[Avis] The Sky Crawlers, d’Oshii Mamoru

Titre : The Sky Crawlers / スカイ·クロラ
Année : 2008
Durée : 1h52
Origine : Japon
Genre : Science-fiction

Réalisateur : Oshii Mamoru

Doublage : Ryo Kase, Rinko Kikuchi, Shosuke Tanihara, Chiaki Kuriyama, Megumi Yamaguchi, Daisuke Hirakawa, Takuma Takewaka, Yoshiko Sakakibara.

Synopsis : Dans un univers alternatif, Yuichi Kanami est affecté à un nouvel escadron de combat sur la base de Rostock. Lui et ses compagnons de combats sont des kildren, des adolescents, as du combat aérien qui ne vieillissent jamais. La Fédération Européenne dont ils font parti sont en guerre avec les forces de Lautern qui possèdent dans leurs rangs une légende appelée le « Professeur ». Lors de son arrivée sur la base, Yuichi récupère l’avion de Kurita Jinroh dont les circonstances de la mort sont mystérieuses et décide alors d’enquêter sur son prédécesseur.

 

Avis de Ryo Saeba: Dès l’introduction, The Sky Crawlers fait très fort en nous invitant en pleine action d’un dogfight dont le rendu en 3D est impressionnant. On reconnait également assez rapidement la patte de Kawai Kenji qui vient donner un souffle épique à la séquence. Tel l’avion qui s’écrase abattu par le mystérieux « Professeur », le film va prendre une route complètement opposé puisqu’un rythme lent et posé va prendre le relais. Le contraste n’est pas seulement présent au niveau du rythme mais également au niveau de l’animation qui passe de la 3D à un mélange de 2D/3D. Si la quasi absence d’expression faciale se justifie par le scénario, les coupes de cheveux abominables et le chara design loin d’être réussi sont beaucoup moins justifiés. Graphiquement le personnage de Kusanagi Suito n’est pas d’ailleurs pas sans nous rappeler celui de Kusanagi Motoko de Ghost in the shell de part son regard bleu perçant et dénué de toute émotion.

Assez rapidement Oshii nous met la puce à l’oreille et nous fait comprendre que quelque chose ne tourne pas rond, le problème c’est qu’après avoir attendu les 2/3 du film en ayant que de vagues bribes de questionnement, il balance l’intégralité du scénario en 2 conversations d’une minute trente chacune. C’est assez frustrant d’avoir tant de thèmes aussi intéressant à aborder et de ne finalement se concentrer que sur des émotions et des tranches de vie laissant la plus part des couches du scénario de côté. Il est certain qu’il est toujours difficile d’adapter un roman, d’autant plus qu’il s’agit en réalité d’une série de romans dans le cas présent. Oshii a donc choisit de construire son film en utilisant le ressenti des personnages principaux utilisant un rythme lent durant lequel les pilotes vont jouer au bowling et prennent du bon temps en buvant des bières. En parallèle à ce rythme très posé, les scènes de dogfights sont elles très énergiques et ultra brutales. Ces combats dans lesquels les pilotes peuvent perdre la vie en une fraction de seconde. Difficile à comprendre par contre le fait que les kildren parlent tous Japonais dans la vie de tous les jours mais deviennent subitement anglophone une fois qu’ils sont des les airs. Surtout que le doublage anglais fait par des Japonais est particulièrement mauvais et parfois assez difficile à comprendre.

The Sky Crawlers est donc en l’état assez frustrant, si le réalisateur a réussi à bien retranscrire l’univers et l’état des d’esprits des kildren, il laisse de côté et livre seulement quelques brides de thèmes et du scénario qui auraient mérités d’être traités plus en profondeur. Un résultat également assez mitigé concernant le chara design qui est bien peu inspiré et si on connais la passion de Oshii pour son chien, était-il nécessaire de l’intégrer dans autant de plans ? Kawai Kenji qui est à Oshii ce qu’est Hisaishi à Miyazaki, lui fait encore une fois du très bon boulot, autant dans les dogfights avec une musique très dynamique et épique que pour accompagner les tranches de vie des personnages avec une musique plus calme et relaxante.

 

Sans avoir lu les romans d’origines de Mori Hiroshi précédemment à la vision du métrage, The Sky Crawlers en tant qu’entité propre s’avère donc frustrant et décevant sans toutefois être ni mauvais, ni raté.

Note : 6/10

 

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Auteur : Ryo Saeba

C’est véritablement Shaolin Soccer qui déclencha un élan de passion à partir duquel il se lança dans la vision de films sous titrés anglais. Et là ce fut le bonheur, il avait devant lui tout un pan du cinéma à découvrir, des genres propres au cinéma de Hong Kong comme le kung fu old school, les girls with guns ou encore le Wu Xia Pian...
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