On attaque le gros morceau du festival pour cette avant dernière journée avec le visionnage de pas moins de 5 films dans la soirée.
La soirée a débutée avec Cold Fish de Sono Sion, film de commande réalisé pour le label Sushi Typhoon.
Et on poursuit avec la nuit Sushi Typhoon justement comprenant la diffusion de 4 films : Helldriver – Director’s cut, Yakuza weapon, Karate Robo Zaborgar et Alien VS Ninja avec la présence de Nishimura Yoshiro et son actrice Hara Yumiko.
L’histoire : Un homme tient une boutique de poissons tropicaux. Sa fille ne supporte pas sa nouvelle femme.Un jour, elle se fait prendre en flagrant délit de vol dans un supermarché. Au lieu de la réprimander, le patron lui propose du travail…
Mon Avis : Malgré son appartenance au label « Sushi Typhoon », Cold Fish est assez différent des autres films du label. Ici pas de comédie potache, de sulfateuse en guise de prothèse ou de zombies mutants. Sono Sion respecte néanmoins le cahier des charges en insérant des scènes de sexe, gore et de violence dont le réalisme est nuancé par de l’humour noir. Avec Love Exposure l’ayant précédé et Guilty of Romance qui vient après, Cold Fish est le 2e volet d’une trilogie sur les redéfinitions de l’amour et du cercle familial. Au niveau du casting on y retrouve Kagurazaka Megumi et son énorme poitrine qui rempilera derrière pour Guilty of Romance ainsi que Kurosawa Asuka (Memories of Matsuko, Snake of June).
Si dans Guilty of Romance, le personnage principal trouvait son émancipation à travers l’amour ou plutôt le sexe, ici c’est à travers la violence qu’un homme introverti et sans histoire va se retrouver totalement transformer. A partir du moment de sa rencontre avec le personnage de Murata, Shamoto va lentement glisser vers un tourbillon de violence en chaîne inextricable qui va non seulement le faire exploser lui mais également sa famille, déjà bien mal en point, avec. Moins subtil qu’un Guilty of Romance, avec des personnages féminins traitées de façon complètement misogyne, Cold Fish n’en oublie néanmoins pas de brosser à nouveau le portrait de la famille Japonaise actuelle, le tout mâtiné d’humour noir et d’une violence ultra gore mais réaliste.
Le Trailer :
La nuit Sushi Typhoon a débuté avec l’arrivée de Hara Yumiko sur scène suivi du réalisateur Nishimura Yoshiro en slip façon sumo. Le réalisateur très enthousiaste a tout d’abord balancé des sushi en plastique en faisant crier au public « Sushi Typhoon » puis a distribué des lots de cadeaux (t-shirts, serviettes …) aux gagnants d’un jankenpyon (l’équivalent Japonais du pierre feuille ciseaux) géant auquel toute la salle participait. Comme il y a eu 8 gagnants mais seulement 6 lots, les 2 derniers gagnants ont eu le droit de dérouler le slip de Nishimura et du présentateur de la soirée qui l’accompagnait, qui se sont retrouvés à poil en s’échappant vers la sortie.
Passé cette présentation sympathique, le 1er film de la soirée à être diffusé était Helldriver, réalisé par Nishimura. La version qui était présentée lors de cette séance était la version director’s cut de presque 2h. Rarement ou même jamais on avait vu dans un film autant d’hémoglobine à l’écran. Toute les 3 ou 4 minutes, des litres et des litres de sang gicles et sont déversés sur les personnages. Nishimura oblige la qualité des effets spéciaux est au rendez-vous et les délires aussi. Une fois l’introduction terminée on a le droit à du découpage de zombie à toute les sauces et de l’action frénétique à outrance. Il faut le dire Helldriver est vraiment énorme à tous les niveaux, on se demande bien quelle drogue a pris le réalisateur pour nous pondre un film comme ça. Le tour de force est d’autant plus impressionnant quand on sait qu’il n’a été réalisé qu’en 2 semaines seulement. Le comble c’est qu’il y a tellement de sang qu’on plonge dans le too much et on arrive parfois à l’overdose. Helldriver reste néanmoins super fun et délivre ce qu’on attend de lui, de la part de Nishimura ça aurait été étonnant autrement.
Une fois le film terminé, le réalisateur est revenu sur scène avec son actrice pour une séance de questions / réponses avec le public portait un t-shirt comme seul vêtement, ce qui fait qu’on voyait son sexe à chaque fois qu’il levait les bras en l’air. Un vrai personnage ce Nishimura à l’image de ses films. Avant de partir il met en garde le public : « Bon s’il vous plait, je sais que ça va être difficile mais essayez de tenir pendant le prochain film parce que le film d’après, Karate Robo Zaborgar, vaut vraiment le coup ! ».
