Le found footage est un genre à part, de plus en plus présent sur les écrans (et dans les DTV), un peu partout, et ce pour plusieurs raisons. La raison de l’économie déjà : éclairage naturel, équipe réduite, longs plans. Pour les producteurs, ça ne coûte pratiquement rien. Pour le spectateur, autant des fois, l’expérience peut-être réussie et immersive, autant, le plus souvent, le sommeil peut pointer le bout de son nez. Retour sur un genre surexploité de nos jours, popularisé par un film surestimé, créé par un film culte. Bien entendu, tous les films existants ne sont pas dans ce dossier (comme les nombreuses suites de Paranormal Activity, ou encore les deux Grave Encounters et les 3 VHS).
Cannibal Holocaust (1980 – Italie) :
Une équipe de journalistes composée de trois hommes et une femme se rend dans la jungle amazonienne à la recherche de vrais cannibales. Bientôt, la troupe ne donne plus aucun signe de vie. Le gouvernement américain décide alors d’envoyer une équipe de secours sur place. Celle-ci retrouve, grâce à une tribu amazonienne, les cassettes vidéos de la première équipe, qui renferme le terrible secret de leur disparition…
La naissance d’un mythe, et un film culte réalisé par Ruggero Deodato. Un film qui fit polémique lors de sa sortie, qui choqua à l’époque, et encore aujourd’hui. Il faut dire que sa dernière partie, mettant en scène la fameuse bande retrouvée, ne fait pas dans la dentelle et enchaîne les moments chocs, dans une ambiance complaisante mais fort réussie. Après sa sortie, le réalisateur Ruggero Deodato fut convoqué par la justice italienne pour prouver que les effets spéciaux de Cannibal Holocaust étaient véritablement des effets spéciaux et que les acteurs étaient… de vrais acteurs ! Ce réalisme des effets spéciaux contribua à propager la rumeur selon laquelle les acteurs décédaient réellement sur le tournage. Seules les scènes de massacre des animaux sont réelles dans le métrage, et provoquèrent l’interdiction du film en Italie.
Titre : Cannibal Holocaust
Année : 1980
Durée : 1h36
Origine : Italie / Colombie
Budget : 100 000 $
Réalisateur : Ruggero Deodato
Acteurs : Robert Kerman, Gabriel Yorke, Francesca Ciardi, Perry Pirkanen, Luca Barbareschi et Salvatore Basile
Le Projet Blair Witch (1999 – USA) :
Trois étudiants en cinéma tournent un documentaire sur la légende d’une sorcière (witch en anglais) vivant dans la forêt de Blair, puis disparaissent mystérieusement après s’être égarés. La bande vidéo qu’ils ont enregistrée, retrouvée une année plus tard sur les lieux de leur disparition par la police, représente les scènes du film.
Le film qui popularisa le genre, énorme succès au box office Américain, notamment grâce à sa campagne de pub, faisant croire à un vrai film retrouvé. Malheureusement, au final, Le Projet Blair Witch n’est qu’un film ennuyeux où les personnages marchent en forêt. Il ne se passe strictement rien, in ne voit rien, et le final arrive comme une libération pour le spectateur. Et pourtant, le film est considéré comme culte, il a même obtenu le prix de la Jeunesse au festival de Cannes en 1999… Seul fait intéressant, le tournage du métrage. Les trois acteurs furent lâchés en forêt avec deux caméras et très peu d’instructions pendant huit jours, ramenant au final plus de 18 heures de rushes. Le tournage eu lieu en 1997…
Titre : Le Projet Blair Witch – The Blair Witch Project
Année : 1999
Durée : 1h18
Origine : U.S.A
Budget : 60 000 $
Réalisateurs : Daniel Myrick et Eduardo Sanchez
Acteurs : Heather Donahue, Joshua Leonard et Michael C. Williams
August Underground’s Mordum (2003 – USA) :
August underground’s Mordum nous montre trois tueurs qui se filment eux-mêmes lors de leur vie de tous les jours: sexe, meurtre, tortures.
Unique opus de la trilogie que j’ai pu voir, August Underground nous propose de suivre des tueurs en série dans leurs occupations quotidiennes, que ce soit du shopping, des amourettes, ou des meurtres. Voulant jouer la carte du réalisme et du choc, Fred Vogel enchaîne les atrocités. Mais à défaut d’être choquant, le réalisateur rend son film détestable, la faute à une mise en scène jamais travaillée, des mouvements de caméra très fatiguant et une image volontairement crade qui donne la migraine.Le tout est filmé simplement, caméra à l’épaule, éclairages minables (naturels), zooms fréquents, flous… fréquents également. Un calvaire !
Titre : August Underground’s Mordum
Année : 2003
Durée : 1h17
Origine : U.S.A
Budget : 300 $
Réalisateur : Fred Vogel
Acteurs : Fred Vogel, Cristie Whiles, Michael Todd Schneider et Killjoy
Noroi: The Curse (2005 – Japon) :
Un journaliste, Kobayashi Masafumi, spécialisé dans les enquêtes paranormales, se lance dans un reportage avec son caméraman, mais il n’a pas encore idée de l’ampleur de la situation dans laquelle il plonge. Tout commence par une jeune femme qui entend des pleurs de bébé venant de l’appartement d’à côté, puis d’une jeune actrice entendant une voix dans la forêt, et d’une petite fille douée d’étranges pouvoirs. Et si tout était lié ?
Si la popularisation du genre vint des Etats Unis, il faudra attendre la sortie de REC pour que le genre explose véritablement et arrive sur nos écrans à intervalle régulier. C’est au Japon que le genre se développa le plus rapidement, notamment grâce au réalisateur Shiraishi Kôji, qui livra son premier essai dans le genre en 2005 avec l’excellent Noroi.
Noroi, c’est les débuts très prometteurs de Shiraishi Kôji après un Dead Girl Walking très réussi. Un faux documentaire qui se révèle petit à petit puis intéresse jusqu’à son final presque 2 heures après. D’abord amusant, puis inquiétant, une grande réussite. Le film commence doucement, sans oublier de mettre un petit côté second degré. Nous suivons Kobayashi lors de plusieurs de ces enquêtes paranormales, le tout entrecoupé de morceaux d’émissions télévisées. Le film va se permettre d’insérer des personnalités connues au casting comme pour augmenter le côté immersif de son œuvre. Nous suivons d’abord une série de courts reportages assez divers. Aux premiers abords, les différentes petites histoires n’ont absolument aucun lien entre elles. C’est là la grande force du métrage, commencer doucement pour nous avoir, avec ses petites notes d’humour et ses histoires étranges. Car passé la première demi-heure, c’est bel et bien le spectateur qui se fait avoir, quand on commence doucement à relier les points entre les différentes intrigues, montrant que Noroi est un film bien plus intelligent et travaillé qu’il n’y paraît. Noroi emprunte alors un ton plus grave, et même parfois réellement effrayant. Et le final, s’il n’est pas vraiment surprenant, arrive tout de même à nous passionner, preuve que Shiraishi a vraiment réussit son film. Une grande surprise, qui plus est, distribuée en DVD en France, et vendu sous le nom du producteur (Ichise Takashige – Ring).
Titre : Noroi: The Curse – ノロイ
Année : 2005
Durée : 1h55
Origine : Japon
Budget : 2 millions $ (estimation)
Réalisateur : Shiraishi Kôji
Acteurs : Jin Muraki, Marika Matsumoto, Kana Yano, Mitsuo Hori et Ungirls
Den-Sen (2006 – Japon) :
Trois journalistes reçoivent un mystérieux DVD, contenant un avertissement. Quiconque regardera son contenu mourra. L’assistante du trio décide de faire un reportage dessus, mais après avoir regardé le DVD, elle saute de son balcon. Ses deux collègues enquêtent alors et recherchent la source du DVD pour savoir s’il est bien la cause de son suicide…
Le genre se développe, et certains réalisateurs y trouvent l’opportunité pour faire un comeback. C’est le cas de Fukui Shozin, qui après deux films cultes au début des années 90, disparu totalement de la circulation. Son grand retour, il le fait de manière discrète en 2006, avec ce Den-Sen. Étonnement, il livre un film posé, où aucun élément fantastique n’arrive dans le métrage véritablement avant sa scène finale. Parfois un peu longuet, on pourra toutefois lui reconnaître de ne jamais choisir la facilité.
