[Avis/Test DVD] Love Death, de Ryuhei Kitamura

Titre : Love Death
Année : 2006
Origine : Japon
Durée : 2h33
Genre : Action / Romance / Comédie
Réalisateur : Ryuhei Kitamura

Acteurs : Shinji Takeda, Nora, Hiroyuki Watanabe, Susumu Terajima…

Synopsis : Un soir ordinaire dans un bar. Sai, un apprenti yakuza, a le coup de foudre pour Sheila, la petite amie du chef du clan Kurogane. Mais la belle disparaît trois jours après, pour ne réapparaître que 342 jours plus tard, déclarant que leurs destins sont liés. Sous le charme, le jeune homme décide de la suivre, malgré les risques…

Avis de Jang Gerald : Ryuhei Kitamura, devenu célèbre du jour en lendemain avec son cultissime Versus, un long métrage au budget minuscule mais tellement foufou et excitant de part son action non-stop, n’a plus trop brillé après sa fulgurante ascension, où il mettra en scène des films a gros budget, au casting de stars, on retiendra tout de même l’excellent Azumi, le reste de sa filmo étant plus que mitigé (Sky High, Aragami, Alive).

Heureusement, 6 ans après Versus, et avant son escapade hollywoodienne (Midnight meat train), Kitamura est revenu à un cinéma plus personnel, au budget beaucoup plus modeste, c’est-à-dire Love Death, ou quand Kitamura s’improvise Miike (on ne s’y trompe pas, car Riki Takeuchi ,acteur fétiche du réalisateur de Ichi the killer, s’offre un petit rôle très remarqué) !

Avec Alive et Sky High, Love Death sera la 3ème adaptation d’un manga signé Tsutomu Takahashi, adaptation personnelle puisque le manga d’origine est loin d’être comique, car dans Love Death, de la comédie il y en a !

En effet, véritable comédie avant tout, ce film, d’une durée conséquente de 2h30, aligne les péripéties les plus folles, et ce, avec un maîtrise quasi miraculeuse. C’est bien simple, Kitamura fait mieux que Miike, qui est pourtant maître dans le domaine, mais là où un métrage de Miike peut paraître extrêmement fatigant, Kitamura arrive à nous tenir en haleine de bout en bout, à croire qu’il dompte mieux le cinéma barré!

Pourtant des ruptures de tons il y en a à la pelle, des personnages tordus également, tout comme des scènes trash , et dans ce domaine, Kitamura excelle à tous les niveaux! Imaginez un peu du Tarantino (ou bien même un Guy Ritchie tendance Snatch), genre True romance, mais sous acide, comme si le père Tarantino avait fusionné avec Miike à force d’être trop proches, pour une virée burlesque inoubliable avec des personnages hauts en couleur : deux flics, l’un très bête, l’autre très ripoux (Susumu Terajima, avec une scène hilarante où il parle au téléphone d’un célèbre…Susumu Terajima !) qui explique à son partenaire qu’un flic a tous les droits, un 3ème flic qui a perdu complètement la boule, faute à un trou dans la tête dont il ignore l’existence, un chef yakusa au pisolet / vibro masseur, mais qui a perdu son pénis, ses hommes de main pas très futés, sauf au bowling (tendance The big Lebowski !), une bande de jeunes dégénérés au look d’un autre monde, pas très physionnomistes et rapides de la gachette (fous rires garantis!)…tout ce joli monde est à a la poursuite de nos deux jeunes tourtereaux, à savoir Sai et Sheila, respectivement intérprété par Shinji Takeda (que du chemin depuis le magnifique Tokyo Eyes !) et la chanteuse Nora, au visage peu commun, formant ainsi un couple très glamour, filmé comme dans une pub Levi’s !

D’ailleurs la mise en scène de Kitamura est toujours aussi stylisée, avec sa célèbre marque de fabrique : une débauche vertigineuse de poses. Chaque protagoniste à le droit au style Kitamuresque, très graphique, qui se traduit par des gros plans sur des visages grimaçants, des plans larges cadrés au millimètre près, des travelling en veux tu en voilà. Une mise en scène tout de même moins épileptique qu’à l’accoutumée, plus inspirée (magnifique scène chez Sheila, où l’appartement baigne dans un rouge vif, annonciateur du déluge de violence qui suivra, ou bien alors certains personnages qui sont d’un coup éclairés par une lumière divine…).Sans compter des petits excercices de style bienvenus, comme certains flashbacks expliquant le pourquoi du comment de certaines situations.

