Quatre astronautes sont enfermés dans un simulateur pour tester les effets psychologiques d’un voyage dans l’espace. Lorsqu’ils en ressortent finalement, après 400 jours qui ont vu leur état mental se dégrader, ils découvrent qu’on ne leur a pas tout dit sur cette mission de simulation…
Avis de Rick :
Ce qu’il y a de bien avec la science fiction, c’est qu’elle est elle-même découpée en plusieurs sous genres. Le huis clos horrifique, le film optimiste, la vision sombre de l’avenir, les voyages dans le temps, on a même la science fiction intimiste. Et parfois, nous avons des surprises là où l’on n’attend rien du tout. 400 Days essaye de nous faire de la science fiction intimiste quasi en huis clos, et en plus, pas dans l’espace, et sans voyage dans le temps. Nous y suivons quatre astronautes qui se préparent pour une mission de 400 jours, un entrainement pour être exact. Ils vont être enfermés pendant 400 jours à l’intérieur d’un vaisseau enterré sous Terre pour les préparer à un vrai voyage dans l’espace. L’isolement, gérer les problèmes, gérer le moral, tout ça tout ça. Et forcément, ça ne va pas se passer comme prévu. 400 Days part avec de bonnes bases, de bonnes intentions, et pourtant, c’est bancal, ça ne fonctionne pas toujours. Et ça n’a rien à voir avec le fait qu’il semble citer explicitement ces influences. Oui oui, Kubrick et 2001, on a bien compris. Pendant la moitié de sa durée, 400 days est un huis clos, un huis clos clinique. La mise en scène est carrée, les décors sont blancs, minuscules, nos quatre personnages vivent correctement. Oui, on sent que le budget n’est pas bien élevé, les décors se limitant la plupart du temps à une cuisine, quatre chambres, un malheureux conduit de ventilation (le grand classique de la SF fauchée, Creepozoids me comprendra) et un grand écran pour communiquer avec l’extérieur. Mais ça ne m’a aucunement dérangé.
Ce qui m’aura dérangé, c’est l’envie du métrage d’en faire trop. Pas visuellement puisque son budget ne le permet pas, mais en terme de narration, de ce qu’il veut nous proposer comme image et comme interprétation, jusqu’à se perdre lui-même et donc devenir incohérent. Alors que les 20 premières minutes du métrage nous font voir basiquement 300 jours d’un coup, sans doute une erreur puisque cela ne nous permet aucunement de voir la dégradation logique et surtout lente des personnages, voilà que des éléments étranges se produisent. Certains ont des visions, Bug par exemple (Ben Feldman) verra son enfant mort dans des conduits d’aération, Dvorak (Dane Cook) lui se verra saigner de partout. Ok, des hallucinations donc. Puis tout s’accélère et voilà que Dvorak verra un homme étrange tenter d’aller dans les conduits. Sauf que cette fois-ci, tout le monde le voit. Et comme par magie, l’homme va disparaître ensuite. Hallucination collective peut-être, surtout qu’un problème n’arrivant jamais seul, l’oxygène commence à manquer. Dans un élan d’héroïsme (et aussi de stupidité), nos personnages tentent d’ouvrir la porte menant au monde extérieur, pour découvrir que beaucoup de choses ont changées en plus de 300 jours. Il fait toujours nuit, il y a de la poussière partout, et la ville voisine semble étrange, inhospitalière… Quelque chose se serait-il passé ?
Le film avance, le film veut continuer de semer le doute, multiplie les possibilités, puis se plante. Oui, il se plante, littéralement, jusqu’à devenir incohérent, puisqu’il est difficile au final de choisir une explication qui ne viendrait pas rendre incohérent un autre instant du film. Les derniers instants du métrage vont également dans cette direction. On a un peu l’impression qu’à force de vouloir citer quelques classiques et d’aller dans pas mal de directions différentes pour de la science fiction, le scénariste également réalisateur s’est perdu. Sans vous révéler certains coups de théâtre, le métrage aurait du prendre plus de temps dans sa première partie (que beaucoup de spectateurs trouvent déjà trop lente) pour instaurer une lente dégradation plutôt que de choisir la facilité (hop des visions) qui au final ne se justifient pas vraiment vu ce qui suivra. Du coup, on arrive à la fin du film, on se gratte la tête, et on se demande ce que tout ça veut dire, et surtout si ça veut dire quelque chose. Hallucinations collectives ? Expériences scientifiques ? Éléments surnaturels ? Simple manipulation ? À vous de croire ce que vous voulez croire, quitte à vous dire « mais dans ce cas, tel élément n’a pas de sens ! ». 400 Days part donc d’une bonne idée, mais déçoit au final. Et puis rien à faire, Brandon Routh dans le rôle principal, qui me fait forcément penser à Chuck, ça ne passe pas pour moi.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une bonne idée de base ♥ Ça se suit bien |
⊗ Mais ça n’a pas forcément beaucoup de sens ⊗ Incohérent au fur et à mesure |
400 Days avait du potentiel malgré son maigre budget. Par moment, une ambiance sympathique s’en dégage. Mais le scénario est son grand défaut, partant dans trop de directions sans jamais pleinement en choisir une pour rendre l’ensemble cohérent. |
Année : 2015
Durée : 1h31
Origine : U.S.A.
Genre : Science Fiction
Réalisation : Matt Osterman
Scénario : Matt Osterman
Avec : Brandon Routh, Dane Cook, Caity Lotz, Ben Feldman et Tom Cavanagh
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