John Carpenter était sans aucun doute très loin de s’imaginer qu’il allait créer une icône du cinéma horrifique lorsqu’après deux longs métrages seulement, voir seulement après Assaut (Assault on Precint 13, 1976) si on ne prend en compte que ses métrages réalisés dans un cadre purement professionnel, Dark Star étant avant tout un film de fin d’étude. Sauf que voilà, en 1978, il réalise Halloween, qui devient rapidement l’un des plus beaux succès du cinéma Américain indépendant au box-office, et l’un des films d’horreur les plus rentables de l’histoire du cinéma, devenant le point de départ d’une bien trop longue saga. Alors même si c’est beaucoup moins le bordel que d’autres sagas, comme par exemple Massacre à la Tronçonneuse, ou presque chaque opus est un remake, une nouvelle préquelle ou une nouvelle « vraie » suite, la saga Halloween reste malgré tout complexe, puisque contenant un film à part (Halloween 3 en 1982), et pour le reste, trois grands arcs narratifs qui se contredisent, s’annulent… bref, quand même un beau bordel.
Et si sur le site, nous avons eu le courage malgré tout de chroniquer certains opus (les deux premiers, quelques suites peu glorieuses, et certains des récents reboots, ainsi que les deux remakes), et comme nous sommes le 31 Octobre, donc le jour d’Halloween), quoi de mieux que de vous faire un petit classement de ce qui est, dans mon cœur, le pire de la saga, et le meilleur. Car oui si j’ai beau être un fan inconditionnel de John Carpenter (allant jusqu’à me taper des rétrospectives à Los Angeles grâce au… plus grand des hasards des rétrospectives pile quand je voyage), Halloween est, parmi ses bons films, celui que j’aime le moins. Autant dire que mon regard sur la saga n’est donc pas celui d’un fan de l’opus original, ni d’un fan de la saga, qui aurait bien plus souvent naviguée dans les eaux du navet que du grand cinéma avec un grand S (quoi on n’écrit pas ça Sicéma ?). Et puis, y-avait-il vraiment tant de choses à dire sur un simple tueur au masque blanc du capitaine Kirk qui ne symbolise que le mal ? Enfin, le mal, suivant John Carpenter et certains opus, car les tentatives débiles d’humanisation du personnage (Halloween 5), les coups de théâtre à base de cultes (Halloween 6) ou les scénarios à base de mode du moment (internet et Halloween Resurrection), on voudrait les oublier, mais elles existent.
Bref, c’est la saga Halloween, et je vous donne mon classement, du pire au meilleur. Ou du navet au moins pire (ou aux erreurs de parcours).
13ème position : HALLOWEEN RESURRECTION de Rick Rosenthal (2002)
Autant y aller cash, Halloween Resurrection, c’est un douloureux souvenir pour moi, puisque sortant pour Halloween 2002, à l’époque où je n’étais qu’un brave adolescent cherchant un film à voir au cinéma avec mon ex de l’époque, et quoi de mieux qu’un film de la saga Halloween en cette période ? Quelle plus grosse erreur aurais-je bien pu faire ? Pour ce huitième opus de la saga, Rick Rosenthal, réalisateur du second opus en 1981, revient, Jamie Lee Curtis revient également le temps d’une scène d’ouverture maladroite et qui ne passera pas auprès des fans, mais qui ironiquement, est le meilleur de ce que le métrage a à proposer.
Car Halloween Resurrection, c’est nul de B à Z. Michael Myers a l’air paumé, son masque est risible, on lui met dans les pattes un concept dans l’ère du temps mais bien débile quand même, en mode « ouais internet, stream, caméra qui filment en direct dans la vraie demeure de Michael », demeure qui ne ressemble plus à ce qu’elle était par le passé, mais qu’importe, elle aura déjà souvent changé de forme (Halloween 5). Rajoutons à tout ça une scène de karaté contre Michael Myers, des punchlines à s’ouvrir les veines (Trick or Treat mother fucker), et un Michael Myers qui termine électrocuté à coup de câble électrique dans les couilles. Rien à sauver du carnage, pas même la musique.
