[Dossier] Survival Horror Partie 3, le retour du retour de la revanche

Il y a des années de cela, j’avais pris le temps de vous parler du genre survival horror, depuis sa création, jusqu’au moment où j’écrivais. C’était lors de la sortie de la génération précédente de consoles, donc, vers 2014. Oui, ça date. Il serait peut-être temps de poursuivre, alors qu’il s’est quasiment écoulé 10 ans non ? Le genre a encore subit des transformations, vu diverses modes s’installer, persister, et mourir. Si l’on pouvait clairement voir des changements sur les années précédents le dernier dossier (donc, l’avant 2015, la génération Playstation 3 et Xbox 360, avec des jeux de plus en plus orientés action), le genre a depuis tenté de revenir vers ses racines, et a vu diverses tendances s’installer. Il y a eu la tendance des jeux où l’on n’a pas d’armes et que n’a comme seule mécanique de gameplay le fait de se cacher de la menace (tendance lancée réellement par Amnesia et Outlast), puis le retour à une horreur réellement à l’ancienne avec des titres comme Tormented Souls et Song of Horror, l’avènement de quelques jeux typés rétro, que ce soit en 2D (les jeux Coréens The Coma, dont le troisième jeu vient de sortir) ou 3D (une chiée de jeux sur PC), sans oublier le gros retour aux sources qui fait quand même dire que l’on est dans une boucle temporelle avec les récents remakes de la saga Resident Evil et du tout récent Silent Hill 2. Oui, ça en fait des choses à dire en 10 ans. Surtout que l’action n’a toujours pas délaissée l’horreur, avec Dying Light 1 et 2, Dead Island 2 et son enfer de développement de 10 ans, que le multijoueur s’est invité également (Les jeux adaptés de films comme Friday the 13th, Killers Klowns from Outer Space, Evil Dead) et bien entendu, des projets plus atypiques, avec les jeux narratifs façon Until Dawn. Et pour ne pas faire à rallonge comme les précédents dossiers, on ne parlera pas nécessairement de chaque jeu pendant 4 plombes, mais de pleins de jeux, classés en catégorie. Here we go !

VOUS N’ETES QU’UNE MERDE (pas d’armes, caches-toi)

Tout est dans le titre. Si en soit, ce genre de jeux existe depuis longtemps (le White Day original au début des années 2000 était déjà dans le genre au final), le genre aura surtout été popularisé par Amnesia (2010) et Outlast (2013). Et forcément, quand ça a du succès, que ça cartonne, se vend par carton et qu’en plus, ce n’est pas bien dur à développer niveau gameplay (il n’y en a pas vraiment), une armée de clone ne tarde pas à arriver, essoufflant ainsi le genre aussi vite qu’il est arrivé. Car je ne sais pas vous, mais moi, ce genre de jeu, c’est souvent quitte ou double. Que l’on soit sans défense, je veux bien, mais parfois, quand la menace est « normale » et que l’on évolue dans des lieux communs et en réalité blindés d’armes potentielles, ça me frustre que mon perso refuse d’attraper une planche, un balais, un couteau, qu’importe en fait, et préfère se cacher sous un lit ou dans un placard avec comme seule arme possible vos deux jambes. Et forcément, qui dit succès et clones dit également suites, mais ça, on y reviendra dans la rubrique dédiée aux nombreuses suites.

Ainsi, alors que la précédente génération s’installait confortablement, le genre voyait déjà pas mal de clones sortir en 2015. Des bons, et des beaucoup moins bons. Car on ne va pas cracher dans la soupe, il y a du bon dans tout ça. En 2015 par exemple, on pourra citer le petit jeu Kholat (IMGN.pro), sortant d’abord sur PC, puis les années suivantes sur Playstation 4 et Xbox One, avant même de sortir sur Switch en 2020. Il faut dire que le jeu détourne plutôt habilement le genre, car comment se défendre face à une menace surnaturelle, surtout lorsque l’on se situe dans une montagne enneigée, en pleine tempête. Le jeu prend en plus le véritable incident du Dyatlov Pass comme base, et s’offre Sean Bean pour faire la narration. Par le genre même, le jeu s’avère limité évidemment, mais ça n’en fait pas un mauvais jeu, s’avérant plutôt intéressant, et par moment flippant (bien que frustrant). Dans le même genre et la même année, on pourra citer Soma (Frictional Games), qui après tout, maitrise le genre, étant développé par le studio à l’origine d’Amnesia et de ses nombreuses suites (jusqu’à Amnesia the Bunker en 2023). Le cadre de la base sous-marine ajoute un petit plus indéniable, et l’histoire s’avère passionnante. Mais on ne pourra pas dire la même chose de certains clones, comme The Park (Funcom) qui sort fin 2015, et échoue dans sa narration, dans son visuel, et dans la peur, en plus de pouvoir être bouclé en même pas une heure. Celui là fut une amère déception, qui au moins, ne coûte quasiment rien.

Les années suivantes continueront dans le même genre, avec une armée de clones, pour le meilleur, et pour le pire. Dans le pire, on citera évidemment Emily Wants to Play (Shawn Hitchcock) en 2016, arnaque répétitive, moche et chiante, uniquement basée sur des jumpscares (et qui aura une suite, trop bien), ou encore S.O.N., qui malgré son potentiel, s’est avéré être un gros pétard mouillé qui se boucle en quoi, 45 minutes. Mais les échecs ne se limitent pas à ces jeux là puisque le genre continue de sortir à intervalle régulier. Dans les échecs plus ou moins grands, on citera Here they Lie (Tangentlemen) en 2015, produit pour mettre en avant la VR (et jouable sans), sympathique mais totalement anecdotique, les jeux du studio Bloober Team avec Layers of Fears où quand les moments devant faire peur font sourire, ainsi que leur Blair Witch (frustrant et pas toujours passionnant), le fameux Agony (Madmind Studio) qui se sera fait descendre (à raison lors de sa sortie, même si pas si mauvais que ça à mes yeux), Hello Neighbor (Dynamic Pixels), frustrant et ultra répétitif malgré son concept fun, Intruders Hide and Seek (Tessera Studios) qui malgré son concept enfin exploité (on joue un enfant dans un jeu façon Home Invasion), souffrait de gros défauts techniques, en plus d’être court et trop répétitif.