Sans oublier une magnifique photographie, au rendue très métallique, le tout enveloppé par une bo éléctrisante au possible.Niveau casting, c’est du tout bon, entre un Shinji Takeda parfait pour ce rôle d’amant violent mais naïf, une Nora, à la plastiqueparfaite et au charme envoûtant , idéale pour son rôle de femme fatale et manipulatrice (bien que son talent d’actrice reste à confirmer), un Susumu Terajima (acteur fétiche de Takeshi Kitano) toujours aussi imprévisible et en roue libre, un Funaki Masakatsu (célèbre catcheur qui a fait sensations au Shooto et au Pride) a la coupe de cheveux out of this world et qui bute tout ce qui bouge , Hiroyuki Ikeuchi (Space Travelers) en flic complètement a la ramasse , Kanako Fukaura en vendeuse de beignets limite schizo, Izam (membre du groupe rock Shazna) en chef d’une bande de dégénérés, Eiichirô Funakoshi dans le rôle du chef yakuza qui veut le pénis du héro pour remplacer le sien (!), et celui que j’ai adoré par dessus tout dans ce film, le très charismatique Kôhei Otomo, leader du groupe Hound Dog (générique de fin), en yakuza fan de bowling ! Une sacrée gueule ce type !

 

En bref, une mise en scène qui claque, un casting de fous furieux, une bo entraînante, un scénario complètement givré, un sens du burlesque hors normes, de la violence bien gore…tout ça donne bien évidemment un film inclassable, mais bien plus fun et accessible qu’un Takahi Miike (rien contre lui, mais je m’aperçois qu’il a un sérieux concurrent), une réussite totale donc,dont la durée n’handicape en rien le spectacle, bien au contraire, on en redemenderai même!

 

Allez hop, coup de coeur pour ce film culte, qui devrait d’ailleurs trouver sa place parmis les Tueurs nés, Sailor et Lula, et autres True Romance!!!

Note : 9/10

Caractéristiques techniques :

Editeur : We Productions, collection Mad Asia

Vidéo : 16/9 compatible 4/3 Format 2.35
Une compression qui aurait pu se faire plus discrète, mais une bonne tenue générale, avec un très bon rendu concernant la photographie particulère à l’aspect métallique. a noter tout de même un passage de couche vraiment gênant lorsque Sheila joue avec des enfants!

Son : Francais DD5.1 et Stéréo et Japonais Stéréo
Une VF à éviter bien évidemment, tant le doublage est excécrable, d’autant plus que la piste 5.1 fait affreusement artificielle. Coté piste japonaise, pas beaucoup de choix, puisque seule le choix stéréo nous est possible (bizarre pour un film aussi récent), mais ne boudons pas, car nous avons ici une stéréo solide, qui fait le travail.

Sous titres : Francais
Les sous titres sont lisibles comme il faut, malheureusement, on notera quelques problèmes, en effet, absence de sous titres à environ 1heure lorsque Sheila appelle son frère au bowling, d’autres oublis de traductions sont à déplorer. Vraiment dommage!

Bonus:
– Bandes annonces de l’éditeur
– Festival de Yurabi pour la 1ère mondiale du film
– Interviews – Clip « Nora the promise »
– Concert « Fight for love » :
– Scènes coupées
– Making-of « Le monde fou de Love Death »
-courts métrages:
Sketch Kasar
Sketch Tornado
Contenus dans le second disque, ces bonus s’avèrent moins intéréssants que je l’éspérais, entre le sympathique (le live de la chanson du générique de fin!) et le décevant (making of pas très informatif), à sauver les interviews de Ryuhei Kitamura et le producteur Tsutmu Takahashi ( à l’origine du manga dont le film est adapté).

       

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Auteur : Jang Gerald

Fan de Jackie Chan depuis son plus jeune âge, mais aussi de John Woo où « action non-stop » prenait pour moi un vrai sens. The Blade de Tsui Hark fut un choc viscéral comme jamais. Rapidement tourné vers l'import, cette véritable passion n’a jamais cessée de s’accroître...
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