Titre : Halloween Resurrection
Année : 2002
Durée : 1h34
Genre : Michael il passe sur internet
Réalisation : Rick Rosenthal
Scénario : Larry Brand et Sean Hood
Musique : Danny Lux
Avec : Jamie Lee Curtis, Brad Loree, Busta Rhymes, Bianca Kajlich, Sean Patrick Thomas, Daisy McCrackin, Katee Sachoff et Luke Kirby
12ème position : HALLOWEEN 5 de Dominique Othenin-Girard (1989)
Tourné dans l’urgence la plus totale, sans scénario définitif, par un réalisateur loin d’être un génie (on lui doit aussi le téléfilm La Malédiction 4, tout est dit), mais qui n’a peur de rien, pas même du ridicule. Halloween 5 renie le final osé et bienvenu du précédent épisode (car les producteurs ne voulaient sans doute par refaire la même erreur commerciale que Halloween 3, car $$$), et en plus, il ne sait pas quoi faire de ses personnages. Du coup, la gamine Jamie (Danielle Harris) du précédent devient muette et ne fait que crier ou gesticuler durant tout le film au point qu’on veut la baffer, on a droit à un duo de flics comiques (musique à l’appui), on rajoute des meurtres pour lorgner du côté de ce qui marche (le meurtre de la grange, à peine influencé par Vendredi 13), on tue le personnage le plus sympathique du 4ème film au bout de 20 minutes, et on rajoute des idées dans le scénario suivant l’humeur du jour lors du tournage.
On se retrouve donc avec un scénario débile qui n’a aucun sens, des personnages balancés comme ça sans explications. Avec tout ça, on pourrait se dire qu’au moins, le métrage lorgne vers le nanar et pourrait être drôle, sauf que même pas, car le métrage se paye deux luxes. Celui d’avoir un des pires masques de la franchise, qui pourtant en a des masques de merde, et d’être affreusement chiant. Rien d’intéressant à l’écran, rien de passionnant, un rythme déjà mort. Halloween 5 est clairement une épreuve. Donald Pleasence avait encore le courage d’être là, et on le salue pour ça, il est d’ailleurs le seul qui semble y croire, mais c’est bien peu.
Titre : Halloween 5 The Revenge of Michael Myers
Année : 1989
Durée : 1h33
Genre : Michael il pleure
Réalisation : Dominique Othenin-Girard
Scénario : Dominique Othenin-Girard, Michael Jacobs et Shem Bitterman
Musique : Alan Howarth
Avec : Donald Pleasence, Danielle Harris, Donald L. Shanks, Wendy Kaplan, Ellie Cornell et Jeffrey Landman
11ème position : HALLOWEEN 6 de Joe Chappelle (1995)
Si Halloween 5 avait été fait dans la précipitation en incorporant des idées dans le film au fur et à mesure du tournage, on aurait pu espérer que le sixième film corrige cette erreur. Après tout, ce coup-ci, l’équipe a eu six ans pour faire le métrage. Mais non, Halloween 6 saute les deux pieds devant dans les pires idées possibles, le tout pas aidé par une production calamiteuse et surtout l’arrivée des frères Weinstein à la production, comme pour Hellraiser lors de ces saintes années 90. Halloween 6 part avec des ambitions en tout cas, celle de tout expliquer. Seulement c’est bien là ce qu’il ne fallait pas faire. Tout expliquer ridiculise les enjeux et les personnages. Michael Myers est donc contrôlé par une secte, et quand le film commence, Jamie a grandie (car 6 ans entre les 5 et 6, et car Danielle Harris ne revient pas), a un bébé (oui, un bébé, car elle était captive de la secte, et le père, c’est Michael Myers… son oncle donc), s’échappe (car sinon pas de film), Michael est à ses trousses, et il la tue. Bon, il y a deux versions du film, dans l’autre, Jamie est dans le coma pendant 30 minutes de plus, puis meurt aussi.