Mais parfois justement, le genre comprend que si l’on doit rester sans armes, c’est mieux de rendre la menace crédible pour ne pas vouloir attraper d’armes. Ça ne change pas le fait que le gameplay soit souvent absent et répétitif, mais ça rend le procédé plus légitime, et varier les menaces rajoute une dose de stress et de surprises. On pensera par exemple au jeu Thaïlandais Home Sweet Home (Yggdrazil Group Co., Ltd) en 2017 et ses créatures issues du folklore Thaï, et donc, qui sait se renouveler en changeant les ennemis, et donc, les façons de les éviter. En plus, on peut y jouer en VR pour ceux équipés. Bring to Light (Red Meat Games) en 2018 et ses influences Lovecraftiennes, loin d’être parfait, mais qui aura su me séduire, entre ses créatures étranges et son lieu, entre les couloirs vides du métro et des temples anciens sous Terre. Paper Dolls (Beijing Litchi Culture Media Co., Ltd.) pour aller vers la Chine avec sa demeure hantée, qui aura d’ailleurs eu  droit à une suite que je n’ai pas encore testé. Du côté de Taïwan avec The Bridge Curse (East Asia Soft) et son université hantée, qui aura eu droit à une suite, et à un film (ou le film a eu droit au jeu, on ne sait plus à force), très sympathique malgré son final infernal. On pourra même citer, malgré son accueil mitigé et un résultat tout aussi mitigé le Silent Hill The Short Message (Konami) qui était, au moins, totalement gratuit. La poursuite constante était frustrante car cela rendait le tout répétitif, et empêchait de profiter du design de la créature, mais l’ambiance était dans le fond tout à fait sympathique. En bref, le genre, facile à développer et utilisé à toutes les sauces, n’est pas près de mourir.


NARRATION ET CHOIX (et visual novel aussi, tiens)

Dans le fond, on pourrait rapprocher cette catégorie de la précédente, dans le sens où fatalement, le gameplay n’est pas bien développé. Pour autant, là où souvent, les jeux précédents sont plus dans une optique de course effrénée, de stress (ou de surprises, merci jumpscares) constants, les jeux de cette catégorie sont bien différents, qu’ils soient des visual novels, des jeux en FMV ou des petits jeux 2D. C’est la narration qui est au cœur du récit, et il arrive, parfois, que du gameplay soit présent, que l’on puisse même se défendre. Fou je sais !

Alors, pour commencer avec des visual novels où des jeux s’en rapprochant beaucoup, on pourra parler de certaines des réussites de ce style. Avec Raging Loop (Kemco) déjà, parfait, puisqu’il vient de ressortir sur Playstation 5 au prix d’un jeu neuf (quel intérêt, sachant que la version Playstation 4 fonctionne parfaitement sur Playstation 5, et que le jeu étant narratif et avec des dessins, il n’y a rien à améliorer…). En reprenant le concept du jeu du loup-garou, le tout avec choix difficiles et boucles temporelles, le jeu fait mouche. Extrêmement bien écrit malgré quelques maladresses sur la fin et un début qui prend son temps, avec une ambiance très lourde, des moments graphiques et une musique parfaite, le jeu est un très bon exemple du genre bien exploité. Mais il n’est pas le seul. Dans un genre très similaire, on pourrait parler de Death Mark (Experience), même s’il se démarque par la présence de phase d’exploration en vue subjective de lieux hantés, et de combats de boss. Pour le reste, oui, beaucoup de blabla, comme souvent. Moins convaincant mais néanmoins sympathique, citons également le World End Syndrome (TOYBOX Inc.), plus proche des visual novels classique avec ses très nombreuses fins et la nécessité de faire de multiples runs. Allez, citons également quelques gros ratés, comme le récent Inescapable, qui se vends comme un jeu à la Danganronpa, mais qui finalement, est plus un simulateur de vie très chiant pendant 15h avant de virer enfin au thriller un peu plus violent pendant une petite heure, et encore, seulement en fonction de nos choix. Une de mes déceptions de fin 2023. Mais voilà, pour aimer ces jeux, il faut aimer lire, se dire que l’on est face à un roman. Si vous préférez le cinéma, il y a les jeux en FMV.

Moins nombreux, ils semblent pourtant devenir de plus en plus nombreux récemment, depuis la sortie en 2016 de The Bunker (Wales Interactive, Splendy Interactive). Wales Interactive se sera spécialisé dans le genre. D’ailleurs, avant de trouver leur voie, ils auront tenté des choses, avec en 2013 le très sympathique Master Reboot dont je vous avais parlé à l’époque (il y a 10 ans donc, diantre). Après The Bunker viendrons d’autres jeux, horrifiques ou non. En horreur ou thriller, on notera Don’t Knock Twice, The Infectious Madness of Doctor Dekker, Simulacra ou encore Maid of Sker, qui, pour ce dernier, n’est pas un jeu en FMV pour une fois. Souvent, des jeux courts, vendus entre 10 et 15 euros, et qui peuvent faire office de films. Et s’il y a bien un studio qui s’est lancé depuis 2015 dans la voie du jeu interactif, à base de choix et de conséquences, c’est bien le studio Supermassive Games, depuis Until Dawn.

