films ou de ratages ? Beaucoup trop ! On pourra compter Altitude avec son huit clos dans un avion, sympathique mais aux personnages énervants et peu crédibles, ou encore 247°F avec son huit clos dans un sauna, souffrant des mêmes défauts (celui ci est toujours inédit en France il me semble). C’est au milieu de tous ces films que débarque ATM directement en DVD. Budgété à 3 millions de dollars, le métrage se veut être un mix entre le slasher (ce qui change des autres huit clos il est vrai) et du huit clos. Le lieu cette fois ? Un distributeur de billet ! Oui, l’idée semble tout aussi improbable que le sauna ou le télésiège, donc dans le fond, pourquoi pas après tout. Le début du métrage va comme d’habitude nous présenter les différents personnages importants de l’intrigue, au nombre de trois (ça fonctionne souvent par trois dans tous les cas, souvent 1 femme et 2 hommes). Des personnages peu intéressants il est vrai, mais pourquoi ne pas leur laisser une chance ? Le début de Frozen par exemple était bel et bien trompeur avec des personnages adolescents pas forcément intéressants. Ici, trois collègues du bureau. Le premier est amoureux en secret d’une collègue qui ne va pas tarder à quitter l’entreprise, et son meilleur ami, un brin radin et s’incrustant toujours, le pousse à lui parler. C’est ainsi que sur le chemin de retour de la soirée, les trois s’arrêtent à un distributeur, perdu en plein centre d’un parking, de nuit, isolé de tout.
Quelle idée formidable ! Bien entendu, à peine sur place, alors qu’ils s’apprêtent à sortir et à reprendre la voiture, un homme se tient là. Vêtu d’un énorme manteau, l’air menaçant, il leur bloque le passage, et va se faire un malin plaisir de les menacer et de tuer quiconque s’approchera. Son but ? On ne sait pas ! Porte-t-il un caleçon ou un boxer ? Est-il fumeur ? A-t-il une assurance vie en cas de gelures dues au froid ? On ne saura pas non plus ! Ah non, on me dit que je m’égare du sujet principal qu’est le film là… A partir de là donc, le film se transforme en huit clos, où le danger est partout : le froid, l’isolement, le tueur à l’extérieur. Et bien entendu, les personnages qui vont s’en prendre les uns aux autres, se renvoyer la balle, mettre la faute sur tel ou tel personnage. Rien de bien original. Le lieu de l’action aurait pu apporter quelque chose d’innovant pourtant. Il faut dire qu’encore une fois, après 247°F et Altitude, les personnages ne font pas toujours preuve de la plus grande intelligence, et cela en devient parfois énervant, tant il leur faut de trèèèèèès longues minutes pour avoir telle ou telle idée, comme mettre le feu à une poubelle pour déclencher l’alarme ou autre, alors que tout le monde dans un cas pareil aurait eu l’idée à peine quelques minutes après la mise en situation. C’est dommage, car malgré tout, ATM s’avère plutôt bien rythmé et plutôt bien filmé. Ses atouts sont purement visuels, et le réalisateur n’est pas franchement un manchot, il sait poser son ambiance. Les différents paramètres tels que le froid ou autres sont plutôt bien gérés tout le long du métrage, et par moment, une tension plutôt sympathique parvient même à s’inviter au programme.
Si l’histoire part d’un point de départ plutôt intéressant et d’actualité (la crise financière, le danger dans certains endroits des grandes villes, les agressions et vols), l’ensemble n’est pas assez fouillé ou travaillé pour tenir sur l’ensemble de sa durée, d’autant plus que le scénario fait preuve de beaucoup de facilités, et plus il avance, plus on se rend compte que la fin mot de l’histoire n’a pas vraiment de sens… Plus il avance, plus le film perd donc en crédibilité. Si par exemple le tueur s’avère plutôt convaincant, une scène viendra le démystifier totalement lorsqu’un autre personnage, habillé exactement pareil fera irruption au distributeur, comme ci de rien n’était. Des détails de ce genre, ATM en a par milliers. Pour autant, le film, si l’on est plutôt bon public, parvient à divertir, du moins jusqu’à son final assez hallucinant, mais pas dans le bon sens du terme. Alors que sur la durée, les personnages émettent des hypothèses (très peu crédibles) sur la possible identité du tueur, le final, très flou, viendra gâcher tout ça, lors de cinq dernières minutes au final totalement inutiles et superflues. Autant dans le domaine du slasher que du huit clos, ATM est une très grosse déception. Il se laisse voir, mais n’arrive pas à être crédible ou inventif, montrant très rapidement ses limites. Dommage, le sujet aurait pu être intéressant, avec un meilleur scénario. Ici, on a le strict minimum.
Mix entre le slasher et le huit clos, ATM ne propose rien de bien neuf ou d’inventif, et comme souvent, propose des personnages peu intéressants. Divertissant mais tellement creux et peu crédible.
Titre : ATM
Année : 2012
Durée : 1H30
Origine : U.S.A
Genre : Slasher
Réalisateur : David Brooks
Acteurs : Alice Eve, Josh Peck, Brian Geraghty, Aaron Hughes et Steve Nagribianko