[Avis] Viy, de Georgi Kropachyov et Konstantin Yershov

Titre : VIY (Вий)
Titres alternatifs : Vij / Vij ou le diable / Vij or Spirit of Evil
Année : 1967
Durée : 1h17
Origine : Union Soviétique
Genre : Légendes ukrainiennes
Réalisateurs : Georgi Kropachyov et Konstantin Yershov

Avec : Leonid Kuravlyov, Natalya Varley, Aleksei Glazyrin, Nikolai Kutuzov, Vadim Zakharchenko, Pyotr Vesklyarov, Vladimir Salnikov, Dmitri Kapka, Stepan Shkurat, G. Sochevko, Nikolai Yakovchenko, Nikolai Panasyev

Synopsis : Khoma Brutus, un jeune séminariste qui quitte son monastère pour profiter des vacances, est abusé par une sorcière et croit avoir tué une jeune femme. Le lendemain, il apprend que la jeune femme, résidente dans une ville voisine, est sur le point de décéder. Fille d’une riche famille, elle a expressément demandé la présence du jeune séminariste pour prier à ses cotés durant trois nuits.

Trois nuits, durant lesquelles Khoma Brutus sera enfermé dans la vieille église du village pour réciter son lot de prières…auprès du corps de la sombre demoiselle.


Avis d’Oli :
Ce n’est un secret pour personne : je ne suis pas un grand spécialiste du cinéma russe ou ukrainien (et à fortiori de l’ex-Union Soviétique). Et pour vous dire la vérité, à part Tolstoï, Fedor Emelianenko, Gorbatchev, Vladimir Poutine, Youri Gagarine et bien évidemment Ivan Drago, je connais peu de grandes personnalités de cette immense partie du monde.

Comment en suis-je donc arrivé à poser mes petits yeux écarquillés sur un film répondant au titre étrange de VIJ, adaptant une histoire de Nikolaï Gogol ? Tout simplement à la suite d’une interview de l’inénarrable Takenaka Naoto, qui déclarait que VIJ était pour lui l’un des films les plus effrayants de l’histoire du cinéma, rien que ça !

D’effrayant, VIJ n’a que ce qu’a pu en dire Takenaka (qui a vu le film avec des yeux d’enfant).
Défrayant la chronique, par contre oui, VIJ le fait plutôt deux fois qu’une. Ce film est en effet un déluge de maitrise technique, aussi bien dans la gestion des effets spéciaux que des éclairages, et de maestria narrative qui laisse le spectateur bouche bée !

Le film est sorti en 1967, soit peu ou prou durant l’âge d’or des mythiques studios Hammer. Ce n’est donc peut-être pas un hasard si on retrouve quelques tics de conception communs entre ces films britanniques et VIJ : l’époque était propice aux scènes de studio dont on usait et abusait, ce qui avait pour effet de plonger les spectateurs dans une réalité qui avait toujours des relents d’imaginaire. Une magie intemporelle que l’on ne retrouve quasiment plus de nos jours…la faute à tous ces affreux fonds verts (de rage – je suis !).

Ajoutez à cela des effets spéciaux extraordinaires et surprenants (la première scène de l’envol avec la sorcière !), voire quelques astuces techniques excessivement bien trouvées (le mur invisible qui « sauve » le séminariste lorsque le spectre se jettera sur lui la première fois – une scène qui fait froid dans le dos), et vous obtenez un habile mélange de fantastique, de mystères et de poésie qui n’en finit pas de surprendre. En gros au début du film on ne sait pas très bien où l’on est, une fois arrivé au milieu de l’intrigue on ne sait pas où l’on va, et lorsque l’histoire se termine enfin l’ensemble laisse un petit goût hammer dans la bouche…on aurait en effet aimé que tout cela dure plus longtemps !

Bref, je n’en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte, mais sachez qu’entre le début surréaliste en pleine campagne, et la suite où trois nuits d’horreur s’enchainent avec une tension qui va crescendo (pour aboutir sur un final ahurissant), vous devriez finir dans le même état que Khoma Brutus : éberlué…et plus vraiment en phase avec la réalité.

Note : –

La bande annonce du film. Je ne vous la conseille pas, car elle montre beaucoup trop d’éléments essentiels de l’intrigue. A la rigueur, et pour vous faire une idée de VIJ, vous pouvez regarder les 40 premières secondes. Après…c’est à vos risques et périls…

Le trailer du remake sorti en février 2012, Viy. Vozvrashchenie (VIY RETURNING) :

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Auteur : Oli

Amateur de cinéma japonais mais de cinéma avant tout, de Robert Aldrich en passant par Hitchcock, Tsukamoto, Eastwood, Sam Firstenberg, Misumi, Ozu, Claude Lelouch, Kubrick, Oshii Mamoru, Sergio Leone ou encore Ringo Lam (un intrus s'est glissé dans cette liste, sauras-tu mettre la main dessus - attention il y a un piège).
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