Halloween 6 accumule de bases les mauvaises idées. Tout expliquer, tout relier. Certes le film n’était pas aidé par Halloween 5, mais quand même. Un culte contrôlant Michael… Si on ajoute un réalisateur loin d’être doué (Joe Chappelle, qui charcutera pour les frères Weinstein Hellraiser 4, et crachera gentiment sur le bouquin Spectre de Dean Koontz avec le film Phantoms), un retournage car les frères Weinsten, retournage alors que Donald Pleasence, un des acteurs principaux, vient de décéder et donc n’est plus vraiment disponible, ça devient compliqué. Halloween 6 est une catastrophe qui n’a qu’une chose pour lui : bien qu’on ne comprend rien en version cinéma, et bien que ce que l’on comprend dans la version Producer’s Cut est nul, il ennuie moins qu’Halloween 5 et a des meurtres rigolos dans la version cinéma. Mais quand c’est nul, c’est nul.
Titre : Halloween 6 : The Curse of Michael Myers
Année : 1995
Durée : 1h27 (version cinéma), 1h35 (version Producer’s Cut)
Genre : Michael c’est pas sa faute
Réalisation : Joe Chappelle
Scénario : Daniel Farrands
Musique : Alan Howarth
Avec : Paul Rudd, Marianna Hagan, Mitch Ryan, Donald Pleasence, Kim Darby et Bradford English
10ème position : HALLOWEEN KILLS de David Gordon Green (2021)
Je n’avais pas franchement détesté le précédent, et du coup voir la même équipe revenir pour un autre opus, j’étais plus ou moins pour, surtout que John Carpenter était encore présent à la musique, Jamie Lee Curtis et Andi Matichak toujours présentes au casting. Quelle douche froide. Passé la scène d’ouverture se déroulant en 1978 (et qui aurait pu faire office d’ouverture du précédent film), l’équipe nous offre un film qui ne raconte strictement rien du tout. 1h46 pour arriver au même point qu’au début du métrage. Et que faire donc quand on n’a strictement rien à raconter ? Des meurtres et du gore. Halloween Kills est l’un des opus les plus sanglants de la saga, et sans doute le plus généreux en bodycount. Est-ce que ça suffit ? Pas pour moi. Du gore, c’est bien. Quand tout le reste à côté ne va pas, ça ne sauvera pas les meubles, c’est nul.
Halloween Kills est donc un opus intermédiaire dans une trilogie qui ne devait sans doute pas l’être. Ça ne raconte rien. Et le peu que ça veut raconter, c’est hyper maladroit. Voir une ville hystérique qui veut tuer Michael, ce n’est pas nouveau (Halloween 4), mais c’est intéressant. Voir toute la ville confondre un mec gros de 1m20 avec Michael Myers, ce tueur robuste de 2 mètres, ça pose souci et on rigole devant notre écran. Passé l’ouverture, oui, il n’y a strictement rien à voir, rien de palpitant, et pour un opus voulant être le second d’une trilogie pour clore la saga, il ne sait même pas quoi faire de Laurie Strode (Jamie Lee Curtis), présente environ 10 minutes dans le film et passant son temps allongée dans son lit d’hôpital.
Titre : Halloween Kills
Année : 2021
Durée : 1h46
Genre : Michael il tue, beaucoup. Et Laurie elle… elle est là
Réalisation : David Gordon Green
Scénario : Scott Teems, Danny McBride et David Gordon Green
Musique : John Carpenter, Cody Carpenter et Daniel Davies
Avec : Jamie Lee Curtis, Judy Greer, Andi Matichak, James Jude Courtney, Nick Castle, Airon Armstrong, Will Patton, Thomas Mann, Jim Cummings, Dylan Arnold, Anthony Michael Hall, Charles Cyphers et Scott MacArthur
9ème position : HALLOWEEN 20 ANS APRES de Steve Miner (1998)
Oui, l’opus tant aimé des fans pour le 20ème anniversaire de la saga, le retour de Jamie Lee Curtis dans la saga, un réalisateur habitué au genre à la barre (Steve Miner, réalisateur des opus 2 et 3 de Vendredi 13, mais aussi de House et de Lake Placid)… Et bien je ne l’aime pas vraiment. Cherchant à coller à l’ambiance du premier Halloween (un rythme lent, de l’ambiance, peu de sang), le film a bien des défauts à mes yeux. Sa première partie, se concentrant sur Laurie et son trauma, fonctionne bien. Puis quand Michael apparaît, tout dégringole. L’acteur jouant Michael ne le rend pas du tout effrayant, sa gestuelle n’est pas convaincante, et son masque non plus d’ailleurs. Surtout quand on met sur pause lors des quelques plans ayant eu recours à des CGI pour « améliorer » le masque. Oui, CGI, petit budget de 1998, ça ne sonne pas bon.
