[Film] Amityville Where the Echo Lives, de Carlos Ayala (2024)

Heather, enquêtrice paranormale, doit faire face à une entité sombre et terrorisante qui hante la maison d’un voisin bien-aimé.


Avis de Rick :
Dans le fond, histoire de gagner du temps d’ailleurs sur ce texte, on pourrait dire que la saga Amityville est un cas à part dans l’industrie cinématographique, et dans l’industrie horrifique. Car si dans les années 70 et 80, c’était facile de savoir qu’un nouveau film Amityville était plus ou moins une suite du précédent (la maison fut par exemple détruite dans le troisième film, et dans les suivants, ce sont donc des objets hantés venant de la maison), c’est devenu beaucoup plus flou par la suite. Pourquoi me demandez-vous donc ? Simple, Amityville, c’est le nom d’une ville. Et du coup, Amityville, c’est impossible à copyrighter. Cependant, le simple nom d’Amityville, malgré une qualité descendante depuis… et bien en réalité depuis le début des années 80 et l’immonde Amityville 3D, il a un don, celui d’attirer le curieux. Et si jusqu’en 2005, tous les films estampillés Amityville peuvent clairement être admis au sein d’une même saga, jusqu’au remake signé Andrew Douglas donc, c’est dès 2011 que ça se complique, et que les titres sortent aussi vite qu’une nymphomane dans un bordel à Amsterdam. Et parfois, des noms terrorisants reviennent, plus d’une fois. On pourra citer Mark Polonia, qui dès 2015 livre un Amityville Death House, puis y reviendra avec un Amityville Exorcism en 2017, un Amityville Island (oui, why not hein) en 2020 et un Amityville in Space (au point où on en est) en 2022. Vous pensez qu’on touche le fond ? Vous connaissez Dustin Ferguson ? Et bien on lui doit un Amityville Toybox en 2016, un Amityville Clowhouse la même année et un Amityville in the Hood en 2021. On en arrive donc au film du jour, Amityville Where the Echo Lives, qui a, comme beaucoup d’autres films de merde estampillés Amityville, une jolie pochette qui intrigue. Un film qui n’a rien d’Amityville sauf le nom, et pour cause, le film, il s’appelait The Girl from the Other Side, jusqu’à ce que Liongates rachète les droits et ne le renomme pour une sortie en VOD en Octobre 2024.

Venant du studio a qui l’on doit la plupart des gros flops de l’année (Borderlands, The Crow, Megalopolis même si ce dernier est un cas à part), je pense qu’ils ne sont plus à une mauvaise décision près… et doivent secrètement se dire qu’il est temps de limiter la casse et de lancer la production de Saw XI. En tout cas, une chose est sûre, c’est que le métrage, c’est le bébé de Carlos Ayala. Non pas car il coécrit le film, le réalise et le produit, non non, lui ce n’est pas un petit joueur, il compose aussi la musique, s’occupe de la photographie, du montage, de la direction artistique, des storyboard, des effets visuels et du casting, en plus de jouer un rôle dans le film. Et son bébé, il commence mal, et met immédiatement le spectateur aux aguets. Oui, quand un film commence par un personnage parlant face à la caméra, puis par une succession de textes d’expositions nous racontant tout le background (sans doute car il ne sait pas le faire autrement), avant un générique à rallonge sur une espagnole (ou mexicaine, ou qu’importe) balayant mollement dans un couloir vide, on comprend dans quoi on met les pieds. C’est fauché, c’est maladroit, ça essaye d’étirer sa durée par tous les moyens possibles (textes explicatifs, personnages qui boivent du jus d’orange pendant trois plombes, fonds noirs beaucoup trop longs un peu partout). Je donnerais ceci dit au réalisateur un B+ pour la musique du métrage, simpliste mais plutôt agréable à l’écoute. Contrairement à son film. Car s’il n’est sans doute pas le plus incompétent des films estampillés Amityville (contrairement à d’autres, sa photographie est propre, et son concept reste terre à terre), mais encore une fois, la concurrence est rude dans le domaine, et je vous rappelle que j’ai vu Amityville Vampire, son métrage souffre du pire défaut qu’un film puisse avoir.

Et ce défaut, vous le sentez venir avec ce que je disais sur le fait que le métrage essaye de gagner du temps par tous les moyens. Son propos est simple, étiré, et aurait très bien pu faire un court métrage de 20 minutes. Donc oui, il y a 1h10 de gras. Et on se fait chier, sérieusement, tout le long. Le réalisateur, sans doute bien plus inspiré par Conjuring que par Amityville, vu que son métrage n’était pas un film Amityville encore une fois, étire absolument toutes ces scènes, et c’est long, mais long. On nous vend Heather, une enquêtrice paranormale, mais bordel, entre son jus d’orange nocturne, son jogging dans la rue et ses envois de sms s’affichant à l’écran et nous montrant non pas l’important MAIS les discussions entières du début à la fin, il ne se passe rien. Et encore une fois, bordel, ces fonds noirs qui durent parfois jusqu’à 40 secondes entre deux scènes (mention spéciale à celui vers les 25 minutes de film, durant plus de 3 minutes) juste pour afficher une phrase, mais que c’est soporifique. Enervant même car jamais le film ne semble vraiment vouloir décoller. Il apparaît alors comme malhonnête, et très franchement, on se demande bien ce que Liongates a vu dans le film pour acheter les droits. En attendant, le film récolte une moyenne imdb de 1.5/10, et est-ce étonnant, quand on essaye d’appâter le spectateur en renommant son film Amityville ? Dans un univers alternatif (et avec malgré tout au moins 30 minutes de moins), on aurait été bien plus clément envers The Girl from the Other Side, le bébé de Carlos Ayala. Mais dans notre univers, Amityville Where the Echo Lives, c’est tout simplement zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz.

LES PLUS LES MOINS
♥ Visuellement, pas le pire produit Amityville ⊗ 1h30 de vide intersidéral
⊗ Il ne se passe rien
⊗ Des fonds noirs à la durée abusive
⊗ C’est bon le jus d’orange
⊗ Le piano vous aimez ?
⊗ Et si on parlait dans un parc ?
⊗ Quoi ? Des scènes de douche et pas de nichons ??
note2
Quand Lionsgate rachète les droits d’un film et change le titre pour faire vendre avec Amityville Where the Echo Lives, ça se fait incendier par le public. Un échec de plus pour le studio en 2024.


Titre : Amityville Where the Echo Lives
Année : 2024
Durée :
1h28
Origine :
Etats Unis
Genre :
Fantastique
Réalisation :
Carlos Ayala
Scénario :
Carlos Ayala
Avec :
Sarah McDonald, Carlos Ayala, Nick Barelli, Hector de Alva, Adeline Monroe et Breanna Rossi
Amityville: Where the Echo Lives (2024) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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