Un auteur de livres pour enfants qui s’est tourné vers le roman policier fait des recherches sur des tueurs en série de l’époque victorienne, qui vont le rendre parano, surtout lorsqu’un producteur hollywoodien envisage de faire un film à partir de ses trouvailles.
Avis de Cherycok :
Simon Pegg a été révélé du grand public avec l’excellent Shaun of the Dead et depuis, il représente presque à lui tout seul tout un pan du cinéma anglais, tirant très souvent à lui tout seul un film vers le haut. Dans A Fantastic Fear of Everything, il nous livre un numéro tout simplement hallucinant dans le rôle de cet écrivain complètement parano, à la limite de la folie, qui va tenter de dompter ses peurs.
Toute la première moitié du film va être centrée sur le personnage de Simon Pegg et sur quasi exclusivement un seul et unique lieu, son appartement duquel il ne sort quasiment plus. A force d’étudier les serials killers et leur manière de procéder lorsqu’ils tuent afin d’écrire dessus, il va devenir complètement paranoïaque et se mettre à croire qu’il va un jour être la cible de l’un d’eux, qu’il est constamment épié, il commence même à avoir des visions. L’angoisse est telle qu’il ne sort donc plus de chez lui et qu’il ne se sépare jamais, même pendant son sommeil, de son couteau à pain. C’est à un point où il s’imagine lui même des scénarios dès qu’il entend un bruit avec un raisonnement qui dépasse l’entendement.
Du coup, toute cette première partie de présentation de ces différentes phobies est tout simplement magique et se permet des gags excellents comme ce four qui sert de sèche linge, ce pseudo remake de la scène de douche de Psychose, ou encore ce moment mémorable où, parce qu’il en a marre que le vent fasse des courants d’air, il va aller bloquer en mode hystérique la fenêtre à la colle forte. Il faut dire que les dialogues sont extrêmement travaillés en particulier cette voix off qui est en fait souvent la voix du héros qui se parle à lui même.
L’autre gros point fort du film est indiscutablement son ambiance visuelle et sonore. Les perspectives de certaines pièces sont parfois étranges à l’instar de ce couloir qui semble gigantesque, les couleurs semblent délavés et toujours dans des tons très foncés (la couleur blanche est quasi inexistante). Il se dégage une ambiance de film d’horreur alors qu’on se trouve dans une comédie. La bande son déménage pas mal également alternant les moments très rocks et les passages complètement hip-hop. A noter un rap de Simon Pegg mémorable, presque à poil, uniquement vêtu d’une serviette autour de la taille. Excellent.
Cette ambiance déroutante continue même lorsque le héros se décide à affronter sa plus grande peur, sa phobie des laveries automatiques, et qu’il est donc obligé de sortir de chez lui. Malheureusement le dernier tiers du film est bien moins réussi et tout ce qui se passe dans les sous-sols de la laverie perd énormément en intérêt car le film change de ton, si ce n’est ce passage complètement halluciné de l’histoire du petit hérisson tourné en stop motion (je vous laisse découvrir). On aurait réellement préféré que la tournure donnée à cette histoire soit plus dans la continuité de la première partie plutôt que de se prendre un peu les pieds dans cette pseudo histoire d’amour naissante qui n’avait clairement rien à faire ici.
Du coup, c’est un peu dommage car on finit sur cette impression un peu négative. Mais quoi qu’il en soit, A Fantastic Fear of Everything reste un divertissement des plus plaisants pour peu bien entendu qu’on apprécie Simon Pegg, qui porte à lui tout seul le film sur ses épaules, et les ambiances bien étranges comme seul les anglais arrivent à les faire.
Titre : A Fantastic Fear of Everything
Année : 2012
Durée : 1h40
Origine : Angleterre
Genre : Comédie
Réalisateur : Crispian Mills, Chris Hopewell
Acteurs : Simon Pegg, Clare Higgins, Amara Karan, Paul Freeman, Kerry Shale, Sheridan Smith, Alan Drake, Zaak Conway, Filippo Delaunay, Elliot Greene, Mo Idriss, Tuyet Le, Henry Lloyd-Hughes
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