Titre : Den-Sen – 伝染
Année : 2006
Durée : 1h19
Origine : Japon
Budget : inconnu
Réalisateur : Fukui Shozin
Acteurs : Jomoto Daisuke, Makino Sakurato, Mizote Makiko, Nakamura Nobuhiro et Okada Kenichirô
Amateur Porn Star Killer (2006 – USA) :
Un homme à l’allure tout à fait normale parcourt la ville à la recherche de sa prochaine proie. Du moment où il accoste sa victime jusqu’à celui où il s’en débarrasse, le tout nous est montré par l’entremise de sa caméra personnelle…
Là où Guinea Pig était choc, APSK ne l’est pas. Là où August Underground nous proposait bon nombre d’atrocités, APSK n’en propose pas non plus. Qu’est ce que le film nous propose alors ? Et bien franchement, pas grand chose… Soyons clair, Amateur Porn Star Killer souffre de deux gros défauts. Son premier grand défaut est d’être définitivement très chiant. Il ne s’y passe absolument rien. Pendant 1h10 (qui semblent bien longues), on assiste à une sorte de très (mais alors vraiment très) longue interview. Un homme accoste une femme, lui demande son nom (Stacy) et son âge (18 ans), la filme en permanence, et la jeune femme finit par monter dans le véhicule. Brandon emmène Stacy dans une chambre d’hôtel, et on se dit que ça va enfin commencer. Que nenni. Stacy s’installe sur le lit, Brandon la filme et lui demande sans cesse si elle pensait un jour qu’elle serait dans un film et dans quel genre de films elle aimerait jouer. Et très rapidement, cela tourne en rond, le cadrage approximatif est affreux, seules deux choses s’en sortent avec les honneurs.
Tout d’abord, la composition musicale accompagnant le film, et en second lieu, l’interprétation de Michiko Jimenez, la fille jouant Stacy. Elle s’avère plutôt convaincante lors des longs plans séquences du film. Mais passé la première demi-heure, et donc presque la moitié du film, on s’ennuie. Il ne s’est toujours rien passé, et Brandon demande toujours dans quel genre de film elle veut jouer. Stacy finira enfin par se déshabiller, et une sensation étrange nous envahit. Est-ce le malaise de la situation, surtout quand Stacy avoue qu’en réalité, elle a 13 ans ? On y pense un moment, puis après évaluation de la situation, on comprend tout. Ce n’est pas le malaise qui pointe le bout de son nez, mais bien un mélange d’ennuie face à ce qui ne se passe pas à l’écran et de mal de tête face au terrible style visuel sans cesse tremblotant et volontairement crade et vieillit. Le film continuera dans le même style sur sa dernière demi-heure, sans qu’il se passe quelque chose de passionnant. 10 minutes avant la fin (soit à une heure de film quoi), Brandon fait l’amour à Stacy, ce qui n’a pas l’air de la rendre super heureuse. Puis quelques coups de poings et voilà, le film se termine. Passionnant n’est ce pas ? À noter que le film a eu droit, toujours par le même réalisateur, a deux suites !
Titre : Amateur Porn Star Killer
Année : 2006
Durée : 1h10
Origine : U.S.A
Budget : 45 $
Réalisateurs : Shane Ryan
Acteurs : Michiko Jimenez et Shane Ryan
Snuff 102 (2007 – Argentine) :
L’histoire suit conjointement une jeune reportrice interviewant un critique de cinéma sur l’existence des fameux « snuff movies » et le calvaire de trois jeunes femmes livrées aux mains d’un tortionnaire brutal et pervers qui prendra un malin plaisir à les torturer sous l’œil de la caméra.
Même l’Argentine se lance dans le genre, en surfant sur la vague des August Underground. Ici, aucun talent devant ou derrière la caméra, c’est filmé avec les pieds, les couleurs sont moches et baveuses, le « but » étant d’être réaliste, mais en devient plutôt rapidement épouvantable et écœurant. Le réalisateur semble s’amuser à jouer avec les filtres, avec les sons également.
Ceci dit, en jouant sur la carte du snuff comme beaucoup de films avant lui, on pourra lui trouver des qualités, comme son ambiance extrêmement glauque et complaisante. Mais en jouant cette carte, le film a depuis été dépassé par des films tels Philosophy of a Knife de Andrey Iskanov ou bien entendu A Serbian Film. Snuff 102 lui est à oublier rapidement.
Titre : Snuff 102
Année : 2007
Durée : 1h41
Origine : Argentine
Budget : inconnu
Réalisateur : Mariano Peralta
Acteurs : Silvia Paz, Eduardo Poli, Yamila Greco et Andrea Alfonso
Cloverfield (2008 – U.S.A) :
New York – Une quarantaine de ses amis et relations ont organisé chez Rob une fête en l’honneur de son départ pour le Japon. Parmi eux, Hub, vidéaste d’un soir, chargé d’immortaliser l’événement. La « party » bat son plein lorsqu’une violente secousse ébranle soudain l’immeuble. Les invités se précipitent dans la rue où une foule inquiète s’est rassemblée en quelques instants. Une ombre immense se profile dans le ciel, un grondement sourd se fait entendre… et la tête de la Statue de la Liberté s’effondre brutalement sur la chaussée. L’attaque du siècle vient de commencer. Au petit matin, Manhattan ne sera plus qu’un champ de ruines…
Les Etats Unis reviennent au genre, mais avec à la clé un budget très confortable de 25 millions. Cloverfield veut revisiter le film de monstre, mais en mode found footage. L’effort est louable, certains moments excellents et impressionnants, alors que le début commence de manière banale et peu prenante. Pas inoubliable, mais agréable une fois.
Titre : Cloverfield
Année : 2008
Durée : 1h25
Origine : U.S.A
Budget : 25 millions $
Réalisateur : Matt Reeves
Acteurs : Mike Vogel, Lizzy Caplan, Jessica Lucas, T.J. Miller et Michael Stahl-David
REC (2008 – Espagne) :
Alors qu’ils suivent des pompiers lors d’une intervention, une reporter et son caméraman restent coincés dans un immeuble placé sous quarantaine. A l’intérieur, ils font face à d’étranges créatures…
Le début du métrage s’avère être particulièrement énervant, pendant qu’il nous présente le personnage principal, la journaliste Angela, toujours accompagnée de son caméraman. Ils sont dans une caserne de pompiers pour faire un reportage sur la vie dans la profession. C’est avec un sourire niais et un âge mental d’une dizaine d’années qu’Angela nous fait visiter la caserne, essaye la tenue, joue au basket avec les pompiers, s’exclame lorsqu’elle passe devant le dortoir. On se retrouve à suivre une enfant, et cela n’a rien de véritablement passionnant, il faudra attendre que l’alarme se déclenche et que tout le monde monte à bord du véhicule pour que tout bouge enfin. Aide à une personnage âgée, un appel de routine. Pendant le trajet, Angela nous montre encore son talent de grande enfant en confondant une alarme et un gyrophare…
C’est arrivé dans l’immeuble que les choses sérieuses vont commencer, même si du niveau de l’originalité, on aurait pu espérer bien mieux de la part du film que certains magazines n’ont pas hésités à encenser en l’appelant « le film le plus flippant ». Sur place, dans l’appartement, l’équipe découvre la vieille dame, en sang, et vont lui porter secours. Mais celle ci va se comporter de manière étrange et brutale, jusqu’à attaquer un des policiers en lui arrachant des bouts de chair. La panique gagne tout le monde, le policier est évacué, mais de retour dans le hall, la situation leur échappe totalement. L’immeuble est mit en quarantaine, cerné par la police, les habitants sont cernés à l’intérieur, et ils ne savent pas vraiment le danger qui les guette. Le spectateur non plus d’ailleurs, même si aux premiers abords, l’attaque de la vieille dame fait penser à une contamination dans le genre de 28 Jours Plus Tard. Mais rapidement, la tension parvient à monter, au fur et à mesure des événements sanglants qui arriveront, et l’aspect caméra à l’épaule, documentaire, nous plonge au cœur de l’action, même si certains mouvements de caméra pourront donner le tournis par moment. Malheureusement, les deux metteurs en scène feront redescendre la tension passé les quelques premiers évènements, en regroupant les quelques habitants dans un atelier de textile. La tension redescend, et permet à Angela de faire quelques interviews nous dévoilant un peu plus le caractère des habitants.
