[Film] Absolutely Anything, de Terry Jones (2015)

Neil Clarke, un enseignant désenchanté, amoureux de sa voisine du dessous qui sait à peine qu’il existe, se voit attribuer par un conseil extraterrestre le pouvoir de faire absolument tout ce qui lui passe par la tête. Neil l’ignore mais la manière dont il va se servir de ce nouveau pouvoir va dicter le destin de l’humanité. Un seul faux pas de sa part et les extraterrestres anéantiront la planète Terre.


Avis de Iris :
Près de vingt ans séparent Absolutly Anything du dernier film de Terry Jones, réalisateur génial des non moins géniaux Sacré Graal, La Vie de Brian, Le Sens de la Vie, Erik le Viking, et vingt ans c’est long, très long pour les amateurs des délires cinématographiques auxquels nous a habitués Monsieur Jones et sa bande de Monty Python. Autant dire que l’attente était quasi inespérée jusqu’à ce que l’annonce de la sortie en aout 2015 de Absolutly Anything vienne raviver l’espoir. On ne pourra nier que sur le papier, il y avait de quoi : réunir à nouveau la troupe entière des Monty Python (à l’exception du regretté Graham Chapman aka Brian dans son inepte biopic), la présence de Simon Pegg dont les prestations sont la plupart du temps excellentes, et un scénario qui, bien que pouvant passer pour éculé aurait un traitement monty-pythonnesque. Alors, confiant, aveuglé par tous ces atouts potentiels, on se jette dans le film sans méfiance et on se prépare à rire.

Ah oui mais voilà…. On va rapidement se sentir floué. En premier lieu, on va se sentir floué par le manque d’originalité du scénario et surtout par le traitement de l’idée de départ. Qu’un citoyen lambda, un peu raté, qui passe à côté de ses passions et de leur réalisation, se voit soudainement doté de l’omnipotence rappelle Bruce tout puissant qui avait déjà bieeeeen exploré le sujet et le potentiel potache des gags liés. Eh bien, on n’aura pas mieux ici (voire ce sera moins bien et ce n’est pas peu dire)… Non, rien, pas d’humour anglais et absurde qui était la marque de fabrique des Monty Python, pas de dérive artistique, pas d’envolée. Notre héros, Neil (Simon Pegg qu’on ne présente plus) hérite, par une décision fantaisiste d’un conseil galactique, de la toute-puissance. Il aura ces pouvoirs pour 10 jours et selon l’utilisation qu’il en fera, la Terre sera ou non détruite. OK. Le résultat au final est plat voire complètement à côté ou plus gentiment arriéré : animaux pensants et parlants, cacas animés, blagues sans hauteur et sans puissance, extraterrestres pathétiques, il n’y a pas grand-chose qui vienne sauver le tout. Au contraire, et là je ne peux rien expliquer car je n’ai pas compris l’intérêt de la chose, on se coltine une histoire d’amour improbable avec une Kate Beckinsale (Aviator, les Underworlds) complètement niaise en voisine harcelée par un ex obsessionnel. On reste sur sa faim malgré des fulgurances qui auraient mérité un traitement mais qui sont juste effleurées et finalement tombent dans l’oubli (l’instant où les pouvoirs de Neil cessent suite à une panne aurait pu donner lieu à des situations ubuesques mais rien… et quand je dis rien, c’est rien). On sourit peu, on rit une ou deux fois seulement, on s’ennuie…. Beaucoup !

En second lieu on va se sentir floué par le casting. De la bande des Monty Python ne resteront à l’écran qu’un passage furtif de Terry Jones en caméo et les voix de la troupe (avec en guest Robin Williams). Pire que ça, les personnages secondaires sont vraiment de seconde zone (Rob Riggle, Joanna Lumley, Eddy Izzard), cela manque de charisme, de « gueules », de jeu d’acteur bref cela manque de tout. Seul à pouvoir sauver le tout, et il faut bien souligner qu’il livre une prestation honorable bien qu’un peu en deçà de ce à quoi il nous a habitués, Simon Pegg parvient à donner un côté gaffesque et attendrissant à son personnage. Et franchement, même s’il est d’accoutumée excellent, il reste malgré tout insuffisant pour empêcher le tout de tomber dans les tréfonds de la comédie romantique et frivole.

Enfin, inutile de s’attarder sur les effets spéciaux (ils ont toujours étaient volontairement pourris chez les Monty Python mais là bah, ça fait moins pouilleux volontaire que non-pouilleux raté), la mise en scène brouillon, l’absence totale d’interrogation sur le bien et le mal, l’absence de discussion débile (oublions hein les débats sur les hirondelles africaines et européennes ou sur les déclinaisons latines), ou encore les manques absolus d’inspiration.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les nouveaux uniformes des policiers
♥ Simon Pegg
⊗ Tout le reste
Sincèrement c’est presqu’un crève-cœur que de reconnaitre que cet Absolutly Anything est sans doute le pire film que j’aie vu dernièrement. Cela pourra éventuellement faire rire les enfants mais les fans des Monty Python seront eux extrêmement navrés en assistant au sacrifice de leurs idoles de jeunesse sur l’autel de l’inconsistance.



Titre : Absolutely Anything
Année : 2015
Durée : 1h25
Origine : Angleterre / U.S.A
Genre : Feus les Monty Python
Réalisateur : Terry Jones
Scénario : Terry Jones, Gavin Scott

Acteurs : Simon Pegg, Kate Beckinsale, Rob Riggle, Sanjeev Bhaskar, Eddie Izzard, Joanna Lumley, Marianne Oldham, Meera Syal, Judy Loe, Robert Bathurst, Emma Pierson

 Absolutely Anything (2015) on IMDb


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Auteur : Iris

Aime tout ce qui de près ou de loin fait appel à tout sauf au réalisme, fan de SF, tombée petite dans l’Heroïc Fantasy, amatrice de grandes sagas impliquant Elfes, nains et autres trolls, fan de vampirades en tous genres ou de délires Lycanthropiques. Peut se satisfaire de l’esthétique et relativement bon public dès lors que cela ne concerne pas les requins à trois têtes ou la nouvelle vague. Impressionnable en cas de scènes de torture ou d’esprit malfaisant, a parfois besoin de décompresser devant un gros blockbuster décérébrant.
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