Tout ce qu’ils auront fait par la suite ira dans cette direction, avec leur Dark Pictures Anthology, qui débuta en 2019 avec Man of Medan et qui depuis en est bien à son cinquième épisode, ou encore en 2022 avec The Quarry. Sauf que jamais ils ne vont nous redonner le choc que fut Until Dawn. La surprise n’est plus là sans doute, et les scénarios et choix sont parfois décevants, mais leurs jeux ont toujours ce petit capital sympathie, surtout que leur anthologie, étant des jeux plus courts, sont vendus moins chers, et se retrouvent assez souvent en promotion. Avec des choix contenant moins de conséquences, et des structures plus classiques, on pourrait presque dire que Call of Chtlhu du studio Cyanide joue dans la même cour. Des choix qu’on nous vend comme impactant, beaucoup de narration, de l’exploration, mais pour le reste, un gameplay limité. Mais qu’importe car si on aime Lovecraft, le jeu est une bonne pioche que l’on bouclera en environ 8h. Et bien entendu, en mettant la narration en avant et en limitant le gameplay, on pensera également au jeu Français A Plague Tale : Innocence du studio Asobo, qui fut un vrai succès commercial et critique. Une surprise prenante et avec de bien beaux moments, même si ce n’est pas parfait, et que les déplacements demandent un petit temps d’adaptation.

D’autres jeux, bien plus petits, mettront en avant ces mécaniques, que ce soit les choix faits par le joueur ou bien l’exploration et la narration poussée. Dans les grandes réussites, on pourra citer Agatha Knife (Mango Protocol) en 2017, où dans un style 2D tout mignon, l’on incarne Agatha, une jeune femme qui a une vision du monde légèrement différente de la nôtre, pour un récit bourré d’humour noir (mais, vraiment très noir). Ou bien encore Kôna (Parabole), qui nous amène dans une région reculée du Québec pour enquêter sur des événements surnaturels, alors que l’on se les gèle dehors, sous la neige.


ACCCCTIIIIIIOOOOOOON

Car évidemment, l’ambiance, les choix, lire, explorer, c’est bien, mais il y a une partie du public qui préfère faire exploser des trucs, décapiter, trancher. Du coup, si Capcom a eu la bonne idée d’abandonner cette direction après l’immondice que fut Resident Evil 6, ça ne veut pas dire que d’autres studios vont abandonner. Et pour ne pas faire 150 000 parties à ce dossier, on inclura également ici quelques jeux un peu plus typés aventures, et donc, pouvant avoir un certain nombre de choix et de l’exploration, mais qui néanmoins, pourraient plus se rapprocher d’un jeu d’action que d’autre chose. Mais évidemment, qui dit action et défouraillage dit zombie. Quoi de plus normal donc de commencer en parlant de Dying Light du studio Techland.

Ils s’étaient déjà essayés au genre avec une formule similaire avec la saga Dead Island sur la génération précédente, et donc forcément, ils revenaient au genre en 2015, avec plus d’expérience, et surtout avec un gameplay amélioré contenant du parkour. Forcément, qui dit parkour dit level design plus vertical, et manette en main, c’était un vrai plaisir, qu’importe le scénario digne d’un Bruno Mattei et la présence d’armes à feu pour un rendu vraiment bof, quand on peut tout trancher avec une machette qui enflamme ses ennemis. Ou une hache électrifiée. Bref, c’était fun, et je ne compte plus le nombre d’heures passées dessus. Un peu moins bourrin et dans l’espace, on pourra citer le Prey (Arkane Studios), mix de science-fiction (l’espace, l’histoire), d’horreur (les créatures, certains moments flippants) et de RPG (l’exploration, les compétences). Une vraie réussite malgré son relatif échec commercial et c’est bien  dommage ça, car en plus d’être prenant, le jeu  avait un level design aux petits oignons. Dans le même genre, citons également Control de Remedy Entertainment, loin d’être un jeu d’horreur, mais qui s’en rapproche lors de certains affrontements, et lors de certaines visions oniriques étranges qui pourrait bien faire penser à du David Lynch. Un de mes coups de cœur, même si à sa sortie, le framerate toussait souvent, avec tous ses environnements destructibles.

Dans un style tout aussi bourrin, et pour le coup vraiment horrifique, mais aussi beaucoup moins bon, allons vers le Japon avec leur School Girl Zombie Hunter (Tamsoft), une honte, visuellement immonde, au level design catastrophique, ultra répétitif, et au gameplay foiré. Spin-of de la saga Onechanbara, le jeu n’a pas su passer du sabre aux armes à feu, en résulte un gameplay tout sauf intuitif, et des missions qui basiquement, sont toutes les mêmes. Se voulant horrifique mais étant finalement tout aussi bourrin, il y aura eu récemment l’échec (critique et commercial) de The Callisto Protocol (Striking Distance Studios), refonte de Dead Space, la peur en moins, le bourinnage en plus. Un jeu clairement pas totalement mauvais, mais clairement décevant, répétitif, avec un scénario cliché et jamais vraiment palpitant. Triste justement de voir les créateurs de Dead Space rendre une telle copie. La déception était énorme, mais au moins, le jeu ne nous tenait pas la jambe trop longtemps, moins de 10 heures et c’était plié.