Les deux réalisateurs vont alors user de stratagèmes vieux comme le monde pour nous faire peur, avec les lumières s’éteignant, les visages apparaissant en gros plan, les cris, la caméra bougeant dans tous les sens, on peut sentir la plupart des choses venir, mais pourtant, on sursaute, la tension monte beaucoup plus rapidement. Les vingt dernières minutes seront d’ailleurs pratiquement un sans faute, jouant à merveille sur nos peurs les plus primaires, comme la peur du noir, celle de l’inconnu, de l’isolement, le tout à un rythme effreiné qui ne faiblira plus. Certaines scènes resteront dans les esprits et nous feront oublier que quelques minutes plus tôt, le film commençait à tourner en rond, et même le début quelque peu ridicule. La fin, tout à fait captivante, va nous plonger dans l’horreur. Le film jouera encore plus sur le côté en réaliste, en mettant les personnages dans des pièces non éclairés où la seule lumière sera la lampe de la caméra, ou tout simplement le mode nighshot (ne permettant qu’au caméraman de voir). Sur ces points là, même si dans son ensemble REC s’avère prévisible, le film parvient à obtenir notre capital sympathie grâce à son ambiance, les sursauts et les montées d’adrénaline qu’il propose. Le genre n’est pas renouvelé, le message sur le pouvoir de l’image toujours le même depuis 30 ans, mais le film touche tout de même le but qu’il voulait atteindre : divertir et faire peur.
Titre : REC
Année : 2008
Durée : 1h18
Origine : Espagne
Budget : 1,5 millions d’euros
Réalisateurs : Paco Plaza et Jaume Balaguero
Acteurs : Manuela Velasco, Javier Botet, Martha Carbonell, Manuel Bronchud et Claudia Font
Paranormal Activity (2009 – USA) :
Un jeune couple suspecte leur maison d’être hantée par un esprit démoniaque. Ils décident alors de mettre en place une surveillance vidéo durant leur sommeil afin d’enregistrer les évènements nocturnes dont ils sont les victimes. Les images récupérées de septembre à octobre 2006 ont été montées en un film de 86 minutes, « Paranormal Activity ».
Si Blair Witch était un pétard mouillé, Paranormal Activity en est clairement le petit frère. Ou comment filmer pendant 1h30 de l’ennui, et faire bouger une porte ou un tapis pour apeurer les spectateurs. Et le pire, c’est que pour une raison inconnue, ça marche, alors que je n’ai même pas pu aller jusqu’au bout de ce film soporifique au possible. Et depuis, tous les ans, une nouvelle suite nous arrive, en plus d’un spin off Japonais du même niveau en 2011.
Titre : Paranormal Activity
Année : 2009
Durée : 1h26
Origine : U.S.A
Budget : 15 000 $
Réalisateur : Oren Peli
Acteurs : Katie Featherston, Micah Sloat, Mark Fredrichs, Amber Armstrong et Ashley Palmer
REC 2 (2009 – Espagne) :
Les autorités viennent de perdre le contact avec les occupants de l’immeuble mis en quarantaine. Personne ne sait vraiment ce qui se passe à l’intérieur. Dehors, le chaos règne…La brigade d’intervention spéciale, équipée de plusieurs caméras et envoyée sur place pour analyser la situation, va devoir affronter une menace bien réelle…
Succès oblige, REC revint un an pile après pour une première suite. Si le début fait illusion, en nous mettant un commando investissant l’immeuble du premier film, avec un principe de multi caméra intéressant, les deux réalisateurs ajoutent d’autres personnages, puis sabotent leur film avec des situations ridicules et un final peu intéressant changeant ce que l’on pensait de la fin du premier film. Une déception.
Titre : REC 2
Année : 2009
Durée : 1h25
Origine : Espagne
Budget : 5,6 millions $
Réalisateurs : Paco Plaza et Jaume Balaguero
Acteurs : Manuela Velasco, Jonathan Mellor, Oscar Sanchez Zatra et Ariel Casas
En Quarantaine (2009 – U.S.A) :
Angéla est journaliste pour une télévision locale. Accompagnée de son caméraman, elle relate le quotidien de ceux qui travaillent la nuit. Ce soir, elle est dans une caserne de pompiers. La nuit est calme, aucune urgence. Jusqu’au coup de fil d’une vieille dame qui réclame du secours. Le tandem suit les pompiers et découvre en arrivant sur place des voisins très inquiets. D’horribles cris ont été entendus dans l’appartement de la vieille dame. Angéla perçoit la tension des habitants, son reportage devrait enfin sortir de la routine… Elle n’imagine pas à quel point !
REC, sorti un an à peine avant, se voit passer à la moulinette remake, et pile un an après, le remake débarque (tandis que la suite de l’original sortait également). REC devient donc En Quarantaine. Dés le tout premier plan, on se demande où est l’intérêt de la chose. Les plans sont les mêmes que dans le métrage original, les décors et l’éclairage s’en rapprochent également beaucoup, les dialogues restent les même, même le nom du personnage principal, purement espagnol (Angéla Vidad) reste inchangé (mais l’actrice change: Jennifer Carpenter, jouant la soeur de Dexter dans la série du même nom). En quelques secondes, déjà que l’on n’attendait rien du métrage, on n’en attend vraiment plus rien, mais on se dit que puisque l’on commence à le regarder, autant continuer. Et durant une heure et demi, voilà que va commencer le jeu des sept erreurs avec le film original. Ainsi, on pourrait tout simplement vous ramener à la critique de l’original, puisque les défauts tout comme les qualités restent les même, l’originalité en moins.
Angéla fait un reportage sur une caserne de pompiers, à Los Angeles cette fois-ci, toujours avec son fidèle caméraman. Malgré la tentative d’amener deux ou trois nouveaux passages avec quelques ajouts tous plus inutiles les uns que les autres, le film ne ressemble qu’à un vulgaire copié collé sans intérêt. Le film s’adresse donc alors surtout au public américain et à ceux qui n’ont pas vu le film original. Comme dans REC, l’alarme va sonner et Angéla va suivre une équipe de trois pompiers dans un immeuble où une vieille dame serait malade. Rapidement, celle-ci, apparemment folle, va s’en prendre à un policier, et…. et puis vous avez vu REC hein ! Au rayon des nouveautés, que dire ? Pas grand-chose. L’immeuble, à présent sur quatre étages, permet d’accueillir plus d’habitants, et donc plus de personnages, ce qui ne changera rien à l’histoire vu que ceux-ci vont très rapidement se faire contaminer. Nous aurons également droit, en plus de la cage d’escalier, à un ascenseur, un chien dans l’immeuble et à l’attaque d’un rat. Voilà pour les quelques nouveautés. Fantastique non ?
Sérieusement, on pourra remarquer que si toutes les situations (à 95%) et les plans proviennent de l’original, le caméraman du remake semble beaucoup aimer le zoom, ce qui lui permettra d’en abuser lors des scènes de poursuite, rendant certains passages désagréables pour les yeux, ce qui était déjà un petit défaut dans l’original. Caméraman qui se fera donc lors d’une scène importante attaquer par un rat, et qui va nous faire un monologue de quelques dizaines de secondes sur ce rat. Intéressant non ? Pour couronner le tout, qui dit quelques habitants en plus, dit quelques contaminés de plus. Là où le remake se décide enfin à rajouter une petite idée sympathique (le caméraman, Angéla et deux habitants montent dans un appartement pour voir ce que les informations disent sur la situation à la télévision), il la détruira quelques instants après, comme si le réalisateur avait peur de trop s’éloigner du film de base et de se faire descendre par les producteurs, ou tout simplement de livrer un film honteux. Au jeu des sept différences, on pourra aussi remarquer que les explications sur la contamination est différente et ne se situe plus au même endroit. En Quarantaine est donc un film qu’il est très difficile d’aimer.
