[Film] 30 Jours de Nuit, de David Slade (2007)


Alaska, de nos jours. Au cœur de l’hiver, les habitants de la paisible ville de Barrow s’apprêtent à passer, comme tous les ans, un mois sans soleil. À la suite d’une série d’évènements étranges, Eben et Stella, les deux shérifs locaux, vont découvrir l’invraisemblable vérité. Un gang de vampires a investi la ville pour l’éradiquer de tous ses habitants. Eben, Stella et un petit groupe de survivants vont alors tenter de survivre pendant 30 jours, jusqu’au retour du soleil…


Avis de Cherycok :
Avant que la saga Twilight et ses vampires bien guimauves ne déferlent sur le monde entier en 2008 avec le raz de marée qui va avec (et je ne comprends toujours pas comment c’est possible), arrivait sur les écrans un film de vampires qui sortait un peu de l’ordinaire. Un film de vampires avec une mythologie autre que celle qu’on avait l’habitude de voir dans les 90’s, qui changeait des visions de Bram Stoker (Dracula) ou Anne Rice (Entretien avec un Vampire). Un film avec des vampires brutaux, violents, sans concessions, proches de bêtes sauvages, dont la seule préoccupation est de chasser et de déchiqueter du frêle humain. Oui, aujourd’hui, je vais vous parler d’un film qui m’a marqué au même titre que le Vampires de John Carpenter en 1998, je vais vous parler de 30 Jours de Nuit de David Slade qui, après un très intéressant Hard Candy, allait ravir ma soif de gore et de films en milieu glacial (oui, The Thing m’a marqué à jamais).

La genèse de 30 Jours de nuit n’aura pas été forcément simple. Steve Niles a tout d’abord conçu 30 jours de nuit comme une bande dessinée et a démarché des éditeurs, en vain. Puis il a essayé de présenter ça comme un film, mais là aussi il fait chou blanc. Ne se décourageant pas, il repart à l’assaut avec l’idée d’une bande dessinée et c’est finalement IDW Publishing qui publie cette minisérie sous forme de comic en 2002. A la sortie du comic, plusieurs studios semblent intéressés par l’adaptation cinématographique, de MGM en passant par Dreamworks et c’est finalement Sam Raimi, en s’associant à Senator International qui obtient les droits après avoir aligné un petit chèque à 7 chiffres. Steve Niles se met donc à retravailler son scénario pour le grand écran, étoffe ses personnages, imagine des scènes plus cinématographiques, et rend le travail en 2003 mais Columbia Pictures demande à ce qu’il soit retravaillé. En même temps, il est dit que le tournage sera dans tous les cas retardé car d’autres films doivent être produits avant. Pendant ce temps, Stuart Beattie (scénariste sur Pirates des Caraïbes) pond un second jet du scénario qui convient à Niles car cela reste fidèle à l’œuvre de départ. David Slade est annoncé au poste de réalisateur mais la date de tournage est encore repoussée et le scénario passe dans les mains de Brian Nelson, scénariste sur Hard Candy, le premier film de Slade. Enfin le tournage peut commencer en 2006 en Alaska et en Nouvelle-Zélande. Outre le comic original et le film 30 Jours de Nuit, il existe une minisérie intitulée Blood Trials (2007) qui fait office de préquelle, une minisérie, Dust to Dust (2008), qui fait office de suite, et un deuxième film, 30 Jours de nuit : Jours Sombres (2010), sorti directement en DVD, qui peut également être considéré comme une suite. Mais s’il n’y avait qu’une chose à retenir de tout cela, ça serait 30 Jours de Nuit, les miniséries ne servant au final pas à grand-chose, et sa suite DTV tenant plus du navet qu’autre chose.

30 Jours de Nuit, c’est donc l’histoire de la petite ville de Barrow en Alaska qui, une fois par an, se voit plongée dans une nuit qui va durer 30 jours (en réalité, elle dure environ 67 jours). Forcément, 30 jours sans un rayon de soleil, c’est un environnement propice à une arrivée de vampires qui vont y voir là un terrain de chasse absolument parfait. Ce qui est bien avec les environnements neigeux et glacials, c’est que le sang ça ressort très bien sur du blanc. Et avec le gore du film, assez généreux à ce niveau-là (bien qu’on sente certaines restrictions du studio), certains plans vont être extrêmement beaux. Ce lent plan à la grue où on voit en contrebas ces vampires attaquer au milieu de tâches rouges sur la neige, est de toute beauté. De manière générale, c’est toute la mise en scène de David Slade qui a de la gueule. Il soigne son ambiance glaciale, qui devient rapidement oppressante, au fur et à mesure que les survivants deviennent acculés. Certes, certains CGI ont déjà pris un petit coup de vieux, mais 30 Jours de Nuit est vraiment très propre visuellement avec une photographie qui retranscrit bien ces conditions hivernales extrêmes. Les personnages sont également une réussite du film. Suffisamment développés pour qu’on s’attache à eux, très bien interprétés par un casting impliqué, ils sont certes parfois un peu clichés mais chaque perte va faire son petit effet sur le spectateur. Et puis il y a les vampires. Impressionnants, charismatiques, bestiaux, farcis de dents pointues, ils sont absolument géniaux avec leurs cris et leur langage étrange créés pour l’occasion. On aurait clairement aimé en savoir plus, sur leur mode de vie, sur leur société, sur leur provenance. Mais le scénario garde ça bien pour lui et au final ils ne sont que plus mystérieux. Le seul réel problème de 30 Jours de Nuit, c’est sa fin. Le choix qui est fait par le protagoniste principal a de quoi faire grincer des dents tant il y aurait eu moyen de finir le film de bien meilleure façon. Personne dans cette situation n’aurait fait ce choix, et si on comprend que c’était là pour surprendre le public, cela n’a pas l’effet escompté.

LES PLUS LES MOINS
♥ La mise en scène
♥ L’ambiance oppressante
♥ Le casting et les personnages
♥ Les vampires ultra-violents
♥ La bande son
⊗ Une fin en demi-teinte

Avec son ambiance glaciale et ses vampires ressemblant plus à des bêtes sauvages en pleine traque, 30 Jours de Nuit est un très bon film d’horreur mâtiné d’action. Bien que le final vienne un peu gâcher le tableau, on passe un excellent moment.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film avait un budget de 30M$US et en a rapporté 75 (sans compter l’exploitation vidéo) dont 39.5 aux États-Unis

• Selon David Slade, le réalisateur vétéran Sam Raimi devait réaliser le film lorsque le scénario en était à ses débuts, mais il a préféré le produire.



Titre : 30 Jours de Nuit / 30 Days of Night
Année : 2007
Durée : 1h53
Origine : U.S.A / Nouvelle-Zélande
Genre : L’anti-Twilight
Réalisateur : David Slade
Scénario : Steve Niles, Stuart Beattie, Brian Nelson

Acteurs : Josh Hartnett, Melissa George, Danny Huston, Ben Foster, Mark Boone Junior, Mark Rendall, Amber Sainsbury, Manu Bennett, Megan Franich, Joel Tobeck

30 Days of Night (2007) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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