Moins bourrin, mais pas pour autant orienté vers autre chose, le genre continue, de temps en temps, de nous offrir des expériences se voulant horrifiques, mais qui misent beaucoup sur leurs combats et le rythme, au détriment de l’ambiance. Sans pour autant être mauvais, puisqu’il faut de la diversité après tout. Bien qu’il faudra souvent fuir, son rythme effréné, la présence de gameplay (exploration, petites énigmes, éléments naturels à éviter), on pourra citer l’inédit hors du Japon City Shrouded in Shadow (Granzella Inc.), où le joueur devra fuir Ultraman, Godzilla, Gamera, bref tout un bestiaire bien Japonais qui se fou sur la gueule et détruit tout autour de nous. Citons aussi Generation Zero (Avalanche Studios Group) où l’on évolue dans une map immense et souvent vide en devant détruire des robots tueurs. Un jeu qui s’est fait défoncer à sa sortie, mais qui avait une petite ambiance bien sympathique. Clairement plus horrifiques, il faut évidemment citer les deux semi-réussites que sont The Sinking City (Frogwares), se déroulant dans l’univers de Lovecraft et nous proposant d’explorer une ville inondée (d’où le titre, Habile Bill) et The Chant (Brass Token), sorti dans l’anonymat, et nous envoyant sur une île avec au programme, une secte, des couleurs roses, des monstres à tentacules, pour un rendu qui font clairement penser à Brian Yuzna et Stuart Gordon, période From Beyond. Deux jeux imparfaits (gameplay imparfait, combats répétitifs, bugs) mais oh combien attachants, et que je conseille, surtout qu’ils ne valent plus grand-chose aujourd’hui.


A L’ANCIENNE (le bon vieux temps)

On dit souvent que c’était mieux avant. Moi le premier. Surtout pour le genre. Après tout, on ne va pas se mentir, mais les deux premières Playstation était des mines d’or pour le genre, avec la naissance de sagas cultes, comme Resident Evil, Silent Hill, Obscure, Project Zero, Forbidden Siren et j’en passe. Alors oui, certaines sagas sont toujours vivantes aujourd’hui, Forbidden Siren revient souvent dans des versions faussement remasterisées, tandis que le jeu The Thing doit débarquer très bientôt en version remaster, mais une rétrocompabilité totale pour jouer sur les supports actuels à des Obscure, Ku-On, Haunting Ground, Dino Crisis et surtout aux meilleurs jeux de certaines sagas (Project Zero 2 bloqué sur Playstation 2 et Wii, Silent Hill 3 bloqué sur Playstation 2), on ne va pas mentir, ce serait cool.

Heureusement, il y a une grosse poignée de jeux, certains très réussis, d’autres foirés, qui veulent faire comme à la belle époque, que ce soit dans le design, visuellement, dans ses mécaniques ou bien même dans les angles de caméra. Vu que le genre allait à fond vers l’action auparavant, peu étonnant de voir que d’autres jeux à côté ont préférés entamer un retour aux sources. On citera par exemple le premier Dreadout (Digital Happiness) sur PC en 2014, mettant en avant le folklore Indonésien, et avec, pour gameplay, la photographie d’esprits, comme dans un certain Project Zero. Imparfait, bancal, mais attachant, et à la surprise générale, devant débarquer enfin sur consoles cette année, 10 ans après sa sortie initiale. Et vu que la fin d’année est proche, c’est pour très bientôt. Dans le genre comme avant mais en original dans sa façon de faire les choses, on pourra citer White Night (OSome Studio) en 2015, jeu horrifique sous forme de film noir, dans un noir et blanc ultra contrasté et avec des angles de caméra fixes, dans un manoir façon Resident Evil, et où l’on doit s’éclairer avec des allumettes. Fort intéressant, malgré son côté frustrant, la faute à certains angles qui désorientent, et à un noir et blanc qui parfois perturbe également.

Mais dire que c’était mieux avant, c’est bien, mais pas toujours vrai. NightCry (Nude Maker) en 2016 est venu pour le prouver. Réalisé par le créateur de Clock Tower, reprenant son concept même (du point and click, un tueur à éviter), et ayant bénéficié de l’aide de Shimizu Takashi (Ju-On), NightCry est une amère déception, et surtout un jeu dont les moments horrifiques deviennent hilarants. Oui, un homme se fait manger par un distributeur de boissons, c’est ainsi. Avec un concept similaire (un manoir comme dans Clock Tower, un ennemi récurent à éviter, du cache-cache), on pourra citer Remothered (Stormind Games, Darril Arts S.R.L.), sympathique mais bien trop vite frustrant, et avec un level design laissant à désirer. Encore dans le même style, mais ce coup-ci en bon, citons The Coma Recut (Devespresso Games), dans une école, avec de la 2D, des ennemis à fuir, des cachettes, et une aventure plus que sympathique.

Oublions un instant Clock Tower et le cache-cache, revenons à un gameplay plus classique. Les jeux voulant rendre hommage à Resident Evil et aux angles précalculés souvent, ils sont nombreux, et pas toujours des réussites. Mais heureusement, il y en a. Commençons par la déception, avec Daymare 1998 (Invader Studios, Slipgate Ironworks), un jeu avec des zombies, un commissariat, un virus, un complot gouvernemental, des militaires et un gameplay comme avant, jusqu’à ses défauts, lourdeurs, soucis de hitbox. Du potentiel, de la nostalgie, mais souvent plus frustrant que bon, tellement que pour le finir, j’aurais abandonné ma partie pour tout refaire en mode facile (oui, un truc de petit joueur, mais quand le jeu nous lasse, on le termine comme on peut). Au rayon des déceptions, il y a eu en 2023 Stray Souls (Jukai Studio) qui malgré la présence de Yamaoka Akira à la musique et de très beaux éclairages, était un ratage sur quasi toute la ligne, jamais flippant, souvent frustrant, et avec une caméra aux fraises et des sous-titres minuscules (corrigés depuis dans un patch).