Et puis dans sa tentative d’émuler l’ambiance du premier Halloween, ce 20 ans après se prend les pieds dans le tapis et ne parvient quasiment jamais à être un tant soit peu convaincant, ni intéressant d’ailleurs. Seuls donc la première partie et son final, qui aurait pu mettre un terme à la saga, sont à sauver, tant pour le reste, pour moi en tout cas, c’est un ennui. Un ennui poli, un ennui qui veut bien faire, mais ennui tout de même.
Titre : Halloween 20 Ans Après
Année : 1998
Durée : 1h26
Genre : Michael il revient encore, mais il fatigue un peu
Réalisation : Steve Miner
Scénario : Robert Zappia et Matt Greensberg
Musique : John Ottman
Avec : Jamie Lee Curtis, Adam Arkin, Michelle Williams, Josh Hartnett, Jodi Lyn O’Keefe, Adam Hann-Byrd, LL. Cool J, Janet Leigh et Joseph Gordon-Levitt
8ème position : HALLOWEEN ENDS de David Gordon Green (2022)
A partir de là, ça devient très dur de classer les métrages, et de les départager, car les quelques films qui suivent ne sont pas tous mauvais, ils ont tous des idées, des points positifs, mais sont tous au final soit bancal, soit maladroits. Mais au moins, ils sont tous notés au-dessus de la moyenne, déjà ça non ? Halloween Ends, c’est le tout dernier de la saga, et c’est un opus qui va demander, comme Halloween 3 en son temps, des années avant que l’on prenne du recul dessus, car il nous offre tout simplement l’opposé de ce que l’on attendait. Ses choix, ils sont intéressants, bien que pas toujours bien traités. L’idée de refaire de Michael le mal, et que celui-ci soit contagieux, moi j’adhère. Mais visuellement, montrer un Michael faible vivant dans les égouts, bon, c’est clairement Derry de Stephen King non en fait ?
Le fait que Michael ne soit quasi pas dans le métrage a choqué les fans. Perso, après 13 films, je suis content d’avoir enfin quelque chose de différent et qui ose. Corey, le nouveau personnage, il n’est pas inintéressant. Son souci, c’est qu’il est intégré dans une trilogie au début du troisième, ça manque de cohérence, de développement. Surtout que vu sa direction, Halloween Ends rend Halloween Kills encore plus inutile (déjà qu’il l’était de base). Mais oui, des idées, il y en a, la musique en partie signée Carpenter est toujours excellente, et les moments entre Corey et Allyson fonctionnent bien en fait. Seule la dernière partie, repartant dans le slasher classique, m’aurait réellement fait soupirer.
Titre : Halloween Ends
Année : 2022
Durée : 1h51
Genre : Michael prépare sa retraite
Réalisation : David Gordon Green
Scénario : Paul Brad Logan, Chris Bernier, Danny McBride et David Gordon Green
Musique : Cody Carpenter, John Carpenter et Daniel Davies
Avec : Jamie Lee Curtis, Andi Matichak, James Jude Courtney, Rohan Campbell, Will Patton, Jesse C. Boyd, Michael Barbieri, Destiny Mone et Joey Harris
7ème position : HALLOWEEN 4 de Dwight H. Little (1988)
Halloween 4, c’est un dilème. Il n’ajoute rien de particulier à la saga, joue la sécurité en faisant revenir son tueur iconique sans chercher à camoufler le fait que la fin d’Halloween 2 rendait cela impossible et que autant Michael Myers que le docteur Loomis auraient dû mourir. Sont morts ! Par contre il se débarrasse de Laurie via un simple dialogue, morte entre deux films (mais elle va ressusciter dans 3 films, puis encore en 2018). 1988 oblige, le film devient plus sanglant également. Mais passé tout ça, et passé en plus un masque assez immonde pour son tueur, Halloween 4, si on le prend pour ce qu’il est (un film basique fait dans l’urgence pour respecter une date de sortie et pouvoir partir en tournage avant une grève de scénaristes), est un plutôt bon slasher.
