
Sur une planète lointaine, une astronaute, Riya, se réveille et découvre que tout l’équipage de sa station spatiale a été tué. Elle souffre d’amnésie, à l’exception de souvenirs soudains de ses partenaires et de leur mission. Paranoïaque, elle hésite à faire confiance à un homme qui prétend la connaître et qui est envoyé à son secours.
Avis de Rick :
Depuis Alien en 1979, la science-fiction horrifique est devenue une mode, qui revient de temps à autres, mais qui, on ne va pas se mentir, n’a que très rarement évolué depuis. La mode a fait des heureux, comme Roger Corman, qui aura produit pas mal de copies d’Alien, avec des films comme La Galaxie de la Terreur (tout à fait recommandable, et James Cameron était aux effets), Forbidden World ou Dead Space (non, bien avant le jeu). Parfois, la terreur n’est plus vraiment un alien, mais le genre reste bien identifiable (Event Horizon), mais la bonne vieille formule revient souvent au galop (encore récemment, le film Life, ou le tout récent Alien Romulus). Ash pourtant m’a immédiatement attiré, avec sa promesse d’une horreur qui fait mal, un casting plus que sympathique (Eiza Gonzalez, Aaron Paul et même ce bon vieux Iko Uwais), des néons (j’aime les néons) et Neill Blomkamp producteur. Les premiers retours Américains étaient enthousiastes, le public, bien que plus mitigé, notamment la faute au scénario, a tout de même apprécié le film, et du coup, je me suis empressé de me jeter sur le film réalisé (et dont la musique est composée par) Flying Lotus, de son vrai nom Steven Ellison. Un film qui malheureusement, en France, nous arrive aujourd’hui uniquement sur Amazon Prime. Un film au départ annoncé dès 2022, et dont le casting changea en cours de route (Joseph Gordon-Levitt devait jouer dedans). Un film qui ne sent pas le budget explosif mais le système D, avec un tournage en studio. Et au final, un film qui, s’il n’invente rien, entre ses décors rappelant Alien, sa photographie rappelant Colour Out of Space, ses thèmes abordés usés jusqu’à la moelle dans le genre, et ses possibles contaminés qui rappellent par exemple The Last Days on Mars ou Ghosts of Mars (sic), et bien malgré tout ça, Ash m’aura donné exactement ce que je lui demandais.
A savoir une série B, bien rodée, parfois bien violente et sanglante, qui ne recule pas devant ce qu’il doit être, n’essaye pas d’intellectualiser son propos, ne tire pas sur la corde en dépassant de peu 1h30, avec des acteurs compétents pour leurs rôles, efficace, et qui, s’il rappelle toujours d’autres films, ne cède pas non plus à la facilité du simple copier-coller (coucou Alien Romulus). Ici, Riya se réveille, amnésique, dans sa base plongée dans le noir, défaillante, jonchée de cadavres, sur une planète inconnue, qu’elle découvre après quelques pas à l’extérieur, avant de rentrer fissa (l’oxygène, l’atmosphère, tout ça tout ça). Qu’est-ce qui s’est passé ? Riya a quelques bribes de souvenirs, d’images violentes, et elle est rapidement rejointe par Brion qui était en orbite et répond à son SOS. Et Ash délivre donc exactement ce que l’on peut attendre du genre depuis 50 ans, que ce soit dans ses idées ou dans sa narration. L’équipe qui a du mal à se faire confiance, check. Le passage dans les conduits d’aérations, check. L’oxygène qui descend et met la pression à tout le monde, check. Un vaisseau avec une voix féminine qui prévient du danger comme dans le jeu Dead Space, check. Une planète peu hospitalière avec en prime tempête dehors, check. Une possible contamination de l’équipage par virus, check. Une scène de repas en flashback pour présenter l’équipage avant le drame, check. Une narration qui commence cash, accumule les problèmes avant de révéler sa vraie menace et son potentiel dans sa dernière demi-heure, un peu comme Underwater, check. Un visuel psychédélique comme dans Blood Machines, check. On pourrait presque dire que nous avons là le parfait petit guide du genre condensé sur une durée courte. Et pourtant, et bien oui, pour peu que l’on aime le genre, même si l’on ne sera jamais véritablement surpris avec ce scénario patchwork jusqu’à quelques visions d’une horreur cosmique, Ash fonctionne, Ash délivre la marchandise de manière sérieuse et bien rodée, et demeure une série B fortement efficace, fortement attachante, qui fait passer un bon moment.
Malgré le côté slow burn de la première heure, Ash capte l’attention dès son ouverture, de par son visuel et son travail sur la musique et le son (Carpenter est remercié au générique, on comprend pourquoi vu son influence). On regrette évidemment de ne pas être un poil surpris, ou de voir que certains membres du casting n’ont que peu à faire (pauvre Iko Uwais), apparaissant surtout dans de courts flashbacks ou vidéos souvenirs enregistrées, ce qui est tout à fait justifié par la narration qui se focalise donc avant tout sur Riya et Brion, mais un brin dommage. Mais le métrage compense tout ça par son efficacité et sa générosité. Peu original mais bien fichu, avec une ambiance violente et tendue, et des flashback revenant en souvenirs à Riya filmés en vue subjective. En ce sens, Ash s’installe aux côtés de Life et Underwater, dans des propositions très codifiées, peu originales, mais efficaces et bien fichues pour capter l’intérêt du spectateur dans l’instant. C’est simple, c’est court, ça a de la gueule visuellement, c’est parfois bien violent, et ça me va. Moralité, on ferait mieux d’éviter l’exploration de l’univers, ça n’augure rien de bon. Le plus surprenant, c’est de voir Blomkamp rester à la production, vu que Ash pourrait aussi ramener à son propre court métrage Zygothe par certains aspects. Qu’importe ce que Ash n’est pas, ce qui compte, c’est que la marchandise est là, point.
LE MEILLEUR | LE PIRE |
♥ Court et efficace ♥ Visuellement, si l’on apprécie, très beau ♥ Parfois très violent ♥ Une petite série B sans prétentions |
⊗ Un patchwork d’influences ⊗ Un casting souvent sous-exploité |
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Si je vous dis espace, équipage, virus, contamination, créatures, survie, vous avez sans doute des dizaines de titres en tête. Vous pouvez ajouter Ash dans ce mix. Rien d’original, mais une série B pas déshonorante, un peu trop connue dans ce qu’elle propose, mais efficace en toute circonstance. |
Titre : Ash
Année : 2025
Durée : 1h35
Origine : Etats Unis
Genre : Science Fiction
Réalisation : Flying Lotus
Scénario : Jonni Remmler
Avec : Eiza Gonzalez, Aaron Paul, Iko Uwais, Kate Elliott, Beulah Koale et Flying Lotus
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