Souffre-douleur de ses camarades de classe, Kathy, une jeune adolescente est victime d’une très mauvaise blague. Humiliée, elle fuit les moqueries de ses bourreaux mais se fait immédiatement faucher par une voiture. Elle se retrouve alitée à l’hôpital, dans un coma profond.
Avis de Rick :
Avec la ressortie que ce soit en France ou ailleurs des films de Fulci en HD, je me suis un peu malgré moi replongé dans la filmographie de l’ancien maitre du gore Italien, qui aura touché à tous les genres durant sa longue carrière, de la comédie au drame, au thriller, au giallo, au western, à l’érotisme, pour finir dans l’horreur, qui lui apporté à la fois la reconnaissance à la fin des années 70 et au début des années 80, et les moqueries à partir de 1982. Aenigma, à l’époque de sa découverte, ça ne m’avait pas marqué. Enfin si, mais pas pour les bonnes raisons en fait. Fulci enchainait après tout les mauvais films, et après avoir subis Murder Rock (rigolez, j’avais payé assez cher l’édition 2 disques en zone 1 à l’époque), je savais à la fois un peu à quoi m’attendre, mais j’étais néanmoins amer. Alors, est-ce que revoir le film plus de 20 ans après la dernière vision a changé les choses ? Dans le fond, non. Aenigma n’est pas un bon film, ni un bon Fulci. Il partage d’ailleurs un point commun assez énorme avec Murder Rock, sans en atteindre le niveau dans la nullité. A savoir que si Fulci filme sans aucune imagination ni envie ses idées, seuls les défauts ressortent. Les acteurs n’ont, en toute honnêteté et en étant objectif, jamais été bons dans les plus grands films de l’auteur (on parle bien des films qui ont fait sa renommée), mais les plans concoctés par Fulci, l’ambiance glauque, la musique de Fabio Frizzi, tout cela parvenait à créer quelque chose d’unique. Du coup, oui, La Maison Près du Cimetière, c’était un grand film, même si on a bien envie de le baffer pour lui fermer sa gueule à ce gamin insupportable. Aenigma, c’est pareil, ça joue extrêmement mal, mais quand en plus, c’est souvent filmé platement, sans grande originalité, et avec des soucis de rythme énormes, on pardonne beaucoup moins et on n’a qu’une envie : se moquer du film.
Et pourtant oui, contrairement à l’époque, j’ai pu voir, ci et là, les prémices parfois de ce qui aurait pu donner un grand film. Ou un bien meilleur film en tout cas. Après un générique sur musique insupportable, Kathy tombe dans le coma après un accident de voiture, et une blague qui tourne mal. Bon, l’intrigue en général, on n’ira pas chercher bien loin, on prend un peu de Patrick, un peu de Carrie, une pincée de Phenomena, et voilà c’est plié emballé. Mais voilà, après cette catastrophique ouverture, Fulci a alors l’idée du plan qu’il faut, et malgré son côté totalement factice, et bien ça marche, car sur ce plan en particulier, la photographie, l’idée générale, la musique de Carlo Maria Cordio, tout semble s’accorder pour mettre en image la même idée. Cette idée, c’est la caméra subjective de l’âme de Kathy, au-dessus de son corps, qui s’éloigne, traverse le plafond et donc les étages, avant de se retrouver dehors, nous montrant une vue sur la ville (enfin, sur une maquette), pour nous présenter l’arrivée de celle qui sera le personnage principal, Eva, dans cette école pour jeunes filles. Oui comme Phenomena pour la finalité, chut. Lorsque Fulci nous montre pour la première fois son personnage, juxtaposant les plans montrant Eva, puis Kathy, il fait passer par le langage visuel son idée qu’Eva sera possédée par Kathy pour accomplir sa vengeance. Et là aussi, ça n’invente rien, mais ça fonctionne. Dommage que la scène suivante, il faut faire parler son actrice, et que tout s’écroule. Car dans Aenigma, le niveau d’acting est le plus souvent stratosphériquement catastrophique. Lara Naszinsky, qui joue le rôle principal, EST catastrophique. Et du coup, quand Aenigma tente de raconter, plutôt mollement, son histoire, en filmant dans des plans à l’esthétique faiblarde des dialogues peu intéressants, ça ne marche pas, et on ne parvient à retenir que la nullité des acteurs.
Car oui, Aenigma, en plus de faire le yoyo entre des idées vraiment cool et d’autres inintéressantes, possède un rythme tout simplement batard. Comme si la moitié des scènes étaient de simples scènes de remplissage pour atteindre 1h30. On alterne un Fulci qui a de bonnes idées et un Fulci en pilote automatique trop souvent pour passionner. Bon, et les meurtres dans tout ça ? Car on parle de Fulci, et d’un film de vengeance quand même. Alors, et fort heureusement, c’est meilleur que Murder Rock, qui en plus d’être mou, ne variait jamais ses meurtres, se déroulant tous pareils, et étant affreusement soft. Ici, ça tente des choses parfois, même si ça ne fonctionne pas toujours. On pensera à la scène des escargots, loin d’être convaincante, mais pas non plus si catastrophique, et ce même si on pourrait avoir une pensée émue en se demandant ce que Fulci aurait fait de la même idée pile 10 ans plus tôt. Mais on en aura d’autres avec quelques idées vraiment sympathiques, même si ça reste relativement soft pour du Fulci. Le meurtre dans le musée par exemple, avec peintures qui se mettent à saigner, serpents, statues prenant vie et tête coupée, ça fonctionne, surtout avec le montage alterné dans l’hôpital, où l’infirmière verra le meurtre dans l’œil de Kathy, toujours dans le coma. Malheureusement, tout cela ne reste au final qu’une poignée de scènes perdues dans un métrage bien moyen, mal rythmé et très mal joué. Néanmoins après Murder Rock, c’est un minuscule petit pas en avant non ? Attendez Fulci réalisera quoi en 1988 ? Non oubliez ce que j’ai dit, fuck le pas en avant !
| LE MEILLEUR | LE PIRE |
| ♥ Parfois quelques belles idées de mise en scène ♥ La musique |
⊗ Entre deux belles idées, filmé platement ⊗ Un rythme affreusement bancal ⊗ Des acteurs catastrophiques ⊗ Des moments ratés et risibles |
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| Aenigma n’est pas le pire film de Fulci, et à quelques occasions, on reconnait vraiment sa patte. Mais entre ces moments, le reste n’est pas très intéressant, et peu aidé par un casting totalement à l’ouest. | |
Titre : Aenigma
Année : 1987
Durée : 1h29
Origine : Italie
Genre : Fantastique
Réalisation : Lucio Fulci
Scénario : Lucio Fulci et Giorgio Mariuzzo
Avec : Jared Martin, Lara Lamberti, Ulli Reinthaler, Sophie d’Aulan, Jennifer Naud, Riccardo Acerbi, Kathy Wise, Milijana Zirojevic et Dragan Bjelogrlic
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