Titre : Tokyo Girl Cop / Yo-Yo Girl Cop / Sukeban Deka: kôdo nêmu = Asamiya Saki / スケバン刑事 コードネーム=麻宮サキ
Année : 2006
Durée : 1h38
Origine : Japon
Genre : Action
Réalisateur : Kenta Fukasaku
Acteurs : Aya Matsuura, Rika Ishikawa, Shunsuke Kubozuka, Erika Miyoshi, Hiroyuki Nagato, Yui Okada, Yuki Saito, Tak Sakaguchi, Riki Takeuchi
Synopsis : Recrutée par une agence policière secrète et clandestine, « K » a pour première mission de s’infiltrer au sein d’un groupe d’élèves venant d’une des écoles les plus prestigieuses du pays, ceux-ci étant en fait des terroristes anarchistes voulant plonger le Japon dans le chaos. Equipée de son yo-yo d’attaque en métal, elle s’installe alors dans l’université…
Avis de Laurent : Le fait que Kenta Fukasaku n’ait pas le millième du talent de son père Kenji à la réalisation n’est un secret pour personne. De là à cataloguer injustement Battle Royal 2 (2003) de navet ultime, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas. En effet, malgré une réalisation inégale et une interprétation cacophonique, Battle Royal 2 marquait un passage à témoin, entre les deux cinéastes père et fils, pour le moins intéressant du fait de la méchanceté de son message politique frôlant l’inconscience. Avec Yo-Yo Girl Cop, sorti en 2006, Kenta adapte pour son troisième film un animé japonais qui a fait honneur au petit écran japonais durant les années 80. Aya Matsuura incarne Asamiya Saki, une jeune policière infiltrée qui enquête sur une série d’attentats-suicides préparés depuis une université de Tokyo. Et pour couronner le tout, Asamiya Saki est armée d’un yo-yo aux fonctionnalités étonnantes (et tranchantes !).
Vous l’aurez compris, Yo-Yo Girl Cop fait partie de ces films tellement tordus dans leur concept qu’il ne peut être produit qu’au Japon, pays où l’extravagance artistique n’a aucune limite. Avec une telle idée de base fournie par l’animé original, Kenta Fukasaku n’a pas à forcer son talent (si si, cherchez bien, il doit bien en avoir un peu le rejeton) pour boucler un produit au minimum délirant. Au menu : scénario prétexte qui rappelle quelque peu l’excellent Suicide Club de Sono Sion (2002), des personnages déjantés et des bastons surréalistes entre écolières en jupettes. Si l’on fait l’impasse sur les séquences de remplissage ennuyeuses, certains effets-spéciaux douteux ou encore le faible niveau des chorégraphies martiales lors des trop rares combats, Yo-Yo Girl Cop se savoure comme un divertissement honnête qui fait honneur à son budget pour le moins fauché. Dans le rôle d’Asamiya Saki, les fans de J-pop foireuse teintée à la Morning Musume reconnaîtront Aya Matsuura a.k.a. Ayaya issue du Hello! Project … si ça ce n’est pas la classe ! Sans être trop exigeant, on peut largement affirmer que sa tronche de midinette colle parfaitement au personnage. Secondée par un Riki Takeuchi des grands soirs à la coupe de cheveux improbable, le duo fonctionne correctement. Accompagné d’une bande-son rock & roll, Yo-Yo Girl Cop assure ce qu’il peut du spectacle.
Jamais transcendant, un peu ennuyeux mais accompagné d’un minimum de capital sympathie de par son concept, Yo-Yo Girl Cop remplit sans forcer son contrat de divertir à moindre coût. On regrettera tout de même le manque d’un minimum de subversion qu’aurait pu apporter le support d’origine.
Note : 5/10