Titre : En Quarantaine – Quarantine
Année : 2009
Durée : 1h29
Origine : U.S.A
Budget : 12 millions $
Réalisateur : John Erick Dowdle
Acteurs : Jennifer Carpenter, Steve Harris, Jay Hernandez et Johnathon Schaech
Occult (2009 – Japon) :
Shiraishi Kôji tourne un nouveau documentaire. Il s’intéresse à un cas particulier ayant eu lieu il y a plusieurs années. Un homme a massacré des jeunes femmes, sans raisons, avant de graver au couteau des signes étranges sur le dos d’un survivant, avant de se suicider en se jetant d’une falaise. Depuis, la pauvre victime, au corps marqué à vie, prétend voir des esprits, et même des ovnis parfois.
En 2009, Occult était en quelque sorte un retour au genre 4 ans après Noroi pour son réalisateur, genre qu’il ne quitta plus depuis (Shirome en 2010, Chô Akunin en 2011, puis les Senritsu Kaiki File en 2012 et 2013). Occult est donc un faux documentaire, faux bien entendu car il est scénarisé, réalisé, mais le tout est fait avec le plus grand sérieux du monde. Shiraishi Kôji joue son propre rôle, il tourne un documentaire, et s’intéresse à une affaire. Budget minuscule oblige, le faux documentaire (ou documenteur) est donc le genre idéal, et Shiraishi nous a prouvé par le passé qu’il maîtrisait son sujet. Aucune surprise à voir une mise en image crédible et plutôt bien foutue donc ici. Occult prend un ton très sérieux tout le temps, et l’ensemble est réaliste. Les acteurs sont tous dans le bon ton, et on pourra même apercevoir quelques personnalités connues jouant leurs propres rôles. Outre Shiraishi donc, on trouvera Kurosawa Kiyoshi pour une courte apparition.
L’emballage du métrage est donc, comme souvent (bon, dernièrement, avec notamment Kami Idol, ce n’était plus le cas), réussi et sérieux. Mais dans le fond, Shiraishi veut nous faire aussi long et complexe que Noroi, mais sans en avoir les ambitions. Dans Noroi, l’intrigue, si elle se dévoilait doucement, traitait souvent de plusieurs enquêtes très différentes qui finalement, se rejoignaient, doucement. Dans Occult, Shiraishi tente quelque peu le même chose, en faisant intervenir des éléments divers au fur et à mesure de l’avancée de l’enquête. Des sujets vastes comme les ovnis, les fantômes, le terrorisme même (oui oui !) et tant d’autres choses, mais l’ensemble reste beaucoup plus limité, et surtout, beaucoup moins prenant. Peut-être parce que le sujet se limite juste à quelques personnages que l’on suit en permanence, ou que le mystère, épais, s’avère par moment bien trop sérieux et bien trop lent pour une intrigue finalement si longue (le métrage dure 1h50). Surtout qu’au final, il ne se passe pas grand-chose. Shiraishi nous prouve qu’il sait toujours filmer avec passion (malgré la fin, surprenante tellement je l’ai trouvé ratée), mais Occult manque franchement de rythme, et de vrais événements surnaturels. En voulant rester sans doute trop terre à terre, Shiraishi rate quelque peu la coche, même si dans le même style, il aura fait bien pire (et tellement mieux). Occult reste divertissant, baignant dans une ambiance très particulière, parfois trop minimaliste dirons certains.
Titre : Occult – オカルト
Année : 2009
Durée : 1h50
Origine : Japon
Budget : inconnu
Réalisateur : Shiraishi Kôji
Acteurs : Wakatsuki Akira, Shiraishi Kôji, Kuribayashi Shinobu, Azuma Mika, Horiken et Kondo Koen
Shirome (2010 – Japon) :
Shiraishi Kôji (oui oui, le réalisateur de pas mal de films de genre) est sollicité pour réaliser une émission mettant en vedette un groupe d’idole, Momoiro Clover, qui en est déjà à leurs troisième album, qui était classé numéro un au top des ventes. Le but de l’émission est d’amener le groupe des six jeunes filles sur les traces de la légende de Shirome. Il est dit que dans un bâtiment abandonné, si l’on s’arrête en face d’un papillon gravé sur le mur en répétant trois fois un vœu, celui-ci se réalisera. Mais si notre vœu n’est pas pur, Shirome viendra s’occuper de vous.
On nous présente en quelques instants dans un style documentaire auquel nous sommes à présent habitué le vrai groupe Momoiro Clover. Les répétitions, puis Shiraishi Kôji himself débarque pour expliquer à nos jeunes idoles le principe du film en lui-même. Une mise en bouche rapide, intéressante, qui a le mérite de donner envie d’aller plus loin. Et oui, on ne se doute pas encore de tout ce qui nous attend par la suite. Ou plutôt de tout ce qui ne nous attend pas par la suite. Des idoles, un réalisateur qui livre parfois des films qui tâchent, parfois des films de tension, une légende , un bâtiment abandonné. Tout pour faire plaisir au fan du genre. Seulement oui, mais en fait non. Passé cette très rapide introduction, le réalisateur décide de faire intervenir dans son récit différents personnages qui apporteront des explications tout le long du film. Intéressant comme ça sur le papier. Nous aurons donc droit, comme dans les vraies émissions japonaises, à un écrivain sur le paranormal, un prêtre, tout ça.
Sauf que Shirome est censé être un film de fiction, et très rapidement, tout s’écroule sous le poids de ces nombreux dialogues expliquant encore et encore la légende de Shirome. Cette répétitivité ne se remarquera pas seulement dans les dialogues ou quelques scènes, mais également dans les réactions de nos idoles. Pour faire simple, tout le long du film, elles ne font que deux choses : crier et pleurer. Après une demi-heure, elles arrivent devant le bâtiment abandonné, en fait, une école (et j’adore les écoles abandonnées pourtant), mais non, il faudra encore parler devant l’école, écouter le prêtre, écouter encore l’écrivain spécialisé, prier, et attendre la nuit pour pénétrer dans l’enceinte de l’école. Et là, il ne reste que 30 minutes au compteur. Le film continue son petit bonhomme de chemin tranquillement, se transformant alors en film de couloir assez mou du genou. Et quand finalement on se dit que ça va bouger, le réalisateur nous inflige à nouveau quelques chansons et chorégraphies (et pourtant, je n’ai absolument rien contre la J-Pop, j’en écoute parfois, mais là je voulais voir un film). A se demander si l’on est devant un vrai film ou un foutage de gueule pour la promotion du nouvel album de Momoiro Clover. Du début à la fin, il ne se passera rien de véritablement passionnant !
Titre : Shirome – シロメ
Année : 2010
Durée : 1h23
Origine : Japon
Budget : inconnu
Réalisateur : Shiraishi Kôji
Acteurs : Momota Kanako, Sasaki Ayaka, Hayami Akari, Ariyasu Momoka, Takagi Reni, Shiraishi Kôji, Imani Eisuke et Kamashima Kenjirô
The Troll Hunter (2010 – Norvège) :
Un groupe de quatre étudiants partent tourner un documentaire dans le Nord de la Norvège. Rapidement, ils se mettent à suivre Hans, un chasseur étrange qui sort des nuits entières. Alors qu’ils le suivent, ils vont découvrir la vérité : Hans est un chasseur de Trolls. Il va accepter de se faire filmer et de tout leur révéler.
