Will Sharp, un vétéran décoré fait appel à la seule personne indigne de confiance, son frère adoptif Danny pour trouver l’argent afin de couvrir les frais médicaux de sa femme. Ce dernier, un charismatique criminel au long cours, au lieu de lui donner de l’argent, lui propose un coup : le plus grand braquage de banque de l’histoire de Los Angeles : 32 millions de dollars. Will, prêt à tout pour sauver sa femme, accepte. Mais quand leur affaire prend un tour spectaculairement désastreux, les deux frères n’ont pas d’autre choix que de détourner une ambulance avec à son bord un vieux flic mortellement blessé et l’ambulancière Cam Thompson. Pendant la course poursuite infernale qui s’ensuit, Will et Danny vont devoir échapper aux forces de l’ordre surmotivées postées aux 4 coins de la ville, tenter de garder leurs otages en vie et éviter de s’entre tuer tout en exécutant l’évasion la plus spectaculaire que la ville de Los Angeles n’ait jamais vue.
Avis de Rick :
Michael Bay, quand on y va, on sait à quoi s’attendre. Et parfois, on a beau se dire que c’est trop, too much, trop vulgaire, trop long, trop tout, on y retourne malgré tout au film suivant. Surtout que je ne vais pas vous mentir, mais depuis l’échec commercial de Transformers 5, Bay semble enfin libéré de cette malédiction qui le frappait un film sur deux et le rattachait à cette saga depuis de bien trop longues années. Ce qui n’aura pas donné que du bon, je l’admets, mais bon, 6 Underground, c’était malgré tout meilleur que Transformers 5, il n’y a pas photo. Son dernier métrage en date, Ambulance, j’ignorais tout de lui, je n’avais même pas vu un trailer (comme 99.9% du temps vous me direz), mais je savais qu’il s’agissait d’un remake d’un film Danois, supposément un huis clos dans une ambulance, d’où le titre. Michael Bay et huis clos, voilà une combinaison qui semble totalement étrange. Et donc, qu’est-ce que ça donne ? La réponse n’est pas si simple. En tout cas, amis du bon goût, vous pouvez fuir dès à présent.
Si le montage habituel de Michael Bay vous fait peur ou vous file la gerbe, si vous n’aimez pas les couleurs pétantes là pour exploiter au maximum les couleurs 4K de votre télé, si vous n’aimez pas l’humour vulgaire, les dialogues à base de fuck shit cock shoot, les fusillades où le sang gicle à fond, les ambiance sonores mettant à feu et à sang votre caisson de basse, fuyez ! Si vous voulez juste vous détendre entre deux films d’auteurs avec un gros big mac avec suppléments frites, coca, ketchup et de préférence quelques tranches de bacon en plus, représentées ici par la dernière trouvaille visuelle de Bay, à savoir l’utilisation du drône, et avec tous les défauts et qualités habituelles de « l’auteur », suivez-moi pour le trajet en ambulance vers l’hôpital le plus proche le plus long de l’histoire du cinéma ! Car Ambulance, c’est du Michael Fucking Bay dans toute sa splendeur. Dans tous ces travers aussi. Sur 2h16, nous avons une course poursuite en ambulance donc de 1h30 au moins, passé l’introduction classique des personnages, et un braquage qui foire et qui fait pan pan boum boum. Qu’est ce qui ne va pas ici donc ?
Bon, la routine. Le montage sans doute fait sous LSD, ou plus fort, et finalisé avec la ligne de coke qui devait trainer sur le bureau. Ce qui reste bien dommage, car ce montage effectué à la tronçonneuse vient parfois totalement détruire des plans qui sont franchement sympathiques, classes, ou iconiques, sauf qu’on n’en profite pas bien longtemps, 2 secondes au grand maximum, parfois bien moins. Surtout que ce montage bien cut, il en amène des faux raccords, à tel point que ça en devient un style ! On a toujours les couleurs bien pétantes si chères à Michael Bay, histoire de prouver que les capteurs de sa caméra, ils sont grands, ils sont gros, ils capturent tout à la perfection. On a bien évidemment des longueurs, avec quelques dialogues superflus dont on ne serait bien passé, et même une scène en particulier chez le psy qui ne semble être là que pour être dans l’ère du temps avec un couple homosexuel. Dans l’ère du temps oui, mais totalement détachée de l’intrigue histoire de pouvoir facilement être coupée au montage dans les pays qui ne veulent pas de ce contenu. Du coup, vivement le montage Chinois, on gagnera 2 ou 3 minutes au montage. Outre le montage, il y a toujours cet abus de caméra qui tourne ou qui veut filmer tout en contre-plongée lors des dialogues, la routine vous me direz. Et bien entendu, l’ensemble est gros, bruyant, vulgaire, souvent violent, on a droit à une petite scène gentiment gore et vulgaire mi-parcours, sauf que tout ça, parfois, ça fait du bien, donc on était en vrai venu chercher tout ça non ? Bon allez, histoire de continuer sur ce qui ne va pas, on pourrait citer ces également ces moments un peu gênants où Michael Bay va jusqu’à citer ses propres films comme références, avec notamment The Rock. Oui il ne faut pas oublier d’où l’on vient, et puis ça fait un peu de pub gratos ni vu ni connu. Mais à côté, on ne pourra pas reprocher à Ambulance de se foutre de nous face à tant de générosité.
