[Film] All Hallows’ Eve, de Damien Leone (2013)

un soir d’Halloween, une baby-sitter est engagée pour garder 2 enfants. Ils découvrent alors une cassette dans le sac à bonbons du jeune garçon et décident de la visionner, elle comporte 3 histoires d’Halloween effrayantes.


Avis de John Roch :
Art le clown est en passe de devenir LA nouvelle icône du cinéma horrifique. Terrifier 2 cartonne toujours autant aux USA et le film donne de la visibilité au premier opus qui posait les bases. Et pourtant, Terrifier premier du nom n’en pose aucune, de base. Pour cela, il faut remonter un peu plus loin dans le temps et voir les deux premiers court-métrages de Damien Leone : The 9th Circle et surtout Terrifier. Ses deux courts, Damien Leone les recycle dans son premier long métrage : All Hallows’ Eve, qui bien qu’il soit en deçà de Terrifier 1 et 2, s’avère être intéressant à redécouvrir avec du recul et après avoir vu les deux films susmentionnés. Car si à l’époque de sa sortie, All Hallows’ Eve avait su se démarquer avec un Art le clown déjà marquant, aujourd’hui le métrage est un indispensable pour qui affectionne le clown démoniaque tant il montre l’évolution de celui-ci.

All Hallows’ Eve est donc un film à sketchs avec trois histoires, dont seule la seconde a été tournée spécifiquement pour, et le traditionnel fil rouge. Dans celui-ci, une baby-sitter découvre une VHS dans le sac de bonbon de l’un des enfants qu’elle garde. Si au départ la cassette vidéo semble être une succession de films d’horreur, des évènements de plus en plus étranges vont se manifester, avant que la fiction ne se mêle à la réalité. Rentrons dans le vif du sujet avec le premier sketch : The 9th Circle. Dans celui-ci, une jeune femme se fait kidnapper par un clown et se retrouve prisonnière avec d’autres captives. En tentant de s’échapper, celles-ci vont se retrouver face à des démons. Pour son premier court métrage, Damien Leone n’y va pas de main morte. En dépit d’un rendu à l’image assez amateur, The 9th Circle alterne entre gore, glauque et malsain avec comme point d’orgue le sacrifice d’un bébé fraichement extirpé du ventre de sa mère et le viol d’une femme par un démon. Quant à Art le clown, celui-ci n’apparait que dans les premières minutes, mais fait déjà forte impression en observant sa proie sans sourciller et on y retrouve déjà son côté facétieux mais flippant. Les anthologies ont toujours un ou plusieurs sketchs à la qualité en deçà des autres, All Hallows’ Eve n’échappe pas à la règle et trouve en sa seconde histoire son segment le plus faible. En effet ce home invasion du troisième type est vain. Il n’y a pour ainsi dire pas grand-chose à retenir de ce jeu du chat et de la souris entre une femme et un alien au design et au costume plutôt kitsch. Ça monte les escaliers, ça descend les escaliers, ça se planque sous les escaliers et en dehors des escaliers, rien n’est vraiment introduit ni conclu.

Pendant ce temps, le fil rouge bat son plein. Les enfants sont couchés, Damien Leone commence à faire monter le suspens avec des choses étranges qui commencent à arriver, et la baby-sitter terrifiée par les images qui ont précédé prend son courage à deux mains pour remettre la VHS dans le magnétoscope. Et c’est là que All Hallows’ Eve va réellement décoller avec le dernier sketch : Terrifier. Et c’est là que la base est posée. La passion de Art le clown pour la découpe, son sac poubelle, son martinet avec objets tranchants à l’extrémité, sa présence surnaturelle… Mieux encore, Terrifier est un court métrage qui a de la gueule techniquement parlant, et s’avère même être flippant par moments. Si All Hallows’ Eve mérite le détour, c’est bien pour ce dernier sketch, mais aussi pour le final du fil rouge. Ce final possède de bonnes idées qui relie la réalité à la VHS, et une conclusion loin d’être un happy end qui pourrait retourner les plus fragiles et montre que le fil rouge d’un film à sketch n’est pas forcement ce qu’il y a plus faible dans une anthologie. Les débuts de Art le clown, c’est donc dans All Hallows’ Eve qu’il se trouve. Le film est intéressant puisqu’il montre clairement l’évolution du personnage qui est passé d’une apparition à quelque chose de plus ambitieux. Et surtout de constater que pour Terrifier, Damien Leone a tout gagné à changer d’acteur puisque bien que les bases étaient posées, c’est bien David Howard Thornton qui va compléter Art le clown en reprenant non seulement le travail accompli par son prédécesseur Mike Giannelli, mais aussi lui insufflant une personnalité propre désormais indissociable du personnage.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le fil rouge
♥ The 9th Circle
♥ Terrifier
♥ Art le clown
⊗ Le second sketch
⊗ Le rendu parfois amateur

All Hallows’ Eve est un film à sketch dans la bonne moyenne du genre. C’est surtout l’occasion de voir les premières apparitions de Art le clown dans le paysage cinématographique et de constater l’évolution du personnage au fil des années.



Titre : All hallows’ eve
Année : 2013
Durée : 1h27
Origine : U.S.A
Genre : Art begins
Réalisateur : Damien Leone
Scénario : Damien Leone

Acteurs : Katie Maguire, Catherine A. Callahan, Mike Giannelli, Sydney Freihofer, Brandon deSpain, Minna Taylor, Kayla Lian, Daniel Rodas

 All Hallows' Eve (2013) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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