Là où beaucoup échouent en nous refilant la plupart du temps des films épileptiques ou des sujets vus et revus, Troll Hunter nous livre l’exact opposé. Un film original sur un sujet rare au cinéma, le tout filmé avec sérieux et élégance, avec une caméra qui tremble rarement et une action toujours lisible. En Norvège, la légende des Trolls est importante, ça fait même parti intégrante du folklore de là bas. En dehors des pays nordiques, nous ne savons finalement que très peu de choses sur eux, et notre vision est plutôt celle des nombreux trolls que l’on peut voir dans les films et romans d’héroïc fantasy. En réalité, c’est totalement différent, et le métrage va tout nous expliquer sur les trolls, leur mode de vie, leurs territoires, leur nourriture, leurs faiblesses. The Troll Hunter marque pas mal de points et attire immédiatement notre capital sympathie par différents aspects. Tout d’abord, le scénario, signé par le réalisateur André Ovredal. Celui-ci s’avère incroyablement bien construit, tout en respectant le cahier de charge des films tournés en caméra subjective. Nous avons donc droit à une présentation des personnages en début de métrage pendant qu’ils commencent leur reportage en interviewant des locaux. Premier bon point en sa faveur, les personnages sont très bien écrits, bien définis, et rapidement attachants, et surtout très convaincants. La structure du métrage est vraiment travaillée, avec une première partie où l’on suit les personnages tentant d’obtenir des informations, avant qu’ils rencontrent finalement Hans qui les laisse filmer, et qu’ils rencontrent véritablement les Trolls. Les trolls justement, Hans nous expliquera tout sur eux.
Des explications qui peuvent parfois paraître étranges, mais qui apportent beaucoup à la crédibilité et au sérieux du métrage. Comme quoi ils vivraient dans des territoires bien définis, qu’il en existe plusieurs sortes, que des têtes supplémentaires peuvent pousser lorsqu’ils vieillissent, et qu’ils ne réagissent pas tous pareils à la lumière du soleil ou la lumière vive en fonction de leur âge. Nous retrouvons donc tout le folklore de la Norvège. Un très bon point pour le scénario, même s’il faut avouer que sur la fin, celui devient un brin répétitif, l’équipe ne faisant que suivre Hans dans sa chasse aux trolls de différentes espèces, en suivant toujours le même procédé. Repérage, documentation auprès des locaux, préparation, puis l’aventure de nuit dans le territoire du troll en question. Second bon point pour le métrage: les acteurs. Ils sont tous convaincants et parviennent à nous faire croire à leurs personnages et aux différentes situations, ajoutant ainsi une grande touche de réalisme au métrage. Par moment, tant le scénario est minutieux et crédible et les acteurs investis, on pourrait presque croire à une histoire vraie. Le meilleur personnage restera bien entendu Hans, le chasseur, qui nous expliquera tout sur les trolls et même sur la façon dont le gouvernement Norvégien lutte contre eux et essaye de camoufler leur existence. Joué par Otto Jespersen, il nous livre une grande prestation, rendant son personnage attachant et surtout hyper réaliste. Pour finir d’emballer son produit et de séduire son public, le réalisateur André Odreval signe vraiment son métrage. Filmé en décors naturels, il nous les montre lors de nombreux travellings en voiture, de jour comme de nuit, pour continuer de nous dépayser. Le tournage en caméra embarquée est très maîtrisé et ne comporte pas de fausses notes, une maîtrise que l’on a rarement vue depuis REC en 2008. Les plans sont travaillés, ne tremblent que rarement, et le côté réaliste est poussé à fond. Ainsi lors d’une scène, nous aurons l’occasion de voir une balance des blancs, où lors d’une scène où le cadreur courra seul, le bruit de vent inévitable sur une caméra se fait entendre.
Et les trolls donc dans tout ça? Contrairement à pas mal d’autres métrages utilisant le procédé de la caméra subjective et (ou) de l’obscurité pour ne nous montrer que partiellement le danger, André Odreval nous montrera les trolls sous toutes les coutures, et même lors des passages sombres, la caméra passera en vision nocturne pour nous faire profiter du spectacle. Malgré le budget du film plutôt maigre, les différents trolls nous sont montrés frontalement, et nous verrons pas moins de quatre espèces différentes, dont la dernière vraiment impressionnante. Les effets spéciaux sont une grande réussite de plus au métrage, pour nous y faire croire encore un peu plus. Si certaines scènes, notamment la première rencontre dans la forêt ou la scène dans le grotte seront des moments relativement stressants, le film ne joue pas vraiment sur ce terrain (ou alors ça ne fonctionne pas). Le fait de voir constamment les trolls leur retire le ôté effrayant qu’ils pourraient avoir. De même, outre une certaine répétitivité sur la fin (qui n’empêche aucunement d’apprécier le métrage), le réalisateur commet une erreur simple et commune de ce genre de métrage, en essayant de nous faire croire en début et fin de métrage par des textes explicatifs sur l’écran que nous allons voir un vrai film réalisé par une équipe de reporters qui a disparue, et que les images montrées sont réelles. Un procédé qui énerve vu qu’il est souvent employé, et le métrage se terminant par un générique de fin classique nous montrant ainsi les acteurs et toute l’équipe technique ayant travaillée sur le film. Des petits fautes de goûts, qui n’empêche pas Troll Hunter d’être une excellente surprise, original et prenant, et surtout différent des faux documentaires habituels.
Titre : The Troll Hunter – Trolljegeren
Année : 2010
Durée : 1h43
Origine : Norvège
Budget : environ 3,5 millions $
Réalisateur : André Ovredal
Acteurs : Otto Jespersen, Hans Morten Hansen, Tomas Alf Larsen et Johanna Morck
The Tunnel (2011 – Australie) :
Le gouvernement Australien décide de se servir des tunnels souterrains de Sydney pour traiter de l’eau, malgré les réactions des habitants et de la presse. En effet, des sans abris sont censés vivre dans ses souterrains. Une équipe de reportage va pénétrer illégalement dans les lieux.
The Tunnel nous vient d’Australie, et a été produit et distribué de manière assez étrange, ce qui lui a valu sans doute plus de spectateurs que s’il avait été fait normalement. Petite production, le film s’est en parti financé grâce à des dons de gens comme nous sur internet. Une fois le film terminé, il fut disponible sur internet, gratuitement, et surtout légalement, via des clients torrents. Chose très inhabituelle, voir totalement folle. Mais si vous appréciez le film, les producteurs ont mis une édition 2DVD en vente via le site officiel, ainsi que la possibilité d’acheter un plan du film pour 1 dollars, ou bien une seconde, une minute. De quoi finir par rentabiliser le film, et un procédé qui a bien aider à faire parler de lui, car il ne faut pas oublier que malgré tout, The Tunnel, c’est un film, qui a coûté de l’argent, et qui doit donc en rapporter. Mais passé sa production et distribution habituelle, The Tunnel est un film tout à fait banal. Nous sommes donc invités à suivre une équipe de journalistes qui prépare un reportage sur les restructures récentes prévues par le gouvernement Australien dans les tunnels souterrains de Sydney. La première partie du métrage, la première demi-heure, nous présente les personnages, nous montre quelques reportages et interviews sur la situation actuelle et les projets du gouvernement. Ces moments s’avèrent malheureusement un peu long. Passé ça, nous voyons un peu les personnages faire le début de leurs recherches, tenter d’interviewer des personnes haut placées dans le gouvernement ou tout simplement des sans abris supposés vivre dans les tunnels du titre. Le tout entrecoupé par des interviews des personnages principaux bien après les événements du film.