Heureusement que parfois, l’hommage est plus simple et moins bancal, et se fait surtout grâce aux mécaniques de gameplay et aux caméras fixes. C’est ironiquement là que l’on trouve les plus belles réussites récentes dans le genre nostalgique. Il y a Song of Horror et ses chapitres nous faisant jouer différents personnages face à différentes menaces, et où la mort d’un personnage est définitive (oui oui). Frustrant, mais flippant et bien fichu, surtout que qui dit différentes menaces, dit que le danger est toujours différent, et donc la manière de tout gérer aussi (et ça m’aura valut une mort incroyablement stupide dans le chapitre 2). Et dans le même genre, il y a eu la surprise Tormented Souls, avec sa grande maison, son backtracking, son inventaire limité, ses créatures démoniaques. Une belle surprise dont une suite devrait débarquer l’année prochaine, rien que ça. Les exemples de trips nostalgiques sont bien plus nombreux, mais restons sur ces deux exemples positifs pour ne pas se faire de mal.


LE RETRO A FOND (ces jeux qui auraient aimés sortir il y a 20 ans)

Car jouer la carte de la nostalgie comme la précédente catégorie, ce n’est pas assez, donc il faut aller plus loin, avec des graphismes volontairement datés par exemple, un côté plus que rétro donc, même si parfois, ça va jusqu’au gameplay daté aussi. Là aussi du coup, il y a parfois des réussites, voire de grandes réussites, et des ratages dans de grandes proportions. Des ratages qui ont même quelque chose de passionnant, dans leur analyse seulement, et non pas en y jouant. Comment ne pas penser à Back in 1995 (Throw the warped code out), hommage sincère certes envers l’ère de la première Playstation, mais bancal, court, peu intéressant. Dans le même genre, il y aura la saga des Outbreak, grosses copies de Resident Evil avec un gameplay souvent cassé (et un jeu de cette collection qui aura carrément fait planter ma console, il fut désinstallé fissa). Mais du même développeur, c’est Dinobreak qui va nous intéresser. Le jeu tente de surfer sur la demande des fans pour un remake de Dino Crisis, et nous offre donc des dinosaures, dans un jeu reprenant sinon tous les assets de la saga Outbreak. C’est moche, la hitbox catastrophique, les animations risibles (quand il y en a), on aurait presque honte pour les dinosaures, et les énigmes sont, en gros, les mêmes tout le long du jeu (toujours un code pour des coffres ou des portes, toujours à quatre chiffres).

Heureusement, s’il y a des ratages dans de très grandes proportions, il y a donc les grandes réussites à côté. Claire Extended Cut (Hailstorm Games) en 2016 par exemple, malgré une carte qui fait que l’on se paume souvent dans des couloirs qui se ressemblent tous, est une belle réussite en termes d’ambiance. Dans un genre en vue du dessus, il y a 2Dark (Gloomywood), avec le retour du créateur du genre derrière, Frédérick Raynal. Là aussi, pas parfait, mais une aventure rafraichissante qui fait du bien. Mais passons au gros morceau, avec deux réussites récentes. La première, c’est World of Horror (Paweł Koźmiński, Panstasz LLC), sorte d’aventure textuelle en noir et blanc, comme à la grande époque, avec en prime quelques combats, et des enquêtes aléatoires afin d’éliminer un mal rongeant la ville. Des hommages au cinéma, à la culture Japonaise, un visuel rappelant Ito Junji, que demander de plus ? Et puis il y a le tout récent Fear the Spotlight (Cozy Game Pals), jeu sorti puis retiré des stores, avant de ressortir sous la houlette de Blumhouse (sick) games en Octobre 2024. Un jeu à l’ancienne, graphismes rétro façon Playstation 1, énigmes, esprit à éviter. Jamais flippant, mais plaisant à parcourir, sans bugs majeurs, des énigmes parfois bien pensées, et avec une intrigue intéressante. Bien entendu, les exemples sont bien plus nombreux, et on pensera aussi, sur PC, aux jeux développés par Chilla’s Art, nombreux. Des petits jeux, qui se vendent très peu chers, et nous mettent souvent dans un contexte Japonais, face à des légendes bien connues. On aura eu droit par exemple à Stigmatized Properties, Inunaki Tunnel, The  Ghost Train, Hanako ou encore Teke Teke. Jamais des grands jeux, c’est très court, mais pour l’amateur, ça peut mériter le coup d’oeil.


MULTIJOUEUR (pour ceux qui ont des amis)

S’il y a une nouvelle mode qui a explosée récemment, c’est celle des jeux multijoueur, et les adaptations de films, elles en ont bouffé des jeux du genre. Alors, on ne va pas en parler pendant 10 ans, car à part un jeu, je n’ai jamais touché aux autres, et je n’apprécie pas le genre. Mais il faut de tout pour faire un monde. On pourrait parler, évidemment, du jeu le plus connu du genre, à savoir Dead by Daylight (Behaviour Interactive, 505 Games). Sa popularité et sa longévité sont sans doute la raison pour laquelle tant de studios tentent l’aventure, sans jamais avoir droit au même succès. Le jeu a pour lui d’être blindé de contenu en rapport avec le cinéma, en incorporant des maps et personnages des sagas Halloween, Freddy, Hellraiser, Massacre à la Tronçonneuse, et même Ring. Pourtant, le jeu Friday the 13th (IllFonic) en 2017 y était presque parvenu, après un lancement catastrophique. Et honnêtement, il était plutôt sympathique. Déséquilibré, forcément, mais sympathique, amusant, et avec en plus, tardivement, un mode hors ligne. Et ça, ça a dû donner des idées à pas mal de monde, puisque les sorties se sont accélérées ses cinq dernières années, en surfant toujours sur une vague ou un succès précédent.