Il n’invente rien, il joue la sécurité, il nous donne ce qui fonctionnait auprès du public dans les années 80, mais il le fait sans prendre le spectateur pour un con (contrairement au 5), sans vouloir tout expliquer et se croire trop malin (contrairement au 6), et en se permettant même quelques idées bienvenues (le final). La mise en scène, bien que sans génie, fonctionne, et Danielle Harris est convaincante dans son rôle, vu que le scénariste savait l’écrire (hein Halloween 5 !). Rien de mémorable, mais rien honteux, juste un slasher qui tient la route mais qui s’adresse avant tout aux fans du genre ou de la saga.
Titre : Halloween 4 : Le Retour de Michael Myers
Année : 1988
Durée : 1h28
Genre : Michael il est pas mort en fait donc ?
Réalisation : Dwight H. Little
Scénario : Alan B. McElroy
Musique : Alan Howarth
Avec : Donald Pleasence, Danielle Harris, Ellie Cornell, George P. Wilbur, Michael Pataki et Beau Starr
6ème position : HALLOWEEN de David Gordon Green (2018)
En 2018, une nouvelle mode arrive, celle des suites des films originaux qui effacent du coup tout ce qui venait avant. Bon, Texas Chainsaw 3D avait déjà voulu le faire, et on sait ce que ça a donné. De la merde. Mais là, le film avait un argument pour lui. Plusieurs en fait. Le retour de Carpenter comme producteur et compositeur, et encore une fois le retour de Jamie Lee Curtis. Et ce Halloween, ben c’était sympa, sans plus. Un film qui a quelques idées, qui est fait avec sérieux, qui bénéficie d’une superbe bande son par contre, mais qui est parfois bien trop timide dans son initiative.
Par moment, on est dans du pur slasher, classique et balisé, sans surprises, mais plus sanglant qu’à l’époque, plus sanglant que l’ambiance sobre de l’original, plus sanglant que les films des années 80 subissant la censure de l’époque, mais moins que chez Rob Zombie quand même. Ce qui est dommage, c’est que finalement, bien que se posant comme une suite du tout premier, et donc annulant la parenté entre Laurie et Michael, et bien ce Halloween reprend énormément d’idées et de scènes de l’opus 20 ans après. Alors, il le fait avec plus de panache, mais c’est dommage quand même. Reste un slasher sympathique et fait avec sérieux. Déjà ça non ?
Titre : Halloween
Année : 2018
Durée : 1h46
Genre : Michael c’est plus qu’un stalker non ?
Réalisation : David Gordon Green
Scénario : Jeff Fradley, Danny McBride et David Gordon Green
Musique : Cody Carpenter, John Carpenter et Daniel Davies
Avec : Jamie Lee Curtis, Judy Greer, Andi Matichak, James Jude Courtney, Nick Castle, Haluk Bilginer et Will Patton
5ème position : HALLOWEEN de Rob Zombie (2007)
Encore un opus qui divise. Halloween passe comme toutes les sagas par la case remake durant la première moitié des années 2000. Les Weinstein produisent, bon, rien n’est parfait. Au moins, on récupère un réalisateur qui, que l’on aime ou pas, a un style. Même si aujourd’hui, on peut le dire, sa carrière compte plus de mauvais ou de moyens films que de bons. Halloween a la bonne idée de déconstruire le mythe, d’humaniser son tueur. La première partie, faisant office de prologue et se déroulant avant les événements du film original, est en soit très réussie. Il faut accepter de voir une vision plus psychologique du film, plus le mal à l’état pur.
Mais après avoir vu Michael contrôlé par une secte, Michael sauvé par un vieillard, Michael poursuivre sa nièce, Michael être la star du streaming, bon ben, au moins, c’est une vision différente mais qui se tient. Rob Zombie contrôle bien moins par contre la partie remake pur, déjà car il a moins de temps pour poser une ambiance, son prologue bouffant déjà un bon 30 minutes. Mais c’est rythmé, le réalisateur pose son style sur la saga, et ça c’est intéressant. Même si dans son style, tout n’est pas glorieux, comme par exemple ce côté vulgaire constant dans les dialogues et dans l’identité même des personnages. Mais oui, c’est vulgaire, bien plus violent, plus terre à terre dans son approche, mais j’aime bien.
