[Film] 2025 Armageddon, de Michael Su (2022)

Alors qu’un ovni approche de la Terre, un navire est attaqué et coulé par un piranha géant. Pendant ce temps, Quinn Ramsey, la cheffe du contrôle des missions de la Nasa, est alertée : des extraterrestres envahissent la Terre en s’inspirant des scénarios de films produits par le studio The Asylum.

Avis de John Roch :
Asylum fête cette année ses 25 ans. 25 ans de mockbusters, mais surtout un sacré paquet de navetons dont certains nécessitent une sacrée énergie pour être vus en entier. Au final, des nanars, des vrais pas des volontaires comme dans quoi s’est spécialisée la boite, il y n’y a pas eu tant que ça. Il y a bien eu quelques pépites comme Mega Piranha, Mega Python vs. Gatoroid ou les métrages mettant en scène des requins avec tellement de têtes que dans la dernière en date, ils n’ont pas eu d’autre choix que de la greffer au cul du squale. Il y a eu quelques accidents aussi, comme Sharknado 2 et 4, plus particulièrement ce dernier qui s’avère être un vrai concentré de fun qui devrait être le modèle à suivre pour une production Asylum. En parlant d’accident, et il est industriel celui-là, comment ne pas recommander la série Black Summer qui en 2 saisons a fait la nique à la grande majorité de la production qui touche de près de loin au zombie actuel. Ceci dit, Asylum, c’est avant tout des métrages qui promettent, donnent un peu au début, à la fin, entre les deux c’est souvent l’effet d’une comptine que ça provoque car après 25 ans, du bilan il ressort surtout cette forme de réalité : qu’est-ce que ça peut être chiant une production Asylum ! Ceci dit, ça bouge tout de même un peu plus, et un peu mieux (les logiciels d’effets numériques reçoivent des mises à jours payantes parfois), ces dernières années mais pas forcément de quoi s’attarder plus que ça sur ces productions destinées avant tout au câble et aux services de SVOD.

Mais revenons à cet anniversaire. Un quart de siècle donc, ça se fête et pour l’occasion, Asylum nous balance à la face 2025 Armageddon, le film qui a loupé l’anniversaire en sortant trop tôt avec un titre qui quant à lui nous envoie plus tard car il faut avouer que 2025, c’est plus classe que 2024. C’est aussi plus classe que 2031 visiblement car si j’en crois la première scène qui se déroule 25 ans dans le passé, en 2006 qu’ils disent, c’est cette année-là que devrait se dérouler l’intrigue mais chez Asylum on s’en tape de la caltoche, donc c’est 2025. Ça démarre fort, annonciateur d’un script prometteur, con mais prometteur. Dans Apocalypse 2025, la terre est soudain face à des monstres géants sous le contrôle d’aliens venus envahir la planète. Le plan de l’invasion est le suivant : Faire en sorte que la population soit un maximum regroupé pour les moissonner. Pour ce faire, ils utilisent donc des monstres pour tout casser mais les aliens, ils ont une intelligence d’une connerie du troisième type. En pensant utiliser des créatures mythologiques pour terroriser les terriens, ils sont en fait tombés sur un site de streaming qui diffuse des films Asylum, ceci expliquant la présence des bestioles géantes du catalogue de la firme. On parle ici de Megashark, Giant Octopus, Megaboa, Crocosaurus, de robots de Atlantic Rim ou encore de Sharknados aux CGI comme toujours pas glorieux bien que quelques plans soient étonnamment soignés. Il y a aussi des zombies, des zoombies et même un tas de merde numérique qui mixe le tout. Face à la menace se dresse le président des États-Unis et ses deux filles qui sont brouillées, quelques militaires et un fan d’Asylum qui a tout pigé depuis le début.

Les fans reconnaitront des acteurs qui ont joués dans d’autres productions Asylum mais dans d’autres rôles, ce qui flingue le côté méta de l’histoire. Ces acteurs, il fallait les faire parler, et comme susmentionné un film Asylum, qu’est-ce que ça peut être chiant. 2025 Armageddon n’échappe pas à ce constat. Certes il se passe des choses au début puis à la fin, mais entre il faut subir un sacré ventre mou qui rend les 1h15 un peu longues, avec des dialogues de qualité Asylum, qui n’a pas compris que de voir Mega Shark se bastonner avec des 6-Headed Sharks, en prendre un et le balancer sur un hélicoptère, c’est ce qu’on veut voir. A la place, on se retrouve principalement avec deux sœurs qui s’embrouillent comme des collégiennes. Reste que par parfois, les dialogues partent en vrille comme dans ce moment complétement surréaliste où les personnages expliquent comment les aliens procèdent pour matérialiser les monstres dans une scène qui est à se prendre la tête dans les mains tant chaque mot employé est une énigme au sein de phrases incompréhensibles. De ce que j’en ai compris les aliens ont la technologie pour diffuser du 16K, mais ont un débit de définition standard pour faire apparaitre les monstres, je cherche encore un semblant de rapport avec le reste. En dehors de ça, ça se bouge assez des fois pour entrevoir un potentiel nanar mais en dehors de la tronche monolithique de Paul Logan et d’un figurant qui l’accompagne qui a, j’imagine, tellement plu au réalisateur que ce dernier ne peut pas s’empêcher de multiplier les plans sur sa trogne, 2025 Armageddon est une production Asylum commune, c’est-à-dire vite chiante et pas drôle. Ils auraient pu se lâcher pour l’occasion de ce genre de multiverse qui fête les 25 ans de la boite.

Titre : 2025 Armageddon
Année : 2022
Durée : 1h15
Origine : U.S.A
Genre : Asylumverse
Réalisateur : Michael Su
Scénario : Glenn Campbell, Marc Gottlieb et Tammy Klein

Acteurs : Michael Paré, Jhey Castles, Lindsey Marie Wilson, David Thomas Newman, Gerald Webb, Anthony Jensen, Sarah Lieving, Phillip Andre Botello