Effet qui désamorce déjà le suspense (on sait d’office qui va survivre dans le métrage) et qui, en ayant lieu tout le long du métrage, aura aussi pour effet de casser le rythme à de nombreuses reprises, en plus d’avoir un effet assez redondant. Il ne sera pas rare d’avoir un bout d’interviews où l’actrice ou l’acteur parle, puis de retourner au film pour voir en image exactement ce qu’il s’est raconté dans l’interview… Cependant, dés que les personnages pénètrent dans les tunnels, après une première demi-heure assez longue et peu passionnante, le film décolle. Aidé par de magnifiques décors vraiment immenses (oui, les acteurs, quand ils tourneront en rond, ce sera parce qu’ils sont perdus, et non pas parce que l’équipe n’avait que deux malheureux couloirs), le réalisateur parvient à poser aisément son ambiance, aidé par un score musical franchement sympathique, bien qu’accentuant trop certaines scènes se voulant dramatiques. Dans l’ensemble, The Tunnel bénéficie en tout cas de beaucoup de sérieux de la part de son équipe. Les acteurs y croient et veulent que l’on y croit également, et le réalisateur fournit un travail honnête avec ce qu’il a. La seconde partie du métrage, avec la découverte et l’exploration des tunnels, est plutôt réussie par ailleurs. C’est lorsque les événements étranges commenceront à se produire que le film va à la fois vraiment décoller et décevoir.
Lorsqu’il tentera d’instaurer la tension progressivement, grâce à des sons étranges, une silhouette, ou une apparition furtive, le film s’en sortira à merveille. Les tunnels sont vraiment lugubres et propices à ce genre d’effets, faciles certes, mais qui fonctionnent toujours si l’on regarde le métrage dans de bonnes conditions (grand écran, bon son, et dans le noir). Lorsque le film nous présentera pour la première fois ce qui se trame véritablement dans les tunnels, habités par une créature rappelant beaucoup les monstres de The Descent, l’effet marchera encore une fois, grâce à une utilisation au bon moment du mode night shot, ou alors grâce à des plans furtifs. La créature, on ne la verra jamais totalement, souvent plongée dans l’obscurité, en plus d’être rapide, et c’est sans doute ce qui la rend plus efficace. Malheureusement, tout n’est pas rose, car en plus de sa première demi-heure franchement longue et de son manque d’innovation, The Tunnel récolte aussi pas mal de défauts de ce genre de productions. Quand les personnages sont paniqués et se mettent à courir comme des dératés, la caméra s’emballe également. Entre son début long à démarrer, son manque de suspense, de surprises,, ses petits défauts et sa poignée de scènes illisibles, The Tunnel aurait pu être insupportable, s’il n’était pas réalisé avec sérieux de bout en bout. S’il vaut le détour, c’est avant tout pour sa technique et son ambiance réussie.
Titre : The Tunnel
Année : 2011
Durée : 1h30
Origine : Australie
Budget : 36 000 $
Réalisateur : Carlo Ledesma
Acteurs : Bel Delia, Andy Rodoreda, Steve Davis, Luke Arnold et Goran D. Kleut
A Night in the Woods (2011 – Angleterre) :
Kerry, son petit ami américain Brody et son cousin Léo partent pour un weekend dans la lande pour camper. Brody décide de filmer avec sa caméra tout ce qu’il se passe, même si cela irrite sa petite amie. La nuit tombe et… non il ne se passera rien !
Si on ne peut pas vraiment parler de déception face à un genre de plus en plus ennuyeux, il faut bien avouer que A Night in the Woods se pose là, au même niveau qu’un SX Tape sorti cette année. Que peut-on attendre d’un tel film ? Oui, des jeunes qui passent une nuit (une seule !) en forêt. Malheureusement, sur seulement 1h22 de métrage (1h19 sans le générique), il faudra attendre un peu plus d’une demi-heure avant la tombée de la nuit. Avant cela, la classique présentation de nos trois uniques personnages, et leur trajet jusque là. C’est un peu long, surtout que les personnages ne sont pas franchement intéressants, et que, found footage oblige, c’est filmé avec les pieds. On est bien loin de la technique d’un REC et de sa montée en tension. A Night in the Woods nous propose donc pour sa première partie pas mal d’ennui. Ça parle, ça conduit, ça marche en forêt, oh les arbres ils sont beaux, oh regarde une rivière. Le réalisateur tente bien de développer ses personnages en mettant un peu de tension entre les deux personnages masculins, et en donnant un secret révélé bien plus tardivement à l’un d’entre eux, mais rien ne prend, qu’est ce qu’on s’ennuie. Lors de la tombée de la nuit, alors que la tension est à son comble (mouahaha) entre les personnages, certains se séparent bêtement après s’être racontés quelques légendes sur la lande au coin du feu.
On se dit que le film va démarrer et faire enfin monter la tension, mais ce ne sera malheureusement pas le cas. Le film va se focaliser sur le personnage de Kerry qui va rester seule au camp avec pas une, mais deux caméras, et le film va la suivre. Elle va courir en forêt, prendre peur au moindre son, trébucher, se prendre des branches d’arbres, retrouver parfois les autres personnages, les reperdre, et ainsi de suite jusqu’à un final sans intérêt. Alors que les Anglais se montrent le plus souvent convaincants quand ils touchent au cinéma d’horreur, ils se ramassent totalement en tentant de toucher au found footage. Il y avait matière à pourtant, car la lande, c’est rare à l’écran et ça peut être efficace (le début du Loup Garou de Londres), mais là, ce n’est que l’ennui qui sort de la bande vidéo.
Titre : A Night in the Woods
Année : 2011
Durée : 1h22
Origine : Angleterre
Budget : Inconnu
Réalisateur : Richard Parry
Acteurs : Scott McNairy, Anna Skellern et Andrew Hawley
Apollo 18 (2011 – U.S.A) :
Officiellement, Apollo 17 fut le dernier voyage sur la lune organisé par la Nasa en 1972. La mission Apollo 18, « annulée pour des raisons budgétaires », a en fait eu lieu secrètement l’année suivante. Les images qui en furent rapportées, et qui ont été retrouvées, révèlent une réalité que la NASA essaie de nous cacher depuis 40 ans… C’est pour ça qu’aucun autre astronaute n’y est retourné depuis cette époque.
Apollo 18 a au moins pour lui le mérite de proposer une histoire qui change et un lieu assez peu commun : la lune dans les années 70. Le film nous fait donc croire une énième fois à des bandes perdues (enfin plus exactement cachées par la NASA cette fois) qui refont enfin surface. Bien entendu, le fait que ces bandes existent pose un vrai problème narratif arrivé en fin de parcours, mais nous n’en sommes pas encore là. Le film nous présente donc les deux personnages principaux chargés de la mission Apollo 18 : le capitaine Ben Anderson et le lieutenant John Grey. Une très courte introduction avec quelques interviews nous les présente, avec leurs familles respectives, avant le grand décollage et l’aventure lunaire qui sera filmée grâce à différentes caméras, à l’intérieur du module, sur leur casque, ou tout simplement qu’ils tiennent, ce qui nous voudra bien entendu quelques plans tremblants partant dans tous les sens. Le réalisateur use et abuse d’effets faciles, avec la caméra qui tremble, qui se brouille, qui se casse toujours quand il ne faut pas. Certains plans sont mêmes illisibles par moment, et donnent envie de vomir. Mais dans une moindre mesure, ça fonctionne tout de même. Mais le véritable plus de Apollo 18, c’est bien entendu le lieu de l’action, le film se déroulant dans l’espace et sur la lune. Doté d’un petit budget de 5 millions de dollars, ce qui est finalement bien peu, le réalisateur rend ses décors et son action plausible. Les plans de la lune, filmés depuis l’espace, ou tout simplement les plans où les acteurs évoluent sur la lune s’avèrent parfois bluffant, très joli travail de reconstitution. Cela suffit-il à faire un bon film ? Malheureusement pas encore. Car au delà de ce travail artistique, il faut bien avouer qu’il ne se passe finalement pas grand chose tout le long du métrage, qui prend souvent la voie du Paranormal Activity de l’espace, là où personne ne nous entends crier.
