Le parc aquatique de Wet Valley accueille le temps d’un week-end des lycéens venus fêter l’obtention de leur diplôme. Les hormones au maximum, les adolescents déchaînent leur libido, allant jusqu’à coucher avec le personnel. Mais, dans la frivolité générale, un meurtrier ganté piège les tunnels de descente d’eau, déterminé à verser un sang chloré.
Avis de Cherycok :
Aquaslash est un film à la réputation peu flatteuse, avec un beau 3.7/10 sur IMDB sur 3200 votants à l’heure où j’écris ces lignes. Pourquoi je m’inflige ça alors, surtout en sachant cela ? Je ne sais pas, mon cerveau malade peut-être. Ou peut-être parce que j’ai vu un extrait bien gore du final du film eet que ça m’a fait marrer. J’aurais pu ne regarder que les 5 dernières minutes, bien gores, pour assouvir ma soif de scènes sanguinolentes, mais j’ai un problème : je regarde toujours mes films en entier, sans faire avance rapide, parce que j’aime souffrir quand ce n’est pas bon. Le programme ici est simple : un parc aquatique, des bikinis, des jeunes qui baisent, des jeunes qui se droguent, et emballé c’est pesé. Ah non, il y a également un tueur au milieu de tout ça. Oui, on se croirait revenu dans les années 80, sauf qu’on ne fait pas un film qui ressemble à ceux des années 80 juste en se disant « tiens, je vais faire un film qui ressemble aux films des années 80 ». Oui, dis comme ça, c’est con, mais pourtant c’est la réalité, et Aquaslash en est l’exemple même.
Aquaslash est réalisé par Renaud Gauthier, qui a déjà mis en scène en 2013 le film Discopathe (oui, ça ne s’invente pas), et tout est effectivement fait pour qu’on ressente la vibe 80’s, avec des flashbacks se passant à cette époque-là, avec un groupe de jeunes qui vont, lors d’un concert, jouer des musiques des années 80, un concours de lavage de voitures en petite tenue avec une caméra qui s’attarde sur les attributs fessiers et mammaires des participantes… Bref, vous voyez ce que je veux dire. En soi, pourquoi pas, on n’est pas à un film du genre près. Sauf que Aquaslash, malgré ses 1h11 au compteur (1h06 si on enlève les génériques d’intro et de fin), arrive à être long, mou, et chiant. Un exploit ! Pourtant, le début est assez prometteur, avec un jeune couple qui s’embrasse dans un parc aquatique et qui se fait découper par un tueur mystérieux. Mais après, c’est long, mais looooong, et il va falloir attendre un bon moment pour que la mort vienne frapper de nouveau. Pendant ce temps, on a droit à des jeunes souvent débiles qui discutent de cul, qui boivent, qui se droguent, qui se draguent, qui tirent des coups, … Alors oui, pour le mâle en rut, il y a de quoi se rincer l’œil, même s’il n’y a pas les bobos en quantité industrielle des années 80, mais c’est plus rapide d’aller sur Google Images et de taper « filles en bikini » que de se taper 50 minutes de film ou il ne se passe rien ou presque en attendant le massacre final. Ça va au restaurant, ça s’embrasse dans des voitures, ça sniffe de la coke dans la chambre, ça danse, ça descend des toboggans, ça se bagarre pour des filles, et sincèrement, ce n’est à aucun moment intéressant.
D’autant plus que les acteurs ne sont clairement pas bons, parfois à la limite de l’amateurisme, pas un ne se détache du reste. Les personnages qu’ils interprètent ne sont aucunement sympathiques, entreprenant souvent des actions qui n’ont aucun sens, et au final on se fout éperdument du sort qui leur sera réservé. Les dialogues qu’on leur a écrits sont tout aussi mauvais, complètement bateau, quand ils ne sont pas simplement ridicules. La mise en scène ne sauvera rien. Certes, la photo est parfois plutôt correcte, mais le montage sonore est extrêmement paresseux, la composition des plans est ratée, avec des personnages filmés soit trop près, soit trop loin, sans aucune folie, et jamais le réalisateur ne tente quoi que ce soit pour rendre son film un peu plus dynamique. Et puis le scénario… L’intrigue est quasi inexistante, aurait pu tenir sans souci dans un court métrage de 20 minutes, et le peu qui nous est proposé est rempli de clichés inhérents au genre. Le film se la joue whodunit, nous faisant comprendre que le tueur fait partie des différents protagonistes du film, mais même un gamin de 8 ans qui n’y connait rien en cinéma n’aura aucune difficulté à deviner l’identité du tueur. Le bodycount est peu élevé et sincèrement, s’il n’y avait pas eu le massacre final, Aquaslash aurait écopé d’un magnifique 0.5 ou 1/10. Mais enfin, notre attente interminable est enfin récompensée dans un déluge de gore où les corps sont découpés et où le sang coule à flot. C’est réellement jouissif pour l’amateur de gore, bien que dans l’absolu ça soit assez crétinoïde, et c’est vraiment la seule chose qu’on retiendra de ce quasi naufrage intégral.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le final ♥ Et c’est tout |
⊗ Des personnages antipathiques ⊗ Un scénario vide ⊗ C’est looooong alors que ça dure 1h11 ⊗ Des dialogues aux fraises ⊗ Une mise en scène fade |
Même s’il est extrêmement court, 1h11 génériques compris, et que son final bien gore pourrait être apprécié des amateurs de sanquette, ne perdez pas votre temps devant ce simili film d’horreur long, mou et ennuyeux. Vous êtes prévenus. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Commercialisé en tant que film Destination finale en Russie, où il est courant de sous-titrer les films en les reliant à une série de films connue, même s’ils n’ont que très peu de choses en commun.
Titre : Aquaslash
Année : 2019
Durée : 1h11
Origine : Canada
Genre : Parfait pour faire la sieste
Réalisateur : Renaud Gauthier
Scénario : Renaud Gauthier
Acteurs : Nicolas Fontaine, Brittany Drisdelle, Nick Walker, Madelline Harvey, Paul Zinno, Chip Chuipka, Hojo Rose, Ryan Ali, Cameron Geller, Lanisa Dawn, Ivan D. Ossa