Titre : Halloween
Année : 2007
Durée : 1h49
Genre : Michael est un enfant traumatisé
Réalisation : Rob Zombie
Scénario : Rob Zombie
Musique : Tyler Bates
Avec : Malcolm McDowell, Scout Taylor-Compton, Sheri Moon Zombie, William Forsythe, Danielle Harris, Tyler Mane, Brad Dourif, Richard Lynch et Danny Trejo
4ème position : HALLOWEEN 2 de Rick Rosenthal (1981)
Alors oui, cet opus, il a des idées. Pas toujours bonne. L’idée d’expliquer un peu et d’approfondir, c’est cool, car c’est ce qui me manquait pour moi dans le premier opus, dont le scénario était très maigre. Mais faire de Laurie la sœur de Michael, ce n’est pas la meilleure idée du monde. Carpenter lui-même regrette, même si cette idée, elle sera restée canon pendant 40 ans quand même. Mais Halloween 2, malgré tout ça, et malgré une mise en scène moins inspirée, ça reste une suite honnête et un slasher de plutôt bonne facture.
On ne s’y ennuie pas, on entre dans les années 80 et donc le bodycount augmente, quelques scènes sortent du lot, l’idée que le film se déroule durant la même nuit que le premier opus est également une bonne idée et en fait une continuité directe, un peu comme la seconde partie du même métrage (à la manière de Hellraiser 2 des années plus tard). Michael est néanmoins déjà moins menaçant, Jamie Lee Curtis n’a pas grand-chose à faire pendant la majeure partie du métrage, mais oui, capital sympathie pour moi, surtout que le final tente de mettre un terme définitif à l’histoire de Myers. En vain donc.
Titre : Halloween 2
Année : 1981
Durée : 1h32
Genre : Michael a une soeur donc
Réalisation : Rick Rosenthal
Scénario : John Carpenter et Debra Hill
Musique : John Carpenter et Alan Howarth
Avec : Jamie Lee Curtis, Donald Pleasence, Charles Cyphers, Jeffrey Krammer, Lance Guest, Pamela Susan Shoop et Dick Warlock
3ème position : HALLOWEEN III de Tommy Lee Wallace (1982)
Oui, Halloween 3 en troisième position. L’opus sur lequel les fans crachaient pendant des années, car pas de Michael Myers, un film clairement à part dans la saga donc, une histoire indépendante, à base de jouets, de complot, de robots (oui oui). En soit, une histoire qui aurait pu être bien kitch, et qui l’est d’ailleurs par moment, mais qui possède un charme indéniable, celui du début des années 80. Et puis ironiquement, Halloween 3 est presque l’opus qui ressemble le plus au cinéma de John Carpenter alors que c’est l’opus qui n’a strictement rien à voir avec la saga et donc avec le premier film réalisé par Carpenter.
Il suffit de voir l’utilisation du format scope, les plans larges dans des rues vides, la musique (signée Carpenter et Alan Howarth). En réalité, Halloween 3 respire l’ADN du cinéma de Carpenter. En plus kitch bien sûr, mais c’est bel et bien là. Et puis, Halloween 3 possède en plus un bien beau casting, avec quelques têtes connues, un rythme soutenu, une excellente musique, un final pessimiste, une chanson qui reste en tête. Et puis, tout le monde sait tout le bien que je pense des enfants, donc Halloween 3 fait plaisir.