En effet, le rythme du métrage est incroyablement lent, et soyons clair, il ne se passera pratiquement rien pendant un long moment. Le film nous montrera de temps en temps des petits phénomènes inexpliqués, rapprochant le film du Paranormal Activity dans l’espace comme dit plus haut. Une forme étrange filmée par une caméra, un caillou qui bouge tout seul au sol. Rien de palpitant sur le papier, mais malheureusement, à l’écran, la peur, la crainte ou l’angoisse ne sont pas là non plus. Il faudra attendre simplement l’apparition d’une « grotte » dans la lune pour que l’ensemble bouge un peu, avec la contamination d’un des personnages par quelque chose qu’on ne nous expliquera pas bien entendu. Les deux acteurs, présents dans tous les plans, sont très convaincants dans leurs rôles, et la folie, ou du moins le doute et la crainte l’un de l’autre va rapidement arriver, et fonctionner. Le film devient prenant, et on a envie d’en savoir plus, et ce jusqu’à un final, que l’on sentait pourtant venir, bien que celui ci pose un problème de scénario assez énorme et gênant. Au final, Apollo 18 souffre de pas mal de défauts, et ne renouvelle absolument pas le genre (mais est-il seulement possible de renouveler un genre si simple que le faux documentaire ?), mais parvient à attirer l’attention grâce à son lieu peu commun et le fait qu’il soit correctement emballé. Bien peu, mais à l’heure où débarquait Paranormal Activity 3, ce n’est pas si mal finalement, d’autant plus que certaines scènes fonctionnent vraiment, comme celle où les deux astronautes s’aventurent dans la grotte, éclairée uniquement avec des flash d’appareil photo. Oui, l’effet est facile, mais fonctionne.
Titre : Apollo 18
Année : 2011
Durée : 1h26
Origine : U.S.A
Budget : 5 millions $
Réalisateur : Gonzalo Lopez-Gallego
Acteurs : Warren Christie, Ryan Robbins, Ali Liebert et Lloyd Owen
POV: A Cursed Film (2012 – Japon) :
Lors du tournage de l’émission télévisée à petit budget de Shida Mirai, en présence de son invitée Kawaguchi Haruna, les deux jeunes idoles vont tomber sur des vidéos montrant des événements surnaturels ayant lieu dans un lycée du coin. Kawaguchi reconnaîtra son lycée, Le réalisateur, son assistante, le producteur et nos deux idoles vont alors partir dans l’enceinte du lycée pour en savoir plus.
Tsuruta Norio cède cette fois à la facilité et à la mouvance du moment : le faux documentaire. Et pour accentuer le côté réaliste de la chose, nos deux idoles, dans les rôles principales, interprètent leur propre rôle, et l’intégralité du film sera filmé depuis la même caméra, si bien que parfois, on se retrouve à regarder un écran à l’intérieur d’un écran. Qu’est ce que Tsuruta Norio et son film, POV : A Cursed Film, vont bien pouvoir ajouter de neuf au genre ? Et bien, rien, tout simplement. Pourtant, pour le spectateur qui n’est pas encore totalement blasé par le genre et ses artifices, POV n’est pas dénué d’intérêt, bien que celui-ci soit discutable, la faute notamment à quelques petites erreurs de casting. Après un petit message nous indiquant que le métrage est réel, comme c’est souvent le cas, tout débute dans les studios pour le tournage de l’émission de Shida Mirai. Préparation, maquillage, puis ACTION. Première constatation, nos deux idoles ne savent pas jouer la comédie. La peur n’est pas toujours une chose aisée à jouer, et Shida Mirai remporte la palme lors de cette scène d’ouverture. Les réactions des actrices discréditent l’ensemble. Fort heureusement, le film ne va pas s’attarder pendant une éternité là-dessus, et nous lancer dans la vraie intrigue, après la fin réussie de cette scène d’ouverture.
Après diverses courtes péripéties, l’équipe de tournage parvient enfin à obtenir les autorisations nécessaires pour s’aventurer au sein du lycée vu sur les bandes pour y filmer. Dans le but d’arranger la situation et de rassurer nos petites idoles, et peut être même y filmer un esprit… ou trois – quatre. C’est lorsque les différents personnages commenceront à explorer l’école que le film relèvera le niveau en nous fournissant quelques scènes plutôt bien troussées. Alors oui, forcément, on retrouvera tout ce que l’on aime (ou pas) dans ce genre de productions, avec une caméra à l’épaule qui s’emballe lorsque les personnages doivent courir ou ont peur par exemple, un éclairage minimaliste pour accentuer le côté réaliste, la vision nocturne lorsque le courant sera coupé, et il faut bien avouer que par moment, on se prend au jeu. Dès la tombée de la nuit, le film révèle quelques uns de ces meilleurs moments pour tenter de nous faire sursauter, et c’est alors que viendra la vraie fausse bonne mauvaise surprise du métrage, lors de son final assez inattendu, mais ne fonctionnant malheureusement pas toujours sur la durée. Un long final d’une vingtaine de minutes commençant sur les chapeaux de roues et faisant monter la sauce, avant de retomber à plat, tué par son propre poids, et surtout par les obligations du format de la caméra subjective.
Titre : POV: A Cursed Film – POV: Norowareta Firumu – POV~呪われたフィルム~
Année : 2012
Durée : 1h32
Origine : Japon
Budget : Inconnu
Réalisateur : Tsuruta Norio
Acteurs : Shida Mirai, Kawaguchi Haruna, Hirano Yasuyuki, Kodama Takashi et Miura Mayu
Chronicle (2012 – U.S.A) :
Trois lycéens se découvrent des super-pouvoirs tels que la télékinésie et la possibilité de voler, après avoir été en contact avec une substance mystérieuse découverte dans un cratère. Ce qui était au départ un amusement va devenir une question de vie ou de mort, dès l’instant où ils flirtent avec la limite de leurs pouvoirs, et leurs côtés obscurs vont faire surface.
Débarquant au début de l’année 2012, Chronicle était la bonne surprise de la mode des found footage en provenance des Etats Unis. Le pitch est simple, et au lieu de nous offrir encore et toujours la même histoire, ici, tout commence comme un vulgaire teen movie avant de plonger dans le film de super héros, mais ne mettant absolument pas en avant le côté héroïque de ces personnages ou de l’apparition de pouvoirs surnaturels, mais bien l’opposé. Chronicle nous propose de suivre trois amis, notamment un, dont la vie va déraper lorsqu’il a ses pouvoirs. Malgré le tournage en mode found footage, le film reste la plupart du temps incroyablement lisible, et se permet même de nous surprendre, et parfois d’en mettre plein la vue, comme lors de son final. À défaut d’être un grand film, Chronicle intéresse et sait par moment se faire plus intelligent qu’on ne le pense.
Titre : Chronicle
Année : 2012
Durée : 1h24
Origine : U.S.A
Budget : 12 Millions $
Réalisateur : Josh Trank
Acteurs : Dane DeHaan, Alex Russell, Michael B. Jordan, Michael Kelly et Ashley Hinshaw
The Bay (2012 – U.S.A) :
Une paisible station balnéaire américaine voit débarquer deux chercheurs français. Ils révèlent que le taux de toxicité de l’eau est anormalement élevé. Le maire refuse de prévenir la population craignant de créer un mouvement de panique. Bientôt les premiers symptômes d’une étrange maladie se développent. L’épidémie s’étend. Les habitants sont victimes d’un parasite qui dévore leur corps de l’intérieur…
The Bay est un film étrange, puisqu’il est réalisé par Barry Levinson. Homme talentueux qui nous avait livré Good Morning Vietnam ou encore Rain Man et Sleepers, passant d’un genre à un autre avec une facilité déconcertante, l’homme n’aura eu, depuis le milieu des années 90, que des échecs au box office. Sa comédie Jimmy Hollywood, le thriller un peu chaud Harcèlement, son incursion dans le cinéma fantastique avec Sphère ou encore Bandits avec Bruce Willis sont des exemples parmi tant d’autres. En 2012, il se lance dans un projet de mode, celui du found footage. Voilà qui promet au moins une technique plus professionnelle et une envie de raconter une vraie histoire. Car entre Paranormal Activity 72 avec ses portes qui claquent entre deux bâillements, ses esprits frappeurs ou encore ces zombies ou créatures étranges, le genre tourne en rond depuis déjà bien trop longtemps. Et il faut bien l’avouer, autant parfois, le genre nous livre de grands films, autant la plupart du temps, ce n’est qu’une mode permettant de tourner à l’économie en camouflant son manque de talent. Et c’est pour cela que voir Barry Levinson aux commandes surprend. Bref, the Bay, bon film ou pas ? Bon found footage ou pas ? Sans être le film du siècle, il faut bien avouer que The Bay est une des meilleures surprises proposées par le genre depuis pas mal de temps, et ce pour plusieurs raisons.
