6 mois après la pandémie mondiale du virus de la rage, l’armée tente de créer un havre de paix à Londres, mais les choses ne tournent pas comme prévu.
Avis de Rick :
En 2002, après avoir touché au polar à de nombreuses reprises, mais également à la comédie et quelques autres genres, Danny Boyle s’essaye au genre horrifique pour la première fois avec 28 Jours Plus Tard. 8 millions de budget, un tournage en DV volontairement un peu crade, le tout sur un scénario de Alex Garland, fidèle collaborateur de Boyle (La Plage, 28 Jours, Sunshine, mais également l’excellent Dredd sans Boyle), et le succès surprise fut au rendez-vous. Il faut dire qu’au même moment sortait un film de zombies qui en aura déçu plus d’un (Resident Evil), et même si 28 Jours Plus Tard parlait d’infectés et non de zombies, le résultat faisait plaisir. Il aura fallut attendre 5 ans pour voir une suite débarquer. Danny Boyle et Alex Garland ne sont que producteurs (et réalisateur de seconde équipe pour Boyle), John Murphy revient à la musique (il livre une splendide OST d’ailleurs), et nous voilà 28 semaines après la fin du premier film à suivre de nouveaux personnages. Après une scène d’introduction venant nous rassurer sur la qualité du film, et nous indiquer les choix du nouveau réalisateur, Juan Carlos Fresnadillo. Car si le style de Boyle utilise souvent des effets de styles et autres, Fresnadillo lui filme en mode guérilla, caméra à l’épaule, façon documentaire. Et ben que souvent réfractaire à ce style, ici ça fonctionne bien. La première scène toute en tension fonctionne, la réutilisation du thème le plus connu du premier film fonctionne, tout fonctionne en fait. 28 Semaines Plus Tard est entre de bonnes mains, et en plus, il essaye d’éviter la redite.
Si 28 Jours Plus Tard commençait comme un simple film d’infectés avant de verser dans une seconde partie plus humaine et psychologique (et donc plus forte), 28 Semaines Plus Tard décide de se découper lui aussi en deux parties mais sans reprendre ce qui faisait la force du premier film. On comparera plutôt le métrage à tous ces films catastrophes, avec la mise en place des personnages pour s’y attacher à un minimum, avant l’arrivée de la catastrophe en elle-même et le suivi d’un petit groupe qui va tenter de survivre à cette catastrophe. Plus classique dans le fond, plus horrifique également que le premier film, mais réussie et dans un sens tout aussi sombre. Car la force du métrage est de nous présenter dans la première partie des personnages auxquels on peut s’attacher, même si certains restent classiques, et ne pas hésiter à les faire souffrir et à les tuer dans la seconde partie. Oui, on aura deux enfants (dont la très belle Imogen Poots), leur père (Robert Carlyle), une scientifique de l’armée qui accueille les nouveaux occupants de Londres (Rose Byrne), quelques militaires (Jeremy Renner en sniper, Idris Elba en gradé). Certains sont classiques, d’autres plus attachants, mais pas de vraies fausses notes. La vie à Londres, contrôlée par l’armée, semble suivre son cours. Jusqu’au retour fatidique de l’épidémie, et le code rouge. En un instant, l’armée, si sûre d’elle, perd tous ses moyens, et pour éviter le pire, n’a qu’un seul recours : la violence, tuer tout ce qui bouge, sans distinction entre infectés et humains.
Une première scène donc plutôt glaçante, où la mise en scène de Fresnadillo porte ses fruits, tout comme le retour du fameux thème. Et en un instant, la lueur d’espoir disparaît, et la noirceur se retrouve au cœur du récit. Les personnages sont conscients que beaucoup d’entre eux ne s’en sortiront pas, qu’il faudra faire des sacrifices. Fresnadillo retourne à une forme d’horreur plus simple, mais plus dure et dans un sens plus « pure », sans espoir véritable, violent, surprenant par moment même. Bien entendu, tout n’est pas parfait ici, le choix de tout tourner caméra à l’épaule n’est pas franchement utile dans certaines scènes plus posées, certains personnages sont en deçà des autres et leur présentation tardive ne cache en rien le fait que leurs chances de survie sont faibles. Mais Fresnadillo et son équipe, en s’éloignant volontairement de l’original pour aller dans une forme d’horreur plus sombre, ont fait le bon choix, donnant un cachet réussi à leur film. Souvent intense, gardant malgré tout le même état d’esprit que le premier film mais en choisissait d’être plus classique, 28 Semaines Plus Tard est une excellente suite, contenant quelques scènes forts réussies malgré quelques facilités. Gore, violent, noir.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Pas une redite du premier film ♥ Un film sombre ♥ Certaines séquences intenses ♥ Le score de John Murphy |
⊗ La caméra à l’épaule, inutile dans certaines scènes ⊗ Quelques personnages moins intéressants |
Suite plus classique pour le genre horrifique, 28 Semaines Plus Tard reste malgré tout réussi, nous offrant quelques scènes très prenantes, et passionnant du début à la fin malgré quelques rares faux pas. |
Titre : 28 Semaines Plus Tard – 28 Weeks Later
Année : 2007
Durée : 1h40
Origine : Angleterre / Espagne
Genre : Zombies
Réalisation : Juan Carlos Fresnadillo
Scénario : Rowan Joffe, Juan Carlos Fresnadillo, Enrique Lopez Lavigne et Jesus Olmo
Avec : Robert Carlyle, Rose Byrne, Jeremy Renner, Harold Perrineau, Catherine McCormack, Imogen Poots et Idris Elba
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