Titre : Halloween 3 Le Sang du Sorcier
Année : 1982
Durée : 1h38
Genre : Michael est en RTT
Réalisation : Tommy Lee Wallace
Scénario : Tommy Lee Wallace
Musique : John Carpenter et Alan Howarth
Avec : Tom Atkins, Stacey Nelkin, Dan O’Herlihy, Michael Currie, Ralph Strait et Brad Schacter
2ème position : HALLOWEEN II de Rob Zombie (2009)
On approche du podium, donc quoi de mieux que de mettre là un film polémique avec le second opus signé Rob Zombie, opus souvent détesté par les fans. Ce qui me donne l’impression que dés qu’un film de la saga tente de raconter quelque chose et de s’éloigner du slasher de base, les fans crient. Et bien moi, j’adore Halloween 2. Un film avec un univers bien à lui, une mise en scène étrangement très solide malgré une production difficile et des délais improbables avant la sortie, une photographie très jolie, un tournage en 16mm qui donne un style au film, une violence radicale, et une évolution de personnages qui divise encore une fois les fans mais qui ose s’aventurer vers de nouveaux horizons.
Sans parler du fait que Michael Myers ne porte quasiment jamais son masque, et que le ton est résolument sombre, avec une Laurie Strode limite junky et détruite (ce qui est logique vu le précédent film). Thématiquement, j’aime beaucoup ce second opus. Visuellement aussi, tout comme musicalement, Tyler Bates osant s’éloigner des thèmes habituels de la saga pour donner sa propre identité au film. Et puis, son final, en version Director’s Cut en tout cas, qui est véritablement surprenant. L’ombre au tableau pour moi ? Le cheminement de Michael pendant une partie du film, qui tue tout le monde sur son passage, comme pour rassurer les producteurs (Weinstein, tout ça tout ça), et qui donc ralenti le rythme général du film et lui donne un côté gratuit. Dommage.
Titre : Halloween II
Année : 2009
Durée : 1h45 (version ciné), 2h (version Director’s Cut)
Genre : Suis le cheval blanc
Réalisation : Rob Zombie
Scénario : Rob Zombie
Musique : Tyler Bates
Avec : Malcom MacDowell, Scout Taylor-Compton, Tyler Mane, Sheri Moon Zombie, Danielle Harris et Brad Dourif
1ère position : HALLOWEEN de John Carpenter (1978)
Aucune surprise à voir le premier opus trainer ici. Pourtant, en terme de plaisir de vision, je regarde beaucoup plus facilement les deux métrages juste au-dessus. Mais il faut avouer que si certains éléments de ce premier film me posent soucis, en terme de mise en scène pure et dure, Carpenter parvient à faire fort avec peu de choses et surtout avec peu de moyens. Un budget risible, un scénario simpliste tenant sur un mouchoir, mais une vraie ambiance au service de la mise en scène. Halloween raconte peu de choses en réalité, juste un tueur avec un masque blanc qui poursuit plusieurs femmes dont Laurie Strode. Pourquoi ? On n’en saura rien. A la fois la force du métrage (le mal à l’état pur pourchassant quelqu’un sans raison) qu’une faiblesse (aucune justification, aucun traitement). A mes yeux en tout cas.
C’est pour cela qu’Halloween de John Carpenter est un film que je ne revois pas souvent dans la carrière de Big John, et que je lui préfère même Fog, qui a pourtant un côté série B beaucoup plus voyant et présent, mais qui, en plus d’avoir une belle ambiance, possède de vraies scènes de tension (la fin bordel) et un fond pour son histoire et ses personnages. Mais Halloween peut se vanter d’une chose, et c’est clairement d’avoir la mise en scène la plus propre et carrée du genre, surtout si on s’amuse à la comparer à la vague de slashers qu’il va initier. La mise en scène de Vendredi 13 est plate, celle de The Burning est peu palpitante au début (tiens, le premier film des Weinstein, qui émulait Halloween !), celle de The Prowler est intéressante mais bancale, celle de Sleepaway Camp inégale, et je ne parlerais même pas des slashers de fond de tiroir qui ne misent que sur le gore. Bref, un film auquel je n’adhère pas totalement mais une leçon de mise en scène avec très peu de moyens.
Titre : Halloween : La Nuit des Masques
Année : 1978
Durée : 1h31
Genre : Evil begins
Réalisation : John Carpenter
Scénario : John Carpenter et Debra Hill
Musique : John Carpenter
Avec : Jamie Lee Curtis, Donald Pleasence, Nancy Loomis, P.J. Soles, Charles Cyphers et Kyle Richards