The Bay est un found footage raconté par un des principaux intervenants de l’histoire quelques temps avant la « catastrophe » racontée dans l’histoire. Si cela nous permet de savoir dés le début quel personnage va bien pouvoir survivre, le film nous réserve tout de même son lot de surprises, et surtout, multiplie les points de vue et les différents médias. De plus, raconter l’histoire sur des images « d’archives » permet au personnage un recul sur les événements qui est plutôt appréciable. Le réalisateur va se servir de plus de toutes les possibilités du genre et des différents médias pour nous raconter son histoire, se déroulant donc lors d’une épidémie dans un village au 4 Juillet. Ainsi, au lieu d’avoir un vulgaire film tourné par un personnage avec une caméra amateur, nous aurons aussi droit à des caméras plus professionnelles, des caméras de journalistes, des téléphones portables, des appels Skype ou Facetime. Le film va encore plus loin avec des conversations téléphoniques retranscrites à l’écran, et même des caméras de sécurités dans les rues ou bâtiments publics, ou des caméras situées à l’intérieur des véhicules de police. Nous passons souvent de l’un à l’autre, et le procédé permet un vrai montage, une variété des plans, des styles, et surtout de ne pas se focaliser sur un ou un groupe de personnages. Nous aurons des journalistes, des policiers, des docteurs, et bien entendu, des victimes.
L’autre atout du métrage est son sujet, qui nous ramène à la bonne époque des années 80, où les messages étaient écologiques, et que les virus et autres mutations apparaissaient à cause de la pollution des hommes. The Bay va à fond dans ce domaine. Pas de zombies ou d’esprits fantômes ici, mais donc une menace plus terre à terre, avec une contamination de l’eau provoquant la mutation d’un parasite, qui va s’attaquer à l’homme. Le film se fait même bien sanglant par moment, puisque les parasites mangent les victimes de l’intérieur, provoquant des pustules, cloques, vomissements de sang, et d’autres choses peu ragoutantes. On aura droit à quelques gros plans sur des cadavres en assez mauvais états. La dernière demi-heure donne un bon aperçu d’apocalypse, avec ces rues désertes jonchées de cadavres. Mais bien entendu, The Bay n’est pas parfait. On pourra lui reprocher parfois de partir dans trop de directions différentes pour couvrir au maximum l’épidémie, au point que certains moments semblent moins intéressant. Son message écolo semble parfois également un peu trop naïf aujourd’hui, même si le réalisateur semble y croire à fond et surtout s’y tenir jusqu’aux derniers instants. Malgré ces défauts, l’ensemble se suit parfaitement d’un bout à l’autre.
Titre : The Bay
Année : 2012
Durée : 1h25
Origine : U.S.A
Budget : 2 Millions $
Réalisateur : Barry Levinson
Acteurs : Christopher Denham, Michael Beasley, Lauren Cohn, Kether Donahue et John Harrington Bland
SX Tape (2013 – U.S.A) :
Adam est réalisateur, Jill, sa petite-amie, essaie de vivre de la peinture. Pour mettre un peu de piment dans leur relation, ils décident de réaliser une « sex-tape » dans un hôpital abandonné qui pourrait également servir de décor à la future exposition de Jill. Mais lorsqu’il visionne les rushes, Adam s’aperçoit que Jill change peu à peu de comportement et qu’ils ne semblent pas seuls dans cet hôpital lugubre et désaffecté…
SX Tape, c’est un peu à part, puisque d’office, on nous colle un lieu un peu plus passionnant qu’un vulgaire appartement, avec un hôpital désaffecté, et qu’à la réalisation, on récolte Bernard Rose, dont les deux films majeurs datent déjà un peu, Paperhouse en 1988 et Candyman en 1992. Le réalisateur autrefois bon va-t-il transcender un cahier de charge con comme la lune avec ce couple qui parle beaucoup de sexe et qui va s’introduire dans un hôpital pour y tourner une sex tape ? La réponse est simple et rapide : non !
Car si le film n’est pas dénué de qualités, notamment une interprétation correcte et une mise en scène, pour ce genre de métrage, qui évite de trembler dans tous les sens jusqu’à rendre le film illisible, SX Tape a quelque chose qui ne joue pas en sa faveur : son rythme. Pendant pas mal de temps, il ne se passe donc rien de passionnant. On a droit à l’habituelle présentation des personnages, qui parlent pour ne rien dire, dans leur appartement, puis dans un restaurant, puis dans la rue, en voiture, avant finalement d’arriver à l’hôpital. Ces moments auront bon être longs, l’autre soucis qui arrivera rapidement sera le manque d’identification aux personnages. Le métrage prend son temps, et l’ennui est là. Les décors auront beau être beaux, rien à faire, il ne se passe rien, du moins, rien d’intéressant. Même l’arrivée dans l’hôpital de nouveaux personnages ne change rien, ni même un pauvre saignement de nez de la part de notre héroïne. Pour faire simple, il commence enfin à se passer des choses lorsqu’il ne reste que vingt minutes au compteur.
Titre : SX Tape
Année : 2013
Durée : 1h22
Origine : U.S.A
Budget : 600 000 $
Réalisateur : Bernard Rose
Acteurs : Caitlyn Folley, Ian Duncan, Chris Coy, Diana Garcia, Julie Marcus et Daniel Faraido
Cult (2013 – Japon) :
Trois jeunes idoles préparent le tournage d’une émission. Après la vision d’une vidéo par la réalisatrice, elles acceptent de partir ave un prêtre dans une maison où une famille est victime d’éléments surnaturels depuis qu’ils ont emménagés. L’expérience est filmée, des caméras sont placées dans tous les coins.
Ne lâchant pas le filon du faux documentaire surnaturel après tant d’essai dans le domaine, Shiraishi continue, soit par intérêt, soit par manque de temps et d’argent, et pourtant, dés les premiers instants, on peut affirmer que Cult est une réussite, tant on semble retourner dans une ambiance à la Noroi. Commençant calmement, comme dans Shirome pourtant, nous faisons la connaissance de trois idoles qui se présentent devant la caméra avant de regarder une courte vidéo surnaturelle, capturée par une mère et sa fille dans leur propre maison. L’instant d’après, la petite équipe (la réalisatrice et les trois idoles) partent vers la maison avec un exorciste pour comprendre ce qu’il se passe et être confronté à ces événements surnaturels.
Shiraishi ne refait pas là les erreurs du passé, comme pour Shirome encore une fois. Passé la présentation des personnages et une fois les enjeux du film placés, l’équipe se retrouve sur les lieux en seulement dix petites minutes, et Shiraishi peut dés lors se lâcher dans la multiplication des apparitions et des événements inexpliqués. C’est bien simple, ici, ça ne s’arrête pas, sans pour autant paraître ridicule (du moins, pas pour moi). Les différentes apparitions sont variées, et le film pose directement une ambiance plutôt sympathique et stressante en faisant monter les événements crescendo. Il faut dire que le rythme ne faiblit pas, que Shiraishi maîtrise depuis le temps le genre, et que le score musical très discret de Haishima Kuniaki fait bien monter la sauce. Cult contient des tas de surprises, dévoilant son histoire, plus travaillée qu’elle n’en a l’air aux premiers abords, petit à petit, et n’hésitant pas à changer de ton par moment. Une grande réussite !
Titre : Cult – カルト
Année : 2013
Durée : 1h26
Origine : Japon
Budget : 600 000 $
Réalisateur : Shiraishi Kôji
Acteurs : Abiru Yû, Iriki Mari, Iwasa Mayuko, Miura Ryosuke, Okamoto Natsuki et Oyamada Sayuri