Son avertissement était bien fondé car Alien vs Ninja est vraiment une bouse de 1ère catégorie. En général le budget des films du label Sushi Typhoon n’est pas énorme mais alors là c’est même le niveau zéro. On aurait dit un film tourné entre potes pendant un week end avec une caméra DV dans le bois d’à côté. On a de la comédie ultra lourde avec un ninja un peu boursouflé qui est pénible, des Aliens qui ressemble à rien et de l’action au ras des pâquerettes. Seul 2 moments viennent arracher un sourire forcé : l’extraction des Aliens se trouvant dans le corps des ninja infectés et le bref combat final avec l’utilisation de MMA. Le budget est tellement faible qu’ils ont même pas eu les moyens de faire sortir une quelconque arme des seins de la femme ninja alors que c’est vraiment la base dans ce genre de production. Il est franchement honteux de diffuser un truc comme ça dans une salle de cinéma.
Heureusement Karate Robo Zaborgar est là pour relever le niveau. Remake d’une d’une vieille série TV (Tokusatsu Denjin Zaborgar) par Iguchi Noboru, le film est à la fois un véritable hommage et une parodie des Tokusatsu de l’époque. Le réalisateur de Machine Girl reprend à son compte les principaux éléments de l’univers la série originale, dont on peux d’ailleurs voir des extraits dans le générique de fin, en y rajoutant sa touche personnelle. Divisé en 2 partie, tel 2 épisodes d’une série, le film raconte tout d’abord l’histoire classique d’un super héros pour ensuite transposer son univers 25 ans plus tard dans la seconde partie. Ainsi on y retrouve un héros devenu diabétique et ayant du mal à effectuer son fameux triple kick sauté qui fit sa force autrefois. C’est le formidable Itao Itsuji qui campe ce héros vieillissant et qui arrive à donner cette petite touche en plus qu’il faut au personnage. Malgré que le scénario soit un peu plus approfondit et soigné que d’habitude, le tout passe étonnement bien et vient même donné un supplément d’âme au métrage. Punchline, robot géant, savant fou, délires en tout genre, Karate Robo Zaborgar est vraiment un régal et un vrai plaisir.
Et enfin déjà 6h30 du matin passé, arrive le dernier film de la nuit : Yakuza Weapon. Aux commandes on retrouve le duo de Battlefield Baseball et DeadBall : Tak Sakaguchi / Yamaguchi Yudai. L’introduction fait assez peur quant à la direction que va prendre le film et malheureusement ce n’est pas trompeur. Imaginez-vous un Tak Sakaguchi déjà naturellement gueulard qui campe en plus le rôle d’un Yakuza… Rien que ça tout est dit, c’est le Tak show. De plus durant plus la première heure (ce qui est très long dans ce genre de production), on a le droit à un Yakuza eiga tout ce qu’il y a de plus classique, version comédie potache bien sur, et ce n’est qu’après qu’on atteint enfin le stade de la transformation, là où d’autres films le fond habituellement au bout d’un quart d’heure maximum.
Yakuza Weapon se prend beaucoup trop au sérieux à la fois sur le fond, dont on se fout complètement et qui amène un ennui certain, comme sur la forme où le duo Yamaguchi / Tak veulent nous prouver qu’ils sont capable de réaliser une baston en plan séquence. Seulement les coups de Tak sont beaucoup trop mou comparé aux bruitages de sourd qui les accompagne et le tout parait bien trop calculé. On se retrouve donc devant des passages sérieux durant lesquels on se fait chier et des passages gueulards et poseurs avec un Tak Sakguchi plus irritant qu’autre chose. Le pire dans tout ça, c’est que lorsque le film nous trouve enfin une bonne idée, elle n’est pas du tout exploitée. Ainsi lorsque Tak rentre dans une tour de 38 étages au sommet duquel se trouve le boss, ce dernier nous montre un écran de contrôle divisé en 38 petits écrans dans chacun desquels se trouvent un boss, façon Game of Death de Bruce Lee. On se dit chouette alors on va avoir le droit à un sacré délire, et bien non, Tak préfère dynamiter la tour pour tuer l’intégralité des boss de niveau en 5 secondes chrono, super ! Bref à moins d’être un inconditionnel de Tak Sakaguchi, il vaut mieux faire l’impasse sur ce film à sa gloire.