[Film] 211, de York Alec Shackleton (2018)


Mike Chandler et un jeune civil se retrouvent coincés dans un braquage de banque qui est en train d’être perpétré par une équipe de criminels entraînés et fortement armés.


Avis de Rick :
Ça a toujours été le cas, mais la carrière de Nicolas Cage est faite de haut et de bas. Mais à la différence de beaucoup d’acteurs, lui, c’est tous les ans comme ça. À accepter tout ce qu’on lui propose, l’acteur apparaît dans énormément de films chaque années, avec en général quelques films moyens, de bien mauvais films, et un très bon film. En 2013, il y avait l’excellent Joe par exemple, en 2014 l’intéressant la Sentinelle (de Paul Schrader), en 2016 Dog Eat Dog encore de Schrader, en 2017 le bancal mais sympathique Mom and Dad, et en 2018, Mandy de Panos Cosmatos. 211 pouvait alors naviguer entre le moyen et vite oublié ou le mauvais. Pas de bol pour Nicolas Cage, le film de York Alec Shackleton lorgne beaucoup plus vers le mauvais film que le métrage moyen. Et c’est dommage, car il y a bien un ou deux moments où l’on veut croire dans le film, et où l’on a même envie de voir le tout décoller. Avec 1h26 au compteur, 1h19 sans le générique, on pourra au moins se dire que le supplice ne dure pas longtemps. 211 sur le papier, c’est un énième film de braquage, un film où de multiples personnages vont se croiser. Un vieux flic (Nic Cage donc), son beau fils bientôt papa flic aussi, un jeune qui se retrouve à l’arrière de leur véhicule pour la journée, un agent d’interpol, une bande de braqueurs. Tout ce bon monde va se retrouver au même endroit. Enfin, dans les faits, car il faudra au final bien attendre 45 minutes, mais bon. Le problème de ce 211, c’est que ça démarre fort. Scène d’ouverture, ça canarde, ça flingue, c’est sans pitié avec des méchants très méchants, et puis plus rien pendant 40 minutes. De petit métrage policier sans grande ambition mais plutôt bien burné, on se retrouve face à un film qui va vouloir parler beaucoup pour être sûr de pouvoir placer dans le métrage tous les clichés possibles et imaginables du genre.

De ce vieux flic proche de la retraite, de son beau fils futur papa blessé qui ne doit pas mourir car il va être père, jusqu’aux punchlines où Nicolas Cage lancera que les braqueurs ne s’en sortiront pas et qu’il faut continuer de tirer. On pourrait prendre un cahier de toutes les situations clichées, de tous les dialogues clichés, et l’on retrouverait quasiment tout dans le film, comme s’il se donnait comme mission de tout avoir. Personnages, dialogues, situations, le film tente tout ça, avec pendant 40 minutes un aspect de film choral pas bien intéressant, avec ses personnages secondaires peu développés et au final peu utiles à l’intrigue (la fille de Nicolas Cage, la mère de Mike). Toute la première partie du film est en vérité ultra laborieuse, et va sans aucun doute en décourager plus d’un. En réalisé, il faut attendre que les choses bougent enfin pour que l’on commence à apercevoir le potentiel que 211 avait, mais n’utilise que trop rarement, à savoir celui de sa violence relativement frontale. Quand ça commence à fusiller, ça ne plaisante pas, ça tire dans tous les sens, ça tue des innocents qui passaient par là pour faire diversion, on a des méchants bien préparés avec gilets, armes lourdes, sniper. Du coup quand la première fusillade éclate, on se réveille d’un coup, en se demandant si en réalité, nous ne voyons pas un autre métrage. Mais non, notre vieux Nicolas Cage est là à vider chargeur sur chargeur sur nos braqueurs, à essayer de les ralentir, et par moment, à les tuer ultra froidement. C’est dans ses rares moments que l’on pense que 211 aurait pu être bon, avec un scénario plus resserré sur ses personnages principaux, et un peu plus d’inventivité bien entendu.

Car même quand le métrage se réveille, on n’échappe pas aux situations clichées, aux moments un peu faciles, et même à quelques moments un peu trop over the top, avec personnages qui veulent se la jouer gros bras mais dans un film dont le ton général est beaucoup trop réaliste pour se permettre ça. Car dans 211, on n’a pas de héros, juste quelques flics qui essayent de faire leur boulot, et de survivre, et des braqueurs qui sont méchants mais pas si cons que ça. Mais passé sa première scène d’action, le film semble vouloir retourner vers le film choral, et le film cliché, en nous sortant les violons et tout (attention, émotions, scènes à l’hôpital, Nicolas Cage qui doit s’énerver par tristesse), et face à cet échec quasi total, le spectateur n’attends alors qu’une chose, prévisible, c’est-à-dire son final qui se doit de bouger et d’être plus violent que la précédente scène d’action. Malheureusement celle-ci sera brève, et bien moins percutante que ce que l’on a eu avant, finissant d’achever le film, DTV du pauvre qui veut sans doute être bien plus qu’il n’est, mais qui échoue. Au final, rien d’étonnant quand on voit que le métrage est produit par Boaz Davidson, patron de Millenium Films (vous savez, la société qui produit beaucoup de DTV d’action, ou parfois des films cinémas à la qualité variable comme The Expendables ou le Dahlia Noir), anciennement NU Image (voilà qui fait frissonner). La formule est là en tout cas : reprendre tout ce qui a déjà été fait depuis des années, sans la surprise, et en moins bien.

LES PLUS LES MOINS
♥ La première fusillade ⊗ Toute une première partie archi longue
⊗ Les clichés qui pleuvent
⊗ Quelques moments risibles
⊗ Les personnages
Un autre métrage très moyen pour Nicolas Cage. Bien trop long à se mettre en place, bourré de clichés, pas toujours intéressant. Reste quelques rares moments de violence, mais c’est peu.



Titre : 211
Année : 2018
Durée : 1h26
Origine : U.S.A.
Genre : Policier
Réalisateur : York Alec Shackleton
Scénario : York Alec Shackleton et John Rebus

Acteurs : Nicolas Cage, Sophie Skelton, Michael Rainey Jr, Dwayne Cameron, Weston Cage, Cory Hardrict et Ori Pfeffer

 211 (2018) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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