En effet, passé l’introduction, on passe cash au braquage puis à la fameuse poursuite, qui dure jusqu’aux dernières minutes du métrage quasiment. Et puis, on a beau détester certains aspects de Bay, il se fait plaisir et nous fait plaisir avec un aspect simple de son cinéma. C’est bourrin, ça sent la sueur, le sang, la voiture qui se crashe, qui explose, et ce sans fonds verts, et donc, par extension, ça fait l’opposé de tout ce qui fonctionne auprès du grand public depuis 5 ans. Pas de fonds verts, pas de super héros en collants, pas de blagues gentilles pour la famille. Non, c’est méchant, vulgaire, violent, on opère un homme en plongeant ses mains carrément dans son corps en pleine course poursuite, on en écrase d’autres. Et ça, mine de rien, au final, ça fait du bien, et ce malgré les moments mal amenés ou les moments niais et ratés. Oui on a forcément la femme malade qui a le cancer, l’ambulancière en otage super jolie mais qui doit ouvrir son cœur, l’amour entre frère, tout ça tout ça. C’est gros, ça se prend au sérieux, c’est du Bay. Mais Ambulance, il a aussi deux atouts pour lui qui font plaisir. Le premier, c’est son casting, avec en tête d’affiche Jake Gyllenhaal, qui parvient à être bon quoi qu’il arrive, dans tous ces films !
Le second, qui ne met pas tout le monde d’accord, c’est le drooooooooone ! Oui, Michael Bay a découvert l’existence de cette technologie pour Ambulance, et croyez-moi, quand il découvre quelque chose, il n’est pas le genre de gosse à jouer avec pendant 10 minutes puis à l’oublier, oh non. Là, ça va être tout le long, du drone qui s’envole, du drone qui tourne dans tous les sens et fonce vers les personnages, du drone qui tourne entre les voitures, qui passe sous les voitures, qui passe sous les jupes et… Ah non malheureusement, non, Bay n’a pas tenté le plan culotte en drone, déception ! Il en abuse, le montage charcute parfois tout ça, mais il faut avouer que certains plans, ils ont la classe, comme lors du braquage au début, ou lors du passage de la poursuite dans le parking, où le drone passe entre les voitures et les piliers du parking intérieur. Surtout que l’accompagnement sonore du métrage et de ses moments, bien que surchargé comme d’habitude, et bien il est plutôt bon et fait souvent monter la sauce. Du coup, oui, c’est du pur Michael Bay, ça en énervera certains, ça fera plaisir à d’autres, c’est bancal et vulgaire, mais face au cinéma aseptisé qu’on a souvent, ça fait quand même du bien.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une bien longue course poursuite ♥ Violent, vulgaire ♥ On se sent homme après ♥ Du drone, partout, dans tous les sens, oh yeah ♥ De la bagnole qui se crashe |
⊗ Trop long ⊗ Violent, vulgaire ⊗ On a un peu honte après ⊗ Les défauts habituels de Bay ⊗ Ce montage qui refuse de se poser |
Ambulance, ça fait beaucoup de bruit, ça file un peu la gerbe parfois, mais c’est généreux, ça explose, ça sent la testostérone, c’est à contre-courant du cinéma actuel… Ah, et nouveauté, Bay a enfin un personnage féminin utile et qui fait des choses sans être sexualisé. |
Titre : Ambulance
Année : 2022
Durée : 2h16
Origine : Etats Unis
Genre : Action mais en droooooone
Réalisation : Michael Bay
Scénario : Chris Fedak d’après le scénario de Laurits Munch-Petersen et Lars Andreas Petersen
Avec : Jake Gyllenhaal, Yahya Abdul-Mateen II, Eiza Gonzales, Garrett Dilahunt, Keir O’Donnell, Jackson White, Olivia Stambouliah et Moses Ingram
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