Alors qu’elle escorte à travers une route de campagne un témoin dans une affaire de corruption, l’officier Mariano tombe dans une embuscade dans laquelle ses collègues et son témoin sont abattus. Seule survivante et témoin du massacre, elle est prise en chasse par des flics corrompus à travers les bois.
Avis de NasserJones :
Septième film du jeune prodige philippin Mikhail Red. L’homme commence sa carrière à l’âge de 22 ans en 2013 en signant le prometteur Rekorder. Quatre ans après, il signe une petite bombe avec Birdshot (sorti chez Spectrum Films) et enchaîne la même année avec un bon film noir Neomanila. Il continue ensuite avec trois films moyens, un petit film d’horreur Eerie, un film de kidnapping Dead kids et un petit film de zombie Block Z. Bien que ces trois films soient décevants, ils ont le mérite de prouver que le gars peut évoluer dans des genres bien différents. Il revient donc en 2021 avec ce Arisaka en renouant avec la réussite de Birdshot.
Arisaka est un film assez banal dans son scénario et dans le déroulement de son histoire. Ce genre de survival movie avec des tueurs qui poursuivent un personnage innocent mais courageux à travers une forêt, on l’a déjà vu un nombre incalculable de fois. Pour peu que vous ayez déjà vu deux /trois films philippins, vous savez aussi que le thème de la corruption policière est un sujet récurent dans ce pays. C’était déjà un des sujets de Birdshot et ça souvent été abordé aussi dans les films de Brillante Mendoza (Ma’rosa et Alpha de right to kill) ou de Erik Matti (On the job et Buybust). Arisaka n’est donc pas un film qui brille par l’originalité de son écriture ou de ses personnages mais plutôt par sa réalisation.
Là où un autre, dans un survival, se serait concentré sur la chasse à l’homme et le rythme, Red va lui mélanger les genres comme il l’avait déjà fait avec Birdshot et alterner cinéma de genre et moments contemplatifs. Le film va donc passer du western sauvage où on s’entretue dans les bois à coup de fusil à pompe à des moments en suspension où le réalisateur va prendre son temps pour filmer la nature, les arbres, la lumière du soleil traversant les feuillages et même des papillons. Au cours de son périple, l’héroïne va rencontrer une famille d’indigènes vivant seuls au milieu de la nature et ne parlant même pas philippin, et le film prendra même des allures de film écologiste pour revenir au western dans un final sanglant. C’est donc à travers ce mélange des genres et ses changements de rythme que Mikhail Red arrive à donner une saveur particulière à son film et à faire de Arisaka un film atypique qui sort du lot. Ajoutez à ça l’excellente prestation de l’actrice principale Maja Salvador et une excellente bande-son atmosphérique.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le mélange atypique des genres ♥ Belle réalisation |
⊗ Scénario banal |
Arisaka est un western/survival contemplatif à la fois beau et efficace, assez banal dans sa structure mais avec un style à lui. Une belle réussite venue des Philippines. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film a été tourné en trois jours et est inspiré d’un fait divers de 2013 au cours duquel 13 personnes ont été tuées. Les 12 policiers suspectés d’avoir commis le massacre ont tous été acquittés.
Titre : Arisaka
Année : 2021
Durée : 1h45
Origine : Philippines
Genre : Western / Survival
Réalisateur : Mikhail Red
Scénario : Anton Santamaria
Acteurs : Maja Salvador, Mon Confiado, Shella Mae Romulado, Art Acuña, Archi Adamos, Appollo Abraham, Michael Roy Jornales, Kiel Rodriguez, Royce Cabrera