Durant l’intégralité de l’Etrange Festival 2011 je posterais mes impressions à chaud sur les films vu dans la journée puis il y aura des avis plus construits par la suite dans un dossier regroupant l’intégralité des films que j’aurais vu.
Pour cette première journée de festival j’ai assisté à la projection du dernier film de Sono Sion qui reste encore inédit en salle même au Japon mais qui avait déjà été diffusé dans quelques festivals dont le Festival de Cannes. Ce film est diffusé dans le cadre de la thématique «Compétition Nouveau Genre» et la copie présentée est la version director’s cut de 2h23.
L’histoire : Mariée à un célèbre romancier, Izumi décide de suivre ses désirs et accepte de simuler une relation sexuelle devant la caméra. Bientôt, elle commence à vendre son corps à des étrangers. Un jour, le corps d’une personne assassinée est retrouvé dans le quartier des love hôtels…
Mon avis : Déjà diffusé lors de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes dans sa version director’s cut de 2h23 (contre 1h53 pour la version internationale), Guilty of Romance peut être vu comme un film féministe ou alors comme un film pervers, assurément un peu des deux. Le début du film s’avère trompeur, le réalisateur nous plonge au coeur d’une enquête morbide en nous montrant un crime atroce qui peut laisser croire que le métrage est un thriller. Il n’en est rien. En effet le crime exposé au début ne sert au final que de carcasse narrative permettant à Sono Sion d’utiliser une structure à base de flashback pour bien montrer l’évolution et la « libération » du personnage de Izumi. En parlant du personnage de Izumi joué par Kagurazaka Megumi, il est assez rare de voir une actrice Japonaise avec un buste aussi énorme (hors Idol ou AV) et les séquences de nudités étant nombreuses, on a l’occasion d’admirer le corps de l’actrice sans toutefois tomber forcément dans un vulgarisme outrancier.
Guilty of Romance dresse donc le portrait de 3 femmes très différentes de caractères mais également dans la place qu’elles occupent dans la société Japonaise. Une est policière ou plus exactement chef enquêtrice et représente la femme moderne, la seconde travail dans le milieu universitaire et s’avère très cultivée, quant à la dernière et celle qui est la plus mise en avant, il s’agit de la femme au foyer traditionnelle et soumise. Bien sur comme le réalisateur s’appelle Sono Sion, le film mélange humour souvent à la limite du grotesque, violence, nudité et poésie. Il fait passer ses idées autant par la métaphore ou la poésie que par de violents coups de burins. Les amateurs du réalisateurs ne seront pas surpris (ni déçu) et Guilty of Romance se révèle un film très ludique une fois rentré dedans. Cependant il n’en demeure pas moins longuet sur la durée et le final, je ne parle pas du générique de fin mais de ce qui vient avant, s’avère poussif.
Une belle expérience donc qui nécessite néanmoins de se préparer à investir tout de même 2h23 pour la vision de cette version Director’s Cut.
Rediffusion : Dimanche 11 septembre à 21H30 (Salle 300)
Le Trailer :
