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Des vampires assoiffés de sang ont envahi la planète et sont à l’affût du moindre survivant. Tao, accompagné de son groupe d’ex-militaires, va organiser une mission suicide pour tenter d’éliminer ces vampires…
Avis de Cherycok :
Directeur photo de films tels que American Buffalo (1996), American Pie (1999) ou encore American Girl 2 (2004), Richard Crudo, pour son premier film, se retrouve à réaliser une bobine de Steven Seagal. Comment est-il arrivé là ? Le bougre a également été directeur photo des films de Seagal comme Le Protecteur (2004) et Jeu Fatal (2008). Peut-être s’est-il si bien entendu avec Panda Bouffi qu’il a voulu apporter sa pierre à l’édifice ? En tout cas, il ne semble pas avoir été gêné par toutes les frasques de Seagal sur les films précités. Premier film de Seagal virant clairement dans le fantastique puisque nous sommes dans un film post-apo avec des vampires. Enfin, premier film de Seagal, c’est vite dit Panda Bouffi n’apparait que 24 minutes dans le film, tout le reste, ça suit d’autres personnages. Mais dans l’absolu, why not ? On peut saluer l’effort, enfin, après 20 ans à faire encore et toujours le même genre de films, d’essayer de se renouveler un peu. Sauf que, au final, c’est tout aussi catastrophique que d’habitude.
Les vampires du film ressemblent beaucoup à des zombies, car le scénario original en prévoyait. Steven Seagal a exigé que le scénario soit modifié en vampires, car il déteste les zombies. Du coup, c’est parfois assez étrange avec des vampires qu’on tue comme si c’était de vulgaires humains, et à aucun moment tout ce qui a rapport avec la mythologie vampire (le pieu dans le cœur par exemple) n’est utilisé à l’exception du fait qu’ils sortent la nuit. Ils se déplacent comme des zombies, attaquent comme des zombies, et ils n’ont de vampire que le nom. Certains disent même dans le film que ce ne sont pas des vampires mais des mutants. Bref, ça n’a pas grand sens et de toutes façons c’est tellement foireux que, peu importe ce qu’ils sont, on a juste envie que le film se termine. Le scénario est d’une connerie sans nom et réussit l’exploit de se contredire dès les 5 premières minutes sur son idée de base. On nous explique d’abord qu’un virus a anéanti la quasi-totalité de la population et qu’il n’y avait ni vaccin ni immunité, mais quelques minutes après, on nous dit que en fait si, certains étaient immunisés. Il y a clairement ici un manque flagrant de talent d’écriture et si le film était sorti de nos jours, certains auraient affirmé haut et fort que le scénario provenait d’une IA bas de gamme. Les dialogues frisent le ridicule, il n’y a aucune cohérence (des anti-inflammatoires qui aident à oublier ? Ah…), ça emprunte de nouveau quelques plans à d’autres films, comme par exemple SOS Fantômes 2 (1989), Hollow Man (2000) ou encore Furtif (2005), et on nage sincèrement en pleine nullité. Seagal est donc le chef d’un petit groupe de personnes qui parcourent la nuit pour chasser les vampires en lesquels l’ensemble de la race humaine s’est transformée à la suite d’une épidémie virale, mais il ne semble avoir aucune envie d’être là. Il se contente de parler dans des couloirs sombres en découpant occasionnellement des vampires.
Steven Seagal n’utilise presque jamais dans ce film son style de combat caractéristique, l’aïkido. Pendant la majeure partie du film, il utilise soit une épée, soit des armes à feu pendant les scènes d’action. Et puis il est tellement peu présent que c’est même difficile de dire qu’il s’agit d’un film de Steven Seagal. Lui et son équipe ne sont pas le point central du film qui préfère se concentrer sur un groupe de survivants qui cherche à s’échapper de l’hôpital. La mise en scène est souvent foireuse, avec une photographie hyper sombre empêchant souvent de voir ce qu’il se passe clairement, au point qu’on ne voit parfois même pas le visage des acteurs. En même temps, le casting est tellement générique, avec des acteurs de seconde voire troisième zone, que ce n’est au final pas bien grave. La majorité du film se passe dans un hôpital désaffecté aux mains des vampires / zombies / mutants, nous faisant bien comprendre qu’il n’y avait pas beaucoup de budget derrière. Alors oui, c’est assez rythmé, mais le spectacle proposé est tellement si souvent affligeant qu’on se fout éperdument de ce qu’il se passe, qu’on se fout éperdument du sort des personnages interchangeables, qu’on se fout éperdument du film. On ne se consolera même pas avec les scènes d’action, souvent monté à l’arrache, ni même avec Seagal qui met trois pauvres coups d’épée en gros plan vers la caméra, quand il n’utilise pas des armes à feu pour éviter à avoir bouger son cul. Néanmoins, quelques petits moments dans l’action viennent nous sortir de notre torpeur, comme si parfois certains s’étaient dit qu’il fallait quand même essayer de faire quelques scènes qui valent le coup, et quelques plans bien gores de tripaille et de membres sanguinolents insérés ci et là qui raviront l’amateur de sanquette. Mais c’est bien peu face à l’ennui que procure le film…
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les moments gores ♥ 2 ou 3 petits moments |
⊗ Le scénario ⊗ La mise en scène ⊗ Le casting ⊗ La photographie ⊗ Les dialogues |
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Premier film horrifique de Steven Seagal, Against The Dark est un naufrage sur presque tous les aspects. Casting interchangeable, photographie foireuse, mise en scène ratée, et en plus sEagal n’apparait que 24 minutes. Allez hop, direct à la poubelle ! |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le célèbre cri de Wilhelm peut être entendu (très faiblement) lorsque Steven Seagal projette un vampire à travers un mur vers la fin du film.
Titre : Against The Dark
Année : 2009
Durée : 1h34
Origine : U.S.A / Roumanie
Genre : Vampires, vous avez dit Vampires ? Ah, non.
Réalisateur : Richard Crudo
Scénario : Mathew Klickstein
Acteurs : Steven Seagal, Tanoai Reed, Jenna Harrison, Danny Midwinter, Emma Catherwood, Stephen Hagan, Daniel Percival, Skye Bennett, Linden Ashby, Keith David