Ainsi, Stranger Things a cartonné en série ? Voilà dans un univers similaire The Blackout Club (Question LLC). Friday the 13th a grave fonctionné et après l’annonce de la fin des mises à jour la faute à un problème de droits, une place est à prendre ? On aura Evil Dead the Game (Saber Interactive), The Texas Chainsaw Massacre (Sumo Digital Ltd.) et Killer Klowns from Outer Space (IllFonic, Teravision Games). Même certains producteurs aimant un peu trop l’argent se laissent tenter, et c’est ainsi que débarque en 2024 sur PC (bon, après 10 ans de béta, ça sent pas bon) un Puppet Master the Game (October Games, Full Moon Features), que j’ai installé, bien entendu, la curiosité étant trop grande. Bref, voilà, et au final, les gens, ils jouent toujours à Dead by Daylight. Fin.


REMAKES ET FUCKING REMASTERS

Si les remakes dans le monde du jeu vidéo, ce n’est pas nouveau, comme au cinéma, il faut avouer malgré tout que tout s’est accéléré depuis la sortie d’un certain remake en 2019. Alors dans les faits, comme au cinéma, il faut que ce soit utile, mais ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose dès le départ. Pareil au final pour les remaster, permettant de jouer à de vieux jeux sur du hardware récent. Là où ça coince, c’est lorsqu’on a droit à des remakes de jeux qui se jouent encore très bien (coucou Dead Space, coucou The Last of Us) ou des remasters de jeux qui sont sortis il y a à peine 2 ou 3 ans (coucou The Last of Us 2). Mais oui, tout s’est accéléré sur la génération précédente, et continue aujourd’hui. Mais en 2015, ça allait encore, et on était même contents de la sortie de Resident Evil 1 et 0 en HD Remaster. Là c’était utile, les jeux n’étant sortis à l’époque que sur les consoles Nintendo. Les revoir, plus beaux que jamais, en 16/9, sur absolument tous les supports, c’était utile, c’était bien, et le premier Resident Evil est toujours un des meilleurs titres du genre.

Au rang des remakes ou remasters utiles de jeux cultes mais oubliés, ou difficilement trouvables, et surtout, jamais traduis, on trouve White Day (Sonnori) en 2017. Le jeu original Coréen n’était jamais sorti hors de la Corée, mais avait eu droit à des traductions non officielles, et est devenu culte, pour de bonnes raisons (il est très sympa, le lore est intéressant) et mauvaises raisons (les bugs rigolos partout). White Day, refait, moins buggé, plus beau, sur les nouvelles consoles et PC, le tout traduit en Français svp, et bien, c’était cool. Dans le même ordre d’idée, on pourrait parler du tout récent remaster de Clock Tower (Limited Run Games, WayForward, Human Entertainment, Kage). Enfin une sortie du jeu en dehors du Japon, avec des bonus, améliorations, et la possibilité de jouer au jeu sans aucun changement, comme à l’époque, le tout traduit en prime. Pour un jeu aussi culte, c’est aussi une bonne chose.

Mais bien évidemment, comment ne pas aborder les remakes sans parler de Resident Evil 2. C’est en Janvier 2019 que le bijou est apparu. Capcom, après avoir redressé la barre avec le septième opus de sa saga ne devait pas se planter avec ce remake d’un jeu culte, 21 ans après sa sortie. Et c’est un quasi sans faute. Evidemment, le lien entre scénario A et B est archi bancal, mais Resident Evil 2 se la joue plus sombre, met en avant la survie (les zombies sont des éponges à balles), et le scénario reste inchangé, à quelques phases après (avec Sherry et Ada). Un pur plaisir nostalgique réussi, qui a donné des idées a beaucoup d’autres. Rien d’étonnant à ce qu’un an pile après débarque un Resident Evil 3…. Beaucoup moins réussi. Outre le fait que l’appellation « remake » soit compliquée tant le titre n’a plus grand-chose à voir avec l’original, il se plante en faisant de son Nemesis un monstre scripté apparaissant juste quand il le doit, et servant de boss. Adieu le stress de le voir apparaître n’importe où. Adieu aussi les choix permettant de la rejouabilité. Adieu les lieux iconiques qui donnaient aussi l’identité au soft. Pas un mauvais jeu. Mais un très mauvais remake.

Mais le succès a donné des ailes à Capcom, et des idées à d’autres. Les projets se sont alors enchainés récemment, avec remakes et remasters parfois bons, parfois questionnables. Chez Electronic Arts, il y a eu le remake de Dead Space début 2023. Une licence qu’ils ont eu même tué avec des choix débiles lors du troisième opus. Et là, ils nous pondent un remake, alors que l’original reste beau et parfaitement jouable de nos jours (je l’ai, sur Playstation 3 et sur Xbox 360, c’est dire). Capcom eux, ils ont continué sur leur lancée, en remakant Resident Evil 4. Je trouvais l’idée saugrenue, tant le titre original, en plus de plutôt bien vieillir (mais il a tout de même vieilli, évidemment), est sorti sur tous les supports existants, donc pourquoi ? Bon, Capcom a su me prouver que j’avais tort, car leur remake, en plus de respecter l’original, se permet des ajouts bienvenus (le passage de la mine, rappelant Indiana Jones haha) et des petites modifications dans l’écriture qui fonctionnent bien. Ils sont tellement fiers qu’ils se servent de leur moteur maison pour livrer un remaster quasi remake du premier Dead Rising. Pourquoi ? Bon ok, l’original a un coup de vieux, mais étant donné que chaque opus se ressemble, que c’est vite répétitif, et qu’ils sont (quasi) tous jouables sur tous les supports. Mais bon, si ça marche. Attendons un remake de Dino Crisis, un jour, peut-être.

