Titre : The Warrior’s Way
Année : 2010
Durée : 1h40
Origine : Nouvelle Zélande
Genre : Action / Arts Martiaux / Western
Réalisateur : Sngmoo Lee
Acteurs : Jang Dong-Gun, Kate Bosworth, Ti Lung, Danny Huston, Geoffrey Rush, Tony Cox, David Austin, Matt Gillanders, Nic Sampson, Ashley Jones, Analin Rudd
Synopsis : Yang (Jang Dong-Gun) est un guerrier assassin légendaire du Grand Est qui a avait pour mission d’exterminer jusqu’au dernier les membres d’un clan ennemi. Lorsqu’il se rend compte que le dernier descendant n’est autre qu’un petit bébé, il se sent incapable d’exécuter sa mission et se retrouve pourchassé par les membres de son propre clan. Obligé de fuir avec l’enfant pour lequel il se prend de sympathie, il se réfugie dans le Far West américain où vit un membre de sa famille.
Il va se créer une nouvelle vie mais le village où il se trouve est sans cesse attaqué par une horde de hors-la-loi sans pitié. A cela va s’ajouter les membres de son ancien clan qui vont réussir à retrouver sa trace…
Avis de Cherycok :
The Warrior’s Way est un film un peu « bizarre ». C’est néo-zélandais, le casting provient de nombreux pays différents (USA, Corée, Hong-Kong,…), et le réalisateur se plait à mélanger film de sabre, western, cirque, et effets tape-à-l’œil matrixiens, le tout avec un budget qui parait des plus serrés. Le pari était osé et force est de constater que malgré de nombreux défauts, la sauce prend sans problème pour nous offrir un divertissement pas prise de tête pour peu qu’on ne s’attente pas à un grand film. Parce que The Warrior’s Way c’est ça, une petite série B qui ne se prend pas la tête et qui veut nous offrir du divertissement à tout prix. Et il y arrive !
Le film est relativement bien rythmé. On nous met dans l’ambiance très rapidement et on nous plante le scénario en cinq minutes top chrono. Même si on notera une baisse de régime en milieu de film, qui n’est absolument pas gênante et qui permet de suivre un minimum les personnages, c’est pour mieux enchainer sur un final enchainant les scènes d’action pendant 20 bonnes minutes. Et en ce qui concerne l’action, là c’est quitte ou double. Que les détracteurs de scènes clinquantes enchainant ralentis en tout genre et effets visuels numériques à foison passent leur chemin. Ici, pas de longues chorégraphies en plan séquence mais plutôt un montage très cut avec des effets de partout pour essayer de nous en mettre plein la vue. Il faut aimer, c’est sûr… mais l’ensemble tient relativement bien la route, mélangeant combats au sabre, ninjas virevoltants à l’appui, et armes à feu diverses et variées du temps du Far West (Colt, fusils, mitrailleuse manuelle,…). On ne s’ennuie pas une seconde et c’est déjà un bon point.
Et c’est sans doute là tout le charme de ce petit film, ce mélange des genres et surtout cette ambiance si particulière des films de western. Surtout que les personnages sont relativement barrés, à commencer par cette troupe de cirque avec à sa tête un nain black interprété par l’excellent Tony Cox (Willow, Fous d’Irène). Mais ce n’est pas tout ! Nous avons en vrac un clochard alcoolique tireur d’élite, des méchants cowboys aux accoutrements tout droits sortis de Mad Max 2, une jolie demoiselle adepte du combat à deux sabres, et un grand méchant défiguré fétichiste des dents (si si !). Une belle panoplie de personnages aux costumes franchement réussis qui, même s’ils ne sont pas tous bien interprétés, donnent une ambiance décontractée à The Warrior’s Way. Et cette ambiance est appuyée par une musique qui, même si bien en deçà des meilleurs compositions d’Ennio Morricone, colle parfaitement à l’univers Western du film. Là où par contre le bas blesse, c’est au niveau des décors. Le film a l’air d’avoir été tourné entièrement en studio et beaucoup de fonds verts ont été utilisés pour mettre en fond de nombreux paysages typiques de ce genre de films, à commencer par le désert. Le problème, c’est que c’est relativement mal incrusté et que les couleurs du ciel sont complètement artificielles, trop flashy, passant du bleu au rouge vif lors des couchers de soleil à des variantes de jaune et de orange qui sonnent vraiment faux mais qui renforcent l’aspect kitch du film.
Parce que avouons le, si The Warrior’s Way est plaisant, c’est parce qu’il fait souvent sourire, aussi bien par ses défauts que par certains points dont on se demande s’ils n’ont pas été fait exprès tant certains personnages sont exagérés, à commencer par un héros complètement mono-expressif (c’est son rôle qui veut ça mais tout de même), interprété par le coréen Jang Dong-Gun (Frères de Sang, The Coast Guard), un méchant vraiment très très méchant qui tient absolument à voir la dentition des jeunes filles qu’il a l’intention de violer, où un autre grand méchant joué par le trop peu présent Ti Lung (A Better Tomorrow, Blade of Fury) qui peut entendre pleurer à des kilomètres les âmes que les épées ont tuées… Des personnages hauts en couleur qui ont l’air de sortir de bandes dessinées.
Alors c’est certain, objectivement parlant, The Warrior’s Way n’est pas ce qu’on pourrait appeler un film réussi, il risque même de déplaire à bon nombre de personnes de part le choix du réalisateur de faire du très clipesque avec abus de ralentis et autres effets. Mais si on le prend tel quel, sans chercher la petite bête, il permet de passer un sacré bon moment de détente avec une ambiance des plus réussies. Et en ce qui me concerne, j’adhère à fond à ce cinéma popcorn qui ne se prend pas la tête et qui n’a aucun but si ce n’est celui de divertir le spectateur.
Note : 7/10
Et en bonus, la bande annonce du film :