Depuis son arrivée dans un village de la jungle chinoise, un forgeron est contraint par des factions tribales radicales à fabriquer des armes de destruction élaborées. Quand l’irruption d’une guerre clanique semble inévitable, l’étranger fait appel à une énergie ancestrale qui le transforme en une véritable arme humaine. Combattant aux côtés de héros de légende et d’implacables brutes, cet ancien reclus va devoir apprendre à contenir et maîtriser son nouveau pouvoir s’il veut parvenir à sauver ceux à qui il a choisi de se rallier.
Avis de Cherycok :
Certains connaissent RZA depuis les années 90 étant donné qu’il est le musicos co-fondateur du groupe de Hip-hop Wu Tang-Clan et rien que par ce nom, on se doute que le personnage est un amateur de ciné HK des années 70, plus précisément de celui de la Shaw Brothers. On le retrouve ici en tant que réalisateur, scénariste et même acteur en interprétant carrément le rôle principal, aidé à la production par le touche à tout Tarantino himself. Le problème, c’est qu’on ne passe pas de la chanson à la réalisation en un clin d’œil et malgré l’hommage au ciné HK qu’on aime tant, RZA se vautre complètement…
Et il se vautre sur bien des points, à commencer par le choix du casting dont une bonne partie cabotine à mort de manière insupportable. Autant on est content de revoir Andrew Lin (Blacksheep Affair), Daniel Wu (Naked Weapon) ou encore Gordon Liu (Kill Bill), autant on se serait bien passé des grimaçants Byron Mann (Crying Freeman) ou Cung Le (Tekken). D’autres brillent de médiocrité pour leur coté mono-expressif, c’est le cas de David Bautista interprétant un personnage « homme de fer » plutôt fun mais dont le jeu d’acteur est proche du néant. C’est d’ailleurs un peu le cas de tous ces catcheurs qui se mettent au cinéma mais c’est un autre débat. RZA n’est pas en reste et force est de constater que même si son univers musical n’est pas mon trip, il est bien meilleur dans ce domaine là que pour jouer la comédie tant son personnage de black au pays de Shaolin n’est pas crédible pour un sou.
Les seuls qui tirent leur épingle du jeu sont clairement Lucy Liu pour son rôle de gérante de maison close de luxe, et Russel Crowe pour celui d’un émissaire de l’Empereur venu enquêter dans ce méli-mélo de mini intrigues et guéguerres entre clans.
Le scénario est mince comme du papier à cigarette et même si on sent que RZA connait vraiment les codes du cinéma de la Shaw Brothers, il ne suffit pas d’en faire un concentré et de les mettre à l’écran pour faire un bon film. C’est décousu, les transitions sont grossières, certaines scènes sont tout simplement pathétiques et ponctuées de dialogues se voulant percutants afin qu’ils deviennent cultes alors qu’ils tombent complètement à plat. C’est simple, entre les scènes d’action, on s’ennuie fermement, accompagnés de la voix off sans aucune intonation de RZA qui a plus tendance à nous endormir qu’à nous captiver…
Même les combats sont complètement bancals. Les chorégraphies très sympathiques de Corey Yuen (les Fong Sai Yuk) ne les sauvent pas du naufrage tant elles sont montées n’importe comment, abusant de ralentis à chaque mouvement un minimum acrobatique. On a beau avoir quelques plans et trouvailles visuelles qui ne s’en sortent pas trop mal, ou encore des combattants qui utilisent des armes originales (les rubans agrémentés de fines lamelles ultras tranchantes), l’ensemble est gâché par des geysers de sang numérique excessivement moches. Et comme les combattants se font taillader de tous les côtés, RZA abuse d’effets gores tous plus moches les uns que les autres…
Il est clair que The Man with the Iron Fists plaira à un certain public, sans doute jeune et dont la culture du cinéma asiatique s’arrête au Kill Bill de Tarantino dont le film est très proche. Mais les connaisseurs risquent de méchamment rester sur le faim, voire d’avoir du mal à aller jusqu’au bout plus particulièrement si comme moi, l’univers musical du film, à savoir essentiellement le hip-hop, vous fait saigner les oreilles, surtout lorsque les musiques ne se marient absolument pas avec ce qu’il se passe à l’écran.
On tient là l’exemple même du pétard mouillé : une bande annonce prometteuse avec un hommage qui donne envie, pour au final un film juste médiocre.
Titre : The Man with the Iron Fists / L’Homme aux Poings de Fer
Année : 2012
Durée : 1h36
Origine : U.S.A
Genre : Arts Martiaux
Réalisateur : RZA
Acteurs : RZA, Russell Crowe, Cung Le, Lucy Liu, Byron Mann, Rick Yune, David Bautista, Jamie Chung, Daniel Wu, Gordon Liu, Andrew Lin, Grace Huang, Pam Grier, MC Jin, Chen Kuan-Tai, Zhu Zhu, Terence Yin