Mais Capcom et EA ne sont pas les seuls, et en 2024, c’est Alone in the Dark, pionner du genre, qui est sorti de sa tombe pour revenir dans une relecture sur laquelle je ne pourrais pas dire grand-chose. C’est souvent le cas quand on n’a pas testé les jeux… Par contre, niveau coup de gueule, on pourrait parler du remaster de Lollipop Chainsaw, fraichement débarqué en Septembre ou Octobre 2024, et en soit, pourquoi pas, il était fun ce petit jeu. Mais 45 fucking euros pour un jeu qui se boucle en 5h et qui a 10 ans, merci mais non merci, ça attendra une promo à 5 euros, il ne faut pas non plus jeter de l’huile sur mamy en feu après l’avoir jetée dans les orties depuis le toit de l’hôpital. Et il y a eu la bonne surprise inespérée, Silent Hill 2 par Bloober Team. Personne n’y croyait, et ils l’ont fait les cons, ils ont fait un bon remake d’un des survival horror les plus cultes au monde. Maintenant, il ne faut pas que Konami fasse nawak ceci dit, mais ça donne un peu d’espoir pour la suite, après quasi 10 ans de mauvaise gestion et de licence morte.


LES SUITES SONT REINES (et nombreuses)

Faire des suites, ce n’est pas nouveau. C’est s’assurer de toucher un public déjà conquis par le précédent jeu, d’affiner des mécaniques, améliorer ce qui ne marchait pas, et… oui ok, c’est pour l’argeeeeeeeent. Mais quand une suite est bonne, pourquoi bouder ? Même s’il est vrai que les suites, remakes et remasters deviennent envahissants dans le paysage vidéoludique actuel, mais bon. Petits comme gros jeux, gros succès comme succès d’estime, personne n’échappe aux suites. C’était le cas il y a 30 ans (Doom et Doom 2), ce fut le cas il y a 25 ans (Clock Tower 2, Resident Evil 2), il y a 20 ans (Silent Hill 3, 4, Project Zero 2 et 3), ce fut… bon, vous avez compris, les suites, elles ont toujours été là. Même ceux qui se plaignent des suites sont les premiers à se ruer sur le nouveau Zelda ou le nouveau Mario (coucou Cherycok). Et donc, pour les survival horror, c’est pareil. Et vous allez voir, pour une fois, je ne vais pas être grognon, car la plupart des suites, je les aime bien. Même quand elles ne prennent pas beaucoup de risques.

Par exemple, l’arrivée surprise de Project Zero 5 (Tecmo) sur WiiU en 2015, c’était bien. Cette licence, il ne faut pas la laisser mourir, même si elle est clairement de niche. Et depuis, le jeu, tout comme le précédent, a enfin eu droit à une sortie sur tous les supports, et ça c’est encore mieux (oui, j’ai acheté une WiiU juste pour ce jeu). Moins enthousiasmant par contre, la même année, Capcom (toujours eux) nous sortaient un Resident Evil Revelations 2. Car en plus des suites canon, il faut faire des suites aux jeux à côté. Ceci dit, si ce n’est pas exceptionnel, je ne vais pas me plaindre, avec ses épisodes plus longs et moins nombreux, c’était mieux que le précédent Revelations, moins haché niveau rythme. Et pour rester chez Capcom, voilà qu’en 2016, ils nous sortaient un Dead Rising 4, qui avait tué la licence sur le coup et fait gueuler les fans. Pourquoi ? L’absence de chrono, élément clair de la licence là depuis le premier opus, qui rendait le jeu plus banal, moins urgent. Au-delà de ça, ce n’était pas mauvais, mais c’était toujours la même chose.

Mais comme je le disais, il n’y a pas que les gros jeux et gros développeurs qui font des suites. Du côté des petits, ça se bouscule aussi. Côté Japon et Visual Novel, on pourra citer le dernier opus de la saga Danganronpa avec l’épisode V3, jouissif malgré quelques longueurs. Toujours au Japon avec le studio Tango Gameworks, on aura eu droit à un The Evil Within 2, plus simple et casual, mais prenant, intéressant et finalement, hyper plaisant à parcourir et avec pas mal de belles idées. Chez Red Barrels, tout petit studio, ils ne pouvaient pas rester sur un premier succès, et voilà qu’en 2017 débarquait un Outlast 2, plus varié que le premier, plus beau, mais aussi beaucoup plus frustrant (à ces nombreux moments die and retry, j’en aurais cassé une manette, quasi). Toujours au Japon, le studio Nippon Ichi Software n’aura pas livré une mais deux suites à leur Yomawari, et si la surprise n’est plus là, ces petits jeux glauques au design pourtant si charmant sont toujours aussi top.

Mais il y a aussi les suites de petits jeux, mais surtout, les suites tardives que personne n’attendaient. C’est ainsi que débarque dans l’indifférence générale (et avec de mauvaises critiques) Fear Effect Sedna en 2018, projet que j’attendais (Fear Effect étant une de mes licences préférées). C’était bancal, le doublage était foiré, mais ça faisait plaisir de revoir la licence, 15 ans après le second opus. Côté Corée, on aura eu en 2019 un The Coma 2, affinant la formule du premier jeu en livrant au final une aventure assez similaire, mais donc tout aussi plaisante et soignée dans son design et ses musiques. Sans oublier un The Coma 2B venant de débarquer, mais je n’ai pas pu encore le tester. L’Indonésie elle nous sortira en 2020 un Dreadout 2 mal aimé, bourré de défauts, trop ambitieux même parfois, mais oh combien attachant et mettant en avant tout un folklore qui fait plaisir. De plus, l’ajout d’armes permet cette fois-ci de varier le gameplay, et les différents niveaux cassent la lassitude qui s’installait dans le premier titre, assez court. Pour rester dans l’Asie et dans les suites que personne n’attendaient, citons le récent The Bridge Curse 2, mais ne l’ayant pas terminé, pas d’avis définitif, mais c’est, pour le moment, dans la lignée du premier. Frustrant par moment, mais intéressant dans le fond, et dépaysant.

Hors de l’Asie, mais tout aussi inattendu, 2020 nous aura offert Remothered Broken Porcelain, et là, pour le coup, on sera moins clément, tant le jeu, du moins à sa sortie, était un enfer intégralement buggé difficile à terminer. Plantages, IA aux fraises, bugs divers et variés, textures qui ne chargeaient pas, portes impossibles à ouvrir, ennemis parfois super voyants, et parfois aveugles, audio qui ne chargeait pas toujours. Oui, j’en garde de douloureux souvenirs. Tout aussi inattendu, la sortie de Daymare 1994 l’année dernière n’a pas eu l’air d’emballer les foules. Pour preuve, alors que je teste quasi tout ce qui sort dans le genre, j’ai passé mon tour après le premier volet. Un jour, peut-être. Quant à Kôna II fin 2023, sortant d’on ne sait où, il aura été pour moi une grosse déception, tant le jeu tentait d’amener beaucoup d’idées, qui pour moi ne fonctionnaient pas, et m’auront fait abandonner le jeu avant la fin, quel dommage. Au moins, le jeu a essayé d’étendre sa formule. Et puis, en 2023, il y a eu deux suites que personnes ne croyaient voir un jour. Alan Wake II, et Dead Island 2 et son développement de l’enfer avec 3 ou 4 studios différents prenant le relais à chaque fois.

Et bien entendu, il y a les grosses suites, ces jeux qui parfois mettent plus de 5 ans à être développés, car même dans le domaine de jeux pour adultes, ça prend du temps maintenant. Alors évidemment, là aussi, Capcom prend son temps, livrant ses épisodes canoniques de Resident Evil à vitesse plus ou moins lente, et nous abreuvant entre deux opus de ces remakes, remasters et spin off. Car si Resident Evil 9 est en développement et qu’il ne sortira sans doute pas avant fin 2025 voire 2026, le précédent date déjà, et le 7ème lui, c’était en 2017 mine de rien. Mais ça, c’est normal, on pourrait mettre ça sur le dos du nombre de projets gérés par Capcom, qui doit donc dispatcher ses équipes. Mais il y a les suites qui prennent leur temps alors que le studio ne développe, à priori, qu’un ou deux projets à la fois. Parfois, pour un résultat satisfaisant, comme ce fut le cas de The Last of Us Part 2 en 2020, jeu polémique par excellence, arrivant 7 ans après le premier opus, et faisant au départ cracher ses boyaux à la Playstation 4 de base. Et parfois, pour un résultat beaucoup moins satisfaisant, comme c’était le cas en 2021 de Dying Light 2 chez Techland, sortant totalement buggé, avec des quêtes que l’on ne pouvait même pas finir, et un système RPG dans ses mécaniques qui rendaient les affrontements beaucoup moins viscéraux que dans le jeu original. Reste le parkour, toujours grisant.


L’AVENIR : Qu’est-ce qu’on nous réserve ?

Excellente question pour conclure ce dossier, puisque quoi qu’on en dise, et on vient de le voir, mais finalement, l’horreur dans les jeux vidéo, il y en a pour tous les goûts, que l’on veuille jouer seul ou avec des potes (ou des inconnus), à de l’ambiance ou des jeux plus explosifs, des jeux calmes ou bruyants, psychologiques ou viscéraux, des suites ou de nouvelles histoires. Evidemment, souvent, il faut fouiner. Et pour ne pas que ce dossier dure trois plombes, j’ai volontairement éclipsé certaines catégories, ou certains jeux. Car il y a aussi dans le domaine horrifique les jeux qui aiment nous faire mal, comme les Pathologic, et ça tombe bien puisqu’un troisième opus est annoncé. Et il y a aussi les jeux qui osent des choses, comme la saga Lucius (sur PC seulement) , où l’on joue le fils du diable, et donc, le vilain de l’histoire.

En tout cas, ce qui est certain, c’est que l’avenir plus ou moins proche nous réserve encore beaucoup de choses, beaucoup de nouvelles licences, mais aussi beaucoup de suites, beaucoup de remasters, et faisons confiance à Capcom, beaucoup de nouveau remakes. S’il faut garder un œil sur certains projets à venir prochainement, mentionnons donc les sorties de Pathologic 3, sans date annoncée, un remaster pour Fear Effect apparemment pour début 2025, le remaster de The Thing pour fin 2024, un Resident Evil 9 comme mentionné plus haut, où les rumeurs actuelles sont nombreuses (on y incarnerait Léon et Jill, parfait), sans oublier l’annonce surprise d’un The Sinking City 2, et le futur Silent Hill f au trailer énigmatique qui fait sacrément envie, surtout que le jeu est scénarisé par le créateur de Higurashi. N’oublions pas non plus qu’un jeu de survie Jurassic Park : Survival doit sortir, qu’un nouveau Shadowman a été annoncé pour 2025 (le premier était énorme, on oubliera le second sur Playstation 2), et tant d’autres.

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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